Rayon Jeunesse, décembre 1990 Noél des ramasseurs de neige (Quand elle tombe a Noél) Nos cheminées sont vides nos poches retournées ohé ohé ohé nos cheminées sont vides nos souliers sont percés ohé ohé ohé et nos enfants livides dansent devant nos buffets ohé ohé ohé Et pourtant c’ est Noél Noél qu’il faut féter fétons fétons Noél ¢a se fait chaque année ohé la vie est belle ohé joyeux Noél Mais v’ la la neige qui tombe qui tombe de tout en haut elle va se faire mal en tombant de si haut ohé ohé ohé Pauvre neige nouvelle courons courons vers elle courons avec nos pelles courons la ramasser puisque c’ est notre métier ohé ohé ohé Jolie neige nouvelle toi qu’ arrives du ciel dis-nous dis-nous la belle ohé ohé ohé quand est-ce qu’ a Noél tomberont de la-haut des dindes de Noél avec leurs dindonneaux ohé ohé ohé! Jacques Prévert (La pluie et le beau temps) Sapins de Noél Les sapins, avant la Noél, Révent-ils a d’ autres étoiles Qu’ a celles qu’ on voit dans le ciel? Ils n’iront pas a cloche-pied. Ils seront bientét voiturés Vers la lumiére des maisons < On des guirlandes scintillantes Chant de Noél Aiguilleront jusqu’ au plafond L’ effilement des voix qui chantent. Noél! Noél! Des clochetons, Pierre Ménanteau Noél! Noél! «Au rendez-vous de Varc-en-ciel» Tous les bourdons (éd. Ouvrieres) Sautent en choeur jusqu’ a la lune, Noél! Noél! Il neige doux, Noél! Noél! Des anges flous, Emmitouflés, dans la nuit brune, Sonne, sonnez, sonne, allez donc, Mes belles cloches, dig, ding, dong! Marie Noél (Les chansons et les heures) L’orange de Noél Noél, dans mon enfance, c’ était le jour on on me donnait une orange et c’ était un grand événement. Sous la forme de cette pomme d or, parfaite et brillante, je pensais tenir dans mes mains le bonheur du monde. Je regardais ma belle orange; ma mére la tirait de son papier de soie; tous deux, nous en admirions la grosseur, la rondeur, I’ éclat; je prenais dans le buffet un de ces beaux verres a pied en cristal qu’ on achetait alors dans les foires. Je le renversais, le mettais a droite, au bout de la cheminée, et ma mére posait dessus la belle orange. Pendant des mois, elle nous assurait par ses belles couleurs, que le bonheur et la beauté étaient de ce monde. Quelquefois, je la palpais, je la tatais. Il m’ arrivait d’ insinuer qu’ elle serait bientét mire. - Attendons encore! répondait ma mére, quand nous I’ aurons mangée, qu’ est-ce qui nous restera? (...) Jean Guéhenno Le matin des étrennes (extrait) Ah! quel beau matin que ce matin des étrennes! Chacun, pendant la nuit, avait révé des siennes Dans quelque songe étrange on l’on voyait joujoux, Bonbons habillés d’ or, étincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux, puis reparaitre encore! On Ss’ éveillait matin, on se levait Joyeux, La lévre affriandée, en se frottant les yeux... On allait, les cheveux emmélés sur la téte, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de féte, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher... On verrait!... Puis alors les souhaits... en chemise, Les baisers répétés, et la gaieté permise! Arthur Rimbaud «Changer la vie» (éd. Grasset et Fasquelle) la b d a RSL SECIS MASSIF a du Quebec Par Benoit Fiset, 14 ans a (ET NOTRE CHAMPION oe : » VA PLONGER /,. aN Patan See i A —, gon ‘ye M. fl. gfsw 7 wa a :