RST EEE NL TL LOLI TNT ETE IEC O PLTTELE een Ce ea nee a ee a eee en ee Le Soleil de Colombie, vendredi 12 avril 1985 — 11 Lettres, arts et spectacles | Cinéma: «A nos amours» Les errances de Suzanne Par Germain Un film de Maurice Pialat, avec Sandrine Bonnaire, Dominique Besnehard _ et Maurice Pialat. Suzanne (Sandrine Bonnaire), une jeune fille de quinze ans, est en colonie de vacances — lorsqu’elle fait l’a- ‘mour pour la premieére fois. Le lendemain, son amant ameéri- cain feint de ne pas la recon- naitre et Luc, son ami sérieux, croit comprendre que c’est la fin de leur relation et l’aban- donne. De retour a Paris, elle ne trouve que des problémes. Son pére (Maurice Pialat), le personnage le plus sympathi- que de la famille, quitte la maison, laissant une mére Thédétre: «Circulations» souvent hystérique et un frére qui la bat en guise de disci- pline. Suzanne va alors cher- cher refuge dans les bras des hommes quelle fréquente. Pour elle, ils deviennent une drogue et elle passe de l’un a l'autre sans émotion, cher- chant désespérément a re- trouver l'amour qu'elle avait pour Luc. Mais méme avec Luc elle sait que rien ne sera plus comme avant. “A nos amours” a gagné le prix Louis Delluc et deux César en 1988, celui du meilleur film et celui de la meilleure nou- velle actrice pour Sandrine Bonnaire. Le metteur en scéne Maurice Pialat, est surtout connu pour “Nous ne vieilli- Les voyages de Louise Par Francois Bourboulon Dommage. C’est le premier mot qui venait a l’esprit en sortant du Firehall Théatre la semaine derniére. Le Firehall ‘ou la troupe Repére avait donné l’une des cing représen- tations de “Circulations”’. Dommage, parce que juste- ment il n’y a eu que cing représentations de cette piéce alors qu’elle aurait mérité une programmation plus longue. Mais voila, la troupe Repére effectue une tournée na- tionale, et Vancouver n’est qu'une étape de cette tournée. C'est pourquoi “Circulations” areprisla route. En attendant, tous les spectateurs sont ressor- tis étonnés de cette création totalement originale. Pour une fois, Vhistoire et le texte étaient secondaires. Par moments, elle semblait méme géner plus qu’autre chose l’auteur et metteur en scéne Robert Lepage. Toute la premiére partie, ow l’on dé- couvre Louise, l’héroine, et son environnement, souffre d’une certaine lenteur. Mais une fois débarrasséede ces préliminaires, la piéce est sur __ les rails pour un voyage tour a tour déroutant, excitant ou émouvant. De Montréal a Boston et de Provincetown a New York, employés de gare ou playboys de plage, Superman ou malfrats, les personnages masculins vont virevolter autour de Louise, l'entrainant etentrainant les spectateurs dans un festival de sons et de lumiéres. Ils sont trois comédiens sur scéne, plus un musicien a leurs cétés. Face a Louise (Lise Castonguay), Robert Lepage et Francois Beausoleil sautent d’un costume et d’un person- nage a un autre. Entre leurs mains, deux simples malles et quelques accessoires compo- sent un quai de gare, une plage, une chambre d’hétel ou un train. Robert Lepage a réussi avec ses compagnons a élaborer un spectacle visuel qui surprend a chaque instant. Mais le visuel n’est pas tout. Grace a Bernard Bonnier, l'environnement sonore de- vient un acteur a part entiére. Des micros disposés au-dessus de la scéne captent les paroles _ et les bruits, et un synthétiseur les multiplie ou les déforme a lenvie.