6— Le Soleil de Colombie, vendredi 31 janvier 1986 Humeur Notre langage au féminin Par Roger Dufrane De plus en plus de femmes s'aventurent dans des occupa- tions professionnelles hier encore masculines. On voit des femmes astronautes, médecins, policiers, soldats, chefs de chantier, magis- trats, que sais-je encore? Elles fleurissent de leurs visages, tantét revéches, plus souvent charmant, les assemblées législatives. Elles ont, par un long travail de volonté et d’union, acquis le plein droit de cité au point que les termes de profession se fémini- sent et enrichissent nos diction-, naires. Pas tous pourtant, car il faut s’habituer a ce nouvel usage. Dans les taillés du langage, les linguistes butent contre des obs- tacles enracinés par les siécles. Nous en signalerons quelques- uns. Donner a toutes les pro- fessions, sans réfléchir, la forme féminine, préte a des mal- entendus. Le “procureur” dési- gne un emploi honorable; la “Procureuse” n’est qu’une entre- metteuse. Le“courtisan” usait de son esprit pour flatter le roi; la “courtisane”, de son corps. Avocat - avocate Je désire qu’une femme inter- céde pour moi. Je lui dis: “soyez mon avocate!” Mais s'il s’agit d'une légiste, je lui demanderai “Voulez-vous étre mon avocat?” En marge d’un centenatre Louis Riel, héros ou criminel ? Entretemps, une bare “3 sony diens échappée du Fort Garry, grace a la complicité de J.C. Schultz et Thomas Scott et une milice dirigée par Charles Boulton, a partir de Portage-la- Prairie, comptant aussi sur ]’ap- pui de paroissiens Ecossais de la Riviére Rouge, décidérent de se rendre maftres du Fort Garry et des hommes de Riel. Grand échec. Les Métis alertés firent prisonniers tout ce monde-la. Riel décida de supprimer la publication de J.C. Schultz, le “Nor’-Wester”, également distri- bué en Ontario, parce qu'il préconisait avec éclat l’annexion | Enormes soldes d'hiver Subtile et musicale, voila notre langue. Mais aussi illogique et capricieuse. Elle se joue de nous, filtre entre nos doigts, roule en chantant, en marmottant on ne sait quoi, des cailloux qui devien- nent des fleurs: tout se purifie a la longue. Incorrection aujour- d’hui; correction demain! Ilogis- mes! “Madame la Ministre dit-on au Canada. Mais “Son Excellence Madame Jeanne Sauvé, Gouver- neur général”. Comme quoi la diplomatie et le protocole s’affir- ment plus conservateurs que tout gouvernement, fit-il conserva- teur. Restrictif Madame la Premiére Ministre m’apparatit trop restrictif. Mais jaccepte “Madame Thatcher, Premier Ministre de Grande Bre- tagne”. Cela prouve qu'elle vaut son pesant d’homme et mérite son surnom de “Dame de Fer”. Que les femmes d’aujourd’hui tiennent le haut du pavé, cela ne plait pas 4 tous. L’Académie Francaise a longtemps hésité avant d’agréer les meilleures femmes de lettres. Naguére __ encore, Albert Dauzat, distingué linguiste, écri- vait : “La femme qui préfére pour le nom de sa _ profession le masculin accuse par -14méme un complexe d’infériorité qui con- au Canada de tout le territoire de la Riviére Rouge, que c’était la — voix de sa population. Louis Riel fit enlever le drapeau de la Hudson Bay Company, le remplaca par un de sa concep- tion, fond blanc, les lys de France, les tréfles d’Irlande, tous disposés autour d’un bison des prairies. Sang effusion de sang, Riel réussit en deux mois et quelques jours de régner sur Fort Garry,: maintenir a distance, dans la région de Pembina (frontiére U.S.A.) McDougall et ses hom- mes armés, qui, d’ailleurs re- tournérent 4 Ottawa. Ceci fit comprendre au Gouvernement du Canada et a celui de Londres, tredit ses aspirations ligitimes”. Vous étes courtois, monsieur Dauzat, en parlant d’aspirations légitimes, mais permettez-nous de vous contredire. Le masculin élargit la renommeée de celle qui l'emploie. Une femme grand poéte régne sur tous les poétes, hommes ou femmes, alors qu’une grande poétesse ne régne que sur ses soeurs. Sommes-nous préts a feminiser: professeur, médecin, chauffeur de taxi, ingénieur? Non, pas encore! Et nous ne pouvons que déclarer: “Jeanne d’Arc fut un brillant chevalier, et madame de Sévigné un grand écrivain.” Féminin? Masculin. A leur fantaisie, les femmes agréent le genre masculin. Elles aiment qu’on leur dise “Vous étes un ange” et les perverses qu’on leur jette: “Vous étes un démon”. Et je ne jurerais pas qu’elles ne préférent, parfois, étre notre maftre plutét que notre mat- tresse. Sacré-e-s Sacrés Bonhommes! Sacrées Bonnes femmes! Que ferions-nous les uns sans les autres? Nous n’aurions méme plus la muse a taquiner, méme plus les cordes des violons ou des guitares. Et tous les beaux romans, tous les beaux poémes d’amour, tom- beraient dans l’oublil que la population de la Riviére Rouge est ‘composée— @étres hu- | mains, non des pions sur un échiquier qu’on déplace a vo- lonté. Restérent entre les mains de Louis Riel et ses hommes a Fort Garry, le capitaine C.A. Boulton, surveillant du Service d’Arpentage, chef de la milice de la répression de la rébellion et Thomas Scott, l’Orangiste fana- tique anti-métis. Un tribunal d’exception