Videntité feminine Dans sa derniére livraison (novembre 1971) le bulle- tin du Centre de consulta- tion conjugale de Québec, “Trait d’Union” reproduit un texte de Joyce Kissock Lubold, qui est en quelque sorte, une réponse aux. “spécialistes’’ de la question féminine. Mme Lubold, qui est une dipl6mée d’université, ma- riée. et mére de trois en- fants, estime que les spé- cialistes qui adjurent les femmes d’enlever leur ta- blier, de mettre les marmots 3 la garderie afin d’étre libres pour s’accomplir, ont tort. “Cette quéte frénéti- que de I'identité féminine, écrit-elle, ce moi, moi, moi, que suis-je ? de quoi ai-je envie? fait partie de ce genre de préoccupations égoistes qui vous envoient rouler sur le chemin de l'isolement. Ce chemin la n’est pas celui qu‘une épou- se et mére peut prendre.” précisément cette position que j‘occupe. Et quantité de femmes autour de moi sont dans le ntéme cas.” Aprés avoir soutenu, que grace aux techniques mo- dernes, le travail ménager s‘effectue en un minimum je temps; que les produits rongelés, les pates prétes a i‘emploi permettent une. préparation rapide des re- pas, l’auteur s‘attaque a l’ennui engendré par la ré- pétition des taches ménagé- res, ‘On se retrouve souvent a passer I’aspirateur dans les chambres, admet-elle, mais n‘allez pas me racon- ter que la physicienne, de- bout derriére une. centrifu- geuse, n’est pas écoeurée certains jours a force de voir des neutrons... et que la décoratrice n‘a pas, de temps 4 autre, envie de hurler a la vue d’un nouvel échantillon de toile oran- ge... Il n’en tient qu’a vous de ne pas vous en- Pour Joyce Lubold, qui a publié plusieurs ouvrages et collabore a diverses revues, il existe un juste milieu en- tre la mére exténuée, en- tourée de bambins et en- chainée au fourneau, et la. femme brillante qui, a l’au- tre extrémité de l’eventail, passe sa journée dans une froide et libre speculation intellectuelle. “‘D’aprés les | spécialistes, écrit Joyce, nous n‘avons le choix qu’en- tre l'un et l’autre de ces extrémes ,mais moi je sais bien qu’il existe une posi- tion intermédiaire, car c’est nuyer. Et la temme d’inté- rieur peut au moins se fé- liciter de travailler pour ceux qu’elle aime. Le cour- tier en placements ou le conducteur d‘autobus ne peuvent pas en dire autant.”” Abordant la question des enfants Joyce affirme: “’J’ai plusieurs enfants et j‘ai l’in- tention d’en assumer les conséquences. L'idée d’un “conge de maternité’ qui donne a la femme Je temps d’avoir un bébé avant de revenir en hate a ses subli- mes occupations, donne: a penser que le rdle de la meére se limite a ce qui se passe dans la salle d’accou- chement, I! semble assez probable, pourtant, que l‘avenir immédiat du monde ait quelque chose a voir: avec les conseils et la solli- citude que nous prodiguans a nos enfants aprés qu’ils ont quitté la pouponniére de I’hépital. Chaque fois que, de vive voix, ou par l‘exemple, nous tentons de leur inculquer les notions de ““responsabilité”’ ou ‘d’éga- lité’, chaque fois que nous consacrons du temps 4G es- sayer de leur transmettre ‘une de ces vérités si du- rement conquises, ‘‘nous dé- clenchons une série infinie de conséquences, comme a dit quelqu’un, Or, les cho- ses appelées a avoir des conséquences éternelles, je tiens a m‘en occuper moi- méme.” Joyce Lubold, reconnait qu’il y a dans la vie de toute femme, et quelle que soit la fagon dont elle s’or- ganise, des années dont la plus grande partie est con- sacrée aux taches domesti- ques, Cependant, dit-elle, méme au cours de ces an- nées laborieuses, il y a place pour des moments de dé- tente. ‘‘Peut-étre sommes- nous 4 la téche 24 heures sur 24, mais nous avons tout de méme plus de liberté qu’un travailleur assujetti a la journée de huit heures, cing jours durant. Par li- berté, je n’entends pas, celle de rester assise 4 manger des bonbons, mais celle de songer 4 ce que nous allons faire de notre prochain mo- ment de