; } } ects Société Historique Franco-Colombienne Une histoire 4 écrire: celle de la troupe Moliére Madame Blanche Lambert a commencé la rédaction de Vhistoire de la Troupe Moliére, dont elle fut la fondatrice. Si vous possédez des photos de la troupe ou des découpures de presse, entrez en contact avec Mme Lambert, en lui écrivant Apt. 221 — 3111 Ash, Vancouver, C.B. V5Z 3Y2, ou en lui téléphonant au numéro 873-6988. Nag Rg BR a . Mme Anita Charland a pris en main le projet “collection photos”. Vous pouvez l’appeler au 266-4824, aprés 20h00. Anita ira inspecter vos trésors photographiques et, avec votre permission, se chargera de la reproduction des photos qu'elle choisira. Or, tout a coup, alors que nous avions marché prés d’une heure, débouchant dans une sorte de clairiére, nous apergumes, dans une petite mare, quelques ca- nards quis’envolérent, un seul resta a l’eau. Nous vimes alors qu’une couvée déja bien avancée se faufi- lait dans les grandes herbes et cherchaient a s’y cacher. C’était pour nous une occa- sion inespérée d’essayer de regarnir un peu notre panse qui devait flotter a l’inté- rieur comme un ballon dé- gonflé. Iffallait donc, par des ma- noeuvres savantes, empé- cher les canetons de gagner ' de nouveau le milieu de la mare qui, ayant a peu prés cing a six métres de lar- ' geur, leur aurait donné une bonne chance de nous faire barboter assez longtemps; aussi aprés avoir relevé nos pantalons et munis de bran- ches et de batons, nous bat- tions l'eau dans les joncs et les hautes herbes, et pas a pas, nous parvinrent a les isoler sur le bord de la mare. Il nous fut alors facile d’en occire trois parmi ceux qui semblaient de meilleurs ve- nue. Ces canetons commen- gaient a mettre les grosses rémiges, et il est certain que 8 & 10 jours plus tard, nous n’aurions pu en venir 4 bout. Ce ne fut pas de gaieté de coeur que nous fimes ce petit CMP SSL LLTLESL NS OA MARAN TRAD? massacre, mais nécessité fait loi et il en restait encore 7 ou 8 dans la couvée que la mére cane avait essayé de défen- dre en attirant sur elle notre attention pour le salut de ses petits. I] n’y avait pas de quoi faire un somptueux banquet, mais c’était cepen- dant suffisant pour faire patienter nos tiraillements d’estomac. Aprés les avoir vidés, nous décidimes d’en faire griller immédiatement deux, le troisiéme réservé pour le repas du soir, petit en-cas pour la nuit. Nous pouvions les faire cuire de deux facons: soit a rétir au bout d’une branche de peuplier ou de cotton wood, soit de les préparer a la Caraibes. Nous choisimes la premiére maniére qui était pour nous la plus simple et la plus rapide car, pour faire un four a la Caraibe, il faut faire un trou, le garnir de cailloux, brt- ler beaucoup de petit bois sec pour faire de la braise, trouver de la bonne glaise pour enrober la piéce a rétir qui sera placée ensuite sous les bois ardents consumés, et entretenir 4 feu doux jusqu’a parfaite cuisson; or nous étions pressés et... nous avions faim... Je dois vous avouer que ce repas que nous aurions pu appeler en dérision, sur une table citadine «caneton sans canapé», ne fut pas mauvais et d’ailleurs ventre affamé n’est pas difficile. Les mor- ceaux n’étaient pas trés gros et la chair, bien que trés comestible, n’était pas enco- re trés faite, mais c’était déja une bénédiction d’avoir pu ainsi nous restaurer. Une cigarette et nous re- primes la piste espérant apercevoir enfin dans le courant de l’aprés-midi quel- ques indices de colonisation et de présence humaine. Peu de temps aprés notre départ, la piste nous ramena tout a coup vers la voie du chemin de fer. I] y avait, en effet, une riviére a traver- ser, aux berges asséz éle- vées, assez larges aussi et a fort courant (sans doute affluent de la Saskatche- wan). Nous dimes, a ce mo- ment, emprunter le pont de bois qui était construit sur le modéle de celui auquel nous avions nous-mémes travaillé et cela nous remettait a l’es- prit toutes les fatigues et les _souffrances endurées dans le camp que nous venions de quitter. _Et Clément, toujours fa- cétieux, comme les enfants de la Canebiére dont il avait gardé l’empreinte, me disait: «Nous aurions da, avant de ° partir, mettre sur un des piliers du pont: Passant, songe que deux Francais, lun marseillais, l’autre li- mousin, ont aidé a batir ce pont.» C’était véritablement étonnant de voir la techni- ter et Le Soleil de Colombie, vendredi 18 mai 1979 17 du Soleil de Colombie. Le Symposium de la Société Historique de la Solombie Britannique avait lieu 4 Nanaimo du 10 au 13 mai dernier. La rencontre fut fructueuse pour la Société Historique Franco-Colombien- ne, qui était représentée par Mme Aline T. Kirkwood ainsi que Mme Pauline Boisvert, membres de la dite Société. On nous a fait voir des films et diapositives sur les vaisseaux anciens qui faisaient le service entre Nanaimo, Victoria et Vancouver, etc. Aussi, une étude de la topographie et situation géographique; nous avons visité 4 pied des_places et sites historiques tel le fort Bastion, consiruit par deux Canadiens-frangais en 1852. L’histoire de Nanaimo sera publiée en détails dans les prochains numéros Pauline BOISVERT que et l’adresse de ces batis- seurs, fils des «pionniers qui avaient traversé l’immensité de ce Canada merveilleux, pour forcer le passage des Rocky Mountains, et voir tout a coup surgir devant eux les riches vallées de la Colombie-Britannique. En effet, le pont, vu de profil et d’en bas, semblait un véritable tissage de bois. Nous avions passé sur cet ouvrage «d’art» en venant sur le chantier, et nous avions eu l’impressiooon d’é- tre suspendus au-dessus du vide. Mais, en le traversant a pied, l’impression est plus fortement ressentie par |’es- prit. Nous étions, en effet, obligés de marcher d’une traverse a l'autre, voyant tourbillonner au-dessous les eaux rapides, écumant con- tre les bois. Le moindre faux pas eut pu étre fatal... Et ce fut avec soulagement et plaisir que nous retrouvames la voie terrestre et son mauvais bal- last qui nous sembla cepen- dant un trottoir. Nous ne la suivimes pas d’ailleurs trés longtemps car, une centaine de yards plus loin, nous reprimes la piste foresti¢re que nous fames bien prés de manquer. Il fallait, en effet, bien surveiller l’éventuelle bifur- cation vers la piste, car nous ne savions pas’si elle se ferait 4 droite ou a gauche. Quelque temps aprés tata Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? ee a 2k 2 ak 2k LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE a/s Mme Catherine Lévesque, 211, 46éme avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.25. + $0.25 pour la poste : avoir quitté la «grade», nous apergumes dans le bois des arbres fraichement coupés, ce qui nous donna l’espoir de rencontrer bientét, dans les environs, une quelconque habitation de colon ou de prospecteur, d’autant plus que l’herbe du sentier sem- blait fortement foulée. En effet, le bois cessant tout 4 coup, nous vimes devant nous, sur deux acres environ, une vaste clairiére parsemée de légers taillis, et un «shack» en tronecs de peupliers, avec son habituel toit de terre, et son petit enclos. Si Christophe Co- lomb a crié «terre» avec émotion en apercevant ies rivages du Nouveau Monde, nous filmes aussi sur le point de crier avec joie «un toit». C’était, en effet, la, depuis notre départ du camp, le premier vestige de la pré- sence humaine, au milieu de cette immense et sauvage nature. Nous nous dirigeames aus- sitét vers habitation dans Yespoir de voir apparaitre, sur le seuil de sa porte, Toccupant des lieux, mais a notre grande déception, per- sonne ne répondit a nos appels. Poussant la porte qui n’é- tait pas fermée (comme d'ail- leurs bien souvent dans ces pays de l’Quest ot lhospi- talité est la régle d’or, et le vol plutét rare), nous entré- mes dans I'intérieur classi- que qui peut étre aussi bien celui du prospecteur, du trappeut, du forestier ou du colon «homesteader»: table de bois faite sur place avec des petits rondins fendus, lit de camp de méme facture, petit poéle démontable, cu- why oe vette sur une caisse, et pour siéges de brosses biches debout, et dans une caisset- te clouée au mur quelques provisions. Un petit abri était accoté 1 shack, certainement pour un cheval, le crottin épars lindiquait, sans qu’il soit nécessaire pour cette déduc- tion, d’étre «Oeil de faucon» ou bien le «Taureau assis». Et il n’y avait pas long- temps que le maitre du lieu était parti, car ce crottin était encore tout frais, et les cendres du foyer restaient encore attiédies. Au soleil déclinant de l’été, nous nous reposions devant la cabane, attendant le retour peut- étre proche de l’habitant. Enfin, au bout d’un certain temps, nous décidames a regret, de continuer notre chemin, mais jetant un der- nier coup d’oeil a l'intérieur, nous apergimes dans un angle une sorte de trappe qui devait recouvrir un trou dans le sol. La soulevant, nous vimes une belle provi- sion de patates sur un lit de paille. Ce fut pour nous une grande joie car nous pour- rions accompagner au moins notre réti restant qui, pour deux affamés, efit été assez juste. Nous prélevames donc quelques-uns de ces pré- cieux tubercules, Clément laissant sur la table une piéce de cinquante cents et un mot expliquant notre situation. En effet, dans ces immen- sités désertes, le passant, & cours de vivre ou maiade, peut trouver un havre de repos: lhiver, la chaleur qui (A SUIVRE)