Le Soleil de Colombie, vendredi 24 juin 1983 — 11 Lysiane Gagnon de «LA PRESSE» Montréal. Une petite victoire, oui mais... Le congrés conservateur vient de le démontrer: dorénavant, pour les prochaines années a tout le moins, il sera impossible a qui veut étre premier ministre du Canada de ne pas étre bilingue. C’est essentiellement parce qu’il ne s’était pas soucié d’apprendre le francais que John Crosbie a été battu, non seulement par la délé- gation du Québec, qui lui a résisté jusqu’a la fin, mais par bien des _délégués anglophones convaincus qu’un unilingue ne pourrait mener le parti a la victoire, compte tenu du fait que les francephones ont la pare du vote dans au moins 20 comtés sans compter ceux du Qué- Cc. C’est: une petite victoire pour la francophonie. A qui la doit-on? D’abord évidemment a l’administration libérale de M. Trudeau, qui a littéralement forcé, en douceur mais de facon persistante, la pénétration du francais a travers le Canada. (On peut estimer trés légitimement que cela ne suffit pas pour en assurer la survie a long terme et que ces efforts sont dérisoires, on peut estimer que le ren- forcement des pouvoirs du Québec et ultimement son indépendance constitueraient une garantie bien supérieure, mais le fait est que le French Power de M. Trudeau a eu cet effet positif de faire au fran- cais et aux francophones une plus grande place dans les autres pro- vinces. Le Manitoba vient de reconnaitre le francais comme langue officielle, les Acadiens ont fait quelque progrés, et 4 Toronto comme a Vancouver les classes d’immersion frangaises, pour les petits an- glophones, sont de plus en plus nombreuses. Et l’on voit maintenant se concrétiser ]’idée, absolument impensable il y a 15 ans, que le Canada doit étre dirigé par un bilingue. Sans doute tout cela est-il trop peu, trop tard, sans doute cela ne régle-t-il rien en profondeur, mais c’est quand méme un détail agréable, une espéce de consola- tion, pour une minorité de plus en plus minoritaire au Canada et qui par ailleurs ne semble pas préte a choisir la voie de l’indépendance.) Cet acquis, on le doit aussi 4 M. Clark, qui n’a jamais cessé tout au long de son régne; d’apprendre le francais tout en manifestant une sympathie persistante a l’endroit du Québec. Mais il y a une troisiéme force 4 qui ]’on doit aussi attribuer ce ~ nouvel acquis symbolique: c’est le nationalisme québécois et le mou- vement indépendantiste, dont la formidable montée, durant les an- nées 60 et 70, ont permis une affirmation sans précédent de tous les francophones. Méme les minorités francgaises des autres provinces y ont puisé de la fierté et de la force. (Dans ces milieux-la, on a aussi fété le 15 novembre 1976 malgré que l’objectif du PQ edt été a ]’en- contre des intéréts des minorités hors-Québec. N’importe: c’était une victoire de francophones). Méme le French Power de M. Trudeau en a indirectement bénéfi- cié. Le nationalisme québécois lui a permis de passer au Canada anglais pour le sauveur du pays tout en lui fournissant tacitement une arme pour «faire passer» ses lois sur le bilinguisme. (Le messa- ge implicite c’était: si vous ne cédez pas vous risquez de voir le Québec se séparer). Mais cette victoire des francophones ne doit pas cacher le caracté- re encore profondément unilingue et homogéne du parti conserva- teur. Contrairement au parti libéral qui a accueilli au fil des années la plupart des minorités, A commencer évidemment par celle des francophones, le parti conservateur reste un parti blanc, male, an- . glo-saxon et plutét protestant. Sur le parquet du congrés, rares étaient les délégués a la peau brune ou d’origine étrangére. Cette bonne Flora MacDonald en est l’unique vedette féminine, et ce bon Roch LaSalle, l’unique vedette francophone. Les médias francais sont longtemps restés a la traine d’une poi- gnée de conservateurs francophones qui étaient en réalité 4 la fran- ge du parti: le sénateur Arthur Tremblay, qui ne représente person- ne sinon une poignée d’intellectuels québécois spécialisés dans le dé- bat constitutionnel qui ne sont méme pas membres du parti, le séna- teur Flynn, qui représente encore moins de gens, le fluide Marcel Masse, et