loisir, et rien que d’y penser, c’est trés agréa- ble. Dans cet horaire rigou- reux, nous pouvons insérer le temps et |’énergie néces- soire pour développer nos aptitudes, Citez- moi, par exemple, un banquier qui peut prendre une heure aprés le déjeuner pour tra-- FARMERS’ PLAZA Route transcanadienne Cowichan Station; B.C. vailler sa guitare?... Eh bien ! deux de mes amies, toutes deux trés occupées par leur ménage, trouvent le moyen de le faire.” L’article de cette jeune femme, qu’elle avait intitu- lé: “La femme d’intérieur n’‘a pas besoin d’étre une prisonniére’’, se termine ainsi-: ‘“‘Dés maintenant ot le désarroi de la vie fami- liale est a son comble, nous pouvons nous préparer a un avenir plus paisible. Car femmes moyennes. Nous sommes épouses et méres avant tout. C’est le destin que nous avons choisi, et ce n’est pas de tout repos. Mais a4 mesure que grandis- sent nos loisirs et nos ta- lents, nous en tirons parti. C’est trés simple, je vous assure, Les gens ne cessent d‘affirmer aux femmes d’in- térieur que c’est dans le monde. extérieur seulement que leur personnalité s‘épa- nouira,. Nous estimons, nous, que le monde exté- rieur et le monde intérieur Se rencontrent sur un plan intermédiaire, celui oli pré- cisément nous nous trou- vons, et que les petites ac-~ tions dont notre vie est taite, peuvent, tout compte fait, avoir une trés grande importance, 687 livres, disques, Ouvert du mardi di a 7 p-m. Maurice Van |mschoot, sculpteur V.1. ARTS and CRAFTS ouvert tous les jours de 9 h 30 4 20 h. Bus. 746-6411 Res. 743-2869 au samedi, de mi+ La fourrure NEW YORK Les nom- breuses campagnes menees en javeur de la conservation des animaux sauvages menacés d’ex- tinction ont affecte lindustrie de ia fourrure, et plusieurs jourreurs reputes n’emploient plus certaines peauyx. Dans les collections pré-hiver, on voit beaucoup de vison d'e- levage et, oour les manteaux moins cotiteux, du rat-musque, du lapin et de lecureuil. Les Styles de manteaux de fourrure effectuent un retour vers le classique. (Cela est dui en par- tie a un intérét renouvelé pour Vélégance, e. en partie égale- ment au fait qu'il faut épargner un certain ncmbre d’animaux. En effet, il n’est guére raisonna- ble d’utiliser de belles peaux de vison ou de martre de Russie pour en faire des fourrures “folles’. Maximilian, pour sa part ,a tout de méme présente un manteau midi dont la con- fection a nécessité 120 peaux de martre de Russie. Ce man- teau portait une étiquette de $40,000. Mais Maximilian a déclaré : “Cette saison-ci, la mode a été domptée et rendue a la raison. Maintenant, la femme raffinée, qui a du gout et de la personnalité, a la chance de se faire valoir. Les styles de 1971 sont une preuve que 1’élé- ganee, lorsqu’elle est bien com- prise, n’est jamais restrictive ou ennuyeuse.’ Manteaux ceinturés Les manteaux de fourrure pour 1971-72 comprennent fe mari- eau enveloppant. ures popu- Jaire. de méme que les man- teaux 4 ceintures.- Ces dernié- res sont. presque toujours en cuir ou en dain? I.es jupes soni plus larges, de méme que les épaules. conmme ce fut le eas pour ies manteaux d'au- tomne. Les capes de fourrure conii- niient d'étre trés populaire, Ou a pu voir dans les collections des capes couvrant les épaules. de méme foufrure que le man- teau, ou encore d’une fourrure eontrastante. La longueur midi est populaire pour les manteaux de fourrure du soir. ues fourrures 4 longs poils sont redevenues en vogue. Jean Patou a créé un manteau long a ja cheville, dont la juge et les poignets sont en renard, tandis que le corsage est en phoque d’Alaska. A lexposi- tion: offerte par le Conseil de ja mode et de Vinformation sur les fourrures, on a pu Voir une cape de renard bleu, lon- gue jusqu’é terre. Les jaquettes de fourrure sont également remises en fa- veur, surtout pour les sorties du soir. Pour le jour, elles ne econviennent nullement au dur hiver Canadien. X, LE SOLEIL, 7 JANVIER 1972 niperoneen