Actualité Les Québécois n’attirent pas que des compliments Les minorités hors Québec se sentent abandonneées Le Conseil de la vie francaise en plein 21e siacle Le président du Conseil de la vie francaise en Amérique a relevé le défi lancé plus tét par des participants au colloque «Horizon 2037» et annoncé dés le banquet de fermeture que le dossier des’ communications devenait prioritaire pour l’orga- nisme qu'il dirige. Répondant a l'appel un peu angoissé de délégués de la Nouvelle-Angleterre, le prési- dent Jean Hubert a rassuré ces derniers pour qui «la bataille du 2le stécle sera celle des communications». Il semble hors de tout doute que la télévision francaise dans les états du nord-est américain deviendra un sujet chaud dans les cercles francophones si on en juge par un débat vif sur ce sujet au colloque «Horizon 2037», Comme en effet des Américains insistaient pour que le projet TV 5 se dote d'un satellite tras puissant, un expert de la Télé-Université du Québec ré- pondait que partout en Améri- gue il était possible de capter un Les communaut grand nombre de _ stations francophones et que le probléme était ... a terre. Il semble en effet que ce sont les sociétés de cAblo-distribution anglophones qui résistent aux demandes des communautés de langue francaise pour des émissions dans leur langue. En recommandant au Conseil de la vie francaise de «faire quelque chose», le délégué américain a promis de son cété que les communautés concernées mettraient «des hommes politi- ques en place» pour faciliter la réalisation de ces projets. CONCERTATION Dans Vallocution qu’il pronon- Gait, le président Hubert a aussi indiqué que le Conseil de la vie francaise en Amérique verrait a faire se mieux concerter les organismes s’occupant de franco- phonie en plus d’améliorer la collaboration avec ces mémes groupes. truire és francophones @«Trés souvent, le Québec se sert des minorités francophones d’Amérique do Nord comme de pantins pour atteindre ses propres buts!» a lancé hier Me Robert Cou- turier, porte-parole de l’Associa- tion canado-américaine. - ‘par Lise LACHANCE _ Sil'avocat de Lewiston (Maine) n'y est pas allé par quatre chemins la plupart des participants non québécois au colloque marquant le cinquantenaire du Conseil de Ja vie francaise en Amérique ont confirmé cette opinion =. 1 Les francophones du Canada anglais et les Franco-Américains se sentent souvent abandonnés du Québec. Ils ont I'impression que cette province ne se soucie que de son propre sort. Ils se percoivent comme les avant-postes de la lutte ur la survie du francais au Qué- Fa Ils ne semblent pas réaliser pleinement que «la forteresse elle- méme du Québec est menacée de Yintérieurm, comme I'ont souligné tout d'abord Marie-Agnés Tellier, déléguée du chef de l'Opposition Pierre Marc Johnson, puis le séna- teur Arthur Tremblay et le spécia- liste Jean-Denis Gendron de !'uni- versité Laval. ; : «Le réle politique du gouverne- ment du Québec n’a jamais été clair — envers ses minorités. Pourtant, ce Téle est essentiel, vital. Sans vous, nous ne pourrions pas survivrey, @ affirmé Mme Christine Pallascio, de Vancouver. Le «complexe du minoritaire» -Ce dernier son de cloche est trés révélateur de la part de cette personne qui est tout, sauf défai- tiste. La jeune femme de Chicoutimi se caractérise en effet par son e. Présidente de la Chambre de commerce franco-colombienne créée il y a cing ans et qui a engen- dré une véritable révolution dans le monde des affaires francophones de l'agglomération vancouveroise, Mme Pallascio s’en prend «au com- plexe du minoritaire» qui afflige trop souvent les Canadiens francais al'extérieur du Québec. «Que je sois a Vancouver, & Tombouctou, a Chi- coutimi ou ailleurs, je me sens par- tout la méme, ¢a ne me dérange pas. Je ne me sens minoritaire ni comme francophone au Canada anglais, ni comme femme!» s’exclame-t-elle. De nombreux participants au colloque ont déploré «la peur de s'afficher comme francophones» qui habite trop des nétres. On a invoqué a plusieurs reprises labsence de fierté, le manque de confiance en soi. Certaines inquiétudes expri- Le Soleil de Colombie, vendredi 10 jutllet 1987 - 5 Québec, Le Soleil, samedi 27 juin 1987 mées témoignent d’ailleurs de cette peur latente. : Par exemple l’ambivalence face & un phénoméne pourtant trés posi- tif: l'inscription de plus en plus ré- pandue des jeunes anglophones des autres provinces dans les écoles d’immersion francaise. Dans ies quatre provinces de l’ouest, ces éléves sont plus nombreux que les enfants francophones fréquentant les écoles frangaises. L’engouement est te] que le nombre de ces inscrip- tions augmente de 20 pour 100 par année. Le mouvement a commencé ily a environ dix ans. Certains crai- gnent que ces anglophones bilin- gues constituent, a moyen terme, une