quelques autres. (Parlant de M. Masse, voici un homme qu’on devrait inscrire dans le Guiness comme le détenteur du record mondial de l’opportunisme politique: d’abord partisan de Joe Clark (au moment ow ce dernier semblait avoir des chances de garder son poste), ensuite de Brian Mulroney (au moment ou I’étoile de ce der- nier commencait a monter), ensuite de Bill Davis (qui aurait eu be- ‘soin d’un «lieutenant» québécois et francophone... devinez qui! ), et enfin de John Crosbie (au moment ov la rumeur courait qu’il avait des chances de gagner), M. Masse devait finalement, |’aprés-midi . du vote, alors que la victoire de M. Mulroney semblait acquise, se prononcer en faveur... de M. Mulroney! C’est ce qu’on appelle de la flexibilité.) : Nul doute toutefois que ce vacuum sera rapidement comblé. M. Mulroney incarne a lui seul plusieurs minorités qui jusqu’a présent n’avaient guére pénétré le parti conservateur: les francophones, les irlandais, les catholiques, les milieux prolétaires urbains (d’ou il vient), les milieux bourgeois urbains (oi il vit aujourd’hui), les Qué- bécois, les Anglo-québécois, etc., et cela en soi est un gage de res- sourcement pour ce parti. Au Québec; on peut d’emblée prédire que l’élection de M. Mulroney attirera un bon nombre de nouveaux con- vertis attirés par l’odeur du pouvoir et aussi par le fait que le nou- veau chef étant québécois, il pourra garder au Québec la place pré- pondérante que M. Trudeau lui avait donnée sur la scéne fédérale. é oe @ @ A ne pas oublier, non plus, la dimension non pas conservatrice mais réactionnaire de ce parti, ot les Libéraux sont vus comme des «socialistes», ou le theme de |’autonomie provinciale sert plus. sou- vent qu’autrement a justifier et 4 appuyer les velleités les plus anti- sociales de gouvernements provinéiaux conservateurs (dans le do- maine de l’assurance-santé par exemple), ou toute intervention éta- tique et toute société publique est vue a priori comme étant suspecte, ou des hommes d’extréme-droite comme Peter Pocklington ou John Gamble évoluent avec aisance, répétant tout haut ce que beaucoup de délégués pensent tout bas mais n’osent pas dire parce qu’un parti de pouvoir doit éviter les extrémes, ou l’interdiction de l’avortement, le retour de la peine de mort et la xénophobie sont des themes extré- ‘mement populaires. Le parti conservateur a beau avoir une forte tradition populiste, il reste le bastion de la droite. Un détail entre mille autres: ce n’est pas tout le monde qui aurait pu assister a ses assises. Il en coftait $250 pour s’y inscrire a titre d’observateur — $160 pour les jeunes. Ce qui veut dire que seuls les lobbyistes ou les représentants de groupes riches pouvaient s’offrir ce luxe... les autres ayant toujours le loisir d’essayer de tricher avec les réglements et de se faire accréditer comme journalistes! C’est ainsi que j’eus la surprise de me trouver nez a nez, sur le parquet du congrés, avec une dame arborant une carte de... journaliste 4 La Presse, et qui, 6 coincidence, s’avéra étre, renseignement pris, la belle-mére de |’un des cadres du parti! Courriers —des lecteurs Bien arrivé Monsieur, C'est avec plaisir que j'ai bien recu l’exemplaire du 3 juin du journal Le Soleil que vous m’aviez envoyé; je vous en remercie. Je puis vous assurer que je lirai attentivement les pro- chains numéros de votre jour- nal, non seulement pour res- ter au courant des événe- ments sur la céte ouest mais aussi pour vérifier la qualité de notre service. Je vous prie d'agréer, Monsieur, mes sentiments les meilleurs. Sincérement, André F. Lizotte Vice-président a la direction et administrateur en chef de la Société canadienne des Postes P.S. Le numéro que vous avez mis a la poste le 1 juin était déja rendu a mon bureau lorsque je suis arrivé lundi matin le 6 juin. N.D.L.R. — M. Lizotte est plus chanceux que nous, car pour vérifier, nous aussi, la rapidité du service postal, nous avons abonné le bureau du journal. Le numéro du Soleil du vendredi 17 juin, qui ‘a &é expédié le 15 juin @ la poste centrale de Vancouver, nous est parvenu... le lund: 20. Cing jours pour parcou- rir un mile et demi, c’est exactement le méme temps qu’a mts cet autre