Une colonie de vacances qui se double dun camp-€cole ow les adultes sont tout autant en apprentissage que les enfants, voila un peu comment appa- rait le camp Trois-Saumons qui en 25 ans a enregistré un grand total de 25,397 cam- peurs et stagiaires. Situe dans un site merveil- leux entre I'Islet et St-Jean- Port-Joli, sur le bord du Saint-Laurent, entre une mon- tagne et un lac, Trois-Sau- mons est une réalisation uni- que au Québec. De ce camp sont sortis non seulement des milliers denfants heureux mais la majorité des moni- teurs qui travaillent actuelle- ment dans les colonies de va- cances sans compter ceux qui détiennent des postes impor- tants dans lorganisation des loisirs au Québec. Dans la philosophie de son directeur-fondateur, l abbé Raoul Cloutier, le camp Trois- Saumons est une oeuvre d’édu- cation reconnue sans but lu- cratif, qui s’est développée par la générosité du public. Complexe tres particulier de vacances, Trois-Saumons recoit non seulement des en- fants de 7 4 13 ans pendant lété, mais des enseignants, des moniteurs qui viennent a tour de réle y aequerir les ba- ses d'une éducation nouvelle basée sur la connaissance du milieu naturel de enfant. Suivant a la trace lun des pionniers du plein air en édu- cation, l américain L.B. Sharp, Trois‘Saumons a_ inauguré Yan dernier des classes ver- tes dont la philosophie est la suivante: “Ce qui sapprend entre quatre murs doit étre. enseigné a l’école; mais ce qui sapprend mieux a l'extérieur doit étre enseigné en dehors de l'école™’. “Que les parents se rassu- rent, ajoute vivement l'abbe Cloutier, la colonie de vacan- ces n'est pas une école dégui- sée. On n’y fait pas pendant lété, du recyclage scolaire. Jouer, manger et dormir, demeurent trois éléments indispensables aux bons sou- venirs de vacances. La dé- couverte de la nature, de la flore, de la faune ou de la me- téo sont des jeux passionnants auxquels les enfants se livrent avec joie’. Ce qui distingue peut-tre Trois-Saumons et son frere jumeau, le camp Minogami dans la Mauricie, c'est la vo- lonté bien arrétee de l’équi- pe des moniteurs de sensibi- liser les jeunes au probleme de la conservation des milieux écologiques, de développer le sens de lobservation, linitia- tive et la créativité dans le plein air, tout en faisant expe- » rimenter la vie de groupe dans un cadre démocratique. ’ La vie dans ces deux camps est organisée sur une base familiale. Les campeurs sont divisés selon leurs ages et habitent avec un ou deux mo- niteurs dans des huttes indi- viduelles ow ils organisent ‘‘en famille’ leurs activités qui peuvent étre différentes d'une hutte a l'autre. Pas de pro- gramme unique affiché a | en- trée, mais un programme cor- respondant aux curiosites et quelquefois a | humeur des en- fants, selon le temps quil fait... C est autour des repas ou a l'occasion d'un bivouac, dune soirée récréative, que tous les campeurs se retrou- vent pour faire la féte. Afin de conserver a l'enfant le climat familial auquel il est habitué, chaque hutte comprend un moniteur et une monitrice. Cela afin de re- fléter le plus exactement pos- sible la cellule familiale. : Depuis deux ans, Trois- Saumons accepte une douzaine denfants souffrant de fibrose kystique et un nombre a peu pres équivalent d'enfants semi-voyants. ‘‘Ces enfants, nous dit !'abbé Raoul Cloutier, vivent comme les autres cam- peurs, participent a toutes les activités et leur déficience nest réelle que pour eux. Les moniteurs loublient, tant leur intérét et leurs activités sont identiques a ceux des au- tres’. Le camp est é€quipé, ' sur le plan médical, pour don- ner a ces enfants tous les soins que leur état nécessite. Notons que ‘lrois-Saumons est un des seuls camps au | Québec qui soit en méme ; temps