menace en ce qui concerne le controle des institutions francaises.. Un intervenant a souligné que le Collége de Saint-Boniface s'inter- roge sur la pertinence d’accepter les étudiants qui s‘expriment en Montréal,La Presse, “HORIZON 2037» francais sans étre francophones. «Que faire pour s’assurer que ce collége ne soit pas uniquement une institution of on parle francais mais aussi un endroit caractérisé par sa culture et son esprit fran- gais? a-t-il demandé. Il a répondu & $a propre question en ajoutant: «Nous devons gérer & notre avanta- ge les changements provoqués par Yimmersion car, autrement, il y a danger que la majorité anglophone prenne le contréje de nos institutions.» —- Les participants au colloque marqueront aujourd’hui le 50e an- niversaire du Conseil de la vie fran- ise en Amérique par ure messe Srscireeiiie célébrée par le Cardinal Vachon. Suivront une réception dans les -voites du Séminaire de Québec et une soirée-spectacle en hommage @ la langue francaise.© Samedi 27 juin 1987 ou l'avenir de la francophonie Presse Canadicane QUEBEC @ C'est sous le theme «Horizon 2 » Que les membres du seil de-la Vie francaise en Amérique du Nord Participent actuellement @ Québec & un col- loque pour faire le point sur avQ Conseil Vavenir de la francophonie. Hier aprés-midi, quelque 75 re- presentants venus du Québec, de VOntario, de l'Ouest canadien, de de certaines régions VAcadie et membres du Conseil recomman- “nl par exemple que des émis- sions de langue ae seem Hent accessibles sur ensemble des reseaux de télévision nord- americains. Ils demandent égale- Ment que des pressions Politiques Solent exercées pour que les insti- tulions privées €l_publiques tant ucbec qu’ailleurs en Améri- que du Nord offrent des services en francais 1a ou le no jus- om mbre le jus Par ailleurs, les membres du devraient cons — momen ae ministre Git oe ‘ard au colloque «Horizo} eee cor du Conseil de la ane. ne ne en Amérique a Le * ment les participants ie nae sur le dossier des t Pp mmunications. Prenant la paro de ce colloque, * Lecler est di assuré q' c ses t UTE’ nt que nos communautés re « e p . t me ncophones construisent mn C'est fe pent avec assurance occu n espace au Le repré Dans Conseil mie ortée ue a poursuivi galement que c¢s @éveloppent des ammes qu pel : ve Eeraiaues de communications tech de pointe. _ Selon Vinvit ic vie frangaise en télécommunications @ du Conseil de mérique, seront Un certain clergé de la : Nouvelle-Angleterre : pris @ partie : Quelques Participants franco- américains au colloque «Horizon 2037» ont surpris un peu tout le monde en s'en prenant vivement a une partie du clergé deleur coin z de pays. Les participants au colloque marquant Je cinquantenaire du Conseil de la vie francaise en Amérique discutaient des diffi- cultés a obtenir des services en francais un peu partout lorsqu'un Américain a donné Vexemple d'une partie du clergé, souvent francophone, de chez-lui. Selon M. Robert Couturier, a Vincitation de la hiérarchie ecclésiastique de son Pays, les prétres refusent souvent de par! francais dans leurs sermons lorsqu’il S'agit d'aider Paroissiens, Se demandant comment le Conseil pouvait obvier 4 un tel probléme, il devait répondre lui-méme a la question un ‘peu plus tardien Suggérant de prendre conseil> auprés du cardinal- archevéque de Québec, Monsei- gneur Vachon, sur cette question ler ou leurs ce audiovisuel ©O dailleurs «lu francophone de septem- la méme veine, qualifi le colloqu «mini-sommet de nie nord-amért clerc a fait état dio- qui avait au déterminer cinquante proch avait aussi remis 1 nco-américains 1 hibald- Lemieux, leur permettr la études en les francais. mmun n des secteurs-clés Vobjet d'études lors du ant 3 de «Horizon 2037» 5 la francopho- ‘cainen, M. Le- de la vigueur du et présenté les voeux “aa + ministre Bourassa au mbres de l’organisme. sident Jean Hubert eae expliqueé la du colloque qui oit les objectifs des ochaines années. Il a deux étudiants bourse laquelle a de compléter des enseignement du Le Québec d'utiliser les = ae VIE FRANCA| EN AMERIQUE = “HORIZON 2037 Colloque du cinquantenaire du Conseil de la vie frangaise en Amérique Québec, 25 et 26 juin 1987 accuse minorites d'ailleurs comme des pions De l’avis unanime des particl- pants au colloque «Horizon 2037», le gouvernement du Québec utilise les minorités francophones _ hors de ses frontiéres comme des prons ou ‘encore comme des pantins et il appartiendra au Conseil de Ja vie francaise en Amérique dinscrire dans ses nouveaux objectifs de mettre fin 4 l’équivoque. C'est. la présidente de la Chambre de commerce franco-~ colombienne de la région de Vancouver qui a d’abord sonn€é : charge en déclarant que «le she politique du gouvernement oo Québec n'est pas clair envers les minorités de l'Ouest». ; Mme Christine Pallascio a poursuivi en affirmant que «les bons gestes ne sont pas suffisants» et en se demandant si le Québec aurait «des élans envers Ses minorités ou s'il les considérait plutét comme des _ «prons tiques»? oe sénateur de l’Etat du Maine devait poursuivre dans la méme veine quelques instants plus tard en disant que le Québec «se sert des minorités comme de pantins» et qu'il faudrait «des gestes généreux plutét que du minimalisme». Pour M. Robert Couturier, «il faut un Québec épineuse. = Sort, puissant, qui se soucte de ses minorités et qui soit prét a intervenim. Un autre sénateur, canadien celui-la, devait reprendre le méme théme durant le banquet de cléture.