Par Keith SPICER Son compte en banque contient six milliards de pétrodollars. Ses électeurs viennent de confirmer son mandat de premier ministre a vie de l’Alberta. Mais en restant dans sa province, Peter Lougheed risque de subir les ravages de |’ennui. Quel remontant lui faut-il? Bien sfir, une bonne dose de politique étrangére —— a l’égard du reste du Canada. Toujours soucieux de secourir ceux qui portent les terribles fardeaux de la ri- chesse et du pouvoir, je veux bien donner un coup de main a M. Lougheed. Voici done les deux piliers d’une solide diplomatie albertaine: — dans l'Ouest: pour le Québécois ou Ontarien mo- yen, le pays des cowboys commence a Kenora, une des derniéres villes avant la Riviére Rouge. En réalité, < YOuest n’existe pas. Il n’y a, _ la-bas, que quatre fiefs 4 la recherche d’un Simon Bo- livar des Prairies. Pour rallier l’OQuest illusoi- re derriére lui dans un bloc qu’écouteraient les autres _ Lougheed n’a qu’a raffiner un peu sa fagon de manier idées, argent et tact. L’idée principale? En ter- mes économiques, les quatre provinces de l'Ouest réunies alimentent la prospérité canadienne tout autant que le Québec ou !’Ontario. Ba- sée sur 27 pour cent de notre population totale, cette force économique donne a l'Ouest le droit d’influer bien plus “s. sur les affaires du pays que ne le prévoit une constitu- tion vieille de 112 ans. A cette fin, M. Lougheed nous a déja servi un slogan: “C’est maintenant le tour de l'Ouest”. Pourtant, ce slogan semble cacher un souci plus étroit: organiser une place au soleil pour |’Alberta seul. La documentation pour étayer une stratégie pour l'ensemble de |’Ouest est disponible. Tout se trouve dans les dossiers de la Canada West Foundation, centre de recherche a Cal- gary quia déja approfondi les questions essentielles qui offrent l’espoir d’une concer- tation entre provinces de l'Ouest: richesses naturelles, transports ferroviaires, ta- rifs douaniers, constitution. M. Lougheed peut conti- nuer, carabine en main, a protéger ses puits de pétrole contre Ottawa. Mais il pour- rait mettre a profit la re- cherche de la Foundation pour définir une démarche commune de I’Ouest vis-a-vis du Canada, démarche capa- le d’attirer ses partenaires en Colombie britannique, en Commission Avis Public : Conseil de la radiodiffusion Canadian Radio-television fet des telecommunications and Telecommunications canadiennes Ottawa, le 13 mars 1979 TELEVISION PAR CABLE POUR DESSERVIR ELIE [MANITOBA] Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a publié le 12 mars 1979 un avis public annongant qu'il a regu une demande pour une licence de radiodiffusion afin d’exploiter une entreprise de télévision par cable a Elie (Manitoba). Toutes les personnes qui désirent soumettre une demande semblable en vue de desservir la région de Elie (Manitoba) doivent indiquer au Conseil, par écrit, leur intention a ce sujet, d'ici au 8 avril 1979. SERVICE DE TELEVISION PAR CABLE POUR DESSERVIR FORT ERIE (ONTARIO! Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes a publié le 12 mars 1979 un avis public annoncant qu'il a regu une demande pour une licence de radiodiffusion afin d’exploiter une entreprise de télévision par cable 4 Fort Erie (Ontario). Toutes les personnes qui désirent soumettre une demande semblable en vue de desservir la région de Fort Erie (Ontario) doivent indiquer au Conseil, par écrit, leur ~ intention a ce sujet, d’ici au 6 avril 1979. Tous les intéressés peuvent se procurer des copies du texte intégral de ces avis publics au bureau du CRTC, I’Edifice central, Les Terrasses de la Chaudiére, 1, Promenade du Portage, Hull (Québec), au bureau régional de l'Ouest, suite 1130, 701 ouest, rue Georgia, Vancouver (Colombie-Britanni- que), au bureau régional de Montréal, Suite 2114, 800 Place Victoria, Montréal (Québec) et au bureau régional de VAtlantique, piéce 428, Tour Barrington, 1894, rue Barrington, Scotia Square, Halifax (Nouvelle-Ecosse). J.G. Patenaude Secrétaire général intérimaire ee ~ ws ee ed Saskatchewan et au Manitoba. Une telle approche conjointe s’impose. Sans el-' le, les hommes politiques du Canada central vont encore bailler chaque fois qu’ils entendent les jérémiades de tel ou tel premier ministre de l'Ouest... de toute éviden- ce considéré comme quantité négligeable par ses compa- triotes de région. L’argent, deuxiéme élé- ment, est trés utile dans tout mariage, y compris les ma- riages d’idées. Si M. Lougheed souhaite réelle- ment que l'Ouest s’industria- lise au méme point que !’Est, pourquoi n’investirait-il pas un milliard de sa petite caisse, le Fonds de |’ Héri- tage albertain, pour lancer une nouvelle banque de dé- veloppement économique au profit de toute sa région? Bient6t, son voisin de la Saskatchewan, M. Allan Bla- keney, pourra siphonner une somme semblable 4 son im- mense fonds de redevances sur les richesses naturelles. La Colombie et le Manitoba pourraient y mettre des sommes plus modiques. Puis, les entreprises privées et celles de l’Etat pourraient emprunter a de faibles taux d'intérét pour accélérer l’in- dustrialisation concertée de tout l'Ouest. Quant au tact? Il s’agit d'une discipline difficile pour M. Lougheed. Ses airs de suzerain de droit divin n’ont rien fait pour séduire les citoyens de l’Ouest, en de- hors de l’Alberta. Un peu de délicatesse, un souci plus évident des intéréts des autres “westerners” —— tout cela pourrait transfor- mer