a Conseil des Arts — Par Ladisias Kardos Le Conseil Communautaire des Arts (C.C.A.) a tenu ré- cemment sa 23é¢me assem- blée générale dans |’audito- rium du Musée du Centenai- re. Cette institution, malheu- reusement pas assez connue, a contribué depuis 23 ans d’une faconimportantea l’évolution culturelle et au développement urbain de no- tre bonne ville de Vancouver. C’est elle qui prend des ini- tiatives, telles que la créa- tion du Musée du Centenaire, la réhabilitation de Gastown, d’une école de musique pour enfants, etc, etc. C’est ce conseil quiaempéché la ville de faire passer une autoroute a travers la ville chinoise, autoroute qui aurait détruit, en grande partie ce quartier pittoresque et historique. Une de ses derniéres initia- tives fut la formation d’ur comité pour le rapproche- meat des civilisations fran- gaise et angiaise au Canada. C’est donc le C.C.A. qui a organisé, en mars, la re- présentation des ‘‘Maxibu- les’’, piéce de theatre de Marcel Aymé, qui fut jouée a l’auditorium de 1’U.B.C. par les Comédiens Associés du Québec et c’est aussi le C.C.A. qui a arrangé, aprés la représentation, une trés belle réception dans la maison d’un des directeurs du Conseil. Ce Conseil Communautaire des Arts (Community Arts Council) est compos? de ci- toyens respectables et res- pectés de bonne volonté qui consacrent leurs soirées et, en ce qui concerne le comité exécutif aussi beaucoup d’heures de leurs journées de travail 4 coordonner les problémes urbains, humains et culturels, qui échappent souvent aux spécialistes et techniciens qui s’en occu-. pent directement ou sont ignorés par eux dans leurs contextes. Pour ne citer qu’un exem- ple : les techniciens et ex- perts des communications qui proposaient une autorou- te a travers la ville chi- noise, ne s’occupaient pas assez des problemes hu- mains des habitants de ce quartier, ni du dommage, au point de vue historique, que la disparition de cette partie de la ville aurait causé. Le C.C.A. publie également un calendrier mensuel de tous les événements cultu- rels de notre ville. Pour tous ceux qui veulent orga- niser des manifestations théatrales, sociales ou mon- daines, ce calendrier est trés utile. C’est le C.C.A. qui. dis- tribue chaque année les subventions que le gouver- nement provincial par le “B.C. Cultural Fond met 4a la disposition des organi- sations culturelles de la pro- vince. Cette=-annee $ 32.260.00 ont été distribués 4 21 organisations suivant les conseils du C.C.A. Le Conseil participe éga- lement aux délibérations du ‘Historic Area Advisory Board’’, dont le but est la protection des sites histo-* riques dans notre province. Un autre comité du Conseil s’occupe de l’embellisse- ment de la ville et essaye d’empécher certains abus de la spéculation immobiliere. Il a mené une lutte, hélas, sans succés, contre la construction 4 l’entrée du parc Stanley, du complexe des ‘*Quatre Saisons’’. Ce méme comité promeut aussi des ‘‘Mini-Park’’ : quel- ques fleurs et arbres dans des coins inutilisés du cen- tre de la ville.. Un de leurs projets en cours est de créer -un petit parc sur le terrain de la cathédrale Christ Church, au coin de Georgia et Burrard. Ce terrain est actuellement entouré d’une grille, alors que, s’il était aménagé, il pourrait étre un lieu plaisant pour un bref moment de repos et de re- laxation. Dans notre ville beaucoup d’activités et d’initiatives culturelles sont en grande partie la responsabilité des citoyens particuliers. Nous sommes toujours sollicités de contribuer au maintien de 1’Opéra, de la Sympho- nie, d’une école de Ballet, etc, etc, pour ne rien dire des contributions philan- thropiques. Comme a coordonné les efforts pour les organisations sociales et médicales, le C.C.A. essaye d’organiser un ‘‘United Ap- peal’’ pour les efforts cul- turels. Unrésultat important est déja obtenu : l’Associa- tion de 1l’Opéra, le Play- house, la Symphonie, en coo- le United Appeal. pération avec le Co-ordi- nated Arts Service de _To- ronto, ont institué un**Group : Pension and Life Insurance Pian®, pour les employes permanents de ces organi- - Sations. Un autre comité s’occupe des artisans de la Colombie britannique. Un Newsletter paraft deux fois par mois et est envoyé 4 700 artisans. Des expositions sont orga- nisées dans les locaux méme du C.C.A. et en général, et par differents moyens, le C.C.A. essaye d’encourager les artisans et d’intéresser le public A leurs efforts. Le dernier et trés impor- tant projet est la construc- tion des archives de la ville de Vancouver, mais avant que je ne parle plus longue- ment de cette entreprise qui coattera $ 1.140.000.00, je voudrais terminer cette in- formation sur le C.C.A. en spécifiant qu’une fois un pro- jet, initié par le C.C.A. est réalisé, le Conseil se retire et ne prend plus aucune part 4 la direction méme de cette réalisation. En Europe, les rois seule- ment et les gouvernements prennent les initiatives pour construire des théatres, des musées, des bibliothéques, des hdpitaux, etc, et ce sont eux qui s’occupent d’élabo- rer les projets et de les fi- nancer. Le grand public est toujours assez éloigné du