Le Moustiaue____ Volume _2_-__.6""" édition __Juin_1999 Page 7 Dans une derniére image, je le vois disparaitre dans la mélée de petites brutes. J'ai le sang qui se retire de mon visage. Les yeux écarquillés, l'esprit engourdi, je percois plus que je ne vois les gens qui courent; je ressens plus que je n'entends les cris de rage ou de douleur. On continue de rouler trés doucement pour éviter ces hystériques qui traversent la rue en tous sens. C'est irréel ! Tout parait se dérouler au ralenti. Méme les émeutiers semblent danser une sorte farandole lente et flottante. Mon regard tombe soudain sur le visage d'un enfant a demi nu. Que fait-il la, dans cette pagaille ? Il n'a pas dix ans ! Il me regarde intensément. Ses grands yeux noirs sont fixes, froids et cruels. Il ne fait pas la moue, mais ce visage figé est d'une intensité inimaginable ; il y bouillonne une haine inouie. Une telle insolence sur un visage de bambin ! Je commence seulement a avoir réellement peur. Et puis, soudain, tout disparait. Le film est interrompu ! Aprés un rapide virage, on s'est retrouvé a nouveau dans les ruelles latérales. Je me souviens, quand j'étais enfant, toute I'école se rendait a la piscine le jeudi apres-midi. Quel incroyable tumulte !| Les clameurs joyeuses des enfants se répercutaient sur la surface de l'eau, multipliant a l'infini l'excitation générale. En immergeant la téte sous l'eau, je me rappelle la soudaine impression d'étre coupé du monde, seul, avec l'unique sonorité sourde des plongeons. C'est un peu la méme chose. Je me sens également groggy comme a I'époque ou, en fin de journée, nous étions autant épuisés par les jeux que par les cris proférés et supportés. Sans compter le picotement du chlore dans les yeux qui renforgait l'impression de fatigue. Je suis vidé et assourdi, de la méme manieére. C'est a peine si j'entends le chauffeur m'annoncer notre arrivée a I'hdépital.(a suivre dans le prochain Moustique...... Katana. Il est mort dans la misére. Mais dés le lendemain, des copieurs ont multiplié ses toiles. Parmi eux, peut-étre, le Dr Gachet, dont le Grand Palais va présenter la collection. Voila donc ce qu'écrivait Paris Match en avril 1999. Pour tenter de clarifier cette énigme, le Grand Palais présente, a Paris, a partir du 30 janvier, la collection du dernier médecin du peintre a l'oreille coupée, le Dr Gachet. En 1889, Van Gogh fait son autoportrait. En agrandissant I'ceil de Van Gogh, on peut découvrir sa touche, marque de sa peinture. Van Gogh est inconnu quant il se suicide en 1890. Et pourtant, certaines personnes avaient découvert son génie. L'ceuvre du peintre inspire certaines personnes de son entourage et les faussaires font des copies. Van Gogh mentionne, dans une lettre envoyée a Théo, son frére, qu'il a peint un tableau a I'huile du médecin Gachet, un tableau signé. Ce tableau a été acheté 495 millions de francs F en 1990, pour une collection privée. On peut voir aussi au musée d'Orsay, un tableau non signé, portrait du Dr Gachet. Celui- ci serait contesté par Benoit Landais, car dit-il, le tableau pourrait étre I'ceuvre du Dr Gachet lui- méme. Une histoire a suivre dans le prochain Moustique.....