6 - Le Souen ve Cotomsie, venpred! 27 aott 1993

__ Information

Le bloc-notes

de Jean-Claude Arluison

Voici une brochette d’ anecdotes et d’informations que j’ai
recueillies dans la presse au cours de mon séjour de neuf mois en
Inde.

PAKISTAN - A propos de I’affaire Mike Tyson. En prison aprés
avoir été condamné pour viol aux Etats-Unis, un officiel pakistanais
a déciaré que si cela s’était passé au Pakistan, c’est la jeune femme
qui aurait été condamnée a la prison, car, a-t-il précisé, “au
Pakistan, nous ne pouvons pas comprendre qu’une jeune femme
vétue d’une minijupe puisse entrer a deux heures du matin dans la
chambre d’hétel d’un homme qui n’est Pas son mari.”

INDE- Les combats se poursuivent au Cachemire entre les militants
musulmans et les troupes indiennes. Les mesures de sécurité sont
rigoureuses; les soldats et les policiers fouillent non seulement les
véhicules, mais également les passants. Toutefois, les femmes
n’ étaient pas soumises a l”humiliation d’une fouille, jusqu’au jour ot
un soldat qui voulait faire du zéle a décidé de fouiller plusieurs
femmes vétues d’un phiran, longue robe du Cachemire. Deux
femmes ont pris la fuite en laissant tomber ce qu’ elles avaient sous
leur robe : des fusils AK-47.

La Maruti est une bonne petite voiture j aponaise, produite en
Inde, mais dont la carrosserie n’est pas trés robuste. On le savait,
mais on en a eu la confirmation cette année, un jour ot une Maruti
est entrée en collision avec un éléphant. Aprés un moment de
stupéfaction, le pachyderme a décidé de mettre les points sur les
“{” au chauffard et s’est assis sur la voiture. Heureusement, les
occupants étaient tous sortis en quatriéme vitesse. Si 1’éléphant
avait parlé francais, il aurait dit au conducteur : “Qui s’y frotte, s’y
pique.” Un tribunal a accordé al’éléphant 5500 roupies de dommages
et intéréts.

La presse indienne a rapporté en octobre 1992 qu’une
étudiante en médecine de troisiéme année venait de terminer une
lettre adressée au président des Etats-Unis Georges Bush. Il n’y a
la rien d’exceptionnel, mis a part le fait que la lettre comprenait 1 773
286 mots et avait une longueur de 3,62 km. L’étudiante espérait se
faire une place au soleil dans le Guinness des records du monde. La
lettre est-elle bien parvenue 4 Georges Bush? Espérons-le, cela
occupera une partie de sa retraite.

Il y aeu bien des tensions cette année entre la direction d’Air
India et l’association des ingénieurs de vol indiens. Finalement, tout
s’est arrangé, la direction ayant accepté de satisfaire deux demandes
présentées par les ingénieurs de vol. Ils réclamaient une rayure
supplémentaire sur leur uniforme et une couleur différente pour les
rayures. I] ne leur en fallait pas beaucoup pour étre heureux!

Devinette : Quelle est la pénalité pour le délit de bigamie?
Réponse : C’est d’avoir deux belles-méres!

Ch / ie Décision Canada
Décision 93-359. Western World Communications Corp.,
Vancouver (C.-B.) APPROUVE - Renouvellement de la licence
de radiodiffusion de CKST Vancouver, du 1 er septembre 1993 au
31 aot 1999. "Vous pouvez consulter les documents du CRTC
dans la “Gazette du Canada", Partie |; aux bureaux du CRTC;
dans les bibliotheques de référence; et aux bureaux de Ia titulaire
pendant les heures normales d'affaires. Pour obtenir copie de
documents publics du CRTC, priére de communiquer avec le
CRTC aux endroits ci-aprés: Ottawa-Hull (819) 997-2429: Halifax
(902) 426-7997; Montréal (514) 283-6607; Winnipeg (204) 983-
6306; Vancouver (604) 666-2111."

Iv

Conseil de la radiodiffusionetdes © Canadian Radio-television and
telécommunications canadiennes Telecommunications Commission

La cooperative de poisson de Chéticamp, Nouvelle-Ecosse

Une séne de I'Agence de presse francophone

ea’ L’6pine dorsale
de l’economie régionale

C’est au départ pour
prendre leur destinée en main
que les pécheurs de Chéticamp
se sont  regroupés en
coopérative, en 1934. Aprés 60
ans d’opération, la coopérative
de poisson de Chéticamp est
aujourd’ hui le principal
moteur de cette localité du Cap-
Breton.

Situé au pied des
montagnes de1’ile du Cap-Breton,
et faisant face a la mer, Chéticamp
est un petit village d’a peine 3000
fmes. Depuis plus de 200 ans,
l’activité économique principale
y est la péche. Avec ses 150
employés d’usine et sa centaine
de pécheurs, la coop de poisson
de Chéticamp est non seulement
l’employeur le plus important de
Chéticamp, mais aussi de tout le
comté d’Inverness. Les Acadiens
de la mer n’ ont pas réalisé ce tour
de force en un jour. Il y a plus de
deux siécles, ils venaients’ installer
4 Chéticamp. Gros travailleurs,
ils avaient la réputation d’étre
parmi les meilleurs pécheurs du
monde. Mais voila, ils travaillaient
pour presque rien.