-M. Arthur Tremblay croit que «le Québec doit reconnaitre sa _ responsabilité envers les minorités et l'assumer. De son cété, M. Jean-Denis Gendron, ex-président d'une commission d’enquéte sur la langue au Québec, devait insister sur le fait que le Québec soit déja assiégé de l’'intérieur: selon lui, le gouvernement devrait de toute urgence adopter des politiques natalistes et d’intégration des enfants d'immigrants a la collectivité francophone. ET LE TOURISME... Au cours des mémes échanges au colloque «Horizon 2037» du Conseil de la vie francaise en Amérique, le gouvernement du Québec devait a nouveau étre pris a partie, quoique sur un sujet moins bralant. Selon .un participant,’ le gouvernement ignore compléte- ment les groupes francophones aux Etats-Unis quand il s'agit de publicité touristique. rique. crus entre des Etats-Unis se sont ainsi con- Onseil insistent aussi sur la né- certés pour établir un plan d‘ac- tion commun qui permeittra, dans Vavenir, de consolider la vitalite actuelle du fait francais en Amé- francophones d'A mé€rique, les cessité de favoriser des échanges ctonomiques entre les francopho- nes d’Amérique. En Outre, ils considerent que la multiplication d’organismes francophones un Considéran: que ta Promotion le f Mrs gene ms la langue et de la culture fran- Gals€s ne pourra se faire que ar le biais d’échanges cede <0 ait frangais parce qu'il n'y a Bucune concertation entre les dif- ferents intervenants. Ils _recom- mandent donc un échange accru entre les differents organismes de liaison. les differents Peuples L'engouement pour le Canada anglais: une menace pour les francophones? 0" Aoph Pou re Ang!’t. mnes Ttant us a ana a Phénome. ns bord peP provinces 1S "3 : déclare 1. "t plate, Pos; te eo. at lene franc pis UVeaU-Brune oe esentan ae envore vim ers “est Fac ouce, 'Nswick co du S : AS) Is ee Aoi &co piling Franco? ont aCcr u an Puis af nage oes cour : u ONStitue "glopho noe yap? Queber anten) as en ommy é _ Mena Peu melee av © y franca ors S€minge. fran Poe of \ . eflet ave S dis Pec a = ent reno il ajoure ’@nada F + que . dan men face See Zouy, &er ie pied allascts distin weMents g ANC te r ae chris ine mbre : Ingue Ins PUissene ; »S Melon MA Ya CE ICT ae pOlveaux f2?COPhones at ce e ° a res e -co \es Ut res rye s e pitsee nie ancouver” les Gilles ~ “igila SPhiles rT OMNES goient Were ne Prévojr "ig de | a, E : sus : ar de a yaanguist e que du Cultures et ™Pact See 4 Ee b ealat mo pPsouemen Omiques Pies a eur es c veulent = nombre Anglonh francais chez us a. Un mini-sommet annuel des ~~ Le Conseil de la vie francaise en Amérique devra étudier au cours des prochains mois la suggestion d'un de ses membres d’organiser annuellement un mini-sommet . des organismes qui s'occupent de francophonie afin de coordonner les efforts et d’éliminer le double emploi. Cette suggestion a été formulée au colloque «Horizon 2037» organisé a l'occasion du cinquan- tiéme anniversaire de cet Organisme qui représente de facon unique et exclusive toute la francophonie nord-américaine. Car il semble que le Conseil, qui a été a l'origine de la création de groupes francophones d'Amérique Bernard Poirier, le Conseil de la vie francaise en Amérique a fait «un travail remarquable» durant cinquante ans mais aurait maintenant avantage 4. se rapprocher encore plus des différents organismes 4 vocations similaires. : : Enfin, selon le sénateur Arthur Tremblay, le colloque «Horizon 2037» est «la seule manifestation permettant de constater que la francophonie nord-américaine existe», fait prendre conscience d'un nous collectif, et permet au Conseil de la vie francaise en Amérique de naitre 4 nouveau. nombreux organismes de promo- tion des causes francophones, ait été en quelque sorte victime de ses succés puisque les occasions de confusion ont été multipliées d’autant. «Nous avons tendance a étre des individualistes, il n'y a pas de concertation», de dire M. Gilbert Doucet, représentant du Nou- veau Brunswick, en recommandant que le Conseil se donne comme objectif de coordonner le travail de tout le monde «au nord ou au sud du 45e paralléle>. Selon un autre Acadien, M.