ts es stan eae AUX EDITIONS VICTOR-LEVY BEAULIEU: par Ben WEIDER Chapitre VI Louis et Mélina reviennent a Lowell Le plus surpris fut certaine- ment Oscar Matthes lui-méme lorsqu’il fut réveillé en sursaut par des coups redoubl4és frappés contre sa porte. Sa premiére réaction fut d’envover promener tout le monde. Mais 41a foule des . gens de Lowell s’étaient joints ses nombrevy admirateurs. Ils lui firent comprendre que, pour lui aussi, l’honneur du village natal était en jen et Oscar, qui était un sportif accompli, une fois bien réveillé. ne se fit plus prier que pour la forme. Il n’avait d’ailleurs pas l’embarras du choix, car se parant d’un titre, il devait, d’aprés les régles de l’époque, le défendre en toute occasion. Ure dérobade aurait été pour lvi aussi grave qu'une défaite. I] y avait chex les hommes forts de I’époque une sorte de code d’honneur, plus respecté que n'importe quelle loi écrite. Sollicité de toutes parts, il commenca ses préparatifs. D'abord il s’hehilla chaudement, puis il demande A sa mare de lui préparer quelque chose a man- ger. Sportivement. il invita Louis Cyr 4 pertager son repas, et notre ami eccepta On était fermement convaincu a I’époque que plus on mangeait plus on était fort. Louis Cyr avait été élevé dans cette tradi- tion par son grand pére et il _ resta toute se vie persuadé de la véracité de cette formule. On s'attabla done devant un chau- dron de soupe hien 4paisse. Les deux hommes mangeaient en silence; l’assistance respectait leur repas et se tenait, debout le long des murs de la piéce, n’osant parler qu’A voix basse. Ayant englouti chacun deux grands bols de soupe bien chau- de, les deux hommes se levérent pour se rendre dans ne remise ot Oscar avait installé un petit gymnase. - Matthes, dont les parents avaient une certaine aisance, s'entrafhait beaucoup Tl avait des haltéres et des barres de toutes sortes et i] pratiquait réguliérement plusieurs heures par jour. I.e matériel de lever était inconnu on presque a l'époque; les accessoires de Mat- thes étaient une curiosité. Oscar était un athléte éton- nant. Il était plus petit et moins pesant que T.ouis, mais il avait © des muscles d’acier et. savait s’en servir. I] était simplement habil- 1é, portait un chandail 4 col roulé et une large ceinture Louis Cyr, dont. le poids augmentait trés vite 1 l’époque, offrait avec lui un contraste sai- sissant. Il portait ses vétements de voyage, c’est-d-dire une veste en cuir avec des franges sur les épaules et dans Je dos, comme celles qu’affectionnaient les trap- peurs et les coureurs de bois canadiens. (’était un vétement trés pittoresque que Louis avait choisi a dessein; i] avait. préten- du n’avoir rien d’autre a se mettre sur le dos, ce qui n’était pas tout a fait vrai: mais il savait bien que cet accoutrement frap- pait les imaginations. Sa cheve- lure, blonde et honelée, de plus en plus abondante, formait sur ses épaules une véritable crinié- re. De nombreuses. femmes avaient fait le vovage avec leurs maris. leur présence dans I’as- sistance ajoutait encore a l’exci- tation générale et 4 la tension qui régnait. On discuta un pen ec modali- tés de la rencontre A cette époque, Louis s’attaquait le plus souvent a des champions confir- més et presque toujours c’était ses adversaires qui avaient le choix des mouvements et de lordre dans lequel ‘Is devaient étre exécutés. Comme il s’agissait Pum duel, chaque champion devait dési- gner deux aides a qui il apparte- nait de se mettre d’accord sur les préparatifs et les différents dé- tails. Le champion c’est-a-dire Oscar Matthes. commenca le premier. Cela arrangeait Louis dans une certsine mesure. II avait compris tout Vintérét qu'il y avait a passer en “vedette américaine”. : Oscar commenca pir des mou- vements de souplesse. Il ne commit pas l’erreur de Michaud qui s’était attaqué d’emblée aux levers les plus lourds Une fois ses muscles réchauffés, il passa au premier mouvement choisi. Il . était trés fort du brag droit, mais =. avait travaillé son bras gauche au point que sa force était trés équilibrée, chose assez rare a l’époque ot les hommes forts tachaient simplement de tirer le meilleur parti de leur bras le plus robuste. Oscar choisit pour commencer un court haltére de 59 livres. Il le prit solidement dans sa main droite, le leve lentement jusqu’a I'épaule