C’est qu’avant 1930, les.

pécheurs de Chéticamp étaient a
la merci de la compagnie Robins,
Jones et Whitman, les Robins
comme on les appelle encore
aujourd’hui. Cette compagnie
contr6lait le commerce du poisson
et avait le seul entrepét dans la
région. Pire encore, elle payait les
pécheurs en bons échangeables
contre la marchandise de leur
magasin général. Yvon Deveau,
gérant de la coopérative de
poisson depuis 1987, raconte que
c’est la volonté des Chéticamtains
de prendre en main leur
développement économique qui
les a poussés a fonder la coop, en
1934.

“A ’époque, c’était un
vrai tour de force. Heureusement,
tout le monde poussait dans le
méme sens. C’était aussi l’époque
de la croissance du mouvement
coopératif dans les Maritimes”,
raconte M. Deveau.

A ses débuts, la coopérative
n’avait toutefois pas l’envergure

qu elle a aujourd”hui. II s’agissait,

avant tout, d’un réseau organisé
pour le salage et la vente de
poisson. On péchait et vendait
aussi du homard et du crabe. Ce
n’est que quelque 20 ans plus
tard, aprés l’incendie de 1’usine
en 1955, qu’on vit apparaitre les
équipements de transformation et
de congélation du poisson. On
reconstruit aussitét, cette fois tout
prés de l’embouchure du havre.
Cing ans plus tard, c’est la fusion
entre la coopérative des pécheurs
de Chéticamp et celle de Grand-
Etang, un petit village situé tout
pres.

C’est vraiment a partir de
cette époque que la coopérative
est devenue le moteur de 1’ activité
économique régionale, 1’épine
dorsale, comme se plait a la dire
M. Deveau. Les années 1960 et
1970 ont vu une augmentation
constante des prises. Tout roulait
4 merveille. Pourtant, en 1984,
une cris éclate. La coop perd des

pécheurs, le membership est a la
baisse et les affaires vont plutét

mal. “A ce moment, la
coopérative était proche de la
faillite”, relate Yvon Deveau. “II
a fallu une concertation étonnante
pour venir a bout de ces
difficultés.”

Pour surmonter les
obstacles, les gens de Chéticamp
ont procédé a une restructur:’ion
complete de la coopérative. “Il
fallait réinsuffler vie a la coop”,
continue Yvon Deveau. Pour ce
faire, on avait besoin de capitaux
nouveaux, entre autres, pour la
modernisation de 1l’usine, qui
commengait 4 prendre de 1’fge.
Les employés sont devenus
membres de la coopérative. Le
mouvement coopératif est
également en arde. Les années qui
ont suivi ont permis a la coop de
refaire ses plumes.”Les années
1986 a 1991 ont été trés bonnes
pour nous. Le chiffre d’affaires
_de la coop est passé a prés de 8
millions de dollars par année. Mais
aujourd’hui encore, on frappe

‘le mur”, mentionne Yvon
Deveau.
Cette fois-ci, c’est

cependant pour une tout autre
raison; la morue a toujours été le

poisson le plus important pour
Chéticamp. Depuis quelques
années, on a cependant assisté au
déclin de cette espéce. Les prises
ont dramatiquement baissé au
cours des derniéres années. C’est
pourquoi, dans le but de permettre
aux stocks de se refaire, le
gouvernement fédérale vient
d’imposer, a la fin décembre, une
diminution radicale des quotas
dans le golfe St-Laurent, en plus
de la baisse de 70 pour cent pour
la morue, une diminution de 50
pour cent est effective pour la plie
canadienne.

A Chéticamp, on est loin
de se réjouir. Mais au moins, on
avait vu venir la crise de loin.
“Nous avons préparé un plan de
diversification qui devrait nous
permettre de passer a travers les
difficultés. Nous allons, entre
autres, devoir prendre avantage
de toutes les espéces débarquées
par nos pécheurs”, affirme Yvon

Deveau. C’est que dans le passé,
la coop de Chéticamp vendait

certaine certaines espéces de

poisson a d’autres entreprises.
Mais aujourd’hui, il faudra leur
trouver des marchés.

Yvon Deveau parle, entre
autres, de la saumonette, plus
couramment appelée chien de
mer, qui serait assez populaire en
France. La coop travaille aussi a
trouver des débouchés pour des
sous-produits de poisson,
notamment en Asie. Et il y aurait
plusieurs autres espéces, dont les
marchés restent a développer aux
Etats-Unis et en Europe.

Méme si la situation de la
coopérative de poisson de
Chéticamp n’est pas tout a fait
rose, il n’y a cependant aucune
raison de paniquer devant les
difficultés actuelles. Tout en étant
isolés géographiquement, les gens
de Chéticamp ont toujours su faire
preuve de débrouillardise pour
faire face aux obstacles. Pour
eux, la crise actuelle n’est qu’un
autre mauvais nuage qui vient
obstruer le soleil. Et aprés la
pluie...

Luc Tremblay
me Fa

“Mongolie Grill" en C.-B.

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