notre ville LES AFFAIRES MUNICIPALES par te Conseliler Municipal, Harry RANKIN | Grace McCarthy, ministre sans portefeuille, 2 récem- ment fait remarquer que le logement public 4 Vancouver est une expérience désas- treuse. Elle s’est apparem- ment rapportée 4 quelques- uns des grand projets de logement tels que ceux de Raymur et de Skeena.Elle a attribué A ce genre de lo- gement public le haut degré de délinquance juvénile et~ l’existence d’un grand nom- bre de ‘‘gens malheureux et décus’’. Ella a ajouté que le gouvernement provincial ne participerait plus 4 ce genre de projets, et qu’il avait une ‘‘toute nouvelle philosophie’”’ 4 lVégard du logement public, qui consis- tait A racheter de vieilles maisons et les rendre dis- ponibles aux personnes re- cevant l’assistance sociale. Ce sont 14 des mots nobles et courageux. Malheureuse- ment, ils ne s’accordent pas ‘entiérement avec les faits. Et quant 4 la ‘‘nouvelle phi- losophie’’? du gouvernement en ce qui concerne le lo- gement public, elle aurait pu @tre plus ouverte et avouer que cette philoso- phie consiste 4 utiliser les défauts du programme de lo- gement actuel comme pré- texte pour ne plus construire de logements publics du tout. Je critique moi-méme quel-_ ques-uns de ces grands pro- jets de logement public, mais ma critique a pour but de les améliorer, et non pas de les détruire totalement. L’affirmation de Grace Mc- Carthy que les personnes qui habitent les logements publics ont la vie plus dure qu’avant n’est simplement pas vraie. Si cela en était le cas, les locataires actuels partiraient. Veut-elle qu’ils aillent dans les taudis payer deux fois plus de loyer que maintenant. Comme je l]’ai déja dit plu- sieurs fois, un des prin- cipaux défauts des grands projets de logement public est que le Conseil Munici- pal ainsi que le gouverne- ment de Grace McCarthy re- fusent d’y ajouter la construction de centres communautaires de loisirs. Le manque de tels centres est. un facteur qui contribue en grande partie 4 la délin- quence juvénile et 4 la frus- tration. Le souci touchant de Grace McCarthy A l’égard des per- sonnes recevant l’assistance sociale devrait 6tre commu- niqué directement au minis- tre Phil Gagliardi, qui lui décide du niveau de vie de ces personnes. SiGrace Mc- Carthy veut savoir pourquoi ceux qui recoivent l’assis- tance sociale sont mal- heureux, la raison est facile A trouver...c’est parce qu’ ils regoivent l’assistance| sociale. La nouvelle politique du gou- vernement provincial de ra- cheter de vieilles maisons ne créé pas de nouveaux lo- gements. Autrain actuel (300 en deux ans), ¢a ne change pas le moindrement le pro- bléme aigu du manque de logements. Vancouver de- vrait construire au moins] 2,500 nouvelles unités de lo- gement 4 prix modique par an pour faire face au pro- bléme. Et en méme temps, la ville devrait construire des centres communautaires tout prés des projets de lo- gement public. Ces mesures ne guériront ni la délin- quence juvénile, ni le mal- heur, mais au moins elles rendront la vie plus tolé- rable pour beaucoup de gens. RESTAURANTS Au_ bas de Gastown, au numé- ro 81 de la rue Alexander, vous verrez un petit restau- - rant francais qui s’appelle LA CREPERIE. En entrant, vous saisirez tout de suite cette atmosphére sympa- thique, trés frangaise. Les tables de rouge habillées, décorées de couverts bril- lants, les chaises rustiques a haut dossier, un bon fumet riche , les clients bien 4 l’aise, les murs de chaux torchée, le bois sombre ap- parent, la brique rouge et rose, les poéles de cuivre, le casier A bouteilles in- clinées, Jean-Claude, Thérése et Charlie allant, venant, servant, montant, descendant, souriant. Et Monsieur Pascal, le chef au bonnet blanc, trés sérieuse- ment occupé dans son coin, cuisine. Et la voix d’Edith Piaf:‘‘...C’est¢a,l’Amour..”’ c’est ca, La Créperie! Depuis son ouverture en avril 70, La Créperie mar- che A plein, parfait exemple du ‘‘word of mouth’’.Le style n’a pas changé,les prix des plats non plus, c’est anoter. Que choisirez-vous: Consul- tez le menu, écoutez votre ventre ou demandez 4 Jean- Claude. D’abord les crépes au seigle repliées sur une garniture fondante - il existe 32 variétés - avec, sur le cdté, une fine tranche de pomme légérement sau- ’ teaubriand, poudrée en son centre de paprika. Le client satisfait vous suggére: Pornic (jambon, champignons et béchamel); Kersenc _ (crabe, cham- pignons et fromage); Pouliguen (poulet, oignon et tomate) et bien sr, Anic (crevettes sautées A l’ail)... J’en passe et des meilleures. Ensuite, c’est le secret du succés de la Créperie: Son désir de satisfaire. Que vous y déjeuniez ou y diniez, la bourse pleine ou légére, 1’ estomac maxi, midi ou mini, vous en aurez selon votre bon plaisir: De la soupe 4 l’oignen au caviar, en pas- sant par le paté defoie gras, la quiche, la salade Mimosa trés frafche et bien tournée, le steak au poivre, l’entre- céte Maftre d’Hodtel, le Cha- les desserts pour couronner: patisseries et poires Belle Héléne, une liste de vins fort bien four- nie avec ses classiques et ses nouveaux venus, Nier- steiner et Meursault, St- Emilion et. Beaujolais- Village. : Enfin, si tard le soir, aprés le cinéma, le concert, le théatre ouselonl’inspiration du moment, vous €tes de belle .humeur, descendez 4 Gastown, A la Créperie et dégustez vos crépes Suzettes préparées spécialement par Jean-Claude.fon appétit. Gilles L’ ALLIANCE FRANCAISE Dans le cadre des mercre- dis de 1’Alliance Fran¢aise de Vancouver, 616] rue Cam- bie, on présentera le film de Marcel Carne ‘‘ Juliette ou la Clef des Songes’’ avec Gérard Philipe, S. Cloutier et Jean-René Caussimon, le 14 juin 4 20 heures. Le 21 juin, Monsieur Roger Dufrane, essayiste et jour- naliste bien connu des lec- teurs du Soleil, donnera une conférence intitulée‘‘Rétro- spective de la poésie fran- ¢aise’’. Ne manquez pas cette conférence qui promet d’étre des plus intéres- santes. ees aay ~ ROGER DUFRANE LE 21 JUIN. FRANCAISE DE VANCOUVER La Galerie Equinox, 1139A rue Robson, présente une exposition des oeuvres de Jean-Paul Lemieux, du pre- mier au 24 juin. Un des grands peintres qué- becois, Jean-Paul Lemieux décrit lui-méme sa motiva- tion et sa pureté de style en disant : ‘‘Je n’ai pas de théories, et comme tous ceux qui font de la peinture, je ne suis jamais satisfait de mon travail. Je m’intéresse sur- tout A communiquer la soli- tude de l’homme et le pas- sage constant du temps. J essaie d’exprimer dans me paysages et mes personna- ges cette solitude, ce silence par lesquels nous passon tous...dans chaque nouvell ‘toile mon univers secret d souvenirs. Le monde phy sique qui m’entoure ne m’in- téresse que parce qu’il m permet de me représenter a fond de mon 6tre.’’