6 - Le Soleil de Colombie, vendredi 14 avril 1989 INFORMATION Selon le rapport annuel de la Commission du Droit des Personnes... Discriminations tous azimuts au pays OTTAWA (APF): «La discrimi- nation se porte bien au Canada», tant chez les autoch- tones, les femmes, les minori- tés visibles, et les handicapés, indique le président de la Commission des droits de la personne, Maxwell Yalden, dans son rapport annuel déposé a la Chambre des communes. Si la discrimination flagrante est moins fréquente, des formes voilées d’injustices reliées a une vision démodée du monde du travail sont toujours présentes dans notre société selon M. Yalden. Les femmes: par exemple, ne touchent toujours que 65 cents la ou l’homme regoit un dollar, cela maigré les dispositions pré- voyant la parité salariale adoptées il y a 10 ans. Dans la fonction publique, les femmes sont encore canton- nées «dans des_ ghettos demplois féminins peu rému- nérateurs». Les femmes profes- sionneiles représentent moins du quart des employés de la fonction publique, alors que leur taux de disponibilité est de plus de 50 pour 100 au pays. Elles constituent 84 pour 100 des employées de bureau et seulement 4.6 pour 100 des cadres supérieurs. Chez les autochtones, la situation est qualifiée de «tragédie nationale» par M. Yalden. «La belle promesse dégalité des chances qui constitue la raison détre fondamentale de la Loi cana- dienne sur les droits de la personne contraste vivement avec les conditions de vie que doivent subir bien des autoch- tones» selon M. Yalden, qui affirme dans son rapport qu’un jeune Indien «est beaucoup plus susceptible d‘étre envoyé en prison que de terminer ses études universitaires». Au niveau de l’emploi, le taux de représentation des autoch- tones dans la fonction publique est de 1.6 pour 100 par rapport a un taux de disponibilité de 2 pour 100. Si on fait abstraction des autochtones a l’emploi du minisiére des Affaires indien- nes et du Nord, le taux de représentation des autochtones chute a moins de 1 pour 100. «Les autochtones sont terrible- ment sous-représentés dans pratiquement tous les secteurs d'activité et toutes les profes- sions, méme a des endroits comme Winnipeg et Réginaot il y a une forte concentration d‘autochtones», lit-on dans le rapport annuel. Les Canadiens sont encore trop paternalistes al’endroit des personnes handicapées. «Nous refusons de reconnaitre que les personnes handicapées veulent travailler et vivre de maniére autonome et que les progrés technologiques rendenit la cho- se de plus en plus possible et productive» dit M. Yalden. Dans la fonction publique, leur situation «n'est pas trés reluisanté»” au niveau des postes de cadres, de profes- sionnels, de semi-profession- nels et de surveillants, et est nettement inférieure a la moyenne pratiquement partout. M. Yalden affirme que la discrimination a |’égard des personnes handicapées_ est «répandue et insidieuse». || cite a cet égard le fait pour les malentendants d’étre exclus des fonctions de juré ou pour les handicapés mentaux d’étre privés du droit de vote. Le rapport cite aussi de nombreux exemples qui démon- trent qu’on est loin d’avoir -compris les problémes d’acces- sibilité auxquels font face les personnes handicapées. Ainsi, le probléme de l’accessibilité des édifices et bureaux pour les personnes handicapées _ est moins grave que par le passé, mais il est loin d’étre réglé. L’inaccessibilité des bureaux de scrutin a encore une fois privé des Canadiens de leur droit de vote en 1988. Les guichets automatiques poussent comme des champignons, mais du fait de leur conception et de leur emplacement, ils sont inutilisa- bles pour les personnes handicapées. Chez Postes Canada, la décision d'implanter des boites communautaires pose un probléme pour les malvoyants et ceux dont la dextérité manuelle est limitée. Les dépanneurs qui abritent des franchises postales en vertu du plan de privatisation des services de Postes Canada ne sont pas toujours pleinement accessibles. : Dans un autre ordre d'idées, la Commission des droits de la personne dénonce la retraite obligatoire en fonction de|’age. Selon la Commission, ce sont les désirs et la capacité de la personne et non les limites d'age et les idées précongues Si vous avez du fil a retordre, un coup de fil vous demélera. Vous remplissez votre déclaration de revenus et vous vous posez certaines questions. Les agents de Revenu Canada, Impét se feront un plaisir de repondre a vos questions. Pas besoin de vous déplacer. Un simple numéro de téléphone a composer et votre réponse est au bout du fil. A compter de maintenant et jusqu’a la fin d’avril, jusqu’a 21 h, du lundi au jeudi. 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Yalden, qui propose |l’adoption de mesures énergiques pour que le racisme ne prenne pas les proportions atteintes ailleurs dans le monde. La promotion de la réalité multiraciale dans tous les secteurs d’activité est |l’une des mesures proposées par la Commission. ll reste encore beaucoup de pain sur la planche avant d’atteindre |’idéal fixé par la Charte canadienne des droits et libertés. En 1988, la Commis- sion canadienne des droits dela personne a recu un nombre record de 850 plaintes. En bref. . . Le Comité régional de transport des_ lles-de-la- Madeleine au Québec a tellement de la difficulté a faire passer son message ala télévision, a la radio et dans les journaux, qu'il adécidé de s’adresser a l’Agence de presse francophone pour faire connaitre un probleme qui est familier pour les francophones hors Québec: celui du bilinguisme dans les ministéres et les sociétés d’Etat. Les Madelinots dé- noncent le service unilingue anglais de la garde cétiére dans |l’Est du Canada. Dans une lettre adressée a la Commission des _ langues Officielles €& Montréal, le président du Comité régional de transport, Léonard Gau- det, décrit la piétre qualité du service en ces. termes: lorsqu’un Madelinot franco- phones’adresse au bureau de la Garde cétiére de Halifax, on ne peut lui répondre tout au plus que «BONNEJOUR» en frangais. M. Gaudet soutient que les capitaines des bateaux des Iles rencon-: trent des difficultés d’accos- tage dans des ports étran- gers, parce que les contré- leurs maritimes sont unilin- gues anglais. M. Gaudet se demande pourquoi seul la Garde cétiére posséde un bureau unilingue situé a l’extérieur du Québec, alors que la plupart des bureaux fédéraux de la province relévent d’un © bureau régional au Québec. Pour remédier a la situation, M. Gaudet croit qu’on pourrait implanter dans les lles un bureau de district bilingue qui pourrait desser- vir une partie du Golfe, dont la Baie des Chaleurs. 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