: 4 Ee Le Soleil de Colombie, vendredi 16 mai 1980 haine —— L’ambiguité du PQ N’étant ni québécois, ni francophone de naissance, javoue ne pas avoir voix au chapitre, en ce qui concerne le référendum. Je peux bel et bien blaguer au sujet, ce que jai déja fait, mais l’affaire est trop sérieuse pour cela. Il me semble que le point le plus faible du propos du PQ, est son ambiguité. M. René Lévesque dit vouloir négo- cier un nouveau statut avec les fédéraux. Quand on le questionne sur la nature de ce statut, ses réponses sont toujours ambigués ou contra- dictoires, ou les deux a la fois. Ce qui m'inquiéte le plus, c'est qu'il ne mentionne jamais les francophones hors Québec, dont le chiffre n'est pas négligeable. En fait, j'ai entendu un porte-parole du Oui’dire a la radio, en réponse a un auditeur qui voulait savoir ce que devien- draient les francophones hors Québec si celui-ci se séparait de la confédération. “Ils devront se replier sur eux-mémes”. Plus récem- ment, j'ai entendu a la chaine anglaise de Radio-Canada, M. Lévesque lui-méme, qui s’adressait A un auditoire anglo-québécois pour lui assurer qu'il trouverait sa place, sans perdre son identi- té culturelle, dans un Québec indépendant. Or, si un homme public, qui commence par se plaindre des menaces auxquelles font face constamment les Cana- diens de langue frangaise - et ces menaces sont réelles, ce n’est pas le P.Q. qui les a inventées -, finit par inviter les non-francophones de sa propre province a faire cause commune avec lui, en ne soufflant mot sur les franco- phones dans les autres pro- L'événement... par Annie Granger La valse des otages La valse des otages a repris. Apres celle de Téhéran il y a 7 mois, cela a été au tour de Londres. En effet, un commando a pris l’'ambassade d’Iran et sesoccupantsen . otages, pour cette fois revendiquer la libération d'une centaine de prisonniers politiques iraniens. Si le monde n’était si tendu et si la paix mondiale ne tenait pas a un fil, on aurait cru a une farce! Premiérement, les Iraniens de Khomeiny ont accusé Londres de ne pas assez bien garder ses ambassades, un comble de Vintransigeance! alors que ces mémes- personnes tolérent la prise d’otages de 50 diplomates dans leur propre ambassade. Deuxiémement, a Londres, en face de l’ambassade iranienne, des manifestations ont eu lieu, les pro-Komeiny, les contre- khomeiny, les pro-Shah, les punk-rockers anglais; il ne manquait plus que les vendeurs de teeshirts... Les Britanniques ont finalement mis un terme a cette prise d’otage en intervenant par la force. A Téhéran, aprés le raid américain en Iran, les Iraniens ont exibé les corps des marines américains, tels de vulgaires marchandises; on a méme assisté a des scénes macabres. Je m’apercois que c’est oul'Islam qui change ou I'Iran qui mené par un fanatique dépasse complétement les bornes et engage “ses fidéles’’ sur des chemins qui dépassent le bon sens! J’ai vécu plusieurs années dans un pays musulman et je n’avais jamais cotoyé ce fanatisme et surtout cette haine: ‘eoritre le Shah, haine contre les Américains, haine contre |'Irak, contre les Kurdes, maintenant contre l’Egypte, contre qui la prochaine fois? Peut-étre afghane. vinces, ses propos initiaux ont perdu toute valeur. Ce n'est plus le champion d'une communauté francophone menacée par lassimilation, c’est plutét le défenseur d’une certaine tranche de terre nommée “Le Québec”. Amour de patrie est un noble sentiment, mais le temps de l'’état-nation est révolu. Si un grand état n’a que peu de sens, un petit en a encore ‘moins. Un Québec “indépen- dant” ne le serait que de nom, car il dépendrait plus que jamais de la bonne volonté de l’oncle Sam. Etant moi-méme originaire des Etats-Unis, je peux vous assurer que la tolérance culturelle ne joue pas un grand réle dans le pays de ma naissance. Quoi donc faire? Les Québé- cois doivent insister que la ‘langue francaise jouisse au niveau fédéral, en fait tout autant qu’en principe, d'une dignité égale a celle de l'anglais. Les francophones hors Québec doivent faire de méme. Ce