oo ey ay em arts et spectacles AU PLAYHOUSE Voulez—vous savoir comment il faut faire pour que votre fem— me ne vous quitte pas apres 15 ans de mariage? Je crois que ceux de mes lec— teurs mariés et dans lacinquan— taine avec une légére inquiétude dans 1%me, parce que leur e— pouse est jeune et jolie, seraient intéressés & avoir une réponse. Et & tous mes lecteurs qui sont célibataires, hommes ou femmes, je conseille d’aller voir cette piece, car ils passeront une bonne soirée amusante, C*est une piece qui ne pose pas beaucoup de problémes et une fois terminée, ne vous in— cite pas & vous pencher sur les malheurs de notre monde. Non, c*est une piéce divertissante oi vous croyez savoir, des le le— ver du rideau (il n’y a meme pas de rideau) qui est le cocu. Mais le cocu est tres sympathi— que et puisque la piéce est une comédie, on devine dés le dé— but que ce n’est pas, selon les lois immuables de la nature, le mari qui portel’embléme mais 1’amant. Done le rideau inexistant se leve symboliquement par 1]’ex— tincsion des lumitres, sur la scéne d’abord, dans la salle a— prés. Aprés. un moment angois— sant d’un silence noir les lu— mieres sur la scéne se rallu— ment et nous sommes en plein milieu d’une scéne charmante, C*’est un vendredi soir, dans une maison de campagne trés confortable, 4 60 milles de Lon— dres. M. et Mme Walford jouent aux cartes. M. Walford est un romancier mondain, la cin— quantaine passée, jovial, spi— rituel, sympathique, un peu poi— vrot sur les bords et pas porté & la bagatelle. Sa femme Liz par contre, plus jeune que lui et tres jolie y pense apparem— ment beaucoup, Elle a passé la journée & Lon— dres chez son amant, De ce fait elle est fatiguée et veut aller se coucher. Mais Hugh qui a cette inquiétude, que je mentionnais plus haut, dans 1’4me commence 4 la questionner afin de confirmer ses soupcons. Pour délier les langues, il propose de boire un verre ou deux ou meme trois. Je ne crois pas qu’il avait be— soin de faire boire sa femme pour qu’elle avoue. Sans dif— ficulté aucune, elle lui raconte tout. Nom et adresse de son amant qui est beau, jeune, blond et trésexpertau lit. Le vrai type du Don Juan qui cher— che la femme idéale pour 1%— pouser, Ce pauvre garcon avait deja 3 femmes et c’est elle, Liz seulement, qui peut lui met— tre la paix dans 1"%me et ail— leurs. Hugh, le mari essaie d’abord d’expliquer 4 sa femme, que pour un plaisir peut—@tre passager, elle ne doit pas abandonner le royer et les enfants et détruire ainsi une communauté et une amitié de 15 ans, Il est large d’esprit et accepterait qu’elle s’amuse pendant une quinzaine, & condition qu elle lui revienne. Mais aprés le troisiéme verre et devant 1%obstination de sa fem— me il change de tactique, Il consent au divorce. Il demande méme que Liz invite son amant, qui s’appelle John Brownlow a passer le dernier weekend 4 la maison. Il propose aussi, pour faciliter le divorce, de s*’exposer, devant témoin, en ce cas la do— mestique, Mrs, Gray, avec une autre femme en flagrant délit au lit, Aprés son sixiéme verre et le troisieme de Liz, elleaccepte. Aveuglée par son désir de s%— vader elle ne voit pas le com— plot machiavélique de Hugh. Je crois d%ailleurs qu’elle est la seule & ne pas comprendre ot son mari veut en venir, Le public le sait j’en suis str. Sur ce les lumiéres s’etei— gnent et reviennent aprés un long moment’ de silence “noir, Ce n’est pas un court—circuit mais la fin du premier acte. La nuit passe vite. Quand la lumiére revient c’est samedi matin. Hugh entre avec John du Golf et lui offre & boire tandis que Liz arrange des fleurs avec Mrs. Gray qui ne comprend rien et croit que c’est M, qui va trom— per Madame, alors que c’est juste le contraire. Donec Hugh porte John & boire. C¥est peut— @tre pour adoucir 1’atmosphére qui est tres tendue et aussi parce qu’il est’ de nature sociable et n’aime pas boire en Suisse, c’est ’ a dire seul, Sur ce arrive Molly