planning, comme il subit plus ou moins les activités poli- tiques des gouvernements ou des chefs des partis politi- ques. Dans notre pays, qui est trés —jeune,~ le «public -est beaucoup plus prés des pro- -blemes de la cohabitation des populations. Le gouver- nement, qu’il soit démocra- tique ou Bennett-ique s’oc- cupe davantage du dévelop- pement économique et. in- dustriel que de 1’évolution culturelle, qui est laissée 4 Vinitiative des particu- liers, aux citoyens de bonne volonté qui veulent assurer a leurs enfants un environne- ment plus sophistiqué et plus riche au point de vue éduca- tion, art et d’autres expé- riences culturelles. Ce sont des particuliers qui ont commencé laArt Gallery de: notre ville, qui ont donné le terrain, l’argent pour la construction et les collec- tions pour la remplir. Cel n’est que bien plus tard, que la ville a pris une par- tie de cette entreprise en} charge. J’ai une expérience person- nelle, qui sur une toute pe- tite échelle illustre bien cet état de choses. Quand je suis arrivé dans ce pays il y a 21 ans, j’avais une petite exploitation forestiére dans le Cariboo. Les bfcherons, les débardeurs et les ou- vriers de la scierie habi- taient, avec leurs familles, dans un camp trés primitif dans la forét, Aune vingtaine de milles du prochain villa- ge. Les enfants faisaient leurs études par correspon- dance ou étaient transportés jusqu’a la route, distante de six milles, ol un autobus les ramassait pour lesemmener a l’école. Un jour, j’ai appris que si j’avais quatorze enfants dans le camp, et si je construi- sais une maison pour y loger une école, le gouvernement m’enverrait un instituteur. Je lai naturellement fait. La maison était vite cons- truite.- L’instituteur arri- vait et les enfants allaient dans mon école. J’étais fier comme Artaban. Je me sen- tais comme un roi, car en Europe, c’était le privilége d’un roi ou d’un gouverne- ment de construire une école. J’espére que dans l’avenir cette participation du public a travers une organisation comme le Community Arts Council continuera a exis- ter et ne perdra jamais son enthousiasme et son désir de participer activement a l’évolution culturelle et in- tellectuelle dans notre par- tie du monde. Les choses faites dans le domaine culturel par des amateurs et des volontai- res ont toujours, 4mon avis, une valeur supplémentaire, méme si ces choses ne sont pas faites avecla méme per- fection que si elles étaient faites par des profession- nels qui sont payés pour le faire. Cette valeur supplémen- taire est le résultat de cet idéalisme et de cet enthou- siasme qui rendent notre vie plus intense et plus riche. Livres La crise d octobre vue du Canada anglais Denis Smith. directeur du“ Journal of Canadian Stu- dies’. et professeur de politicologie a l'Universite Trent de Peterborough. a in- titulé son étude de la crise doctobre a partir d'un mot célebre du premier minis- tre Trudeau: ce demier qualifait de “bleeding hearts’. ou de ~“coeurs trop sensibles’. ceux qui napprouvaient pas cer- taines mesures de son: gou- vernement. * Bleeding coun- try” renvoie aux rapports entre le Canada et la crise québécoise. qui sont le su-_ jet du livre. Léditeur resume ainsi les propos du livre: “Les actions terroristes et les réactions gouvernementales préoccuperent le pays au cours des mois qui ont sui- vi octobre. Des questions 95 ses me’ monton, Les Indiens appartiennent-ils Les Editions du Jour viennent de publier “La tragédie des Indiens du Canada” de Harold Cardinal, dans une tra- duction de Raymond Gagné et Jacques Vallée selon lédi- teur. “La publication, en juin 69, d'un livre blanc du gouver- nement federal sur la politique indienne a provoque dans les cues passionnée d'un jeune In- Injust Society”. Parce que le mois qui ont suivi la re dien cri de l’Alberta: fondamentales ont été po- sées concernant le verita- ‘ble déroulement des évé- nements, té de ces événements, et les mobiles de ceux im- pliqués dans le drame. “Dans cette étude lucide de la crise québécoise et antécédents, Smith analyse avec logique les raisons qui motivent les actions d’ Ottawa et de Mon- tréal, et met en cause la sagesse de la position du gouvernement. Il place le FLQ dans un contexte his- torique et retrace le deé- veloppement ments précédant le terroris- Chez M. G. Hurtig, Ed- “Bleeding hearts... bleeding country” nis Smith, la _responsabili- Denis des évéene- par Ded- 177 pages, $2.- BLEEDING HEARTS... BLEEDING GOUNT RY |ANADA AND THE QUEBEG CRISIS?) :?5 S31) a une société juste au Canada d étre connu da vantage, deux Québécois se sont faits — les- pace d'une saison — traducteurs. Req uisitoire passionné, “La tragédie des Indiens du Ca- nada” a été sans doute la piece-maitresse de la vigoureu- nementales. livre d'Harold Cardinal leur paraissait meriter, 2j1ssi bien en raison de sa valeur que du role qu'il était appeié a jouer. se contre-offensive des Indiens dans la bataille du Livre blanc. Le premier ministre du Canada lui-méme allait étre. réduit, en juin 70, 4 ordonner un repli des troupes gouver- Traduit par Reymond Gagne el Rnaies VaHee | i RSET TORT 3 | 2 ; LE SOLEIL, 22 OCTOBRE 1971, IX