Volume 7 - 2¢ édition Le Moustique ! ... Pacifique Pierre Gensac a dix-sept ans quand, _' 1938, il part de son Périgord natal a I'invitation de son oncle qui peu aprés la Premiére Guerre mondiale s'était établi A Delmas, Saskatchewan. Le jeune Gensac ne doit séjourner l& qu'une année mais, suite a la déclaration de guerre en 1939, il est plus prudent pour lui de prolonger son séjour. Méme si les conditions sont différentes, il a I'habitude du travail de la terre, et puisqu'il est traité a l'égal des autres enfants de la famille, il se sent tout a fait a l'aise dans son nouveau milieu. Quand la guerre prend fin, il apprend que son pére et sa mére sont morts dans un accident. Aucun lien familial ne le rattachant plus a la France de son enfance, il décide donc de rester définitivement au Canada. Comme il fallait s'y attendre, vient le temps ou il s'éprend d'une jeune fille. L'auteur décrit longuement les cérémonies de fiangailles, du mariage, le départ du couple pour Montréal, leur vie la-bas, les voyages de découvertes de la nature canadienne, et les années passent ponctuées de rares retours a Delmas. Pierre Gensac travaille comme traducteur et a l'occasion d'un voyage en France pour affaires il en profite pour retourner dans le Périgord. Dans son village natal il revoit la comtesse du chateau ou ses parents étaient régisseurs. L'auteur crée alors une fresque historique trés vivante sur la fagon dont le village a évolué au cours du siécle, comment la guerre |'a affecté, quel réle a joué le comte, franchouillard et militariste, alors que la comtesse est issue d'une famille plut6t portée sur le pacifisme, ce qui donne lieu a de beaux échanges entre eux. De retour au Canada, la vie continue a Montréal et quand l'heure de la retraite arrive, Pierre et Colette décident de s'installer dans l'Ouest, dans la belle vallée O'Kanagan.. ISSN 1704 - 9970 roman de Robert Momer Critique littéraire de Paul Genuist Février 2004 Pierre Gensac SYD /#| La. Robert Momer décrit avec émerveil- lement mais aussi avec précision ce qu'était la vie dans la Prairie, ce qui donne au livre une réelle valeur documentaire et rappelle les romans de colonisation. On ne chicanera pas l'emploi légérement anachronique du terme « fransaskois » utilisé en 1943 par l'oncle au sujet de Pierre qu'il juge étre devenu « un vrai Fransaskois »(p.46), ce terme n'ayant été créé que dans les années 1960, ou que le lieu de naissance de Diefenbaker soit donné comme Borden (p.283) alors que the Old Chief vit le jour a Neustadt en Ontario. Un certain angélisme imprégne l'ouvrage, les relations entre les humains étant toujours empreintes de bonne volonté. Si le malheur frappe, c'est toujours le résultat de causes extérieures a la volonté de ces braves gens. En quatrieme page de couverture, Robert Momer déclare d'ailleurs au sujet des gens heureux qui n'auraient pas d'histoire: "Allons donc! Non seulement ils en ont une, mais elle est bien plus intéressante que beaucoup ne le croient". C'est bien ce que prouve Robert Momer qui parvient a garder éveillé I'intérét du lecteur grace a un sens du récit, des dialogues, et par des remarques judicieuses sur les événements et les personnages historiques qui ont affecté cette époque. Paul Genuist Robert Momer, Pierre Gensac, Montréal, Carte Blanche, 2001, 301p. En vente a 24.95$ plus poste. L’Association des écrivains francophones de la Colombie-Britannique Tél : (250 ) 595-3678 3