Forsyth la secrétaire de Hugh, trés jolie, jeune et spirituelle qui doit jouer la partenaire de Hugh. quand Mrs Gray, futur témoin devant le tribunal de divorce, les trou— vera ensemble au lit, Tout le monde est en place pour l’action quand la lumitére s*éteint. Les spectateurs sor— tent pour se dégourdir les jam— bes et boire unrafratchissement. Le troisieme acte commence aprés le diner samedi soir, Les Messieurs en smoking, les dames en robes du soir. Liz, tres jolie dans une robe noire a dé— colleté trés généreux et Molly dans un ensemble de Harem qui * cachait malheureusement ses jo— lies jambes. Hugh et Molly jouent au bridge contre les 2 amants et demandent 4 coeurs; ils sont pERLES par LADISLAS KARDOS contrés par John et gagnent. Ils gagnent parce que John commence & se divertir avec Molly tandis que Liz montre des signes d’une inquiétude grandissante. Elle irouve choquantes les intentions je Hugh. Elle a peur qu’au cours de sa bonne action, pour faciliter leur divorce, Hugh puisse éprouver un certain plaisir avec Molly, qu’elle n’était pas capable de lui fournir dans 1%exercice de ses devoirs matrimoniaux. C*est pendant le 4iéme acte qu’on évite de justesse la tra— gédie et la pitce se termine heureusement en comédie, Alors tout le monde est con— tent; Mrs Gray parce qu’elle recoit des fleurs de Hugh; Liz ‘parce qu’elle peutrester avecson mari et qu’elle n’a pas besoin de partir avec John., qu’elle reconnatt @tre peu sérieux. Je crois que si John avait insisté tant soit peu en essayant par exemple de se suicider, Liz, malgré son attachement au foyer serait partie avec lui, Dans ce cas la piéce se serait ter— miné en tragédie puisqu’elle au— rait reconnu trés vite que John est un instable et en aurait été malheureuse. Mrs Gray aurait perdu son travail chez les Wal— ford aprés 15 ans de service. Les deux hommes, qui sont les vraies victimes, peu importe que cela finisse en comédie ou en tragédie. Hugh, si gentil, com— préhensif est cocu et John . si beau , si blond, choisi par Liz pour s’abandonner avec lui & des frivolités sans grandeimportance est rejeté comme un citron avant méme d’avoir été pressé. Liz était joué par Patricia Gage et John par Paxton Whitehead qui dirigeait aussi la pitce. Ces 2 acteurs n’étaient pas dans leur assiette. Je comprends que la situation dans laquelle ils se trouvent est pénible mais je ne suis pas str si leur attitude un peu gauche était voulue par le directeur de la piéce ou par une inhabilité de jouer leurs ro— les difficiles avec plus de na— turel. Mrs. Gray, joué par Micki Maunsell, la bonne était excel— lente ainsi que Susan Ringwood, qui jouait Molly avec charme et élégance. La vedette de la soi— rée étaitincontestablement Tony Van Bridge, acteur de grande classe qui ne joue habituellement que des partitions trés sérieuses de Shakespeare. I] jouait avec un détachement qui ne cache la perfection de sa technique et une grande humanité, J*’ai passé une excellente soirée et vous conseille vivement d’aller voir cette piece. J*’esptre que vous trouverez une place, Hier le théatre était plein et quel— ques personnes, & qui on re— fusait l’entrée, étaient en pleurs devant les portes. ee Bio DIAMANTS sas * MONTRES SUISSES « Simonne 4 Jewellers coos MAISON FRANCAISE Transformation de bijoux —— 9, Le Soleil de Vancouver, 23 octobre 1970. CARNET D’UN PROMENEUR par Roger DUFRANE CARNET D*UN PROMENEUR, En France: De Senlis 4 Morte— fontaine, En pleine époque romantique, Gérard de Nerval, enfant de bo— héme, ouait parfois & l’aube une voiture 4 Paris pour déser— ter la grande ville. Somnolent, il passait Montmorency, Ecouen, Gonesse, et entrait peu a peu dans un pays de féérie, pour at— teindre enfin Ermenonville, pa— radis de son enfance. Ce pa— radis existe toujours. C’est 14 que nous allons aujourd*hui, Ce coin du Valois cache les sites les plus fins et les plus pétris de poésie de toute la France, Il y traine un souvenir des chas— Ses