de Vancouver sur Ja bande, canal 7 4 Vancouver et canaux 3 et 8 a Victoria Programme de la télévision francaise de Radio-Canada VOL.2 NO.22 Vendredi 10 Mars 1978 L’homme, méme le plus in- souciant, demeure toujours, se- _lon le mot d'André Malraux, «le seul animal qui sait,qu’il doit mourir». Et quel que soit le sens qu'il donne a sa vie, ou la forme de sa croyance ou de. son in- croyance, de son espérance ou de son désespoir, ce fait demeu- re... inéluctable. I] pourra arri- ver qu'il oublie sa propre “fin, et d'ailleurs la vie |’y force. Mais la mort de ses proches, de son pére, de sa mére, de ses fréres et soeurs,-de ses enfants... On l'appréhende, on s'y attend, on s‘emploie a vivre malgré tout... Dans une dramatique intitulée Contre-jour, qui sera présentée dans le cadre des Beaux Diman- ches le 12 mars a 20 h 30, Nico- le Lafrance aborde avec tendres- se, courage et lucidité cet évé- nement tragique que constitue la mort d'une mére. Un gbdir pareil a tant d'autres, Héléne et Robert, en attendant de s’endormir, devisent, se ta- ~quinent, parlent de mille et un petits riens de leur vie de cou- ple, s’attendrissent sur leurs enfants. Le téléphone, tout a coup, vient interrompre leur eu- phorie. Ils s'inquiétent, pressen- tent quelque chose de grave. C'est Martin, le frére d'Héléne, qui vient lui apprendre que leur La mort d’une mére gestes, des actions, des pen- sées qui le rendent supportable. Mais Héléne, concernée au pre- mier chef, souffrante en tout son 6tre, ne désire pas se sous- traire a cette «vérité». Debout, face a la fenétre de sa cham- bre, elle trace sur la buée de la vitre le mot: mourir. mére est mourante. Sensible, faisant preuve d'une fine ._psychologie, l'auteur nous montre alors Héléne et Robert essayant. instinctivement d'ins- crire cet événement dans des Toutes les fibres de son 6tre sollicitées autour de sa cons- cience blessée, elle se dit: «Je savais que ¢a arriverait un jour... (Suite p. 4) . Une nouvelle émission cachée: sous un vieux titre Diffusée depuis quelques an- nées, |’émission le Gutenberg s'est donné un nouveau visage et a pris de nouvelles options. La série, que |’on peut voir tous les vendredis 4 16 h 30, nous offre chaque semaine trente mi- nutes que petits et grands re- coivent .avec joie. Au départ, ce journal, autour duquel tous les personnages 6é- ’ taient réunis, avait une grande importance. Cette année, il ne sert plus que de prétexte. Mais la formule de |’émission est loin d'’étre rigide et varie selon les sujets. |] faut dire que le Gu- tenberg est l'une des rares 6é- missions @ savoir tirer profit de plusieurs niveaux de compré- hension et d'interprétation. Ain- si, lorsque l'on s'‘attarde aux marmites, au pain, au fromage de ile d'Orléans; non seule- ment on renseigne les enfants sur la maniére dont on utilisait ou fabriquait ces choses dans le passé, mais on y rattache un conte tiré de nos archives. Les recherches. des archivistes et des historiens ont prouvé diail- leurs qu'il existait beaucoup plus de contes et d'histoires qu'on ne le croyait, Ainsi, tout en parlant des berceuses, des armoires anciennes, du lit ca- bane, ou de la ceinture fléchée, on découvrira un conte qui fait partie de nos traditions et qui exprime la vie de nos ancétres. Les personnages du journal se métamorphosent alors pour de- venir les personnages du conte dans une transposition dont les enfants sont complices. Qu’il. s'agisse de mieux faire connai- tre les us et coutumes du Qué- bec, les métiers ou les acces- soires de nos ancétres, on y joindra un conte et |’émission ne deviendra jamais didactique. Inspirés de notre patrimoine, les histoires, les contes et les légendes qui sont racontés et vécus au cours de |'émission permettent aux enfants -de se familiariser avec un passé qu’ils connaissent souvent trés mal ou trés peu. L’apprentissage du vocabulaire, des métiers qui é- taient ceux de nos ancétres et des accessoires dont ils se ser- vaient sont autant de facettes de cette émission dont |l'imagi- nation est certainement l'une des grandes qualités. ‘Tout y est présenté de facon alléchante et sous forme de jeu. On pourrait déja étre satisfait d'un tel résultat mais ce n’est pas tout. A travers les histoires racontées et jouées