~ Sin gt cht Linden es me eS ctl tila a Ny, on FR a list ay tem Le fait francais en Colombie-Britannique par Glen Cowley Un projet conjoint: Société Historique Franco-Colom bienne: ‘ WT Fédération des Franco-Colombiens Le Soleil de Colombie traduit par Robert Lebel adapté et monté par Christiane Coété (Ze article) Le Soleil de Colombie, Vendredi 22 décembre 1978 25, Société Historique Franco-Colombienne Les Voyageurs se sédentarisent L’arrivée du chemin de fer n’entama pas tout de suite la prépondérance de |’Eglise catholique et donc, des Cana- diens-frangais en Colombie- Britannique. En 1889, un noviciat fut méme autorisé et une activité laborieuse dura encore une quinzaine d’années. Mais éventuelle- ment et inexorablement I’ar- rivage constant d’immi- grants non-francophones éroda la supériorité numéri- que des francophones. L’in- fluence de ces derniers ce- pendant devait se poursui- vre, cette fois, assurée par une autre race de Canadiens- francais: les travailleurs du bois. Pour effectuer le commer- ce de la fourrure, la Compa- gnie du Nord-Quest avait investi un territoire s’éten- dant sur plus de 3,000 milles, de Montréal aux cdtes du Pacifique. L’approvisionne- ment des nombreux postes de traite était évidemment impossible et la Colombie- Britannique assista alors A '6mergence de ses premiers agriculteurs. Lorsque Simon Fraser ‘avait entrepris ses expédi- tions pour établir des postes a travers le territoire, il prit soin de relever le potentiel agricole.des régions qu’il venait découvrir. Le Fort Fraser fut érigé non seule- ment a un endroit d'impor- tance stratégique mais éga- lement-en bordure d’eaux ‘particuliérement —_poisson- neuses. Le Fort Thompson -se convertit rapidement en ferme d’élevage de bovins _tandis que le Fort Langley développa, lui aussi, des ac- tivités agricoles. Les Voyageurs se séden- tarisérent et lorsqu’ils eu- rent renoncé a courir les bois, ils s'installérent avec leurs femmes et leurs en- fants pour vivre des pro- duits de la terre: la houe et la canne a péche rempla- cérent, entre leurs mains, la pagaie et le canoé. Le Fort Langley s’‘imposa comme le poste le plus important du continent; on y élevait des bétes 4 cornes et de la volaille, on y cultivait le © blé, les pommes de terre et on y pratiquait la salaison du saumon. Etienne Pépin fut le premier homme 4 labourer le sol, fertile, de la prairie Langley en compagnie de Basile Brasseau et de Nar- cisse Falardeau. L’Eglise s’installa dans la province selon un modéle similaire: les missions et les postes furent établis de ma- niére a étre entiérement autonomes et servirent de -noyau a |’établissement des communautés actuelles. Ainsi, lorsqu’en 1859, les Péres Pandosy, Richard et Blanchet quittérent Victoria en compagnie d’un groupe de Canadiens-Frangais par- mi lesquels Cyprian et Thé- odore Laurence pour fonder la mission de Okanagan, ils songérent a s’établir a |’An- se-au-Sable; le Pére Pandosy nota dans son journal: “Les terres arables s’éten- dent a perte de vue et je crois que si le Frére Blan- chet me faisait parvenir quelques sarments de vigne Photo qui témoigne que la présence des Canadiens-frangais sur la céte ouest canadienne était trés visible au début du siécle. La preuve: ce rass St-Jean Baptiste prés de Dawson Creek en 1903. Yannée prochaine, je pour- rais les planter et les faire fructifier...” Bien que les missionnai- res quittérent cet endroit Vannée suivante, l'un des membres de |’expédition re- vendiqua, le 15 décembre 1859, Vhonneur d’étre le premier pionnier a avoir investi cette région: “Par la présente, moi, Cyprian Laurence, revendi- que 160 acres de territoire, conformément aux lois de la _ Colonie de la Couronne de la Colombie-Britannique. Ce territoire appelé l’Anse-au- Sable est situé prés du grand lac Okanagan”. En 1861, un chercheur d'or originaire du Québec, Anicet Christien, s’établit 4 la mission de l’Okanagan qui avait été fondée quelques mois plus t6t par le Pére Pandosy. D’autres Cana- diens-Frangais le rejoigni- rent et, quelques années plus tard “le campement autour de la mission res- semblait fort a une colonie frangaise...” (Société histori- que de |’Okanagan) Ce fut ensuite au tour d’Auguste Gillard et de Ju- les Blondeau qui firent l’ac- quisition, par préemption, de 600 acres prés de l’ac- tuelle ville de Kelowna, fon- dée par le Francais Ber- nard Lequime. Isidore Bou- cherie établit- une exploita- tion agricole prés de West- bank, Luc Girouard, du com- té de Nicolet, Québec, ré- clama 160 acres prés de Vernon et entreprit le pre- mier verger de cette région; d’ailleurs, c'est le Pére Pan- dosy lui-méme qui planta le premier pommier de |]'Oka- nagan. Avec l’avénement des ba- teaux a vapeur dans la val- Iée de l’Okanagan et |’érec- tion d’une