4 Le Soleil de Colombie vendredi 18 janvier 1980 Le point de vue sur... Les regards de la politique internationale sont. braqués sur l’ Afghanistan. Liinvasion de ce pays par I'URSS n’est pas un fait divers & négliger mais bien une violation flagrante de la souveraineté d’un pays et la dangereuse rupture de Explication des Russes: “Nous sommes venus en libérateur 4 la demande du gouvernement Afghan!!” Simplement, comme l'histoire nous |’a démontré, lorsqu’ils viennent en libérateur, ils y restent en colonisateur. Par cette action, l'URSS nous montre qu’elle n’a peut-€tre pas renoncé a son idéologie de la conquéte du monde. Les Etats-Unis ont compris qu’aujourd’hui les paroles sont devenues vaines et que le moment est arrivé ol des mesures plus énergiques sont 4 prendre afin de sauvegarder l'indépendance du monde occidental. A cette fin, le président Carter a dépéché un délégué auprés des pays alliés et membres de lOTAN, afin de discuter une position commune face a la politique actuelle de l'URSS. L’Europe étant restée pratiquement muette dans la crise Irano-américaine, l'Union Soviétique ne s’est pas du tout souciée de l’opinion publique internationale et = moins des accords SALT II, actuellement 4 "étude. En regardant une carte géographique de |*Asie, on se rend rapidement compte que l'URSS, déja présente _ au Vietnam, en Corée du Nord et par interposition au Cambodge, ressére de plus en plus son étau autour de la Chine. Cette derniére voit certainement l’expansion soviétique d’un trés mauvais oeil puisqu’elle n’a pas _ tardé a passer des accords avec les U.S.A. portant sur Vachat de produits et instruments de “haute technologie”. m par J.-C. PORCHET “== La Dangereuse Politique de l’équilibre de la paix dans le monde. Que s’est-il passé? Pourquoi l'Union Soviétique a-t-elle osé renouveller ses exploits de 1956 avec la Hongrie, 1968 la Tchécoslovaquie et aujourd’hui Y Afghanistan? La réaction américaine... ne s'est pas faite attendre cette fois: embargo total sur l’exportation de céréales vers L’URSS. Le président Carter qui a l’opinion publique américaine derriére lui a décidé de débloquer un crédit de 400 millions de dollars, destiné a la protection du Pakistan, pays voisin de l’Afghanistan. Le Pakistan recoit également une aide militaire de la Chine. Le président américain envisage de revoir complétement les rapports actuels avec l'URSS, qui sont basés, ne l’oublions pas, sur une politique de détente. Le Canada emboite le pas, bien décidé semble-t-il a montrer aux Soviétiques qu'il désapprouve trés fermement cette politique actuelle. Dans le monde. Les pays membres de la CEE (Comité Economique Européen) discutent les mesures a prendre envers les Soviétiques mais avancent prudemment dans cette voie du fait qu’ils ont beaucoup d’échanges économi- ques avec l’URSS et recoivent notamment du.gaz de ce dernier. De plus en plus, l’opinion internationale derriére les U.S.A., le Canada et la Grande Bretagne semble vouloir boycotter les Jeux Olympiques de Moscou, qui devront se ternir cet été, et propose en remplacement Montréal ot Munich. Certains y voient méme une funeste réplique de ceux trop fameux de 1936. En dernier ressort, le vote de l’ONU portant sur le retrait de toutes troupes étrangéres d’Afghanistan et la prise de position des pays non-alignés nous démontre qu’aujourd’hui l'Union Soviétique a joué une trés mauvaise carte... mais qui en paiera la facture? . ’URSS!} Projet Ryan Les principales propositions Du projet Ryan, la nouvelle fédération canadienne, voici quelques unes___ des principales propositions: . Une nouvelle constitution canadienne doit étre approuvée par vote de tous les Canadiens. Elle devra protéger les droits fondamentaux de la langue et de la culture des Canadiens-francais et des Canadiens- anglais ainsi que ceux des Indiens et des Inuits. . La constitution protégera le “caractére particulier” du Québec, en tenant compte des droits égaux des gouvernements provinciaux et féféral au sein de la fédération. . La charte_ garanti que le Frangais et l’Anglais resteront les deux langues officielles de toutes les institutions du gouvernement. fédéral. : La charte reconnait le droit des peuples fondateurs, Canadiens-Francais et Canadiens-Anglais, d’obtenir que le gouvernement fédéral leur réponde dans leur propre langue. . Chacun pourra bénéficier des services sociaux et des services de santé en francais ot en anglais. Chacun pourra également demander des services de radio et de télévision dans l'une des deux langues, si le nombre des demandes le justifie. . Le Sénat sera aboli et remplacé par un Conseil Fédéral. Les membres seront désignés par les gouvernements provinciaux. . Les délégations provinciales du Conseil Fédéral seront proportionnelles 4 la population. Le Québec sera toutefois assuré d’un minimum de 25% des siéges -du Conseil Fédéral. . Les provinces auront des pouvoirs accrus, le contréle exclusif de d’éducation. . Les provinces bénéficieront du droit exclusif sur toutes les ressources naturelles, y compris les ressources sous-marines. Les frontiéres maritimes des provinces devront étre définies. Plus tard, dans leur premier docu- ment de travail, les commissaires trina 5 < Yautre culture dans les provinces .