Hy ' I i.- I i : ; pe on naga ne om ef aan orm era eae Conseil du tourisme Le toursme se situant au premier plan des valeurs éco- nomiques, tout en presentant “des aspects culturels autant ane techniques, il ne pouvait onc cchacne aux preoccuphi- tions de l’Agence de coopé- ration constituée par les pays entierement ou partiellement de langue francaise et dont le secrétaire général est M. Jean- Marc Léger. Et puisque l’Agence de coopération culturelle et tech- nique a recu parmi ses mis- sions fondamentales celle de “contribuer 4 une meilleure circulation de l'information entre tous les pays membres’’, elle se devait, en tout premier lieu, de créer un bulletin d’in- formation sur le tourisme. La: premiere livraison de ce bulletin qui:purte le nom de “Tourisme francophone’ est d’un grand intérét. En éditorial, le secrétaria géneral de l’Agence de coopé- ration culturelle et technique explique que “la création ae ce bulletin d'information sur le tourisme répond a l'une des principales recummandations du séminaire de Monastir ae décembre 1970". Ce sémi- naire réunissait les respon- sables nationaux du tourisme dans les pays membres de I'a- genre qui sont: la Belgique, e Burundi, le Cameroun, ie Canada, la Cote d'Ivoire, le Dahomey, la France, .ie Gabon, Haiti, la Haute Vol- ta, le Luxembourg, le Mali, l'Ile Maurice, Monaco, le Ni- er, le Ruanda, Je Sénégal, le ‘Ichad, le Togo, la Tuni- sie et la Republique du Vietnam. Si l’agence s‘intéresse au toufisme, c’est tout d’aboid comme ‘‘un facteur de progres humain, de connaissance mu- tuelle des ‘peuples et de coni- munion des civilisations’. 4 Mais ‘‘elle n’est pas indiffé- rente pour autant aux aspects techniques ni aux retombées économiques du tourisme”’. Le ulletin “Tourisme francophone” tentera donc d'é- tre “a la fois un lien entre les administrations nationales du tourisme dans tous les pays menibres et un instrument de travail pour elles’. Sa qualité et sun utilité dépendront dans une trés large mesure de la collaboration effective que le se- erétariat de l'agence obtien- dra des services. officiels du tourisme des pays membres. Le secrétariat s'‘efforcera de son cuté de collecter te plus possible d'informations ue caractére général sur |'évolu- tion du tuurisme au sein du monde francophone et sur ie plan international. La premiere livraison ue “Tourisme francophone” ne fait donc qu’esquisser le cadre de “ce qui pourrait devenir un véritable bulletin technique d’intormation qui, d'une part suivrait avec attention les grands problemes et les grands themes de l‘actualité touristique, de l'autre ferait écho aux initiatives, aux ex- périences, aux projets multi- ples et aux realisations récen- tes des pays membres dans le domaine du tourisme ainsi qu’aux textes de caractere legislatif,-aux recommandations des colloques et congrés sur le tourisme... De méme, cha- que livraison comprendra une bibliographie commentée des ouvrages récents sur le tou- risme, des recherches et des travaux en cours, ues en- quétes...”” Dans son premier numéro, “Tourisme francophone" pre- sente comme dossier une étu- de réalisée par Office du tourisme tunisien. e Sur un tricycle — “Bijoya’’, un jeune éléphant femelle de 6 ans, pédol avec application sur son tricycle dons fes rues de Ham bourg. Le pachyderme de deux tonnes et demie est san doute fle seul au monde a faire de fa tricyclette. C’es l'une des grandes attractions du cirque Krone, d’Allema- gne, et, en méme temps, l'un de ses meilleurs agents de publicité. : | Comprendre les jeunes Bientot le Conseil des mi- nistres du gouvernement du Québec étudiera des recomman- dations relatives a l’élaboration et a l’application d'une poli- tique des jeunes. Comme on sait, ce sujet a été battu, de- battu et trempe dans toutes les sauces depuis quelques an- nées. A cause de l'importance de la question pour l'avenir du Québec, il est donc nécessai- re de rappeler ici, méme brie- vement, les fondements d'une politique des jeunes. D'abord avant de faire ap- pel aux jeunes a coups de discours, 'les hommes _politi- ques devraient avoir l’honne- teté de proposer des pro- grammes capables d’enthousias- mer les jeunes et les amener a participer a la construc- tion du Quebec. Aussi les autorités politi- ques devraient comprendre peru les jeunes, comme eaucoup d’adultes d ailleurs, veulent des raisons de vivre avant d’en avoir les moyens, pourquoi les jeunes refusent de . s'intégrer dans les rouages d'une société ott its sont posse- dés sans se posséder, pourquoi les jeunes’ contestent les struc- tures contraignantes. Attitude qui bouscule évidemment les “bonnes maniéres’’ de notre société. Cette prise «de conscience de la jeunesse québécoise ame- ne de fait la contestation des rdles d'autorité des statuts et schemes de capacité et de com- pétence, des concepts économi- ques et philosophiques. Sou- vent imprécise et mal articu- lée, elle est néanmoins saine a plusieurs egards et vise sutout a |’établissement d'une société plus juste et humaine. Ce que les politiciens et les gens qu'on dit en place n’ar- rivent pas a saisir et a per- -cevoir a travers les remue- ments contestataires. La tache d’élaborer une po- es des jeunes n’est pas i facile. Cette politique devra etre faite en étroite collaboration . avec les premiers intéressés. Il faudra savoir a la base que le mot JEUNESSE englobe toutes les jeunesses au méme titre que le mot adulte recou- vre toutes les classes socia- les et catégories d’adultes. Et savoir aussi que ‘l’essentiel”’ de la jeunesse au vingtieme sie- cle n’est pas l’age, n’est pas Vexplosion démographique de apres guerre. n’est pas le pour étudiant mais plutot ‘existence d'un nouveau phéno- mene culturel. Suscitant Tinnovation, la création et habituellement le dynamisme, les jeunes recher- chent dans l'ensemble les situa- tions de changements, de ten- sion, de féte et méme de vio- lence. Ils aiment vivre au bout d’eux-mémes dans des états de surpassement. Exemple: l’at sorption des drogues, les “‘pop- festivals’, ol ils se promenent nus parce qu’ils se sentent bien, ou la musique est une reli- gion, ou ils sont des dieux, les héros, les victimes et les martyrs. Au plan artistique, social et politique les minorites agis- santes chez les jeunes quebe- cois, jouent et joueront un ro- le de plus en plus important. Ces minorités divisent l’opi- nion publique au sujet des ob- Je géneraux de la nation. lles sont extremement atten- tives aux ey a d’iden- tité culturelle et politique qui confrontent le Québec dans la Confédération canadienne. (Les jeunes toléreront-ils encore ongtemps les tergiversations d’un premier ministre québecois completement dépourvu de fran- chise et de courage politique?) Reéaliser une politique québe- coise des jeunes est une abso- lue nécessité surtout l’on re- connait que toute politique des jeunes est un amalgame de plus vastes politiques sociales, culturelles et d‘education: Il faut en ce sens avoir une po- ‘litique de scénarios et de pro-- jets-programmes issus des désirs, des aspirations et des besoins de chaque jeune que- bécois. Ainsi en donnant des moyens -au plus grand nombre d’indi- vidus, de groupes spontanés ou organises l’on arrivera a développer veritablement la participation. Concretement, quand aurons-nous des chantiers ou les jeunes pourront vivre des expériences individuelles et collectives? Sans situer maintenant les priorités et batir le calendrier d'implantation d’une telle po- litique, il est essentiel par. ailleurs de fournir aux jeunes l'information a laauelle ils ont droit. Par exemple, les infor- mer .adéquatement quant aux perspectives de carriere et du marché du travail. Egalement il est impérieux de créer des instruments de développement qui seraient l'€- quivalent, a l’échelle du Que- bec, de ce qu’est SUCO au plan mondial. Ces instruments permettraient l'utilisation de ressources humaines disponi- bles mais non utilisées (méde- cins, techniciens ou membres d’autres disciplines hautement qualifiés qui sont a la retrai- te, etc...) pour aider les jeu- nes dans les coins les plus défavorisés du Québec (ces coins peuvent etre dans les zones urbaines).~ Instruments qui pourtaient aussi utiliser les competences et les éner- gies des jeunes (a plein temps, pour une période de temps dé terminée) qui sortent des uni- versites et cegeps pour le mieux-étre de la communauté. Une autre nécessité sera de mettre une équipe d’animation au service des principaux mou- vements de jeunesse. Les en- seignants, de par leur forma- tion et leur profession, sont des agents d’information et des enimateurs “naturels’’. Une ex- périence positive, 4 notre sens, serait de puiser dans cet im- mense réservoir d’énergies que constitue le eorps professoral pour animer des mouvements de jeunesse comme les 4-H, les Scouts, les Cercles des Jeunes Naturalistes, les camps et colonies de vacances, ete... _On pourrait a cette tin ins- tituer un systeme d'utilisation par rotation oW un enseignant quitterait la profession d’en- seignant proprement dite pen- dant deux ans pour se consa- crer exclusivement a |’anima- tion de divers groupes de jeu- nesse; cela servirait une double fin; d’une part, les mouvements de jeunesse y trouveraient peut- étre une solution partielle a la sclérose dont ils sont. les vic- timesinvolontaires. _ Une autre neécessite encore est la construction de centres d'accueil et d’hebergement pour les, jeunes travailleurs sans foyer ou venant des autres re- ‘gions du Québec pour tra- vailler dans la métropole. Et combien d'autres nécessites faudrait-il énumeérer. Dail- leurs ils faudrait consulter les jeunes a ce sujet. - Dans son ensemble la poli- tique quebécoise des jeunes doit favoriser l'étude, le tra- vail professionnel, les stages, les expériences culturelles et de loisirs. Pour atteindre ces buts, les autorités compétentes devront décloisonner les ca- dres de vie pour permettre le passage de |’école au marché du travail, de l’école aux sta- ges intégrés, de l’école aux voyages et séjours d'apprentis- sage de vie et de voyages. De plus. il sera nécessaire d’éviter les blocages. Done la politique québécoise des jeunes devra étre une occasion de secours, de rattrapage lors- quil y a lieu, de compre- hension a lendroit de ceux qui sont en mauvaise posture ou mal empoint. Le role veritable de ce que nous proposons ici comme bases de reflexion est de fournir aux jeunes des moyens de création, de décou- verte individuelle et meme de prévoir des corridors pour tes “drop-outs, ce qui vuet dire ne pas exclure ceux qui sex- cluent. Enfin souhaitons que le gou- vernement du Québec aura le courage politique d'assumer pleinement ses _responsabili- tes. Souhaitons que le pre- mier ministre fera preuve de sagesse et de vision en rem- placant les mots par des ac- tions. Souhaitons que la po- litique québécoise des jeunes sera distincte des politiques du loisir (encore a_ venir). De grace évitons aussi le pie- ge des structures. LE SOLEIL, 19 NOVEMBRE 1971, XV