* L’ensemble est étonnant. Tout n’est pas parfait dans “Circulations”. Des longueurs ou des redites viennent parfois briser le rythme de la piéce. Mais les trouvailles y sont si nombreuses que l’on en sort un peu réveur. Pourtant Louise et les autres sont déja repartis et il y a peu de chance qu’on les revoit a Vancouver. Dommage. rons pas ensemble” (1972) et “Loulou” (1980) , avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert. Le style qu'il utilise dans “A nos amours” lui est typique. Les décors non-déve- loppés et la rugosité générale donnent un réalisme frappant et laissent la place aux détails humains; il est trés facile de croire aux personnages du film. Les thémes sont tout aussi typiques. L’adolescence, le mariage, le manque de sentiments et le drame émo- tionel sont des sujets que l’on retrouve souvent dans les films de Pialat. La tristesse de la vie est ici traitée comme un fait permanent. Suzanne se bat continuellement, sans jamais Art inutt trouver de solution a ses problémes. Le temps qui passe n’a ‘aucune importance et Pialat saute d’une expérience de Suzanne a l'autre, oubliant parfois plusieurs mois sans préavis. Ils manque aussi une conclusion finale, Suzanne est toujours triste lorsqu’elle part pour l’Amérique, mais la conversation avec son pére laisse un peu d’espoir. C'est au spectateur de conclure. “A nos amours” est un drame social de premiére classe mais, bien sar, histoire est dépri- tnante. Au Cineplex, Lower Mall Centre, 1955 rue Georgia Ouest. Tél: 669-9791. Des sculptures. aux murales Par Leila Lecorps Le Canada a quelque chose de spécial que les autres pays n'ont pas: c’est l’art inuit. Car le Canada n’abrite pas seule- ment les Indiens mais aussi les Esquimaux, de plus en plus appelés peuple inuit. Ce sont les Indiens qui les avaient d’abord baptisés Esquimaux, ce qui signifie “mangeurs de viande crue”. Le mot “inuit”, | c’est-a-dire “peuple vrai”, est extrait de leur propre langue et les habitants de l’Arctique le préférent de beaucoup. Les visiteurs de passage au Canada aiment rapporter un souvenir authentique de leur séjour au pays et ils trouvent dans les boutiques d’aéroports, dans les boutiques d’artisanat et dans les galeries commer- ciales de beaux-arts, de beaux spécimens de I’art inuit. L’art inuit est principale- ment constitué de sculptures en pierre de savon ou stéatite, le “marbre” de l’Arctique, de tapisseries murales multico- lores et de gravures sur pierre et sur pochoir, deux techni- ques d’impression privilégiées. Tl y a aussi les poupées esquimaudes et les vétements aux motifs folkloriques. Les visiteurs n'ont pas tort de vouloirse procurer des oeuvres inuites car elles prennent sans cesse de la valeur. On peut méme penser que vendredi. La librairie Le Soleil 3283, rue Main Vancouver V5V 3M6 Tél. 879-6656 La Librairie Le Soleil a actuellement des romans, des bandes dessinées, des So etc... a vendre a des prix trés bas, aux alentours du dollar. > _ Venez-y faire un tour, nous sommes situés au coin de la 17ame avenue et de Main [autobus 3 et 5], de 9h a 17h du lundi au Le profit de la vente des livres de la Librairie est versé a la Fondation Le Soleil de | Colombie. Cet argent est ensuite distribué & des étudiants qui ont excellé en francais. ot Les sculptures esquimaudes sont trés recherchées. l’art est cher et que les belles piéces ne sont pas a la portée de tous. En outre, au début, les Inuits travaillaient sur une base anonyme, mais peu a peu s'est développé quelque chose comme un star systéme et des artistes consacrés ont émergé a la lumiére, ce qui fait que certaines sont sans prix. Citons ici les noms connus de Kiawak Ashoona, un des plus grands sculpteurs esquimaux, et celui de Kenojuak Ashevak, experte en gravure sur pierre et pochoir et auteur du fameux “Hibou enchanté”. Un fait remarquable est que les artis- tes du Péle Nord n’ont jamais fréquenté l’Ecole des beaux- arts et qu'ils créent un art simple et 4 tendance géométri- que aux lignes pures ais¢ément reconnaissable. ~ Les facteurs qui déterminent le prix élevé des piéces dépen- dent surtout d’un systéme de marketing unique. Le sculp- teur de l’Arctique enverra son oeuvre a sa coopérative locale laquelle fait figure d’agent pour l’artiste et qui l’enverra a son tour a Ottawa oui se trouve la coopérative centrale d’oeu- vres inuites, une agence au prix du gros qui vend aux Teprésentants de commerce les oeuvres achetées en dernier ressort par les magasins. Les _distances fantastiques a par- courir et les énormes frais de transport s’ajoutent aux béné- fices que chaque intervenant veut réaliser avant la