12, Le Soleil de Colombie, 16 Avril 1976. Ilya cent-soixante-cing ans... par René Le Clére Frédéric Chopin était po- lonais par sa mére - dame d’honneur et parente de la comtesse Skarbek - et Francais par son pére, Ni- colas, originaire de Lor- raine. Son patronyme, bien que trés francais, fut modifié en langue polonaise en Szopen. Quant aux An- glais, ils y ajoutérent un **s?? pour donner Schopin. - Frédéric - Francois Cho- - pin est né le 22 février 1810 A Zélazowa - Wola, prés de Varsovie. Son pére, émigré en Pologne, juste avant la révolution de 1789, y enseignait le francais dans une école privée a- lors fréquentée par l’aris- tocratie: point important, car Frédéric Chopin ren- contrera ainsi quantité de nobles aisés qui lui vien- dront en aide danssa car- riére devirtuose et de compositeur. La mére de Frédéric, née Krzyzanovska, insuffla 4 son fils cet ardent amour de la Pologne que 1’on re- trouve dans le caractére de ses oeuvres. Dés_ son plus jeune 4ge, Chopin manifesta un goat trés vif pour la musique; inclination mais aussi ap- titudes. Il étudia alors 4 l’Ecole de Musique de Var- sovie, avec le maftre Ja- cob Elsner, homme de ta- lent et de grand raffine- ment pas a dépasser. Chopin se produisit 41’a- ge de neuf ans et, dés la fin de ses études, en 1827, il donna deux concerts qui obtinrent un si grand suc- cés, qu’il décida d’élargir son auditoire. Il visite Berlin, en 1828 et Vienne l’année suivante, puis, déja fort connu en Autriche comme en Polo- gne, il quitte sa patrie, en 1830, de fagon définitive. Il quitte la Pologne pour la France et c’est au cours de ce voyage qu’ilapprend | le soulévement héroique de son pays contre les Russes. Le coeur gonflé d’enthou- siasme, ilécrirales pages grandioses de l’étude dite **La Révolution’’. A Paris, Chopin fréquente les milieux aristocrati- ques et, grace 4 ses nom- breux amis, se trouve mé- 1é A tout le mouvement ro-’ mantique. Il fréquente Ber- lioz, Liszt, Delacroix, -qui fit de lui un magnifique portrait - Balzac, Victor Hugo, Rossiniet quanti- tés d’autres dont les noms sont passés 4 lapostérité. Chopin donne des ‘con- certs, trés peu - il détes- te jouer en public - et le succés est si grand que la bonne société lui ouvre ses portes. - Louis- Philippe d’Orléans, roi des Fran- gais par la Grace dela Ré- volution de juillet 1830, lui accorde m@éme sa pro- tection. En__1835,. que Chopin ne tarda - Chopin. fait un voyage en Allemagne, 4 Dresde, ot il rencontre u- ne amie d’enfance, Maria, fille du comte Wodzinski. Chopin veut 1’épouser mais la famille de Maria s’op- pose Asemblable allian- ce: un compositeur, mé- me célébre, n’est jamais” qu’ un amuseur. .’’ Frédé- ric écrivit alors pour Ma- ria la célébre Valse de VAdieu. En 1841, Maria Wodzinska épousera le choix de sa famille, le comte Joseph Skarbek. En 1837, Chopin tombe amoureux d’Armandine- Frédéric Chopin par Delacroix (Musée du Louvre, Paris. Aurore - Lucille Dupin, ba- ronne Dudevant, chatelai- ne de Nohant, connue en littérature pour ses ro- mans passionnels, sous le pseudonyme de George Sand (1804-1876). George Sand était sépa- rée depuis 1830 de son ma- riet attirait l’attention par la liberté de sa vie, billant comme un homme, fumant le cigare - scan- dale pour l’époque -_— et ayant de nombreuses a- ventures avec, notamment, Alfred de Musset, Jules Sandeau (d’ot le nom qu’el- le prit pour pseudonymeée en 1832) et Prosper Méri- mé... : George Sand sera, pour le musicien, une inspiratrice, un soutien et une compagne fidéle, l’entourant de son affection maternelle, sur- tout lorsque sa maladie pulmonaire l’obligera 4 chercher un climat ‘plus doux. ° Chopin et George Sand par- tirent alors pour les Iles Baéléares, durant l’hiver 1839. Le séjour n’amélio- ra pas sa santé. Il ne ces- sa depleuvoir et leur mai- son n’avait rien de confor- table. Frédéric composa néanmoins pendant cette période quelques oeuvres admirables, des préludes et des ballades. Cette liaison dura dix ans. C’est en 1847 que Chopin et la baronne Dudevant se quittérent, lassés l’un de Vautre. Il cessa alors de composer. Sa vie matérielle devint - s’ha-. de plus en plus difficile. La Révolution.de 1848 avait dispersé ses amis aristo- crates, ses nobles pro- _tecteurs et la famille roy- ale. Il partit alors pour Londres et l’Ecosse -c’é- _tait en 1848 - et y donna une série de concerts. Il joua notamment devant la Reine Victoria. Ces con- certs remportérent un immense succés, cepen- dant que son état de santé allait sans cesse en se détériorant. Il revint A Paris ot, mi- né par la phtisie laryngée, il mourut le matin du 17 octobre 1849, Aagé seule- ment de 39 ans. CONTEXTE HISTORIQUE Bien sr, Chopin appar- tient au XIXé. Siécle, le siécle du Romantisme. Il ne fut pas un romantique révolutionnaire. Il n’avait pas