numéro du Soleil a couvrir la distance Vancouver- Ottawa! Bonnet d’ane. Mesdames et Messieurs, Si M. Jack Ethier s’inquiéte du francais enseigné a sa fille, C'est moi qui m’inquiéte un — peu du francais qui apparait dans l'article consacré a son inquiétude. A la p.16, jai remarqué anglo-saxone — les attitudes trés négatifs — au BCTF — Suite p. 14 — vos ASSURANCES volant, conscient, et de conserver le contrdéle du véhicule. Une ceinture de sécurité convenablement ajustée et portée procure un meilleur confort au volant et réduit Votre ceinture de sécurité les contraintes inutiles que peut vous sauver la vie e nombre des accidents de la circulation est en hausse au Canada, mais le nombre de morts et de blessés graves est en baisse, pour deux raisons: un plus grand usage des ceintures de sécurité et l'abaissement des limites de vitesse sur les routes. Les statistiques mon- trent que des centaines de vies sont sauvées et des millions.de dollars des fonds publics sont écono- misés chaque année avec Yaugmentation du nombre des automobilistes qui s’at- tachent, soit par simple bon sens, soit parce que la loi les y oblige. Lusage de la ceinture de sécurité est obligatoire au Québec, en Ontario, au Saskatchewan eten Colom- bie britannique, et un- certain nombre d’autres provinces étudient la possibilité d’adopter des lois a cet effet. Selon le Dr Robert McMurty, de l’urgence du centre. médical Sunny- brook, ot se trouve le seul centre de traitement des grands blessés de l'Ontario, il ne fait aucun doute que la ~ ceinture de sécurité réduit le ‘nombre de morts et de blessés graves. D’aprés lui, les gens croient générale- ment, qu'il, vaut mieux étre, éjecté de la voiture et projeté loin du lieu de limpact, mais cela peut en fait étre dangereux. Les ceintures de sécurité empéchent les automobi- listes d’étre projetés sur la chaussée et de se faire écraser par les véhicules venant en sens inverse, ou d’tre projetés contre les obstacles. En fait les auto- mobilistes qui refusent de s’attacher parce qu’ils pré- férent étre éjectés du véhi- cule en cas d’accident risquent cing fois plus d’tre tués que s‘ils étaient restés attachés 4 lintérieur, du véhicule. Les ceintures sont congues pour réduire le risque de mort ou de blessures en répartissant les forces produites par la collision sur les parties du corps les plus susceptibles de les absorber. Au lieu de laisser la totalité de ces . forces s’exercer sur le corps, les ceintures protégent les occupants en s’étirant pour absorber les effets de la décélération. En plus de réduire le risque de blessures graves ou de mort, les ceintures de sécurité empéchent cer- taines collisions de se transformer en accidents graves en permettant au .conducteur de rester.au subissent les muscles de l'abdomen, des jambes et des bras en cas de virage ou de freinage brusques. Il est également impor- tant de se souvenir que les accidents peuvent survenir a n’importe quelle vitesse. La plupart se produisent dans un rayon de 65 km du domicile et que 90% des accidents ont lieu a des vitesses inférieures a 50 km/h. Bien que les lois sur le port de la ceinture de sécurité ne s’appliquent généralement qu’aux per- sonnes de 16 ans et plus, les jeunes ont aussi droit a toute la protection qu’un adulte responsable peut leur offrir. Il existe toute une variété de siéges pour enfants approuvés par les autorités fédérales. Le choix devra étre fait en fonction de l’age et du poids des enfants ‘en cause. N’oubliez pas que selon la Ligue: de sécurité du Québec, 53% de toutes les victimes d’accidents de la circulation auraient €vité la mort si elles avaient porté leur ceinture de sécurité. Les ceintures de sécurité peuvent vous sauver la vie et réduisent la gravité des blessures au visage, ala téte et a la poitrine. Protégez- vous et protégez votre famille: habituez-vous dés aujourd’hui a boucler votre .ceinture.de sécurité. L’ENERGIE David Foster Le CANDU — le meilleur réacteur du monde par David Foster lest bien connu que les canadiens sont timides lorsqu’il s’agit de procla- mer leur supériorité en toute chose. Si tout autre pays avait mis au point un réacteur nucléaire re- marquable comme le type canadien CANDU, on