SR EER a 12, Le Soleil de Colombie, 5 Juillet 1974 L'ENVIRONNEMENT par André CHOLLAT LES PLANTES DE “MON JARDIN " (Suite) C’est ainsi que j’ai décou- vert qu’il y avait un moyen de s’allier la Nature plutdt que de s’en faire une enne- mie. C’est ainsi que j’ai dé- couvert qu’il y a des herbes qui poussent od elles ne de- vraient pas, mais qu’il n’y a pas vraiment de mauvai- ses herbes! Il y a des ani- maux parasites nuisibles, mais dans une proportion trés faible si l’on donne la chance aux autres animaux, les utiles, de faire la poli- ce! Il ne faut donc pas tous les mettre dans le méme sac et les tuer sans dis- cernement! J’ai découvert qu’il faut parfois faire des concessions et regarder a- vec un oeil différent les a- raignées qui s’installent au- tour de votre demeure- et dans votre garage: elles sont 1A pour vous défaire des moustiques! Abandonnez les traitements chimiques de votre gazon; les premiers mois seront difficiles car les parasites vont s’en don- ner A coeur joie, mais les oiseaux vont revenir (c’est A vous de les aider 4 se ré- installer: un peu de grain, d’eau; la possibilité d’eau pour se baigner, un abri pour V’hiver) ils sont les meil- leurs insecticides, croyez- moi: robins et étourneaux ont, chez moi, nettoyé la pelouse des milliers devers blancs qui l’infestaient; je doute qu’il en reste un seul! Les mésanges et canaris se font un plaisir de nettoyer les chenilles sur le_ ceri- sier et le bouleau qui om- brent l’arriére de ma mai- son, et méme les pucerons de mon rosier! Si j’ai donné une forme pra- tique & ma propriété, je l’ai fait d’une maniére 4 respec- ter trois conditions impor- tantes: que les éléments na- turels aient la liberté de se développer sans qu’ils se détruisent et sans qu’ils m’étouffent; que 1’ensemble ne me demande pas d’y con- sacrer mes temps libres ou mes jours de congé pour des raisons d’entretien et de nettoyage; que l’environne- ment soit agréable pour moi et pour mes voisins, tout en me donnant un maximum de confort et d’espace vital ; bain de soleil, jeux, pique- nique, productions potagéres et fruitiéres, fleurs 4 cou- per, etc... Chronique du Canada francais PROBLEMES D’EDUCATION AU NOUVEAU- BRUNSWICK Le gouvernement du Nou- veau- Brunswick reconnais- sait, il y a plus de 2 ans, la nécessité de 1’Education. En aodat 1972, la Societé nationale des Acadiens sou- mettait un mémoire aux mi- norités gouvernementales. Elle y insistait pour que les francophones du Nouveau- Brunswick aient part aux décisions prises par le mi- nistére de 1l’Education et dé- terminent leurs propres pri- orités dans le domaine édu- catif. La seule fagon d’y parvenir était, concluait-el- le, d’instaurer,-au sein du ministére, la dualité — lin- guistique. Le rapport Ross, fruit d’u- “ne étude demandée par le ministére sur son organi- sation, son fonctionnement et ses activités, demontrait que celui-ci manquait d’ef- ficacité, faute, pour les ad- ministrateurs, d’y jouer des roles nettement définis. Le ministre 4 1’Education, 1’Ho- norable Lorne McGuigan, tentait, en avril 1973, de pallier 4 la situation, en confiant au sous-ministre francophone la direction des surintendants . de la pro- grammation, scolaire et des services des bibliothéques. Il annongait presque en mé- me temps, la création d’un comité de planification char- gé de reviser tout le systé- me éducatif. Dans son numéro au comi- té de planification, la So- ciété nationale des Aca- diens mettait l’accent sur la restructuration du mi- nistére de 1’Education. El- le demandait que le minis- . tére soit dirigé par deux sous-ministres, ayant