“a 16 Le Soleil de Colombie, Vendredi 3 Mars 1978 En marge du bi-centenaire du Capitaine James Cook Un apercu général sur sa vie et ses explorations par Alexandre SPAGNOLO Départ de Plymouth le 11 juillet 1776 avec de nom- breuses escales, dont le Cap de Bonne-Espérance, la Nou- - velle-Zélande, Tonga ou Iles des Amis (Archipel Polyné- sien), puis son favori Otahei- té (Tahiti), découvrant d’au- tres fles dont celles auxquel- lesiladonné son nom. En janvier 1778, Cook découvrit un vaste archipel, auquel il donna le nom de son chef, Lord Sandwich de |’Amirau- té, devenu plus tard Hawai, de Ow-hy-hee. En -mars 1778, il longea ’Orégon omis de reconnaitre le Détroit de Juan de Fuca. I] atteignit Nootka Sound, sur la céte- ouest de l’actuelle Ile de Vancouver, le 29 mars 1778, tandis que l’historien Walter Besant (1890) mentionne 24 avril 1778; ailleurs W. Be- sant dans son ouvrage publié Président du Cercle Francais de Coquitlam depuis prés d’un siécle (1890) n’a pas semble s’éten- dre sur le séjour d’un mois du Capitaine Cook au Noot- ka Sound (Céte-ouest de I’Tle de Vancouver), c’est cu- rieux. Plus curieux encore, c'est qu'il n’a jamais, au grand jamais, mentionné le nom de Georges Vancouver. Un autre historien, George Godwin, dans son ouvrage “Vancouver, A Life” publié en 1930, mentionne le 29 avril 1778, comme date du mouillage des navires du Capitaine Cook a Nootka, mais mentionne la présence de Georges Vancouver a bord d’un des navires, et que Cook adopta une technique pour pénétrer dans l’anse de Nootka, que Vancouver adopta, lui aussi, plus tard au cours de ses expéditions dans cette région. En plus, le Capitaine James Cook dans sa publication “Troisié- me Voyage”, ne mentionne pas du tout la présence, a bord, de Georges Vancou- ver, comme on sait que George Vancouver était pré- sent lors de la mort de Cook dans la Baie de Kealakekua (Archipel Hawaien) il avait alors 22 ans. Disons en passant que Nootka ne se- rait pas un nom indien, mais une onomatopée des cris lancés par les indigénes lors de l’arrivée du navigateur, que celui-ci crut percevoir... Le mouillage des deux navires Résolution et Disco- very au large de Nootka avait été rendu nécessaire pour les soumettre 4 d’im- portantes réparations, aprés plus de 20 mois de navi- gation. L’explorateur espa- gnol Juan Perez avait devan- cé Cook de quatre années, celui-ci ne put se prévaloir des mots célébres de Jules César ‘Veni, vidi, vinci”. Nous laissons 4 certains historiens anglais la gloire que Cook fut le premier britannique a mettre pied dans cette partie du Canada, qui est actuellement la Co- lombie-Britannique; c’est précisément ce court séjour a Nootka, en 1778, que notre Province désire célébrer en une série de festivités spec- taculaires sous ]’étiquette “Bicentenaire du Capitaine James Cook”. Les navires Résolution et Discovery furent un sujet d’étonnement pour les au- tochtones de Nootka, puis- que ce nom a été depuis consacré, parce que, parait- il, ils n’avaient jamais vu des navires a voile. Quoi donc de celui de Juan Perez, quatre années auparavant? Pour- tant il fit des opérations de troc avec les Indiens. L’his- toire est faite de continuelles contradictions. Ces Indiens connaissent l’usage du fer et du cuivre par les Espagnols venus du Sud, Mexique-Cali- fornie, les Russes, du Nord, Alaska-Sibérie, ils prati- quaient le troc avec leurs visiteurs en leur disant “Ma- kouk”. Des historiens auraient approfondi leurs recherches et auraient trouvé que le Capitaine Cook aurait été nanti d’instructions, dites secrétes, dans lesquelles, il était stipulé que l’annexion de territoires n’était pas toujours l’objectif principal, mais de trouver le fameux passage du Nord-Ouest, de constater sa réelle existen- ce. On lui recommanda de ne pas porter atteinte aux possessions espagnoles, ex- cepté en cas d’absolue