oS AOOT 2008 Depuis 1941... Lettre a Henriette Moreau A/S saint Pierre Paradis céleste Ma chére Henriette, Ce soir, je ne peux pas dormir parce que je pense 4a toi, alors je me suis levé pour t’écrire. Bientot, il y aura deux ans que tu es décédée et il ne se passe pas un jour sans que je pense a toi et méme plusieurs fois. Que de magnifiques souvenirs je garde de toi et de nos 37 ans ensemble! Mon meilleur souvenir, c’est quelque chose de vivant; c’est les enfants que tu m’as donnés. IIs sont si précieux : je vois ton visage dans leurs visages et tes yeux dans leurs yeux. Je visite les petits- enfants pour qui tu voulais vivre et voir grandir. Ils viennent s’asseoir sur mes genoux avec leurs petits livres et je leur lis des histoires. Quand ils seront plus grands, je leur parlerai de toi, leur grand-maman. Le plus difficile, c’est d’aller a la messe sans toi le dimanche; ne plus t’entendre chanter, le psaume est trés pénible. Ton chant était parfait et si beau! Un jour nous assisterons de nouveau a la messe ensemble dans le premier banc comme jadis. Je t’embrasse. Gérald Voici sa réponse Merci de ta lettre que saint Pierre vient de me remettre. Je sais que tu as une grande peine et que je te manque beaucoup. Sache tout de méme que par l’esprit je suis avec toi et avec nos enfants; je suis au milieu de vous constamment, tout le temps. Ici, au ciel, c’est la beauté et le bonheur par- fait : plus de maladie, plus de cancer, plus de souffrance, plus de peine, plus de larmes... C’est ce que tu connaitras toi aussi un jour. Cesse de pleurer! Souviens~toi de moi dans la joie! Je te remercie de tout ce que tu as fait pour moi. Merci aussi d’avoir toujours été 1a avec moi pour aider mes parents. Souviens-toi de ton poéme : « Mon corps ne souffre plus car je ne suis plus la. Non, me voici, me voila! Délivré. Enfin je vis. » Retourne te coucher et dors bien! Je veille sur toi. Henriette Texte de Gérald Moreau 18