faisant, ils doivent rallier a leur cause leurs sympathisants de langue anglaise, dont je ne suis pas le seul. Pour soutenir la cause francaise hors Québec, il ne faut pas forcément étre francophone. Il y a des anglophones qui, bien que sachant pas un mot de francais, sont d’un naturel ouvert et tolérant. Il faut les rallier et il tient 4 vous, pas a moi, de les trouver. (Moi, je pourrais vous assister, mais pas prendre I'initiative.) En conclusion, je tiens a vous dire que je crois tou- jours a la possibilité du bilinguisme et a la nécessité de le promouvoir le plus énergiquement possible. contre les pays européens s’ils suivent les Etats-Unis dans le blocus. Il y a quelques mois, I'Union Soviétique en Iran n’avait pas le bon réle, maintenant aprés le futur blocus institué par les pays européens des Neuf, I'Iran s'est tourné * vers Moscou. En effet, l’opération avortée de sauvetage des otages de Téhéran a provoqué a Moscou une sorte de jubilation ‘indignée . Moscou a accusé les Etats-Unis “‘d’une provocation armée quiaurait pu causer la mort de milliers de personnes”, ce qui aurait été.vrai, mais que fait actuelle- ment l'Union Soviétique, en Afghanistan? sice n'est exterminer cette population L’'Tran et Moscou viennent de signer des. protocoles irano-soviétiques. En l’espace de cing jours, Téhéran a annoncé des accords économiques avec Moscou et quatre autres pays de l’est. Et on a remarqué dés mouvements des troupes ala frontiére irano-soviétique. Le prix de la paix mondiale ne passe-t-elle pas par des concessions, des sacrifices et. . pourquoi Moscou ne ferait pas le premier geste en faveur de cette paix, puisque les dirigeants soviétiques dans leurs discours, -veulent la paix et qu’ils ont considéré la prise d’otages comme une violation des lois internationales. Si, grace au Kremlin, les otages étaient libérés, l’opinion américaine changerait et celle du monde également, concernant les jeux, et les soviétiques montreraient ainsi un geste de détente....Mais c’est croire au Pére Noél, n’est-ce-pas? Son plus grand tour de force aura été de déplacer le quartier latin de plusieurs centaines de métres vers louest et de faire oublier que St-Germain-des-prés était d’abord une église: Pour tout le monde, Sartre, c’était le “Café de Flore”, ov il bavait la cigue’’, tous les soirs au milieu de ses disciples. Son trait dominant, pour le profane que j’étais, était la naiveté, nulle malveillance de ma part, jele suis aussi. d’avance) | Veuillez m’envoyer . | Je joins un chéque (ou un mandat-poste) de $ | libeller le cheque ou le mandat-poste a l'ordre de ‘CANADIAN PARENTS | Ss A l'attention de la ‘‘CANADIAN PARENTS FOR FRENCH" | ; Boite postale 8470, Ottawa (Ontario) K1G 3H6 | AGVESSO os ons a ee ee ee ee ees oie s | Sen Se (code postal) ...... La “Canadian Parents for French” annonce la publication du livre “SO YOU WANT YOUR CHILD TO LEARN FRENCH” Ce guide destiné aux parents a été préparé par Beth Mlacak, de la ‘‘Canadian Parents for French”’ et Elaine Isabelle, du Comité civique de l’enfance, et publié par la “Canadian Parents for French”, une association s’étendant a l'ensemble du Canada. Elle regroupe les parents anglophones désireux de donner a leurs en- fants plus de possibilités d’apprendre le francais. : Le guide (publié en anglais) devrait intéresser tous les parents canadiens: il aborde les points suivants: e L’avis de spécialistes sur les différentes méthodes d’enseignement e La maniére d’assimiler et de retenir les cours de francais e Une étude des résultats obtenus e Ou obtenir aide et renseignements Prix: $2,75 comprenant les frais d’expédition et de manutention (payable copies du livre ‘‘SO YOU WANT YOUR CHILD TO LEARN FRENCH!" a $2,75 la copie ee J’ai admiré son activité intel- lectuelle, les multiples res-‘ sources de son talent, et surtout, vers la fin, la probité extréme qui lui aura fait dénoncer ces propres er- reurs, qui ont “infectées” tant de jeunes revenus et irréalistes. Comment ne pas voir de la naiveté dans ses réflexions sur la question juive”, ow il croit triompher du