Le taxage est une forme de violence qui touche de plus en plus les éléves du primaire.Comment reconnaitre et aider les enfants qui en sont victimes. Depuis quelques semaines, Guilllaume n'est plus le méme. Sa nature rieuse et enjouée a fait place a un tempérament nerveux et maussade. |] s’isole et parle peu. Ses parents sont inquiets. Ils ont consulté le pédiatre au sujet des maux de ventre de leur fils, mais rien d’anormal n’a été décelé. Le gargon de 10 ans semble pourtant transformé. II rechigne a aller a l’école, alors qu'il adorait cela il y aa peine quelques semaines. Il est en quatriéme année et présente, selon son professeur, une agitation et un manque de concentration inhabituels. Son rendement a aussi considérablement baissé. Mais seul Guillaume sait pourquoi: il a peur. Peur de ces trois garcons de sixiéme année qui lui ont d’abord pris son cartable rempli de cartes a collectionner, puis sa casquette. Sans compter ses lunchs et son argent de poche, qu’ils réquisitionnent réguliérement. Guillaume appréhende maintenant les récréations et la fin des classes. || reste prisonnier de sa crainte pendant que ses agresseurs I’intimident et le harcelent, lui rappelant sans cesse que, s’il parle, ils lui casseront un bras ou une jambe. Et les menaces porteront fruit tant que Guillaume ne saura pas qu’il peut obtenir de l'aide. ALERTE AU TAXAGE Robert, Frangoise.-Enfants, le magazine au service des parents vol. 13 no 3. Nov. 2000 Un probléme d’actualité. Bien que la majorité des cas de taxage concernent des jeunes du secondaire, ceux du primaire sont de plus en plus touchés par cette forme de violence. Trop longtemps banalisé et toléré par notre société, ce phénoméne, qui a traversé la frontiére des Etats-Unis il ya plus de 10 ans, a pris une ampleur considérable, si bien qu’il existe désormais des programmes de prévention des la petite école. Heureusement, on ne traite plus le pro- bléme a la légéere. La campagne de prévention Je réfléchis avant d’agir lancée par la Sdreté du Québec, qui s’adresse aux écoliers du primaire, pro- pose de multiples moyens concrets et réalistes pour prévenir toute forme de violence, dont le taxage. En effet, méme si ce genre de délit semble parfois anodin, les victimes en gardent souvent des séquelles importantes. Et il s’agit bel et bien d’un acte criminel, assimilable a un vol qualifié. Pour étre cool ! Luc Demers est agent de concertation communautaire au Service de police de la Communauté urbaine de Montréal. Selon lui, la société de consommation dans laquelle nous vivons favorise beaucoup le taxage. « La publicité dit aux jeunes que pour étre vraiment cool et reussir dans la vie, ils doivent porter des chaussures de sport a 200 $ la paire ou des vétements griffés. Mais, dans la réalité, la majorité des parents n’ont pas les moyens de faire de telles dépenses. Certains enfants décident donc de voler ce quiils convoitent, la ou le bassin de victimes est le plus intéressant: a l’école. Et plus l’école est grande, plus anonymat est préservé. » Le policier précise toutefois que les délits sont loin d’étre limités aux milieux défavorisés. Lappat du gain n’est pas le seul agent incitatif: certains agiront par simple attrait du danger, tandis que d’autres feront subir des brimades a leurs pairs pour exercer leur pouvoir ou attirer l'attention. Les objets de convoitise sont nombreux: vétements griffés, argent, baladeurs, CD, cassettes, manteaux de cuir, casquettes, chaussures de sport, cartes d’autobus, lunchs et nouveau matériel scolaire font partie des objets les plus prisés des taxeurs. Et la popularité des marques de vétements varie selon la mode! Briser le silence Qu’il survienne au parc, dans l’'autobus ou al’école, le taxage doit étre pris au sérieux et dénoncé. L’enfant qui est aux prises avec ce phénomene doit comprendre que son silence l’expose davantage aux récidives que la dénonciation. En levant le voile sur les meéfaits qu’il subit, il retire du pouvoir a ses agresseurs et participe a une forme de prevention. En outre, il est possible d’obtenir de l'aide auprés de différents Organismes qui sont sensibilisés au probléme. Le signalement des agresseurs peut ainsi étre transmis aux policiers, mais également aux intervenants de I’école, des maisons de jeunes ou du CLSC. Les victimes peuvent aussi se voir offrir une aide et un soutien psychologiques. MON ENFANT EST-—IL VICTIME DE TAXAGE ? S@@eeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeaeeeeee ee ee @ e L’enfant qui est soumis a des actes d’intimidation et de harcélement vit dans l’appréhension quotidienne; —<, le seul fait de se rendre a l’école tous les matins peut vite devenir un enfer. De plus, certains cas de taxage sont associés a l’utilisation de la force physique ou d’armes blanches. Il n’est donc pas étonnant de voir |’enfant manifester t6t ou tard des symptomes ou des comportements révélateurs de ce qu il est en train de vivre. En voici des exemples. - Ecchymoses ou blessures physiques - Malaises tels que maux de téte, perte d’appétit, troubles de la digestion, troubles du sommeil, peurs nouvelles - Manque d’attention, baisse du rendement scolaire - Baisse de la confiance en soi, difficulté 4 prendre des décisions - Méfiance envers autrui, tendance a l’isolement - Agressivité - Refus d’aller a l’école - «Perte» d’objets personnels ou de vétements - Tendance a avoir des vétements abimés - Préparation de collations ou de diners inhabituels (en quantité suffisante pour deux A l'heure actuelle, on dispose de trés peu de statistiques concernant le taxage, principalement parce que la majorité des victimes ne portent pas plainte. Selon Luc Demers, certains chiffres peuvent toutefois étre avancés. 1-On évalue a 20% le nombre de victimes de taxage qui dénoncent leurs agresseurs : c’est donc dire que 80% des taxeurs ne sont pas inquiétés. 2-On estime que dans 80% des cas il y a violence ou un baton. (85%). restants, l'agresseur utilise une arme telle qu'un couteau 3-Les agresseurs seraient principalement des garcons 4-Les victimes seraient plus rarement des filles (10% ). 5-Dans plus de 95% des cas, il n'y a pas eu de agresseurs. e e e e e e e ® e@ e e@ e@ e : verbale et physique (a mains nues); dans les 20% de cas e e @ e e e e e b represailles envers les victimes qui ont dénoncé leurs e e