mission des Péres Oblats 4 Kamloops, la mis- - sion de l’Okanagan tomba en désuétude. Aprés la mort du Pére Pandosy, en 1891, la mission fut abandonnée et la communauté qui s’y était établie diminua en importan- ce. Le chroniqueur Stuart rapporte qu’au début du XXe siécle, la communauté d’expression francaise de Lumby avait dépassé, en nombre, celle de la mis- sion”... ol subsistait néan- moins un important noyau d’agriculteurs.” Pierre Bissette et Georges Leblanc comptérent parmi les fondateurs de Lumby. Les deux hommes s’étaient associés dans !’exploitation de la mine de Cherry Creek et de nombreux mineurs les rejoignirent. Parmi les nombreux pion- niers de |’'Okanagan figurait un charretier du nom de William Pion qui avait émi- gré de Victoria. Plus a l'Ouest, dans le Bas-Conti- nent, un autre conducteur emblement de francophones pour la d’attelage s’établissait, au cours de la méme période: Joseph Deroche avait re- marqué, lors d'un voyage antérieur effectué en 1860, que la vallée basse de la . Fraser offrait d’intéressants paturages. Deroche entre- prit d’y faire paitre ses trou- peaux et devint le premier pionnier de la région: un village y porte encore son nom. Pendant ce temps, a Hat- ‘zie Prairie, au Nord de la ville de Mission, un ancien employé de la Compagnie de la Baie d’Hudson, Michel Lacroix, s'installa quelque temps avant la venue du chemin de fer et fut rejoint par Gabriel Lacroix qui tint commerce dans le district, aprés l’arrivée du CPR. Quelques années plus tard, Sten Se Le bateau a vapeur “Empress of Orient” quittant le port de Vancouver en 1892. A cette époque beaucoup d’immigrants commenceérent a arriver ce qui amoindrit l’importance numérique des Canadiens-francais. Vune des plus solides com- munautés d’expression fran- caise avait pris racine a cet endroit. Avec le chemin de fer, de nombreux Canadiens- Frangais, qui tels Ammable Lagacé de Rimouski et Moise Boucher avaient été poseurs de traverses, déci- dérent de s’établir a proxi- mité de Hatzic Prairie qui devint alors Durieu. Ces pionniers ne se contentaient pas de cultiver la terre, mais travaillaient également dans des exploi- tations forestiéres et fai- saient le commerce du bois avec la compagnie de chemin de fer. En 1890, les Beaulieu, Rouleau, Tremblay et Caron s’établirent en bordure de la voie. _ Les Oblats de Mission des- servirent ces communautés qui continuérent 4 prospérer jusque vers 1910, lorsque l'assimilation et l’exode rural s’amplifiérent. Plus au Nord, 1a ot les Voyageurs étaient entrés en Colombie-Britannique, un autre pionnier s’établissait. Hector Tremblay, qui avait effectué, depuis 1898, le transport des personnes et des marchandises dans le district de la Riviére de la Paix, érigea, en 1906, une exploitation agricole a la Prairie du Pouce Coupé, au confluent de la Riviére du Pouce Coupé et de la Crique Dawson. En attendant que d’autres le rejoignent, il établit des contacts avec les Oblats d’Alberta et entre- prit la culture de l’avoine, de Vorge, du blé, des pois, des pommes de terre, des carot- tes et des choux et éleva du bétail et de la volaille. Les Guichons s’établirent prés de Williams Lake, les Ismardys et les Dumaresqs a l'intérieur des terres tan- dis que les Oblats tinrent une ferme prés de Cariboo. Le 25 avril 1858, le “Com- modore” accosta 4 Victoria en provenance de San-Fran- cisco et déversa sa cargai- son de sujets britanniques (parmi lesquels de nom- breux Canadiens-Francais), de Noirs, de Francais, d’Ita- liens et d’Allemands: la ruée vers l’or commengait. Une communauté franco- phone, mais qui n’était pas canadienne-frangaise, s'épa- nouit alors en Colombie- Britannique. Victoria ac- cueillit de nombreux émi- grants en provenance de France, de Belgique et de Suisse qui se distinguérent des Canadiens-Francais.Ain- sil’on rapporte que lors de la pendaison d’un Canadien- Frangais dans le Bas-Conti- nent, la communauté de Victoria fit paraitre un arti- cle dans le journal local pour souligner que le condamné n’était pas francais. Ces différences s’atténueé- rent par la suite et les Cana- diens-Frangais et les Euro- péens d’expression francaise s'établirent dans les mémes régions et recoururent aux services des mémes églises. Dans l'exploitation minié- re, les Européens d’expres- sion francaise et les Cana- diens-Frangais jouérent un réle aussi important que les autres groupes non-Anglo- Saxons, comme l’atteste leur présence dans les diverses villes miniéres de la provin- ce. Ainsi, Joseph Bourgeois, établi depuis 1880 dans la région du Kootenae, décou- - vrit, en 1889, en compagnie de J. Morris, les mines Le Roi. Deux ans plus tard, une ville de 7,000 habitants, Rossland, avait surgi dans les montagnes. La semaine prochaine: Le chemin de fer ouvre une ére nouvelle.