“10 Je'm’en souviens;-vendredi le 4 juin 1982 hte did hehehe la Pourquoi une Paroisse Francaise? ll ne manque pas, Dieu merci, de paroisses dans le périmétre de Victoria, 2 commencer par une vaste et belle cathédrale, ou il fait bon passer quelques instants lorsqu’on va faire des courses en bas de la ville, comme on disait autrefois au Québec. Alors, pourquoi une autre paroisse, et surtout, pourquoi une paroisse de langue fran- gaise? { Une Paroisse Canadienne-Frangaise Pour Nos Compatriotes A Victoria (Action Catholique - Québec - 28 nov. 1959) Les Canadiens francais de Victoria, Colombie canadienne, ont maintenant leur paroisse et leur prétre, par suite de I’érection canonique de la paroisse St-Jean-Baptiste et de la nomination du R.P.C. Lépine, 0.f.m. comme curé. Son Exc. Mgr Hill, évéque de Victoria, a confié la nouvelle paroisse aux RR. PP. Franciscains, qui ont accepté la charge. Le R.P. Lépine, ancien missionnaire au Japon, et originaire de St- Charles, Manitoba, est arrivé a Victoria en fin de semaine derniére pour prendre immédiatement possession de sa cure. Depuis dimanche dernier, les quelque 2,000 fidéles de langue frangaise de Victoria voient donc la réalisation d'un voeu et le couronnement d’efforts auxquels ils s’étaient voués depuis de nombreuses années. Tout était prét pour recevoir le curé fondateur. L'achat de la chapelle qui servira d’église paroissiale avait été possible grace en trés grande partie 4 un don substantiel de la Fraternité francaise d'Amérique comblé par la générosité des apétres de la vie francaise et catholique de Victoria, notamment du Cercle canadien-frangais de cette ville. La paroisse naissante voit dont s'affermir et triompher les valeurs de la foi catholique et de la langue frangaise d’une importante minorité canadienne-frangaise dans la province du Pacifique. Elle marque un nouveau progrés dans la lutte que ménent nos compatriotes de l'Ouest pour conserver et faire valoir Cette méme question fut posée d’une fagon plus pressante en juin 1978, époque a laquelle nous nous relevions péniblement de la perte cruelle du Pére Alexis Auger. M. J-P. Vinay, alors président du conseil des marguilliers, décida d’envoyer aux différentes paroisses du Grand Victoria “une lettre paroissiale” destinée a bien poser le probléme d’une paroisse francophone en extra- territorialité diocésaine, lettre “dictée par notre profond attachement a cette Paroisse ainsi qu’au climat spirituel dont elle nous a si longtemps entoure”. > Nous pensons bien faire en citant ici quelques paragraphes significatifs de cette lettre, qui débute par une invite pressante a venir nombreux rencontrer notre évéque, qui devait venir rendre visite &€ SJB le lundi 20 juin 1978. AU FIL DES JOURS (1) Visite de ’Evéque: Notre premier souci est la proximité de la date fixée pour la visite paroissiale de notre chef spirituel, Mgr Rémi de Roo, Evéque de Victoria. |I viendra dans nos murs le lundi 26 juin, a 7h pm. Nous nous devons de le recevoir dignement, d’écouter ses conseils et de lui exprimer notre profond désir de conserver la Paroisse, continuant ainsi |’oeuvre des RR.PP. Clément et Alexis, nos deux premiers Curés. . Nous sommes certains de |'appui bienveillant de notre Evéque, mais il faut de toute évidence qu’il puisse constater que notre petit groupe francophone existe, méme si les conditions de son existence sont un peu différentes de celles qui régissentles autres paroisses de Victoria. Nous ne sommes pas trés nombreux, peut- 6tre en raison de la grande dispersion géographique des fidéles et certainement 4 cause de la langue, a la fois unificatrice et séparatrice. Notre congrégation, formée surtout de personnes Agées, ne se renouvelle pas facilement étant donnée I'anglicisa- tion presque inévitable des jeunes. En dépit de ces obstacles, nous, les marguilliers de la Paroisse avons l'impression que St- Jean-Baptiste remplit un réle a