une maison d education | Teconnue par trois universi- tes qui y envoient réguliere- ment leurs statiaires. Il est ; intéressant de noter que les jeunes de 16 a 20 ans peuvent y obtenir un certificat de mo- ; les portes des emplois d'été | | terrains de jeux ou centres | { niteurs en y faisant un stage de quelques semaines au début de lété. “Ce certificat. nous dit !'abbé Cloutier, leur ouvre dans les colonies de vacances, de loisirs’’. par Solange Chalvin du DEVOIR Maux européens Amsterdam - ‘‘Un passe- port, un billet d’avion et des colliers, c’est tout ce que |al-?, declare. lim Morton, 19 ans, de Vancou- ver. Aprés trois mois de voyage sur le pouce en Europe, avec une somme de $ 250 seule- ment au départ, il enfile et vend des colliers dans la rue, pour survivre durant les deux semaines qui le sé- parent de son retour au Ca- nada, A bord d’un vol spé- cial. Et il n’est pas seul dans son cas. De jeunes voyageurs con- vergent maintenant vers les points d’embarquement pour 1’Amérique, la plupart sans argent, sans date précise de départ, et d’autres sans méme les moyens de revenir au pays. ‘‘Beaucoup de jeu- nes ont joué durant 1’été’’, dit un représentant de KLM. Une bonne partie des billets de retour ‘‘perdus’’ auraient été joués ou vendus pour con- ‘tinuer la visite de 1’Europe. ‘‘Tls reviennent 4 Amster- dam et en d’autres villes, avec rien dans les poches, sans billet de retour, et ils sont pris’’, poursuit l’agent. Le plus que peuvent faire les compagnies aériennes, c’est de rembourser le vo- yageur si personne d’autre n’utilise le billet. Mais il faut attendre trois mois ! La perte d’un billet d’avion est encore un plus gros mal de téte pour le voyageur, car les compagnies n’ont pas | toujours d’agents avec les- quels on-peut venir en i contact. ‘Des jeunes qui sont pres- ses. de. rentrer. chez eux donnent leurs derniers sous pour ce qui n’est souvent qu’une opération de vol de 'nuit’’?, déclare un agent de | 1’American Express. Les ambassades et les con- | sulats canadiens accordent | une aide financiére limitée, dans des cas spécifiques, tels que maladie, envoi d’un telégramme A des parents ou des amis. _ ‘‘Les gens nous arrivent comme si nous 6tions la Banque du Canada’’, dit Mlle Jean Badley, en charge des services de dépannage 4 la Canada House, de Londres. Depuis le début d’aoft, Mlle Badley a aidé financiérement une trentaine de personnes autant de demandes quoti- diennes, a mesure que la fin | de 1’@té approche. jet elle s’attend a recevoir if Tarifs aeriens M. Victor Emery, direc- teur de l’expansion des mar- chés & Air Canada, adéclaré 4 Edmonton que |’on travaille a rendre les tarifs de trans- port aérien plus attrayants pour que les Canadiens soient en mesure de visiter le Canada. M. Emery, qui se trouvait 4 Edmonton pour le congrés annuel de 1’Association ca- nadienne des parcs et de la récréation, a dit au cours d’une entrevue que la socié- té de la Couronne est d’opi- nion que la récréation doit s’étendre aux voyages. Présentement, a-t-il affir- mé, la tarification canadien-" ne pour le transport aérien est telle que l’Europe et au- tres régions, par vols noli- sés, sont souvent plus attra- yantes pour des vacances que les autres parties du Canada. ‘*Nous comptons sensibili- ser les Canadiens 4 ce que le Canada a 4 offrir. Nous travaillons dans ce sens avec les gouvernements provin- ciaux et l’industrie touris- tique’’, a dit M. Emery. Il semble que l’on s’occu- pera avant tout de procurer '& peu de frais des excur-} ‘sions aux touristes cana- diens qui désirent visiter d’autres parties du Canada. :De telles excursions seront ‘rendues attrayantes par les ‘tarifs de transport et par ides escomptes sur le loge- : ment. LE SOLEIL, 3 SEPTEMBRE 1971, XIII