néces- sité. En cas de rencontre avec des chefs européens, ne pas les incommoder, mais avoir des contacts amicaux. Ce ne fut pas le Capitaine Cook qui offrit cette région a sa patrie, mais bien son subordonné le Capitaine Georges Vancouver, quel- ques années plus tard. Les réparations de ces vaisseaux achevées, Cook veprit la mer en faisant des poenceb-eahiestaiecasmuaha = H parcours vers |’Alaska, les Iles Aléoutiennes, la, mou- rut le chirurgien William Anderson, puis la mer et le détroit de Behring (Vitus Behring, navigateur danois - 1680-1741), la mer de Chuk- chi, et enfin s’avanca résolu- ment vers |’'Océan Arctique et fut bloqué par des murail- les de glace inviolables. Ni Cook, ni ses officiers crurent 4 ce fameux Passage Nord-Ouest. Tard en 1778, les navires retournérent aux Tles Sandwich (Hawai actuel- lement), jetant l’ancre dans la Baie de Kealakekua. Slirement que la publica- tion des récits du voyage de Cook dans cette région con- tribua a faire connaitre la présence des otaries ou lou- tres de mer avec leur fourru- re, le bois pour les mats des navires, et tout le reste: ceci, tenta la Hudson Bay Company de s'implanter sur la cOte du Pacifique et de VTle de Vancouver, ot le Fort Victoria devint une ville et la. colonie de la Colombie-Britannique prit naissance, incluant cette vaste région du Pacifique dans le courant de la civilisa- tion. Il est indéniable que le Capitaine James Cook a laissé un héritage au monde, dont le Capitaine Georges Vancouver. a été un bénéficiaire de choix. relevés tout au long du 30 P’TITES MINUTES... SUITE DE LA PAGE 15 Une renaissance souhaitable Que souhaiteriez-vous qu’il se produise pour impliquer en- core plus les francophones dans leur lutte pour le respect in- tégral de leur langue et de leur culture? Je dirais aux francophones hors Québec de faire une sorte de ‘‘Patente”’, sans que cet organisme soit structuré de la méme facgon que !’Ordre de Jacques Cartier, qu’ils ' aient un groupe d’hommes dispersés un peu partout a tra- vers les provinces, hommes qui soient préts a travailler de facon bénévole. L’organisme en question aurait donc ses racines chez le peuple; chose qui n’existe pas a l’échelle provinciale. Le peuple canadien-frangais a aussi besoin d’un orga- nisme de pensée qui soit discret. On ne lave pas notre linge sale en public. C’est la pire situation qu’on puisse connaitre. Il faudrait également que le nouvel organisme consulte les groupements déja existants, afin qu’il y ait front com- mun sur plusieurs questions. Vous ne reconnaissez pas la FFHQ? Je la reconnais. Je trouve qu’elle fait un magnifique, un trés beau travail. Je connais bien les dirigeants et je les en- courage. Je dirais cependant qu’il y a peut-étre un manque de tradition dans leur affaire. On a créé, dans leur cas, une téte, un organisme a méme les fonds de l’Etat, mais d’ou viennent leurs idées? La masse est-elle en faveur de leurs activités? Ils se plai- gnent eux-mémes de ne pas avoir assez de support de la population francophone. 2 Ses membres ont de bonnes idées, ils font, de bonnes campagnes, mais il y manque des relations plus intimes en- tre les groupes, une interaction qui devrait étre plus accen- tuée, une consultation qui devrait étre plus grande. Il devrait y avoir un organisme indépendant de tous ces groupements-la, qui serait chargé d’unifier la pensée des campagnes entreprises par ]’une ou |’autre association, ou encore par l’ensemble des associations. Pensez-vous que cet organisme pourrait demeurer longtemps en dehors de la politique? : Il faudrait que les dirigeants, les hommes de bonne volonté dudit organisme déterminent d’avance qu’il ne sau- rait 6tre question de revendiquer quoi que ce soit en tant qu’organisme, mais qui verraient a recevoir les recom- mandations, les voeux, les souhaits des différents groupe- ments, a établir les besoins