par les per- sohnages du Gutenberg, on dé- mystifie des mythes, on trans- met des valeurs, on parle a |’en- fant de la vie et des choix qu'il peut faire. Dans une histoire ot l'on parle du loup, on explique les caractéristiques de l’animal véritable puis on revient a lhis- toire du Petit Chaperon rouge qui, a son tour, se transforme. - (Suite p. 4) Une heure avec Jacques de Tonnancour L'émission Femme _ d’aujour- d’hui du jeudi 16 mars a 13 h 35 sera entiérement consacrée au peintre québécois Jacques de Tonnancour. Cet artiste de renommée in- ternationale nous parlera de son oeuvre et de |’évolution qui s'est faite dans sa peinture au cours de ses longues années de tra- vail. Car depuis la création de ces paysages laurentiens qui l’ont rendu célébre, Jacques de Tonnancour a traversé de nom- breuses étapes dans la création d'un art qui n’a cessé de s’affir- mer comme l'une des oeuvres picturales les plus fortes du Québec contemporain. En compagnie de Francoise Faucher, il tentera d’exprimer Jacques de Tonnancour Le musicienM un Franco-manitobain trés actif L'émission les Ateliers qui sera télévisée le vendredi 17 mars a 14 h 30, a la -chaine francaise de Radio-Canada, _par- viendra de nos studios de Win- nipeg, au Manitoba, et elle sera animée par Jacques Houde. A cette occasion, on nous présentera une des figures les plus marquantes du Manitoba d'aujourd’hui, Marius Benoist, un Franco-manitobain né a Sainte- Anne-des-Chénes mais qui a vé- cu toute sa vie a Saint-Boniface. Marius Benoist fut, pendant cinquante ans, courtier’en doua- nes pour, la maison W.G. Bell, de Winnipeg, ot il a vu se succé- der trois générations de proprié- taires. Méme si monsieur Be- noist est aujourd'hui a sa retrai- te, la maison Bell retient tou- -jours ses services a titre de conseiller en matiéres doua- niéres. Aujourd’hui comme hier, Ma- rius Benoist consacre son temps libre a la musique et-a I'histoi- re. Ses gots et préférences wont a la musique francaise, profane ou religieuse. Maitre de chapelle a la cathédrale de Saint-Boniface pendant 40 ans, Marius Benoist a composé un grand nombre d'oeuvres dont un oratorio intitulé Mére d’Youville et trois opéras: Onadega, Saint- Francois d’Assise et la Légende du vent. Ce dernier fut télévisé sur les ondes des deux réseaux de Radio-Canada et diffusé en Pologne et en Honarie. . les préoccupations qui sont pro- pres a l’artiste et la maniére dont ce dernier se relie au mon- de qui l’entoure, ainsi que sa place dans la société. Cet hom- me qui dégage un peu de cette sagesse calme de |'oriental est, au fond, un grand angoissé qui a toujours cherché a se rappro- cher le plus possible des sour- ces de la création, c’est-a-dire de l’'essence. Professeur de peinture depuis de nombreuses années a !'éco- le des Beaux-Arts maintenant intégrée a |'Université du Qué- bec, Jacques de Tonnancour nous parlera aussi de cette ex- périence et des problemes qui se posent aux jeunes peintres. (Suite p. 4) ; aie : < f t os ads a arius Benoist: Au cours de cette émission de la série les Ateliers, nous verrons une séquence de cet opéra qui valut &@ Marius Be- noist le Prix Anik, en 1974. A l'automne de sa vie, Marius Benoist, homme actif et dyna- mique, vient de créer Les Voix d’antan, une chorale composée de membres du club de |l’age d'or du Foyer Chez nous, de Saint-Boniface. If est le direc- teur de cette chorale que nous aurons le plaisir de voir et d’en- tendre. C'est l'histoire du Manitoba et celle de l'Ouest canadien qui passionnent le plus Marius Be- noist. Aux heures de recher- che qu'il a passées dans les archives s’ajoutent celles qu’il a passées a recueillir les té- moignages des anciens et a courir de village en village pour ~ évalueresl’authenticité des pieé- ces qu'il a trouvées ou qui lui furent offertes. Membre de la Société historique de Saint-Bo- niface, Marius Benoist en a pré- sidé le comité de fondation et c'est en grande partie grace a jui qu'on a pu reloger sous un méme toit une grande partie des richesses du _ patrimoine manitobain. Nous visiterons é- galement ce musée dont la ré- putation enviable a passé les frontiéres’ de la province. Il faut également ajouter que Marius Benoist est €crivain a ses heures et qu’en 1975, les (Suite p. 4)