- L'unité fondamentale de cette société anglophone est, & nos yeux, un fait indiscutable, illustré en par la facilité relative avec laquelle les membres des entités et sociétés partielles [créées méme des culturels ni anglais ni les — ne seraient pas faciles. Plus de dix ans ont passé depuis lle rapport Laurendeau-Dunton. II est intéressant de revoir, avec le recul du comment les commissaires per- ‘Les principaux . quills en soient pleinement _ conscients ou non, sont le Québec fran- majorité et une minorité. C'est plutét un conflit entre deux majorités: le groupe majoritaire au Canada et le groupe majoritaire au Québec. Cela revient a dire que le Québec franco- phone s'est longtemps comporté un peu comme s'il acceptait de n’étre qu'une «minorité ethnique» privilégiée. Au- jourd’hui, le Québec... se regarderait lui-méme comme une société presque autonome et s’attendrait a &tre reconnu comme telle. Cette attitude se rattache - &-un espoir traditionnel au Canada ffangais: celui d’étre I'égal, comme du Canada anglais. (...) par des groupes francais} se reconnaissent dans le gouvernement central et s'intégrent a sa fonction publique.|...] ceux qui ces pent & ces cultures, quelle que soit leur origine. Le principe d'égalité prime pour nous toutes les considérations historiques ou juridiques.[...} L’égalité individuelle ne saurait exis- ter tout a fait que si chaque commu- nauté a partout les moyens de progres- ser dans sa culture et d’exprimer celle-ci. Pour ce, elle disposera, dans certains domaines, d'institutions qui lui seront propres, alors que, dans les autres, il lui sera loisible de participer, dans des conditions satisfaisantes, 4 des institutions et 4 des organismes com- muns.(...) Quant a l'autre dimension de l’égalité entre les deux communautés, la dimen- sion politique, c’est la faculté laissée & chacune de choisir ses propres institu- tions, ou du moins de participer: pleinement aux décisions politiques prises dans des cadres partagés avec Yautre communauté. - L'aspect collectif de la notion d’égali- té est encore plus évident ici. Il ne s'agit plus du développement culture! et de Vé i Saietle Solvent en venir a reconnai- Lexistence, au Canada, d'une société qu P survivance du Canada, une association réelle comme il n’en peut exister phage partenaires égaux. Ils doivent préts a discuter, franchement et sans préjugés, les conséquences prati- ques d'une telle association.» (1) (1) Repport préliminaire de la Com- mission royale d’enquéte sur le bilin- : br es et le biculturalisme, Ottawa, ),pp.125 et suivantes. _ Ce rapport apportait certains élé- ments de seS aux questions sou- levées par ce que les commissaires appelaient 1’ maitresse de leur mandat, c’est-d-dire l'égalité entre les Soe VS he apparent de tlibdralité: p it des individus, mais du degré d’autodétermination dont dispose une société par rapport 4 l'autre. On a alors er vue 'e pouvoir de décision, la liberté d'action de chacune, non seule- ~ ment dans sa vie culturelle mais dans l'ensemble de sa vie collective. Ii ne s‘agit plus de traits qui distinguent qualitativement les deux communautés, ni encore de leur situation économique et sociale respective, mais de la maitrise plus ou moins compléte de chacune sur le ou gouvernements qui la nt.{...} ‘ La majorité qui domine un cadre politique considére ment ses avan- tages comme allant de soi et ne mesure pas les inconvénients subis par la minorité, surtout lorsque celle-ci est traitée avec une certaine libéralité au point de vue culturel, ou du moins avec ie ‘a 2s ee ta tawae luce Mais la minorité, du moment que sa vie collective lui apparait comme un tout, peut fort bien en vouloir la maitrise et regarder au-dela des liber- tés culturelles. Elle pose alors la question de son statut politique. Elle sent que son avenir et le progrés de sa culture ont quelque chose de précaire et, peut-étre, de limité dans un cadre politique dominé par une majorité constituée par l'autre groupe.