un rival irritant en pro-. phéte que I’on suit. “Le Québec au Corral”: déja certains Québécois ai- ment bien M. Lougheed —— notamment les péquistes. La campagne électorale que M. Lougheed vient de mener contre Ottawa et Toronto n’a pas diminué l’enthousias- me des souverainistes 4 son endroit. De telles affinités ne sont pas nécessairement sinis- tres. Mais M. Lougheed pourrait rendre service a sa province et a son pays s’il encourageait le PQ a construire.un Canada nou- veau plutét qu’a démanteler le Canada que nous avons. Dés maintenant des négo- tiations sont entamées entre Edmonton et Québec pour organiser un emprunt de $300 millions destiné a finan- cer un pipeline de gaz natu- relau Québec. M. Lougheed se montre donc en faveur de projets économiques profita- bles aux deux provinces. Toutefois, Je premier mi- nistre albertain n’a jamais compris une chose: le grand bien qu'il pourrait accomplir pour la “cause canadienne” en prenant la défense du Canada devant les Québé- cois. M. Lougheed, par des visi- tes au Québec et dans des interviews dans la presse québécoise, n’aurait qu’a- rappeler les luttes épiques que sa province a menées contre Ottawa tout en parta- geant l’option fédéraliste. Devant ces exemples vécus, les Québécois se sentiraient peut-étre un peu moins iso- lés dans leur combat, un peu moins assiégés. M. Lougheed pourrait ex- pliquer que, malgré ses bagarres avec Ottawa, |’Al- berta estime que l’expérien- ce civilisatrice de participer ala communauté canadienne vaut bien la peine: les liber- tés, les disciplines, les cultu- res, les régions qui forment le Canada —— le récit hon- néte que M. Lougheed en donnerait serait bien plus intéressant pour les fédéra- listes québécois que certai- nes autres nouvelles qui leur viennent de la province du pétrole. ° M. Lougheed est un hom- me fort prudent. Il redoute que le simple acte de parler franchement aux Québécois ne risque de le plonger en plein débat référendaire. Or, les élections fédéra- les du printemps donneront au Canada un leadership central ou bien trop fort (Pierre Trudeau) ou trop faible (Joe Clark). Il sera probablement important que quelques premiers ministres provinciaux se mettent, eux aussi, 4 “parler pour le Canada”. Cela veut dire raconter quelque chose de plus positif que les menaces de plus en plus lourdes du premier ministre Bill Davis, en Ontario, de ne jamais négocier la souveraineté- association. De tous les premiers ministres provinciaux, M. Lougheed est le mieux placé en ce moment (économie florissante, majorité parle- mentaire récente) pour ex- pliquer aux Québécois |’équi- libre dur mais délicat qui peut exister en régime fédé- ral entre autonomie et soli-’ darité. Mais est-il vraiment a la hauteur de la taéche? Espérons que, ses mil- liards et-son assemblée cap- tive aidant, il tentera bientét sa chance contre le Talleyrand de !’Ouest. L’économie québécoise: perspectives satisfaisantes L’économie québécoise va continuer de croitre a un rythme satisfaisant durant la premiére moitié de 1979, en fait 4 un rythme sem- blable 4 celui de 1978. En effet, une étude du Bureau de la statistique du Québec, appuyée sur une cinquantaine d’indicateurs économiques, prévoit que les résultats enregistrés l’an dernier dans les domaines de la production et de la con- sommation se répéteront cette année. Les ventes au détail de- vraient croitre de 12,9% au cours des cing premiers mois de 1979 par rapport a la méme période en 1978. La valeur des expéditions des industries manufacturiéres devrait augmenter de 23,4% de janvier a avril 1979 par “rapport a la méme période l’an dernier. La reprise de ce secteur est attribuable 4 la fois a la vigueur de la demande et a l’accroissement des ventes a l’étranger, favorisées par la dévaluaton du dollar cana- dien. La croissance la plus forte est prévue dans le domaine des biens durables, 27,9%, celle des biens non-dura- bles étant de 21,2%. ‘Avez-vous touche des prestations d assurance-chomage en 1978? Si vous ne Il’avez pas recu, si vous l’avez le remplacer, voici comment procéder... Si vous l’avez, mais voulez en savoir davantage... perdu ou si vous devez Si oui,vous avez probablement recu votre feuillet T4U. 1. Remplissez la carte «demande de duplicata» ue vous obtiendrez en vous présentant au entre d’emploi du Canada (Assurance-cho- mage ou Services de main-d’oeuvre) le plus pres de chez vous. Si vous ne pouvez vous y rendre, demandez-la en écrivant a votre Centre d’emploi du Canada. _ 2, Remettez la «demande de duplicata» remplie au préposé a l'information en lui fournissant une preuve d’identité comme par exemple une carte de crédit ou un permis de conduire. Si vous l’avez recue par la poste, retournez-la en n’oubliant pas d’ inclure la photocopie d’un document d’identite. La Loi sur les droits de l’accés aux renseignements personnels concer- nant toute personne soit protégé. Voila pour- quoi il vous faut fournir une preuve d’identite. 3. En procédant de cette fagon, vous obtien- drez le duplicata a temps pour faire votre décla- ration de revenus. Si vous avez votre feuillet T4U mais voulez en savoir davantage, servez-vous également de la «demande de duplicata». Vous n’aurez identité que si votre adresse ne correspond pas a celle indiquée sur du Canada: a fournir une preuve votre feuillet. L’Assurance-chomage pour ceux qui cherchent a travailler Employment and Immigration Canada Emploi et iw : Ee