la désinvolture d’un Berlioz ou d’un Liszt en -face des formes tradition~ nelles, mais il apporta né- anmoins un-~ renouvelle- ment dans le style pianis- tique. Dans la premiére moitié du XIXé. Siécle, une véritable révolution s’accomplit. On assiste 4 une transforma- tion dugoft artistique, non seulement en milisique, mais aussien littérature et en peinture. On abandonne la perfection mathématique un peu froide du. classicis- me qui connut son apogée au XVIIé. On remplace le tout par le lyrisme, ma- nifestation de l’individua- lisme qui pousse 1’artiste A transposer dans son oeu- vre ses sentiments, ses é- tats d’Ame, ses joies, ses peines et Aaccorder la prédominance 4 la sensi- bilité et 41’imagination sur la raison. Beethoven (1770-1827) fut, en Allemagne, le précur- seur de ce nouveau mouve- ment. Les premiers ro- mantiques qui le suivirent furent von Weber (1810- 1856), Schubert (1797-1847), Mendelssohn (1809 - 1847), Schumann (1810-1856). Mais les trois grandes figures de cette époque musicale furent Berlioz (1801 - 1869), Chopin et Liszt (1811-1886), qui fut le plus grand re- présentant de ce nouveau langage. - divertissement, le lyrisme lade dicacee St SEAT? Abas + Le Coin du Traducteur 5 SEEELEEETEEETEEEPESE SES NARCOTICS 1} Dans la langue courante,- l’anglais désigne, sous cette appellation générique, des- substances que nous distinguons, en francais, sous les noms de NARCOTI - QUES et de STUPEFIANTS. 2) Sont dites NARCOTIQUES les substances produisant l’assoupissement, la résolution musculaire et l’engour- dissement de la_ sensibilité, sans engendrer l’habi- tude. Exemple: Le médecin lui a prescrit un narcotique qui l’a plongé dans un profond sommeil. 3) Les STUPEFIANTS sont dessubstances dont 1’action sédative, analgésique et euphorisante provoque 4 la lon- gue l’accoutumance et la toxicomanie. Exemple: Le trafic des stupéfiants. Renseignements extraits du Dictionnaire des termes techniques de médecine par Marcel Garnier et Valéry Delaware, 18é. Edit. Librairie Maloine, Paris, 1965. CREDIT CAR IMPRINTER Définition: Appareil servant 4 reproduire sur une fac- ture les indications de la carte de crédit. Traduction: PRESSE A CARTES (de crédit) CURRY Assaisonnement composé de divers ingrédients: pi- ment, curcuma, gingembre et autres épices pulvéri- sées. On trouve en francais les graphies suivantes: CARI, KARI, CARY, CARRYou CURRY. Il est inutile de trafmer tous ces homonymes. Il suffit de retenir la graphie la plus simple, CARI. CHAIR MAT (Ameublement de bureau) Définition: Plaque ou carpette en matiére plastique, transparente, ou en lamifié opaque, sur laquelle on place le fauteuil d’un bureau pour éviter l’usure de la carpette. Traduction: DESSOUS DE SIEGE. CHANGEMENT D’HUILE ‘ 1 - L’action d’enlever du carter d’un moteur d’automo- bile ’-huile usagée pour la remplacer se nomme ViIDAN- GE. 2 - Changement d’huile n’est pas impropre, mais c’est un Calque de l’anglais. (FAUTE) Faites faire réguliérement le CHANGEMENT D’HUILE et le graissage. (CORRECT) Faites faire reguli¢rement la VIDANGE et le graissage. CARACTERE DE LA MUSIQUE DE CHOPIN La musique de Chopin est un mélange de simpli- cité et de romantisme raf- finé. [Il faut distinguer, dans son oeuvre, trois cou- rants d’inspiratin: l’art du Sa musique de chambre et ses compositions pour orchestre ne constituent qu’une faible partie de sa production totale qui, par l’essentiel, fut confiée au mazurkas, polonaises, é- personnel, la musique pa- tudes, valses, nocturnes, triotique.. préludes, impromptus, Chopin écrivait pour la concertos et sonates. haute société de son épo- que, dont il partageait 1’é- légance, le luxe, la cour- toisie de ton. Son oeuvre Innombrables_ sont les enregistrements de la lit- Merci 28 Fev 2 23 de. ler Avril 76 Ie © Noy. 25 “sD Lorsque la bande d’envoi de votre journal ne porte aucune date au-dessous de votre adresse, celasigni- fie que votre abonnement est terminé. Réabonnez- vous sans attendre. est une oeuvre de salon. Il fut un pianiste incom- parable, d’une sensibilité subtile, presque maladi- ve. La délicate perfection de sa virtuosité au cla- vier, ainsi que la prodi- gieuse richesse de colo- ris qu’il mettait dans son jeu, le faisait fort re- chercher. : térature musicale de Cho- pin, il n’y a que l’embar- ras du choix. Malheureu- - sement, il n’existe aucun enregistrement de Chopin par lui-méme. Chopin est mort en 1849, alors que le premier enregis- trement valable d’Edi- son fut réalisé en 1877. Dans sa déclaration d’impét, cet entreprencur de pompes funé- bres fait figurer parmi les frais déductibles une dépense presque quotidienne qu'il intitule : « Déjeuner avec client éventuel. » ‘LIBRAIRIE FRANCAISE LIVRES DISQUES MAGAZINES 114] DAVIE, VANCOUVER 687-5936 i] Lundi a Samedi 10h @ 18h Vendredi 10h @ 21h