n’aurait pas fini d’en entendre parler. Malheu- reusement, parce que le CANDU est canadien, on en entend a peine parler. C’est dommage car le CANDU est, sans aucun doute, le meilleur type de réacteur nucléaire au monde qui ait jamais été construit. Du point de vue de la streté, de la fiabilité, du rendement et de la rent- abilité, la filitre CANDU continue d’étre supérieure aux autres grandes filiéres de réacteurs du, monde, a savoir celles des Etats-Unis, de la Grande Bretagne, de la France, de la République Fédérale Allemande et du Japon ~qui cofttent beau- coup plus cher a mettre au point. Les capitaux investis par le Canada pour la mise au point de la filiére CANDU ont été et sont encore inférieurs 4 ceux de tout autre pays ayant mis . au point une technologie de réacteur semblable.. En. outre, notre produit est beaucoup meilleur. Le facteur principal sur lequel on se base pour comparer la fiabilité et la rentabilité des différentes filiéres de réacteurs est le “Facteur de Charge Cumu- latif’ (FCC). Le FCC est la mesure de la quantité de puissance effectivement produite par une filiére de réacteurs par rapport a la quantité de puissance qu'il devait produire d’aprés le calcul. Il est exprimé sous forme d’un pourcentage et indique avec quel degré d’efficacité la filiére du réacteur atteint le rende- ment calculé. Le FCC de la filigre CANDU est le plus élevé par rapport a celui de tout autre type de filiére, a savoir: 74.3%. Celui des autres grandes filiéres se situe entre 50 et 60%. Un autre facteur impor- tant est’ le “*Facteur Utilisation” qui est basé sur le rendement d’un réacteur particulier pen- dant une période donnée. Un facteur d’utilisation annuel de 100% signifierait qu’un réacteur a marché a plein rendement 24 heures sur 24, tous les jours de année. Les six réacteursdu . monde dont le rendement était le plus élevé en 1981 étaient des réacteurs CANDU. Leur facteur utilisation moyen était, chose étonnante, de 91%. La haute fiabilité du réacteur CANDU est due a sa conception qui est unique. I] fonctionne avec grande efficacité tout en consommant de l’uranium naturel moins coliteux que le combustible enrichi nécessaire a l’alimentation de la plupart des autres réacteurs.. Le chargement de combustible du réacteur CANDU se fait en marche — ce qui élimine les arréts pour chargement de com- bustible communs aux autres types de réacteurs. Le combustible du réacteur CANDU est contenu dans une série de canaux de combustible refroidis chacun séparément — ce qui permet a ce dernir d’avoir une plus grande souplesse et d’étre plus sir fondamentalement. La conception générale du réacteur CANDU permet d’avoir un haut degré de stireté ainsi qu'un haut rendement. Les réacteurs CANDU se sont avérés moins enclins aux accidents graves tels que celui qui a paralysé le réacteur américain de Three Mile Island en meilleurs. Si on s’inquiéte au sujet de la sdreté nucléaire ou si on s’alarme du genre d’accidents de réacteurs nucléaires qui se sont produits dans d’autres pays, il faut se rappeler que le réacteur canadien CANDU est largement différent. C’est cette différence qui permet d’avoir un plus haut degré de fiabilité et de sireté lors de l’exploitation des centrales nucléaires cana- diennes. Bien que beaucoup de canadiens, sinon la plupart d’entre eux, ignorent les qualités du réacteur CANDU, sa réputation mondiale est de plus en plus grande. Les scientifiques du monde entier recon- naissent qu’il est exception- nel et efficace et en chantent ses louanges. La reconnaissance, par le public entier, de la supériorité du réacteur CANDU semblerait se faire attendre. En tant que réalisation canadienne, le réacteur CANDU montre que notre technologie peut non seulement rivaliser avec les meilleures du | monde mais aussi étre la meilleure du monde. Pennsylvanie. Les média parlent rarement du haut degré de stréfé typique des réacteurs CANDU — ce qui semble donner!’impres- sion que tout les réacteurs sont pareils. Les résultats montrent, au contraire, que les réacteurs CANDU ne sont, pas_pareils; ils sont: Passe-temps: dur travail que vous ne feriez jamais pour gagner votre vie. Etiquette: savoir batller la bouche fer- méei. |