communs, a les faire connaitre a toutes les communautés francophones, a convoquer les représentants de ces organismes pour étudier les questions et a essayer d’en venir a un consensus, sur non seulement les principes, les buts, mais aussi les tactiques et les fagons de procéder. Une commission royale d’enquéte pourrait aussi le faire J’aimerais mieux qu’on fasse appel a une formule beaucoup plus discréte, parce que dans le cadre d’une assemblée discréte, il y a beaucoup de choses qu’on peut dire entre nous et qui ne sauraient étre dévoilées publique- ment. J’ai déja participé a des discussions trés acerbes, et entendu des prises de position trés fortes, mais on en ar- rivait a une décision au bout de 2 ou 4 mois. Aprés une di- zaine de réunions, on finissait par accepter un modus viven- di pour tout le monde, et on était sir que 90 pour cent des gens allaient dans le méme sens. Aujourd’hui, il faut compter avec le pouvoir des mass- media. A quel point est-il possible de travailler avec discré- tion? C’est aussi possible que dans ce temps-la. Vous avez les Francs-macons qui le font, les Orangistes, les Chevaliers de Colomb (dans les hautes ins- tances de l’organisation); les Francs-ma¢ons n’ont jamais dérogé a la régle. Je sais pertinemment que leurs mécanismes fonction- nent a merveille. Quand je siége a un conseil d’administra- tion avec eux, ils interviennent en disant ‘‘oui, ¢a on va l’avoir; j’ai de bons amis a tel endroit...”’, et on sait fort bien qu’ils vont procéder de loge en loge. Ce qui parait dans les média, ce sont les" décisions prises par ces organismes publics, mais on ne parle jamais de ceux qui les ont concoctées; c’est comme le Cabinet qui siége a huis clos, ou n’importe quel conseil d’admi- nistration. ~ ’ C’est dans la nature dé l’homme de penser dans la soli- tude et d’agir ensuite. I] ne faut pas penser dans le feu de action. La pensée doit précéder |’action. Avez-vous tenté quelque expérience de réanimation de POJC? Oui. Quand l’Ordre s’est disloqué a |’échelle nationale, et qu’on a créé l’Ordre franco-ontarien, on m’a demandé vers 1968 ou 1970 de faire fonctionner l’affaire. J’ai effec- tivement réussi, mais pour une courte période: 4 0u 5 ans. Pour une foule de raisons, manque de temps, manque d’appui, etc., les circonstances non favorables, il a fallu abandonner. Vous savez, quand la ‘‘Patente’’ a éclaté, beaucoup de membres ont été pris de panique: de fait, le 90 pour cent de “‘suiveux’’ se sont trouvés désemparés, d’autant plus que nous n’avons pas réagi assez rapidement pour changer nos structures, et que le clergé francophone s’est tout simple- ment retiré de l’OJC, sur le plan national. Il y aurait quand méme une formule intéressante a étudier. L’Ordre a travaillé énormément pour les caisses populaires, par exemple. Personnellement, j’ai travaille dans ce secteur en fondant notamment une caisse, parce que l’Ordre me le demandait. Les caisses populaires, dans ]’Ontario frangais, de- vraient étre le point de ralliement des Franco-ontariens. Pas nécessairement en fournissant de ]’argent, mais en of- frant les locaux dont elles disposent pour faire des réu- nions; elles ont un fonds d’éducation; bref, une foule d’éléments avantageux. Je crois que si “‘la Patente” renaissait, ce devrait étre avec l’appui des caisses populaires: les organismes les plus susceptibles de remplacer les paroisses, a cause de leurs structures et de leur administration. J’ai tout de méme des doutes quant aux chances de réussite d’une pareille coopération, parce que nos dirigeants de caisses ont com- pletement oublié les sacrifices que les fondateurs ont faits, et on a affaire aujourd’hui a des institutions uniquement financieéres. I] est bien loin le temps ou on avait des gérants qui travaillaient tous les soirs; pour uncent! @ 2s sont fournis par le Secretariat d Etat) j