Le Moustique ! ... Pacifique Le petit esquimau, le corbeau et l’harfang des neiges. Ookpictou, un brave petit esquimau, partit un jour chasser le phoque sur les banquise flottante des cétes de I’Artique. Il était armé d'une lance, d’un arc et une fléche qui avaient servi a la chasse au caribou l’automne précédent. Avant de partir en expédition, Ookpictou avait consulté le corbeau qui lui avait dit justement de se munir de ces armes. « Il arrivait méme aux chasseurs expérimentés parfois, avait-il affirmé, de perdre une lance qui avait passé a cété de la cible. C’est pourquoi il faut faire suivre l’arc et la fléche. L’Océan Artique compte des milliers de lances ainsi perdues. » ll faut dire ici, que le corbeau savait que toute arme qui avait servi a chasser le gibier a sang chaud, ne devait par servir a la chasse au gibier a sang froid a moins d’avoir été purifié par le feu au préalable. Mais il ne chuchota un seul mot au petit chasseur a cet effet. Non satisfait d’avoir ainsi décu l'enfant, le corbeau avait ajouté. « Mais pour chasser le phoque, il faut aller vers le Nord. » Or, au nord, il n’y avait pas de banquises flottantes ; il n’y avait que des glaciers permanents. C’était un vilain tour a jouer a un jeune chasseur qui avait tout a apprendre. Heureusement, Ookpictou rencontra chemin faisant, un harfang des neiges qui s’informa des intentions de notre petit aventurier. II avait pressenti qu’un si jeune enfant se trouvait a un endroit ou il ne devait pas étre. Ou vas-tu ? Demanda-t-il, au chasseur armé jusqu’aux dents. - Je m’en vais a la chasse aux phoques. Répondit fierement Ookpictou. Volume 7 - 3¢ édition ISSN 1704 - 9970 Mars 2004 - Je m’en vais a la chasse aux phoques. Répondit fierement Ookpictou. - Mais il n’y a pas de phoques la ou tu te diriges. Il n'y a que les glaciers et le pergélisol. Tu reviendrais les mains vides, cest sar... ..Si tu revenais, l'harfang soucieux. - Monsieur le Corbeau m’a pourtant dit ... - Ha ! le corbeau. Il ne dit pas toujours la vérité. Il faut s’en méfier. L’harfang fit une courte pose et ajouta : - Je vois que ta lance est tachée de sang, N’as-tu pas purifié ton arme avant de partir? - Purifié mon ar... - Mais oui, mon ami. Interrompit la chouette blanche. Cela ne porte pas chance d’utiliser une arme qui a servi a abattre un animal terrestre. Il faut purifier l’arme avec le feu. - Ha! ¢a, alors. Ce corbeau va payer cher le sale tour qu’il a voulu me jouer. - Rien ne sert de blamer Monsieur le Corbeau. II fallait d’abord, t’informer avant de partir. Tes parents savent toutes ces choses. « Ha! Mais je comprends. » dit l’harfang d’un ton rassurant. « Tu voulais leur prouver que tu es brave et que tu pouvais toi aussi, chasser le phoque. Retourne chez toi et dis a ton papa que tu es assez grand pour faire partie d’une expédition de chasse. II sera fier de toi et a coup sir, il t’aménera sur les banquises la, ou lours polaire chasse le phoque tout comme les braves Inuits. pensa en_ lui-méme, Ookpictou, remercia I’harfang des neiges de ses bons conseils. Celui-ci s’éleva en battant des ailes et disparut aussit6t dans le blanc Artique. Aurélien Dupuis* * Habite a Nelson, a publié des romans et des‘livres jeunesse.