la fois indispensable et bénéfique, réle que nous souhaitons ardemment voir se continuer et méme se développer. Notre premier appel est donc de vous prier instamment de venir aussi nombreux que possible le lundi 26 juin, et d’insister respectueusement auprés de notre Evéque pour qu'il daigne nous conserver notre Paroisse. Votre présence, vos priéres, vos voeux sont absolument nécessaires pour assurer notre Pasteur de la réaliteé de nos besoins. Nous utiliserons sans doute la salle paroissiale, qui se préte bien a une telle visite officielle et grace au dévouement des dames de Ia Paroisse, nous servirons a cette occasion la tasse de café traditionelle. 2) 6) Appel aux catholiques francophones de Victoria: Notre souci est de toucher tous ceux qui partagent notre Foi et notre langue pour leur demander de bien réfléchir a la grace trés réelle que représente la présence d'une paroisse de langue francaise au sein du milieu si totalement anglophone de Victoria. Nous comprenons bien qu’il ne s‘attache légitimement aucun mérite a assister a la messe en francais et que la Messe, en soi, n'a aucune mesure avec le désir de l’entendre dans notre langue maternelle. Mais tout de méme, nous sommes en quelque sorte dans la ligne des décisions conciliaires récentes, en réclamant une messe et une paroisse placées sous le signe du frangais. Pendant longtemps, |’Eglise a confié son message en latin. Différentes considérations, un profond changement dans les principes mémes de l'éducation des fidéles, ont poussé nos Papes a accorder a tous une liturgie dans ce qu'on appelait “la langue vulgaire”. Si cette décision ne crée pas de difficulté pour un pays monolingue, elle en suscite certainement dans le cas de groupes ‘ minoritaires. : La création de’la paroisse Saint-Jean-Baptiste va certainement dans le sens d’une liturgie ouverte aux fidéles, qui peuvent se confesser, prier, comprendre |’homélie et lire la Parole du Seigneur dans leur langue maternelle. Méme si l’on posséde trés bien l'anglais, i! ne fait aucun doute que la langue dela priéreet de la méditation est celle qui nous est fonciérement familiére. Nous possédons donc I’avantage insigne d’avoir a Victoria, pour nous en servir, une Paroisse qui permet cet épanouissement de notre personnalité religieuse, fruit de la Parole du Seigneur transmise dans notre idiome le plus intime, ainsi que le Saint- Esprit faisait jadis (Actes, 2, 1-11) permettent a tous “d'entendre ‘dire dans notre langue les merveilles de Dieu”. Un tel bienfait exige pourtant certains sacrifices. Sacrifices du clergé d’abord, et on sait comme nos saints Péres Curés se sont dévoués pour que nous puissions vivre notre Foi en frangais. Sacrifices aussi de la part des fidéles: malgré les distances, malgré les exigences de I’horaire, i] a fallu que nos paroissiens donnent d’eux-mémes, de leur temps, de leur énergie, de leur argent parfois, pour que vive “St-Jean-Baptiste”. Or, c'est maintenant le temps des décisions. La cruelle perte que nous venons de subir en la personne du Pére Alexis Auger pose précisément le probléme de !a survie du groupe. Tant que le Pére dirigeait la petite barque francophone de l’avenue Rich- BAPTEMES mond, on pouvait espérer que |'état de choses actuel allait durer encore longtemps. Hélas! il nous faut maintenant agir, et agir vite, pour que St-Jean-Baptiste continue d’exister. Nous avons évoqué plus haut les deux démarches que nous devons tous faire pour présenter ce voeu a notre Evéque. Maintenant, allant plus loin, nous nous adressons a tous ceux qui partagent notre Foi et notre langue, pour leur demander de venir a la Paroisse, sinon tous les dimanches (et les samedis a 9h), du moins le plus souvent possible. Nous leur demandons aussi de la faire connaitre a tous les francophones de Victoria, qui souvent ne savent méme pas qu'elle existe. Nous leur demandons enfin de s'inscrire auprés d'un marguillier, pour