(...) Cette facon de voir, si fortement contestée par certains, est trés pro- fondément ancrée au Québec. Elle a méme été, ces derniéres années, A - entente Québec-Canada_ entreprise échoua. Le probléme cana- dien restait entier. Il serait impossible de retracer ici, méme briévement, l'histoire de ce grand débat. Retenons seulement que, pour en assurer le succés,—du point de vue d’Ottawa et des autres provin- ces,—il eftt fallu que le Québec, en souscrivant a la charte constitution- nelle de Victoria, renon¢ft a des princi- pes et a des positions qu'il jugeait fondamentaux. Tout au long des multi- vail, jamais les conceptions du Québec et celles du Canada anglais ne parurent er tout un nouveau partage des compé tences qui efit permis laa reconnaissan- ce constitutionnelle de la nation québé- coise et luieft assuré les moyens de satisfaire 4 ses aspirations, le Canada anglais s'intéressait surtout au rapa- triement de la constitution, 4 la moder- nisation d'institutions fédérales comme le Sénat et la Cour supréme, et a certains partiels de la réparti- tion des pouvoirs entre Ottawa et les provinces; quant au gouvernement fédéral, qui tenait d’abord a insérer dans la constitution une charte des droits fondamentaux et linguistiques, il partageait, pour le reste, les vues du comme formant une société, dans le Canada. Le Canada anglais privilégiait les droits individuels et voulait écarter toute référence aux droits collectifs; le Québec, au contraire, soutenait que la crise canadienne ne pouvait étre dé- nouée que par la reconnaissance offi- cielle de la dualité nationale du Canada, et par l'acceptation des conséquences politiques qui en découlent. ples conférences et séances de tra- Canada anglais. (A suivre) bay whe lorigine des manifestations les plus spectaculaires, sinon les plus graves, de la crise observée au Canada.» (1) XXIII et suivantes. Ces lignes furent écrites en 1967! Or, le rapport de la Commission devait rester sans suite quant a l'une de : ses dimensions fondamentales, celle de l’égalité politique. La mort d’André . Laurendeau, co-président de la Com- mission, l'arrivée au pouvoir du premier ministre Pierre-Elliot Trudeau, le fait que la Commission ne traduisit pas dans des propositions concrétes sa notion d’égalité politique, tout cela contribua a , faire oublier cet élément essentiel du - rapport Laurendeau-Dunton. ‘ Espérant néanmoins résoudre le pro- -, bléme québécois, Ottawa accepta de mettre en vigueur certaines des recom- ‘ mandations du rapport touchant I'éga- lité linguistique individuelle, mais les - questions fondamentales que, dés 1963, se posaient les commissaires: que concrétemen! it Fégalité des deux sociétés? comment concilier cette égali- té dans le cadre d'un fédéralisme a dix - provinces?— ces questions demeuré- rent sans réponses comme sans suite. pare itutionnell de 1968-1971 2 Ces réponses, plusieurs espérérent les obtenir au cours de ce qui allait devenir le plus grand effort de révision constitutionnelle de l'histoire du Canada. De février 1968 a juin 1971, pre- — miers ministres, ministres et fonction- naires se réunirent a maintes repri- ses, tantdt devant les caméras de la télévision, tantdt a huis clos, pour . examiner le probléme constitutionnel dans son ensemble, en vue d'y apporter une solution satisfaisante. Pendant trois ans et demi, on consulta de nombreux experts, on pro- duisit des centaines de documents, on prit des dizaines de positions officiel- , s. En juin 1971, pourtant, ala suite de “Sdubtbonte «de Wiebobia, duke: doles: | Soyex au courant des diverses activités ayant lieu en francais en Colombie- Britannique. Ayez une idée de la politique fédérale en ce qui touche les droits des. citoyens francophones au Canada.En recevant “Le Soleil de Colombie” toutes les semaines, vous recevez aussi le TELE-SOLEIL, horaire détaillé des émissions de télévision de CBUFT. Vous pouvez suivre nos bandes dessinées, faire nos mots croisés, jeter un coup d’oeil sur le sport, lire nos commentaires éditoriaux. “Le Soleil de Colombie”, c’est toute une aubaine pour qui veut vendre, louer, échanger quelque - chose ou encore trouver du travail ou en offrir... par notre service gratuit.d’annonces NOM lan : Canada $1 0.00 U.S.A. et autres pays : $13.00 OS Aah 8 | EL ae (1) Rapport de la Commission royale A NO S LECTE UR S | livre 1,0ttawa,1967,pp. ° ( ) renouvellement au Soleil de Colombie J'inclus lasomme de 6.......... pour don en aide ‘CODE POSTAL DATE classées. es ‘Lisez et faites lire Le Soleil! -Découpez et remplissez le coupon ci-dessous Le Soleil de Colombie, 3213 rue Cambie, ‘Vancouver, C.B.: VoZz:2WS es Ci-joint lasomme de $...... pour (_) abonnement | : | I [ Se a |