converti en Cour Martiale jugea C.A. Boulton, le condamna 4 la peine capitale, mais gracié ensuite, mais Thomas Scott, condamné a étre fusillé. Plus tard, on tint Louis Riel, ses associés et Ambroise Chronique GRC Attention, faux chéques ! Faire un faux chéque est devenu une facon de vivre de nos jours pour beaucoup de malfaiteurs. Les politiques indulgentes des magasins et des entreprises en général, ont contribué a augmen- ter le nombre de fraudes com- mises de cette maniére. La plupart du temps le fraudeur de chéque est confiant, expérimenté et soigné. Les faux chéques sont le plus souvent des chéques de retraite, des chéques de paye et de bien-étre: social volés. Vos chéques en blanc représentent de Vargent pour le fraudeur de chéques, soyez vigilant... Un cas classique: une personne élégante entre dans votre éta- blissement, aprés de longues minutes choisit une piéce de choix. Lorsque vient le moment de payer. Panique, “j'ai oublié mon porte-monnaie a la mai- son”. Le magasin ferme dans 20 minutes et comme par suprise on offre de payer avec un chéque... Dans la plupart des cas la personne désirant passer un faux chéque profitera de plusieurs facteurs jouant en sa faveur. Par exemple, l’inexpérience du com- mis, l’appat du gain et le désir d’effectuer une vente lucrative. Bien souvent le suspect essaiera de passer le chéque aprés l’heure de fermeture de la banque. II faut toujours se souvenir que des mesures préventives réduieront Lépine: celui-ci un homme fort, chef militaire au Fort Garry, tous _ responsables de la décision de la mort de Thomas Scott. Pourquoi Scott? Fusillé le 4 mai 1870, agé de 28 | ans, il tomba sous les balles du peloton d’exécution en cranant, invectivant, les Métis avec des mots blessants. Cette condamna- tion fit sensation dans tout ce qu’était Canada a Il’époque, surtout parmi les membres des Clubs Orangistes de l'Ontario, dont Thomas Scott en était membre. Ici, une digression. Nous avons trouvé dans un petit ouvrage de onsinnitteenietintns bottes habillées \ Rég. jusqu’a 140$ 49.98$ Be! plus or eco oa Chaussures Rég. 40 - 85$ 14.98$ et plus Soldes de tous les sacs 15 & 20% de réduction VY : de chaussures 564 GRANVILLE ST. VANCOUVER 669-0363 Magasin considérablement cette pratique frauduleuse. Voici quelques conseils pour éviter de devenir une victime: n’acceptez pas un bout de papier sans valeur pour l’amour d'une ~ vente. Prenez le temps de vérifier lidentité de la personne tout en ~ observant les réactions de cette _ derniére. Cette précaution peut — vous valoir de l’argent. N’accep- tez pas de chéque post-daté oude — chéque portant deux signaturesa l'endos. Faites-les signer devant Comparez les noms et ~ vous. signatures des chéques, cherchez les effacures, les falsifications ou les montants augmentés. Surtout n’acceptez pas de chéques pour ~ des montants supérieurs au mon- Les chéques — tant de l’achat. gouvernementaux et les chéques de compagnies peuvent étre _ les © contrefaits ou volés, ne acceptez pas comme de l’argent comptant. Si le fraudeur fait une scéne et _ crie a l’insulte ne vous laissez pas impressionner car vous n’étes pas obligé d’encaisser les chéques qui vous sont présentés. Si vous avez a faire 4 un professionnel il aura plus d’un tour dans son sac. Une chose est certaine il ne vous poussera pas jusqu’au point ot vous appellerez la police. Gend. Jacques Lavoie, iu Prévention du crime, G.R.C. Burnaby quelques 190 pa Of: chief” publication J. S. Robertson & Bros. (Toronto) 1979, un récit apparemment peu connu, que nous livrons au lecteur, toutes réserves. . Un jour, en 1869, Riel avec un compagnon de chasse entendit la _ voix suave d’une jeune femme, a peine 18 ans et il parvint a laccoster et l’admira, c’était Marie, une fille des Prairies. Suivant les lois de l’hospita- lité, le pére de Marie (pas de nom de famille, mais le prénom Jean) invita l’étranger... sous son toit. Riel était aux nues. Plus tard, un homme blanc, jeune, belle al- lure, fusil 4 l’€paule, chien a ses cétés, fut recu avec la méme affabilité. Riel devint bléme lorsqu’il apprit que ce jeune homme était déja un admira- teur de la belle Marie, qu'il avait sauvée d’une noyade, lorsque sa petite embarcation fut prise dans un rapide. D’emblée, Rieln’aima _ pas ce jeune, c’était Thomas Scott. Qui était ce Thomas Scott? Né en Irlande, en 1842, se rendit au Canada, en 1863. Violent et turbulent, prétentieux de sa personne, fut envoyé a la Colonie de la Riviére Rouge. Se signala par sa profonde sympathie envers les protestants et les orangistes: par contre, une antipathie mar- | quée envers les Métis et gens de __ couleur, I] était 14 avec un certain Charles Maier, envoyé d’Ottawa, comme trésorier des construc- teurs de routes. Revenons 4 Louis Riel, alors le grand chef, envoya un de ses partisans afin d’informer Marie _ et son pére Jean, que la fré- quentation de Thomas Scott n’était pas vue d’un bon oeil par” son gouvernement, s’agissant d’un homme fonciérement op- | posé aux vues de la colonie, insultant les Métis 4 tout bout de Suite page 20 sous {teh So SA ERE RS Neg i)