vente effective aux amateurs d'art “\inuit. En été, l'artiste part a la recherche de pierres qu'il doit -couper a méme les rocs qu'il. découvre aprés des voyages en Suite en derniére page. - Festival francophone 1985 Des spectacles pour tous Le festival francophone continue. L’exposition du Salon de Printemps se tient jusqu’au 18 avril, tous les jours sauf le dimanche de 9h00 a 21h00. L’exposition - vente de livres continue, elle, jusqu’au 13 avril. Les deux ont lieu au Robson Square Media Centre. Au méme endroit, vous pouvez aussi assister aux derniéres représentations du “Voyage du petit morceau” jeudi a 10h00 et 18h00 (au théatre), de “La déconfiture du docteur Croche”, jeudi 4 10h00 (au cinéma), du spectacle “Les bacherons”, jeudi a 12h00 (salle d'exposition) et 13h15 (cinéma), et vendredi 4 10h00 et 13h00 (cinéma), et enfin de “Timesteps”, vendredi 4 12h00. Par ailleurs, le Centre culturel colombien propose une “soirée chez le poate”, jeudi et vendredi 4 20h80 (voir article). Enfin, les Danseurs du Pacifique animent une soirée folklorique a la Paroisse St-Sacrement samedi a, 20h30. Pour clore ce festival francophone, Radio-Canada propose le dimanche 14 avril un Rendez-vous au jardin, depuis le jardin botannique Van Dusen. Au programme, des tours guidés, une chasse au trésor, des choeurs d'enfants et des films. Pour de plus amples rensei- gnements, appeler le 266-7194. Au C.C.C. Deux soirées chez le poéte Dans les cadres du Festival francophone, deux musiciens de la Colombie britannique, Simone Goguen de Vancouver et Thomas Michaud de I'fle Salt Spring, unissent leur énergie pour créer un specta- cle inoubliable présenté au Centre culturel colombien, les 11 et 12 avril a 20h30. Thomas Michaud assure la premiére partie. C’est un musicien-voyageur dont l’ins- piration est tout autant asiati- que qu’européenne, améri- caine que québécoise. Ses compositions, chansons et piéces instrumentales aux ac- cents méditatifs, vous feront voyager dans les sonorités folk, jazz et flamenco. La deuxiéme partie sera animée par Simone Goguen, dont la voix teintée de blues vous fera goiter parmi les plus beaux classiques de la musique cajun, les plus récentes chan- sons de la musique québécoise ~et les plus surprenantes com- positions aux rythmes en- soleillés. Centre culturel colombten, 795 de la Setziéme avenue ouest, Vancouver, jeudt 11 et vendredt 12 avril a 20h30. Membres: $3.00; non- membres: $5.00. En ville Joélle Rabu est encore au City Stage avec son spectacle “Edith Piaf, ses chansons, ses amours’’. Mais dépéchez-vous, car la derniére aura lieu le 20 avril. Au City Stage, 751 rue Thurlow, tous les soirs [sauf dimanche et lundi’] @ 20h00 et le samedi a 16h00 et 20h00. “La guerre des tuques”, a toujours lieu au Cineplex. Ce film québéquois, lauréatd’un Génie, raconte la mini-guerre que se livrent deux bandes d’enfants 4 coups de boules de neige. Simple, naif mais bien réalisé, le film en francais a V origine, est doublé en anglais ‘mais n’est pas sous-titré. Au Cineplex, Lower Mall Royal Centre, 1955 rue Georgia Ouest. Tél: 669-9791 Nominé pour le Génie du meilleur film en 1985, vain- queur du grand prix de la presse internationale au fes- tival des films du monde de Montréal en 1984. “La femme de I’hétel“ est le premier long métrage de la ré€alisatrice suisse Léo Pool. La structure _complexe de “La femme. de .. l’hétel” laisse apparattre |’in- fluence de Margaretha Von Trotta et de Marguerite Duras. Andrea Richler (Paule Baillargeon) est en train de réaliser un film sur la vied’une chanteuse au bout du rouleau. Elle rencontre une femme mystérieuse dans un hétel de Montréal et découvre qu'elle ressemble a sa propre héroine. Estelle David, la femme (Louise Marléa), influe pro- fondément sur le déroulement du film mais aussi sur la vie d’Andrea et celle de son frére homosexuel, Simon (Serge Dupire) . Film canadien en frangcats, sous-titres anglais. A la Ciné- mathéque Pacifique, 1155, rue Georgia Ouest. Les 17 et 18 avril, a 19h30 et 21h30.