cha- cun la responsabilité des services pédagogiques fran- cophone et anglophone, et par un directeur a servi- ces communs, répondant aux deux sous-ministres; le tout, a l’intérieur d’une collégia- lité de direction regroupant, en plus des trois personnes mentionnées, le ministre et les directeurs pédagogiques anglophone. et francopho- ne. La.Sogiété réitérait $a demande d’%un /systéme ho- | mogéne pour les francopho- nes, comportant une direc- tion des services pédagogi- ques francophones, des dis- tricts scolaires et des é- coles unilingues. Le 2 novembre 1973, le comite de planification pu- bliait le rapport MacLeod- Pinet, du nom de ses_ co- elo coin de foffice de la langue francaise vous men direz tant par Louis-Paul Béguin A PARIS i) L’homme qui connut Colette ‘*Mais- oui, me dit M. Pas- cal Bonetti, j’ai connu Co- lette’’. Nous étions dans le jar- din de la demeure ot vé- cut le poéte Fernand Gregh qui créa la Fondation Vic- tor Hugo, qui fut Académi- .cien et mourut en 1960. Nous venions d’assister 4 l’inau- guration d’une plaque dé- voilée en son honneur. M. Pascal Bonetti est un hom- me remarquable. Jeune, trés jeune, octogénaire, il est le Président d’honneur de la Société des Poétes fran- gais. Il fut secrétaire de Clémenceau, connut~ trés bien l’admirable tragédienne Eléonora Duse. Il est, en fait, un des doyens du Tout Paris ‘littéraire. Homme d’une délicatesse exquise, il me conta ce, qu’il savait . de mon idole, l’écrivain Co- lette, que je relis sans cesse-pour me pénétrer d’un style, d’une langue, d’un a- mour presque charnel de la nature qui transparaft dans tout ce qu’elle a écrit: ‘‘Je lV’admirais, me dit Pascal, plus que je ne l’aimais’’, Je regardai alors avec en- vie cet homme au beau vi- _ sage marqué par le temps, sans s’en trouver altéré, et je me disais qu’il était rare celui qui pouvait ainsiparler des grands de ce monde, pour les avoir approchés, pour avoir partagé avec eux certains moments d’intimi- té. Il avait bien connu ‘‘M. Willy’? comme disait Colet- te de son premier mari, et rencontra Colette tout au début de sa carriére de fem-_ me de lettres et aussi plus tard. li me parla entre au- tres choses d’un dfner ot elle brilla. Je les imaginai tous les deux échangeant de ces phrases limpides et pleines d’esprit dont les Frangais ont le secret et en quoi ils sont passés maftres. Nous étions sous les grands arbres du Hameau de Bou- lainvilliers, charmante re- traite en plein coeur de Pa- ris. On venait de nous servir un petit vin rosé, ma foi, pas désagréable. Nous par- lames des auteurs francais. Je lui dis l’essor remarqua- ble des lettres québécoises. A ces mots, son visage s’é- claira et il me fit part de son intérét. C’est vrai que nous ne sommes pas assez connus en tant quepoétes enFran- ce. Les Francais veulent sa- voir davantage 4 ce sujet. Il fallait y remédier, me dit- il. Je lui promis de le fai- re. Pascal Bonetti,prés de moi,se souvenait. Et sa voix bien timbrée, toute en nu- ances, musicale grace 4 u- ne légére trace d’accent mé- ridional, * m/’enchantait. Quelle élégance de _ style, quel orateur! Déja, un peu plus tOt, ce midi-14, aprés .1’allocution de la ‘‘personnalité minis- térielle’’ francaise, qui a- vait rendu hommage 4 Fer- nand Gregh, M. Pascal Bo- netti avait parlé, sans notes, de son ami défunt, et il a- vait, en quelques phrases, brossé une fresque colorée de la vie du poéte Fernand Gregh, de ses luttes, de ses convictions, de son amour pour Victor Hugo. L’acadé- micien avait été regu tard sous la coupole du Quai Conti, alors qu’il avait déja tant fait pour les lettres frangaises, et déja inauguré la chaire magistrale con- sacrée A Victor Hugo. Puis Pascal Bonetti avait dit quelques strophes d’un poé- me de Gregh. L’heure passa. Les invités quittérent, par groupes, le Hameau. Nous nous attard4é- mes un peu dans le jardin, et M. Bonetti évoqua encore pour moi quelques auteurs célébres: Proust, Guitry, etc. . Mais, sournoisement, pendant que sa voixs’élevait dans le jardin du Hameau ot miraculeusement le passé avait été préservé, et od le vieux Paris vivait encore, alors que les souvenirs de Pascal- Bonetti faisaient re- vivre un autrefois glorieux et raffiné, un bruit tenace venu des environs, nous me- naga. Une grue géante d’un chantier de construction proche s’était remise au travail et son tapage cou- vrait, agagant et raleur, non seulement la voix élégante de Pascal Bonetti, mais aus- si le bruissement frais des jeunes feuilles printaniéres. des grands arbres du Ha- .~ meau. présidents. Il recommandait un seul sous-ministre, ca- pable de communiquer, ver- balement au moins, dans les deux langues, et quatre sous- ministres associés, dont l’un francophone, dirigerait le secteur de l’enseignement francais. [Il ne disait mot du principe, fondamental pour les Acadiens, de 1’ho- mogénéité du systéme sco- laire. L’un des signataires du rapport McLeod-Pinet était le secrétaire de l’Associa- tion des Educateurs francais du Nouveau - Brunswick. Quelques jours aprés la pu- blication du document, les Acadiens apprenaient que le Conseil d‘administration de 1’ AEFNB en approuvait toutes les recommandations et n’y apportait que quelques réserves. Il retirait ainsi 4 la SNA un appui sans lequel la lutte devenait impossible. La réaction ne se fit. pas attendre. Le 19 janvier, l’as- semblée générale de 1’7AEFNB désavouait l’attitu- de de son exécutif et réité- rait son entier appui A la SNA. Le Nouveau- Brunswick francais sortait del’épreuve plus fort et plus uni; la So- cieté nationale des Acadiens en restait le porte=parole of- ficiel et écouté. Depuis, le ministre de 1’Education du Nouveau-Brunswick a an- noncé une restructuration de son ministére dans le sens désiré par les Acadiens:sec- tion frangaise et section an- glaise avec sous-ministre francais et anglais. Reste a’ savoir quelle forme concréte prendra cette restructura- tion. LA a : . ett! SPORT PHOTOGRAPHIQUE Ce n’est pas. mon intérét de vous recommander une mar- que particuliére, mais je pense qu’un SLR avec une cellule electrique 4 travers l’objectif pour contrdler l’indice de lumiére qui chan- ge rapidement dans les si- tuations sportives et pren- drait trop de temps si vous avez une cellule électrique séparée , est des mieux ap- proprié. J’aime le 35mm. car on peut se procurer un bon é- quipement standard d’objec- tifs interchangeables, filtres et autre équipement. Je transporte pas mal d’ap- pareillage et si je devais a- voir tout le matériel pour un appareil de format plus | par Lucien BELLIN grand, unporteur serait né- cessaire pour m’aider 4 fai- re mes clichés. Sur un terrain de football, vérifiez votre champ de pro- fondeur et soyez certain d’i- soler votre sujet; avec un boftier supplémentaire, vous pouvez utiliser un autre ob- jectif et, quand vous voyez une‘ actior’’prendre place, il est des fois plus facile de changer de lentilles. Si votre appareil est votre gagne-pain, prenez-en bien soin et faites-le vérifier ré- _ guliérement, en particulier les vitesses de l’obturateur; l’index d’exposition n’est bon que siles vitesses sont exac- tes. Etre vraiment préparé pour un reportage, voila ce qui fait toute la différence.