Le Soleil de Vancouver,page 2,le 6 Decembre,1968 777 LE SOLEILae- seven aS SEUL HEBDOMADAIRE DE LANGUE FRANCAISE DE VANCOU VER | Riveetoue: Publicite: Redaction André Piolat Jacques Baillaut Jean Riou,Roger Dufrane, We J.Aubert, Denise Deissner, Andre Vien Jacques Jantzen Caricaturistes: Jim Nagy,Fve Tonner. Publie par:LE SOLEIL DE COLOMBIE LTD. 661 E,15eme avenue, Vancouver -10,C.B. Prix: 15¢ le numero Abonnement: 1 an $6.00,3 mois $3.00 - Pour tarif des annonces,telephonez a 879-2814. PRR RRRERERRRE ARERR RRR R RHA HH Y EDITORIAL Le tourisme La semaine derniere,monsieur F, Bernard, homme d'affaires bien connu et président du bureau du tourisme de Vancouver, annoncait la démission de monsieur Harold Merilees, direc- teur en chef du bureau depuis sept ans et le choix de M, Jim Bensley comme remplacant, a compter du pre= mier janvier prochain, Monsieur Merilees s'est devoue sans reserve a la tache qui lui ine combait et, avec le personnel de son bureau, nla jamais manquer les occa= sions, sauf une, de faire connattre Vancouver a la gente touristique, Nous lui souhaitons bonne chan- ce dans le nouveau champ dtactivite ma Sd choisira, ‘ Durant ~son stage de directeur du bureau du Tourisme, M, Merilees dirigea toutes les publicités toue ristiques vers le monde anglophone, et parut ne peu se soucier-de 1*im mense potentiel touristique des mil- Jions de canadiens francophones, a un tel point que pas un seul employe a ce bureau ne peut comprendre la lan gue francaise ni repondre a une let- tre ecrite en francais, _ Nous en avons ‘eu la preuve cet ete.Un Broupe important du Quebec a- vait écrit une lettre en francais au bureau du tourisme, annoncant’ leur arrivée prochaine. et demandant les renseignements qu'ils jugeaient né= cessaires. Le personnel du bureau ne comprenant pas le francais, la let tre fut mise au panier, Ne recevant meme pas un accusé de reception, le chef du groupe adressa un téléegram me au bureau et exigea une reponse immediate, Pris de panique, le bu- reau eut recours & notre journal pour se faire traduire la lettre,ré= diger la reponse et faire les arran- gements necessaires pour recevoir ce groupe, Sous la direction dtun guide’ de langue francaise fourni par notre journal, le dit groupe visita, non seulement Vancouver,mais aussi notre capitale, Victoria, Js repartirent enchantés de leur séjour dans notre ville et par la suite écrivirent en francais au bureau du tourisme, ex-= BS ] primerent leur satisfaction jlouange— rent le guide qui les avait escorte; et promirent, non seulement de reve-= nir, mais de reccmmander Vancouver a tous leurs amis, . Entre parentheses,le bureau dit encore une fois, demander l'aide de notre journal pour traduire la let- tre qu'ils avaient regue. Heureusement, et l'on doit 1'en feliciter,monsieur Bernard en annone cant les’ changements a la direction Prerre Perrault , louise Berpait »Hdith Dear, f a pris soin de déclarer que, doréna- vant,la publicité emanant du ° beveau du touri sme serait imprimée dans les deux langues officielles du Canada, Mieux vaut tard que jamais,Cete te décision intelligente et progres— sive ouvre des horizons nouveaux, pleins de promesses,tant sur le plan humain que sur le plan national. et économique. Si les voyages forment la geu- nesse,ils élargissent les esprits et permettent aux hommes de se mieux connaitre, Mais encore fauteil qufu- ne communication s'établisse entre es tres .d'torigine et de ‘langues, afferentes, Le manque de communicas tion est, pour le Canada,un probléme national. et,bien plus que toutes les enquétes et commissions royales cotij- teuses, le contact direct entre les Ccitoyens des deux communamtés cana- diennes en leur permettant de se con- naitre et de se comprendre,. aidera ‘a resoudre ce probleme, Le tourisme est un domaine tout indiqué pour effectuer ce rapproche~ ment et la Colombie avec son climat et ses sources inepuisables de mer- veilles naturelles, est l'tendroit i+ deal pour operer ce rapprochement. Les touristes Quebecois qui s'aven- turent jusqu'a Vancouver, malheureu- sement ils ne sont pas assez non breux, ne peuvent s'empecher d'admi- rer la verdure de nos pelouses, la profusion de nos fleurs, nos :monta- genes au sommet enneige, nos plages arrosees par les eaux du Pacifique. Certains nous quittent avec re- gret, se promettent de revenir, et, souvent separatistes a leur arriveée, s'en retournent féderalistes convain- CUS. Par contre, d*tautres repartent, émerveilles desibeautes de,notre vil- le, mais décus de leur voyage et ju- rent de ne jamais revenir, Pourquoi cette difference? Les premiers ayant eu la chance dtetablir un contact personnel grace a des initiatives privées, avec des personnes qui parlaient leur langue se sentirent chez eux, . Les autres qui s'etaient con- fies & nos organisations touristi- ques locales unilingues, se senti- rent en pays étranger et promirent de passer leurs prochaines vacances aux Etats-Unis ou les autorites dee sireuses d'tattirer les touristes Quebecois ntfont pas peur dtaller jusquta afficher des panneaux bie -les domaines: lingues de renseignements sur leurs grandes routes, . Souhaitons donc que la prise de conscience du bureau du tourisme de Vancouver ne starrétera pas & quel- ques brochures imprimees en BA aes mais que ce sera le depart dtautres initiatives, telles que l'emploi ac- cru de personnel bilingue dans tous ,information, voyages, excursions, hotellerie, communica- tions, etc, Savez-vous quia Vancouver, si vous voulez envoyer un télepramie ler chaque mot du message au te ne? rédige en francais il vous faut SDS. Pouvons-nous nous permettre de négliger plus longtemps ce potentiel touristique qu'est la province de Québec? Les Québecois n'attendent qutune invitation leur donnant l'ase surance qutils seront les bienvenus,. Cette invitation devrait venir non seulement du bureau du tourisme de Vancouver, mais.aussi de notre gou- vernement a Victoria, M. W. Kiernan, ministre du département dont depend le tourisme,devrait étre mis au cou- rant que des pays tels que les Etats- Unis depensent des sommes importan- tes en publicite dans le Québec en vue d'attirer chez eux les touris- tes de cette province et leur argent, que tous les ans quelques milliers de Québecois qui ont atteint Ltage de la retraite s'expatrient dans les Etats de? la:.edte de 1'Atlantique pour y vivre de leurs rentes, Un bon nombre de ces rentiers préfére- raient rester dans leur pays, mais ne sachant pas ce que nous avens a leur offrir, ils s'en vont & 1'étran- ger. Pourquoi ne viendraienteils pas se retirer en Colombie? Une fois é= tablis chez nous,ils y -attireraient en visiteurs leurs enfants et leurs parents qui feraient, pour la pre= miere fois , connaissance avec ce coin’ du pays et peut-étre viendraient eux aussi sty établir, Double resultat: nous enrayons l'exode 4 l'étranger de nos rentiers et’ de leurs capitaux et nous etablissons ce contact die rect, nécessaire et indispensable a ‘la survie de notre pays. VIVE LE TOURISME} PD