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4, Le Soleil de Colombie, 5 Décembre 1975

a propos:

par Marc BELIVEAU

Par laprésente, c’est da-

vantage une opinion. per- -

sonnelle que je veux vous

. transmettre. Je ne peux a-

voir d’animosité envers
aucun groupe ou region dont
je parlerai, car je ne les
connais pas. Je parlerai
donc de certaines observa-
tions que j’ai faites depuis
que. j’habite 4 Vancouver:
Il existe un media d’in-
formation qui se nomme
le ‘*Soleil de Colombie’’.
C’est le seul journal de
langue francaise qui exis-
te en Colombie - Britan-
nique. Ce media,  outre
la langue francaise dont il
se sert pour s’exprimer,
rempli une fonction de
communication: c’est un
véhicule. Transporter des
informations,il semble que
ce soit devenu une ‘‘ver -
tu’’ pour l’*homme contem-
porain.

La relation la plus vi -

vante demeurera sfre -.

ment l’échange inter ©

personnel. L’émergence,
toutefois, de certains me-
dia d’information a com-
plexifié notre monde en-
vironnant. L/’intention de
ngus informer. ..de sim-
plifier les difficultés de
perception de l’activité so-
cio - économique politi -
que - par exemple - c’est
la tache et la justifica. -
tion que se donnent les
media modernes: radio,

télévision, presse écrite..

-vant un ‘‘magicien’’.

‘captive tandis que,

Cependant, chacun de ces
media a ‘‘inventé’’un audi-
teur moyen, un lecteur
moyen. . .Ce fait trans -
forme énormément la re-
lation que quelqu’un a é-
tablie avec un media. Le
journaliste A qui on con-
céde une ‘‘spécialité’’
celle de vous informer -
s’est créé un personnage..
s’adresse A un _ public
abstrait, qui vit dans sa té-
te. Prenez par exemple l’a-
nimateur 4 laradio. Iivous
parle via l’appareil radio-
phonique. Vous pensez qu’il
établit un contact personnel
avec vous. En fait, vous
connaissez le mécanisme

qui fait que l’un est dans ~

son studio, que sa voix est
retrarnsmise par les ondes,
et, que vous, vous acceptez
de vous faire inonder par
ses paroles. Nos cerveaux

_ d’hommes ‘‘évolués’’ nous
font accepter ce ‘* jeu com-

municatif’’. L’indigéne qui
verrait l’animateur A la
radio serait trés étonné.
Il n’aurait pas cependant
l’impression qu’il est de -
Pour
nous, c’est l’inverse. .l’a-
nimateur 4 la Télé nous
pour
l’indigéne, ce seraient sQ-
rement les ‘‘dessins.de la
bofte A images’’ qui l’atti-

reraient ou le feraient fuir.

‘Enfin, dans le **Soleil’®, il:

“existe depuis plusieurs an-

nées_ une page intitulée; -

VANCOUVER: CENTRE

le 11 décembre

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Sesesesess

‘*D’Une Place ‘4°l’Autre’’.
Elle est située en page 3. -
une place de choix. Pour-
quoi si peu de régions se
servent-elles de cette pa-
ge. On connaft diverses
personnes impliquées dans
des activités. Ce sont des
points de contact. Mais el-
les vivent dans un réseau
fermé. Informer le ‘‘So -
leil’’ de ce quis’est passé
a Port - Alberni, Dawson
Creek, Prince - George...
c’est user d’un véhicule,
c’est démystifier l’anima-
teur qui écrit des articles
a un public immédiat - ce-
lui qui existe dans son ima-
gination. Un réseau de
communication, ce n’est
pas-de la magie. .¢ane peut
pas apporter du prestige.
La communication ne doit
pas nourrir l’orgueil car
elle doit se servir de défi-
nitions, de mots, d’une lan-
gue... .pour mieux commu-..
niquer, mais dans unes - ©
prit d’identification. Un é-
tre, dans le processus d’i-
dentification, est un @tre
dont la communication peut
s’établir dans un réseau,
car il maftrise la ‘‘magie
des ondes, les symboles é-
crits par la plume. .’’. Une
personne intéressée par la
communication peut se do-
ter de plusieurs canaux de
diffusion et de réception. "
sans que il siti haae un sa

sencensensenecnsensenssnensnsenssnsenssessnronconss

D'UNE PLACE A L’AUTRE

ERERSOESESSSEEEEEEHEESEESEEEEEESSEEEERERECEESEEHES GEES

tellite lancé dans l’espace.

Dans le ‘‘Soleil’’,  c’est
bien par cette page ‘*D’une
Place 4. 1’Autre’’. .qu’on
pourrait saisir s’il existe
un réseau entre francopho-
nes. Chaque media possé-
de ses limites. Parexem-
ple, dire 4 la radio ce qui
se. passe 4 Victoria ou 4
Terrace. . .ce sont la des
actes communicatifs. En-
voyer au ‘‘Soleil’’ ce qui
se passera’ comme acti -
vités a Maillardville’ par
exemple, c’est la méme in-
tention de communication
qui inspire la personne
transmettrice’’. L’appren-
tissage des mécanismes de
la communication ne favo-
rise aucun media. . ., et
c’est une erreur de le pen-
ser, car les media sont li-

‘munication est ‘‘ multi - di-
rectionnel’’. Les points de
contact que nous avons dans
les diverses régions de la
Colombie -  Britannique,
méme s’ils sont considérés
comme ‘‘personnes res-
sources’’ ne me semblent
pas comprendre un ‘‘vac -
cum’’ possible pour la
francophonie. Avant tout,
il leur faut comprendre un
ensemble plus large en-
core: la‘‘communication’’.
Dans le ‘‘Soleil’’, il exis-
te donc cette page ‘‘D’une
«“splace’ 4. Vautre’*; Elle ne

Besesengad

contient aucune possibili -
té. mais peut remplir la
fonction de ‘‘véhicule’? aux
actes communicatifs.

Pour terminer, je n’invi-
te ou n’incite pas les per-
sonnes 4 nous écrire.
comme si c’était une tache
d’exercer une autonomiel..
et je ne tiens pas Aadres-
ser des critiques & ceux
qui ne nous écrivent pas.
Vouloir communiquer et
démystifier du méme coup
nos instruments de com-
munication, voila qui me
semble une aventure plus
intéressante encore. Si
quelques personnes vivant
en CB comprenaient cette
énergie communicative,
cette page **D’Une Place a
l’Autre’’ serait-elle plei-

2) y : ne, oui ou non. ..Mais nous
mites. Un réseau de com-

sentirions unréseau infor-

-Matif qui, ‘lui, serait trés

dense car, plus que des
mots, c’est le dynamisme
méme des personnes qui
déciderait de l’aller - re-
tour des informations. -
Mais. . .transporter des
informations, c’est peut-
6tre une ‘‘vertu”? pour
l’homme contemporain.
Aucun courant alternatif
ne peut rivaliser a 1’éveil
de la communication. -

GEMENT.

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