royales et de Fanfan—la— Tulipe. On découvre dans les arbres des ébauches de symétrie. Ce sont, reprises par la nature, d’anciennes allées de chateaux détruits par la Révolution, Les villages qu’on traverse sont tous pittoresques. Les rivitres portent des écriteaux qui disent leur nom; L’Oise, la Théve, 1’Au— tomne, 1’Aunette, vocables qui chantent sur les lévres, Al*en— trée de Borest se dresse une gigantesque borne. C%est un menhir appelé la ‘**Gueuse de Gargantua*’, Gargantua, sous le nom de Gargan, était le dieu des anciens Celtes, Cette di— vinité, combattue par le chris— tianisme, s’est dégradéea la lon— gue en géant de carton pate, Une fois l*’an, on proméne en— core Gargantua dans les corté— ges du Nord de la France, Par la Forét d’Emenonville, nous gagnons les ruines de 1’Ab— baye de Chaalis, blanches dans la verdure. Voici la Mer de Sable. Des enfants jouent entre un chaos de rochers, débris pos— sibles de pierres celtiques. Cette plaine de sable, inattendue dans la verdure et la sylve environ— nante, est une survivance du temps lointain ot la mer recou— vrait la région, Le Chateau d’Emenonville é— voque les élégances du 18e si— écle, C*est dans un pavillon aujourd’hui détruit, de ce do— maine, que Jean—Jacques Rous— seau a fermé ses yeux & une nature qu’il aimait tant. Le beau chateau refléte ses toitures DABON Pour une plus large diffusion pour des améliorations dans la rédaction et dans la présenta— tion, pour la survie m@éme du journal, nous -dépendons sur le nombre d’abonnés, Si chaque lecteur nous faisait parvenir un nouvel abonné, ces CAMPAGNE NEMENTS bleuatres et ses lucarnes dans un étang immobile. Nous atteignons bientdt Mor— tefontaine. Incrustée dans un mur rustique se voit la niche & coquille d*’une fontaine et une auge. Ce monument porte une inscription dans le ton des ber— geries: Des bords fleuris oti j’aimais & répandre le plus pur cristal des mes eaux, Passant, . je viens ici me rendre aux dé— sirs , aux besoins de l*homme et des troupeaux, A Mortefontaine se trouve un des plus beaux jardins d’agré— ment de l"Europe, Watteau est venu réver ici son tableau de 1"%Embarquement pour Cythtre: Des couples d’amoureux, en cos— tume de soie, 6changent des pro— pos, et s’avancent vers une Tle enchanteresse, toute baignée de ‘VYatmosphtre du Valois, Plus tard, Corot est venu, Il a plan— té son chevalet aux bords de ces étangs; et il y a saisi des lueurs fugitives et des frissons de feuilles, A Pontarmé, j’emprunte la route nationale qui file entre les arbres, Je délaisse le manteau forestier du Valois pour la robe dorée d%épis du pays de France. Je dis ‘*pays* dans le sens an— cien du mot, qui suppose tout simplement un paysage particu— lier, Les anciens pays de la France, dans leur diversité, a— vaient chacun leur physionomie propre: Ici, la forét, 1a une terre a blé, plus loin la vi— gne, ailleurs des cultures ma— raichtres, Meme aujourd*hui, les villageois, insoucieux des di— visions départementales et po— litiques, ne parlent pas autre— ment; ‘Si vous voulez rejoin— dre la grand—route, mfa dit une jeune fermitre, allez jusqu’au bout du pays.” Soudain on s’apercoit au traf— fic qu’on n*’est plus bien loin de Paris. On se sent bientdt hap— pe par la grande banlieue et ses laideurs, L&a—bas la Tour Eiffel nous fait signe, Paris, qui cache ses trésors derritre une ceinture industrielle, nous appelle, veulent dire ces expressions; *¢ demain j*y verrai’, & jty ai pas pensé’”, Pouvez—vous nous aider des aujourd*hui, Notre banquier n*’accepte pas le dépot de bonne volonté et des Voeux de succés, , Assurez—vous que votre abon— 295, 41@me avenue souest © "Tél, 266-9166 | SEMAINE; 1h,A.M., VENDREDI et SAMEDI 3h.A. _ 2647, rue Hastings E Tél. 254-7101 objectifs pourraient @tre atteints nement est @ date, et faites a— Mais vous connaissez ce _que : ' <=-<= Réparation de montres ponner vos amis, 705 rue DUNSMUIR , VANCOUVER,1. c.B. Téeb 6a5-so43 ae: