Louis Aragon ARAGON [Louts]. Neuilly- sur-Seine, i897 1981 Fils d’un haut fonctionnaire parisien, il s’oriente vers la médecine. La guerre inter- rompt ses études. Mobilisé au Val-de-Grace, il se lie avec Breton qui lui fait connaf- tre Soupault. Tous trois for- ment le projet d’une revue, Littérature. Aprés avoir participé au mouvement Dada, il s’en sé- pare et, en 1928, fonde avec Breton, Soupault, Eluard la revue La Révolution surréa- liste, premiére manifestation du surréalisme. Elsa Triolet Dés ses débuts, il publie conjointement des poémes [Feu de joie, 1920) et des romans [Anicet ou le pano- rama, 1921); et, pour la période surréaliste, Le Mou- vement perpétuel (1925) et Le Paysan de Parts (1926). En 1927 il adhére au Parti communiste ot désormais il milite. Mais ses convictions politiques entrent en conflit avec ses positions littéraires. En 1928, il rencontre Elsa Triolet, pour qui il éprouve une grande passion. Ses séjours en U.R.S.S. (1930, 1931, 1932) lui inspi- rent Hourra l’Oural (1934) ou il chante la construction du socialisme; déja dans Persé- cuté persécuteur (1931) il séloignait du surréalisme pour s’orienter vers une poésie politiquement révolutionnai- re, et cette évolution était amorcée avec l’insolent et dé- sinvolte Tratté du ~ style (1928). Elsa Triolet l'aide a résoudre sa crise intérieure et incite a suivre son pen- chant naturel: la création romanesque. Les Cloches de _ Béle (1934), Les Beaux Quartiers (19386), Les Voyageurs de Vimpériale (1942), Aurélien (1944) constituent un pre- mier ensemble. Les Lettres Francaises Malgré la différence des idées politiques, il admire Barrés et, comme lui, dans une langue superbe, il méle les personnages réels aux créa- tures imaginaires. En 1937, on lui confie la direction du quotidien Ce Sozr. Aprés la guerre de 1939- 1940, il se réfugie en zone libre, puis, en 1941, revient a Paris. Avec Paulhan il fonde Les Lettres frangatses, publication clandestine. Il participe acti- vement a la Résistance, tout en écrivant des poémes patrio- tiques. Le Créve-coeur (1941), Brocéliande (1942), Le Mu- sée Grévin (1943), La Diane frangaise (1945) chantent les souffrances et les espoirs de la France; revenant aux formes traditionnelles, il espére tou- cher ainsi un public’ popu- laire. Création romanesque Pour Elsa il commence un long cycle de poémes: Cantz- que a Elsa (1941), Les Yeux d'Elsa (1942). Aprés la Libé- ration, il reprend la direction de Ce Soir et en 1949 entre aux Lettres frangaises qu'il dirige dés la disparition du précédent journal. Un vaste roman en six volumes (1949- 1951), Les Communistes, dé- crit la période 1939-1940, mais tombe souvent dans le travers du roman 4 thése. Aragon se renouvelle avec un roman historique La Se- maine sainte (1958), puis des romans ow dans un jeu com- plexe de reflets il s'interroge sur la création romanesque: La Mise a@ mort (1965), Blanche ou l'oubli (1967), Henrt Matisse, Théétre-ro- man (1974). Les recueils poé- tiques Le Nouveau Créve- coeur (1948) et Mes Carava- nes (1954) lui sont dictés par les événements politiques. Puissant génie lyrique Ses vers deviennent surtout autobiographiques et célé- brent Elsa, a qui il voue un amour merveilleux: Les Yeux et la mémoire (1954), Le Roman inachevé (1956), Elsa (1959), Les Poétes (1960), Le Fou d’Elsa (1963), Le Voyage de Hollande (1964), Il ne m’est Paris que d’Elsa (1964), Les Chambres (1969). aa poésie, ruisselante d'images, use du vers régu- lier et du verset. Tantét Savante et raffinée, tantét proche de la chanson populai- re, elle atteste un puissant génie lyrique, qui a su dépas- ser le surréalisme et parve- nir a une sorte d’universalité. Alliance Francaise da ‘Peau d’ane’’ “Peau d’Ane”, film francais de Jacques Démy. Scénario de Jacques Démy d’aprés la ver- sion en prose (apocryphe) du conte de Perreault. Avec Ca- therine Deneuve, Jacques Per- rin, Jean Marais, Micheline Presle, Delphine Seyrig. “Peau d’Ane”, film pour adulte retrace ce conte de fées avec de merveilleux acteurs. II sera présenté a |1’Alliance Francaise, 6161 rue Cambie, le 8 décembre a 19h30. En ville FIREHALL THEATRE 280 Cordova Est, Vancouver Candescium, le 15 décembre a 19h80:; ballet contemporain. Billets $2.50 a l'entrée. ‘Je m’égalomane a moi-méme...!”’ de Sol Le livre commence par un éclat de rire: “Si tous les poé- tes voulaient se donner la main ils toucheraient enfin des doigts d'auteur”. C’est la dédicace, personnalisée, de Marc Favreau, alias Sol, le célébre comique québécois, a son livre, qui vient de recevoir un prix francais de l’humour noir. Ce n'est qu'un début, qu’un rebus dirait-il, avec se sens de la dérision qui le caractérise. “Tl faut rendre aux lézards ce qui appartient aux lézards”, voila pour le don de la for- mule percutante. Un rappel historique? “Dans le colusé, y'avait des combats de radia- teurs, ca chauffait 1a- dedans.” Une preuve de cultu- re (ou d'amour?) : “étre com- me roméo et gillette”... Liinvention est perma- nente, Sol tisse un univers inimitable, se laissant entrai- ner par ses trouvailles (ses trous bAillent oserait-ill) dans un monde absurde ov la vérité prend un singulier relief. Le poéte se fait penseur, ou phi- losophe: “la clé anglaise, c’est une clé qui ouvre toutes les portes, ¢a passe partout” glis- se-t-il a l’oreille des mino- rités nationales. Ses sketches s’enchainent, se donnant la fin, ou 1’on voit les titulaires de “cartes de cré- dule prendre l’autobrusque pour transpirer en commun”, les malheureux aux prises avec “la grosse béte de l’hypo- pothéque” et. les marchands qui sont 1a pour profiter... Celui qui profite le plus, c'est le grossier!” Feuilletez ces pages comme vous feuilletez la margarine pour abandonner un peu de cette grosse logique qui allonge nos jours. De nombreuses illustrations de Sol sur scéne éclaircissent le texte. Et pour finir, cette médi- tation: “Quand t’es sur la paille, c'est trop tard pour jeter la poutre aux yeux...” Un livre de 160 pages aux éditions Stanké - 1982 - $9,95. Le Soleil de Colombie, vendredi 10 décembre 1982 Elizabeth Chedanne au C.C.C. Elle préche le faune et le vrai “Mon inspiration puise dans la réalité.” Elizabeth Chedanne parle comme elle peint. Simplement, mais avec raffinement. La voix colorée comme ses aquarelles, suggé- rant les mots sans les assé- ner. “Je regarde, jobserve. Ca ne veut pas dire que je me contente de reproduire. J’in- terpréte dans mes tableaux ce que je vois. Jamais de la méme facon, pas tout de suite. Ily a deux ans, jamais je n’aurais pu aborder les thémes de cette exposition-ci. Les personnages étaient secondaires par rap- port aux paysages. Plus tard, il y aura peut-étre autre chose. Ca prend du temps le passage de l’observation a la réalisation. Des choses m’ont marqué un jour, mais il peut se passer trois ans avant que je traduise cette motion ressen- tie. Avec l’éloignement, la sensation se décante et les élé- ments importants ressortent mieux.” Elizabeth moissonne les pe- tits faits du quotidien, auquel elle se référe constamment pour ne pas tomber dans lhermétisme. “J’essaie d’ex- primer les moments simples de la vie. Pourquoi s’attacher aux choses qui gueulent?” Elle, Elizabeth, ne gueule pas. Ses peintures sont d'une grande douceur, provoquant une joie un peu béate. “A moi ces moments de fluidité ow l’on est assis tran- quillement a une table ou en train d’écouter de la musique. La danse aussi, avec son mou- vement, ces gens qui planent au-dessus de la terre, est un ingrédient essentiel de mon inspiration”. Effectivement ses oeuvres ont l’air en perpétuel équi- libre sur un fil, démarcation entre le réve et la réalité. Pourquoi ce faune mytholo- gique, ces arlequins planant au-dessus d’hommes et de femmes aux formes humai- nes?” : “C’est comme quand tu es dans la foule, au milieu d’ombres et de masques, ces masques que nous portons tous comme des clowns. Sou- dain, tu vois, ou alors tu l'espéres, un personnage diffé- rent, extraordinaire”. Et ces petites fleurs jaunes, ° disséminées dans un festival de teintes et de nuances dif- férentes, o méme le noir est composé d’écailles colorées? -—i Ces symboles de honheur un peu naif sont-ils le signe qu'on ne peut étre heureux qu’en peinture? “Mais non, pas du tout! C'est parce que les fleurs, il yena plein la nature. Et il y a plein d'autres maniéres d’étre heureux”. Mais dans le cas d’Elizabeth Chedanne, la peinture doit y contribuer for- tement. Marc Girot ey 1222 ROBSON STREET VANCOUVER, B.C. V6E 1C1 C'est bientét Noél ! Offrez un disque ou un livre. ‘ Le Bouquineur vous aidera 4 choisir. Passez nous voir ou écrivez. Nous faisons les expéditions: Ike Bouquineur TELEPHONE 687-5936 LES EDITIONS DU BLE C.P. 31, Saint-Boniface (Manitoba) R2H 3B4 e ventna LyECHO® Monique jeannotty, Le Vent n’a pas d’écho Roman de Monique Jeannotte L’histoire de Marie-Claire, de Bernard, son pére,d’Adhémar, son fiancé, et les deux endroits — Beloeil (Québec) et Grande- Clairiére (Manitoba) — qui ont bouleversé leur vie a jamais. 192 pages, 15 x 23em 8,50$ 192 64 p AU NORD DUS3¢ BERTHE dle TRENTAP DAN, Au Nord du 53e Souvenirs de Berthe de Trémaudan. En plus de I’évi- dent intérét documentaire, ce livre fait ressentir engagement émotif de l’auteur dans |’évocation du Nord. ages, 23,5 x 20cm h Distributeur au Québec: Fides, 5710, av. Decelles, Montréal, H3S 2C5 otos 15,00$ DANGER... ANGLICISMES! Danger...Anglicismes! du professeur Pierre Monod. S’adresse tant aux franco- phones qu’aux anglophones... tant au public qu’aux éléves et étudiants. 136 pages, 21,5 x 28cm 8,00$ nen ptt yi dan ois Aa ln yn, PR pein Hl pn ik pant