qu'il ait votre adresse et que nous puissions communiquer avec vous. Pensez aussi aux nouveaux arrivants de langue frangaise, qui ne savent pas l'anglais mais veulent se confesser, prier, participer pleinement a la vie ecclésiale, et pour lesquels une paroisse francophone est une nécessité. ll ne s’agit pas de vous arracher a votre paroisse actuelle; tel n’est pas le sens de notre démarche, mais bien de vous demander une part de votre temps, de votre présence, de vos priéres, pour nous retrouver tous, a Saint-Jean-Baptiste, fidéles 4 Dieu et a nos aieux qui nous ont acquis par leurs mérites et leurs vertus a la fois la vie du corps et celle de |’ame. Nous sommes heureux de pouvoir dire que cet appel a été entendu; grace au dévouement incessant de la nouvelle équipe de marguilliers, dirigée avec enthousiasme par M. Raymond Plante, et travaillant en étroite union avec notre cher Curé, SJB connait enfin un rayonnement spirituel qui justifie sa présence parmi les joyaux de la couronne diocésaine, sous Ja houlette pastorale de notre Evéque, en pleine com- munauté d’action avec tous les catholiques de l’ile de Vancouver. Da he a ee Sie Sn SS Se Bienvenue aux Autres Enfants de Dieu Comme le faisait remarquer notre évéque, au moment de l'installation d’un nouveau Curé, les paroissiens de SJB peuvent, et doivent ouvrir leurs portes a d'autres groupes, moins fortunés, qui n’ont pas de toit pour abriter leur tabernacle. II avait été question, 4 cette époque, de partager I'église avec des groupes latins,des Portugais en particulier, mais jusqu’ici cette suggestion n’a pas été retenue par les marguilliers. Par contre, et déja depuis quelques années, la paroisse SJB ouvre ses portes au moins une fois la semaine a un groupe de fidéles Croates, qui viennent entendre la messe dans leur langue maternelle, le dimanche, aprés notre grand-messe de 10h, sous la présidence de leur prétre missionnaire, le Pére Svonko Radosevic, OFM. ; La encore, la Providence a voulu se servir des Franciscains pour partager le Trésor confié a |’Eglise, comme le dit Saint Paul, et nous sommes heureux de souligner les bonnes relations qui se -sont nouées entre ouailles francophones et ouailles croates. Dans une note du 13 octobre 1978, le Pére Radosevic écrivait: “lam very pleased to express, on behalf of myself and of all by Croatian People, our sincere gratefulness to your Committee for your fraternal hospitality and cooperation.” Un Don de Mgr Charbonneau Depuis le début de la paroisse 220 enfants ont été invités a vivre de la vie éternelle des enfants de Dieu en recevant le baptéme en l'église Saint-Jean-Baptiste. Nous ne retenons ici que les noms dont les familles demeurent encore a Victoria et font partie de la paroisse. : ' Roger Gaudet, Roger Schiller, Marc Gaudet, Lionel Gaudet, Paul Gaudet, Janelle Schiller, Jean-Gérard Henri Cété, Denis Schiller, Nicole Schiller, Genevieve Quillévéré, Martin Moreau, Nathalie Larminay, John Andrew Bartle, Richard Moreau, Noah. Quillévéré, Marie Agnés Emily Bartle, Patrick Charles Hubert Bartle, Anne Lise Vallée, Véronique Larminay, Guillaume Levasseur, Jean-Francois Godin, Nathalie Godin, Chantelle Plante, Kathleen Bouchard, Geneviéve Vidal, Laura Plante, Madeline Holden, Adrienne Holden, Jean-Frangois Michaud, Annik Michaud, Elizabeth Cété, Michel Christophe Major. On se souviendra que Mgr Charbonneau, évéque de Montréal, avait dO s’exiler a Victoria dans des conditions qui n’apparaissaient pas trés claires, a l'@poque, pour les fidéles du diocése de la métropole. ll faut rappeler le fait que Mgr Charbonneau a donné toute sa bibliothéque personnelle a la paroisse St-Jean-Baptiste. Elle fut déposée dans le bureau du Cure, et était ouverte aux lecteurs tous les dimanches. Mme Terrien assumait le travail de bibliothécaire. : Les livres sont toujours la, et on peut ajouter a Sone collection: M. et Mme Vinay l’ont fait en 75.