mystére d'Israel en faisant du Juif une création de l’antisémitisme, comme il fera un jour de la terreur stalinienne (Nekravov) une création con- jointe de la peur et de la propagande bourgeoise. Naiveté aussi, plutét que cynisme tactique, cette ma- niére de faire l’impasse sur les camps du Goulag pour “ne pas désespérer Billan- court” et naif encore dans “Le Diable et le Bon Dieu” ce regard sur la religion qui se Jes lecteurs...Courrier des lecteurs...Courrier des | Sartre... ‘8 trompe systématiquement d’interlocuteur, prend: le Bon Dieu pour leDiable, le Diable pour le Bon Dieu. Mais, ce n’est pas ce que ces disciples admiraient chez lui et ils avaient tort. C’est probablement ce qui!’a proté gé contre le désespoir sur le chemin d’une oeuvre qui est un véritable désert pour le chrétien que je suis. M.John M. Brett 558E. 1le Ave. Vancouver, B.c. V5T 2C9 — Le Zimbabwe, sur Ia voie d'un nouveau développement — Ce nouveau pays, qui s’ap- ‘ pelle Zimbabwe depuis Vindépendance du 18 avril, n'est pas plus en crise que n'importe quel autre pays de ce coin du monde. A mon point de vue, M. Porchet procéde a une inter- prétation bien superficielle © des faits rapportés dans la presse, en alléguant que Vintimidation et la violence ont entravé le processus démocratique lors des élec- tions de février dernier pour conclure que le pays traverse une crise. Les seules raisons invoquées dans son article ne sont pas suffisantes pour parler de crise. Plusieurs analyses en pro- fondeur parues dans des revues telles The Economist et Jeune Afrique, pour ne citer que celles-la, vont au- dela du spectaculaire et mon- trent que le processus de stabilisation politique consti- tue une marche certaine vers la paix, malgré les heurts qui ont marqué le cessez-le-feu et les élections, malgré méme les accrochages qui conti- nuent entre les différentes factions 4 certains points chauds du pays. La victoire de M. Mugabe manifeste la volonté du peu- ple d’en finir avec la guerre et cette volonté, 4 mon point de vue, le marxiste Mugabe a su la traduire avec confiance, lors de la formation de son gouvernement, en faisant appel 4 M. Nkomo par ‘exemple. Ce qui frappe de maniére assez évidente, c’est que l’établissement d’un gouvernement plus repré- sentatif que ceux de Mm Muzorewa et Smith avant lui, semble ouvrir le pays sur le monde — tout a coup les investissements étrangers affluent, les sanctions écono- miques ayant été levées, et le les pays voisins et occiden- taux normalisent leurs relations avec le Zimbabwe — Cela a mon avis est trés significatif, le Zimbabwe est sur la voie d’un nouveau développement. Pays en crise? Non, pays en marche vers un plus grand équilibre socio-économique, pays en meilleurse position de coopération internationa- ~ le, pays enfin tendant vers une plus grande justice, souhaitons-le, entre Noirs et - Blanc dans cette partie du continent africain quia connu son lot de conflits. , Jean-Guy Trépanier Département de francais Université de MalaWi “Zomba, MalaWi Laliberté, ¢a prend du courage Je me suis Mexique, en Chine et au Japon, mais je ne me battrai jamais dans mon pays, car mon pays n’existe pas. Que suis-je ? Je suis Québécois errant qui ne peut retourner dans son pays, car son pays, ce n’est pas un pays, c’est une province. J’aimerais mourir dans le pays de mes ancétres, mais j'aurais honte d’étre enterré dans une province qui n’a pas le courage de devenir un pays. Les Basques ne disent pas non. Les Bretons ne disent pas non. Les Irlandais n’ont jamais dit non. Aucun peuple fier de lui-méme ne dira non a eter ae battu au- la liberté! Est-ce que les Québécois seront les pre- miers? D’avoir sa liberté, ga ne prend pasa ettort, mais de vouloir saliberté, .¢a prend du courage. Le petit chien a toujours peur de perdre son maitre. Bien a vous, Roland D’Amours J’appuie mon mari sur ses réflexions. Roland est un vétéran de Hong Kong qui a perdu sa vue durant la derniére guerre. C’est pour- quoi j’écris cette lettre pour lui. Yvonne Langelier D’Amours CP 2371, ST.R Kelowna, CB .V1X 6A5() ‘ 2 ee Re