et, 4 partir de l’épaule, le développa 4 le vertieale 15 fois de suite. Ceci fait il passa Vhaltére dars le main gauche et refit également 115 développés. Cette deuxiéme série terminée, sans prendre un instant de repos, il refit denx séries de mouvements, !’tne 41 bras droit, l'autre du bras gauche, mais avec un haltére de 89 livres cette fois. Des applav @icsomants nourris crépitérent. (’était 14 une per- » formance remearquable. Louis Cyr, qui avait dés le premier coup d’oeil éprouvé beaucoup de sympathie pour le ‘eine Améri- cain, applavdit de tout coeur avec les autres. Lorsque les hravos décrurent, Louis entra er action 4 son tour. Il commence par enlever sa veste de cvir, ce q'ti provoqua des exclamations d’admiration, surtout dans I’élément, féminin de l’assistance, et i] y avait de quoi! Louis était énorme; mais contrairement 4-ce qu'on aurait pu croire a premiére vue, il n’était pas chése: i] avait un ventre trés large, mais sa poitri- ne était encore plus large; en fait, jusqu’a ce que la maladie le terrasse, beaucoup plus tard, Louis maintint une différence de 12 4 14 pouces entre son tour de ventre et son tour de poitrine, au Le Soleil de Golombie, vendredi 14 Octobre 1977, 11 _ -L’homme le plus fort du monde-12— profit de cette derniére bien entendu. - Ayant fait son petit, effet, et agitant ses énormes épaules, Louis s’écharffa en jonglant avec quelques haltéres légers. Puis il s'attaqua av mouvement propre- rent dit. Jugez de I’4tonnement de l'assistarce ct d’Oscar Mat- thes lui-méme, lorsqu'’on vit le Canadien empoigner lhaltére de 50 livres et celui de 89 dans la méme mair, 7mener I’énorme poids a l’épeule ‘sans effort apparent, et faire le méme norbre de développ4s qu’Oscar avec chaque heltére s4parément. Ceci exécrté, i] ne s’en tint pas la. Il s’approcha d'un ami et Appel de candidatures mixtes Traitement : $17 366 4 $37 800 -No de référence : 7-A-U-005 (68) CARRIERES DE VERIFICATEUR l’entraina 2 I’éeart Les deux hommes evrent un conciliabule. L’étonnement se peignit sur le visage de l’pmi. On le vit gesticuler et secouer 1 téte. On voyait qu'il refusait quelque chose. I ovis insistait Finale- rent, l'homme fort eut gain de cause. I ‘avtre haussn les épaules et s’avanca résig¢né 11 milieu de la remise. I.ouis s’approcha de lui et lui placz Ja min droite a plat sur l’estomae 9On comprit tout de svite of i! voulait en venir. I] allzit se servir de son camrarade comme d1n haltére vivant. A SUIVRE L ALA RECHERCHE DE DIVERSITES ET DE NOU— VEAUX DEFIS DANS UN ENVIRONNEMENT PROFES— SIONNEL DYNAMIQUE? LE VERIFICATEUR GENE- RAL OFFRE DES OCCASIONS DE CARRIERES ATTRAYANTES A TOUT C. A., C.G.A. ET R.A. AYANT UNE SOLIDE EXPERIENCE EN VERIFICATION. LES CANDIDATS CHOISIS DEVRONT ACCOMPLIR LA vE- RIFICATION FINANCIERE ET LEGISLATIVE DES MINISTERES, CORPORATIONS DE LA COURONNE AUSSI BIEN QUE DES NATIONS—UNIES. Renseignements complémentaires te présent concours vise 4 pourvoir aux postes annoncés. Toutefois les candidatures de ce concours pourraient servir a combler des postes de méme nature qui deviendraient va- cants. Pour certains postes, la connaissance du francais ou de l'anglais suffit; pour d’autres, la connaissance du fran- cais et de l'anglais est indispensable. Lieu de travail La majorité des postes disponibles sont situés 4 Ottawa- Hull, cependant il y a quelques postes disponibles dans les bureaux régionaux. NB. POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS, VEUILLEZ COM— MUNIQUER AVEC LA DIVISION DU PERSONNEL, BU— REAU DU VERIFICATEUR GENERAL, OTTAWA, ONTARIO, TELEPHONE 613 - 995-2583. SS oe eee ae see Exigences linguistiques Les unilingues peuvent postuler un poste bilingue s'‘ils con- sentent par écrit 4 s‘engager dans un programme de forma- tion linguistique qui pourra, au gré de ja Commission de la fonction publique, durer jusqu’a un an. La Commission s‘assurera d‘abord de leurs aptitudes linguistiques, puis dé- terminera le lieu des cours. La titularisation ne sera accordée que sile programme de formation se termine avec succés. Comment se porter candidat Envoyez votre demande d‘emploi et votre curriculum vitae a » Bureau du vérificateucgénéral du Canada gs fon \ Cadres administratifs Commission de la fonction publique du Canada Ottawa (Ontario) K1A OM7 Priére de toujours rappeler le numéro de référence approprié.