fee | Le Soleil de Colombie, vendredi 2 mars 197 VANCOUVER. La “dréle de guerre” s'achéve. Ses der- niéres manoeuvres? Trois incidents qui, la semaine passée, ont rappelé avec acuité aux Canadiens hors Québec que le débat entre Québécois sur la souveraine- té-association (A ne pas con- fondre, bien sir, avec l’indé- pendance, la séparation ni la sécession...) n’a rien d'une blague, d'un lointain fantas- me, ni méme d’une astuce brevetée par Pierre Tru- deau pour gagner ses élec- tions. D’abord ce fut le manifes- te en 110 pages du chef libéral Claude Ryan invitant les Québécois 4 “Choisir le Québec et le Canada”. Cer- tes, le document de M. Ryan n’avait comme prétention que le souci de dresser une ee toile de fond pour Teiticl fédéraliste, c'est a son parti de l'expliciter d'ici quelques mois. Néanmoins, le texte de l’ancien direc- teur du Devoir présente un dossier franc, cohérent et positif en faveur du Canada; de mémoire, c'est la premié- re fois qu'une telle tenta- tion accapare un chef provin- cial au Québec a nctre époque. Le plaidoyer Ryan comble une énorme lacune dans la pensée motivant la contre- offensive fédéraliste pour “vendre” le Canada au Qué- bec. Jusqu’a présent, les seuls coups de canon qu'on entendait furent tirés par Ottawa -- ces fameuses étu- des économiques “anti-sépa- ratistes” qui réduisaient Vidée du Canada a une trivia- lité en y collant une éti- quette en grosses “piasses”’. Grace a M. Ryan, les Qué- bécois peuvent dorénavant peser l’option canadienne -- abstraction faite de toute apocalypse -- sous une lumié- re plus objective: comme , une affaire de coeur et de téte. _ Le deuxiéme incident fut de mauvais augure pour un Canada fédéral, du moins a court terme. Le comité Pro- Canada, qui cherchait a ho- mogénéiser une macédoine dorganismes _fédéralistes pour défendre la thése d’un Québec canadien aux termes de la loi référendaire un peu arbitraire du PQ, s'est dislo- ’ qué dans une disgracieuse chicane, Chacun des participants -- partis politiques et “groupes dunité” de tout acabit -- peut soffrir la consolation d’en blamer les autres. Mais le résultat n’en demeure pas Pee eee ees prestige comptaient plus que la bonne cause. Kt plus que le bon sens. Le meilleur espoir de faire re- naitre l’unité au sein de la désunion? Mettre 4 profit les six mois avant le lancement de la campagne référendaire proprement dite pour re- grouper les troupes fédéra- listes dans un ordre plus réaliste -- ot la valeur de Vindividu pésera plus lourd que l’appartenance a une formation. Cela veut dire, au fond, que tous les fédéralistes -- notamment les partisants d'une Union Nationale affai- blie mais fiére -- devront trouver, sans perdre la face, le moyen de reconnaitre Claude Ryan comme le pre- mier parmi des égaux. Les vieilles rivalités entre rouges et bleus risquent en effet de scinder, donc de neutraliser a l'occasion, le vote en faveur du Canada. II y a1lans, les trois partis sécessionnistes ont mis leurs forces en commun pour fon- der le Parti Québécois, et c’est cet exemple que de- vront suivre les groupe- ments fédéralistes: accep- ter, a un moment de I’his- toire ou l’enjeu est clair et le choix est entre un oui et un non (au référendum et pen- _ dant la cam provinciale de 1980 ou 1981), qu’on ne peut s’offrir le luxe de dire sa vérité en 36 versions. Un tel ralliement des mi- litants fédéralistes dépend . en grande partie de M. Ryan lui-méme. Pour le réussir, son autorité personnelle et sa logique ne suffiront pas; il devra recourir aux mémes talents qui ont aidé M. René Lévesque a apprivoiser ses rivaux en 1968; tact, géné- rosité, passion. Le troisiéme événement de la semaine fut la publica- tion, longtemps attendue, du schéma deétaillé du PQ pour la souveraineté-associa- tion”. Ce document de 16 pages D’Egal a égal doit encore recueillir l’approba- tion de l'assemblée annuelle du PQ en mai, mais d’ores et déja il met clairement en relief les faiblesses prati- ques de l’option péquiste et Vélan qu'elle a pris. Tout réfléchi et spécifique que soit le texte, méme un coup d’oeil rapide sur la “tuyauterie” péquiste révéle des contradictions porteuses de conflits: on a l’impres- sion que les batailles ran- gées que ces arrangements pourraient provoquer place- raient les actuelles querelles . fédérales-provinciales dans la catégorie. des débats qui existent chez les Dames de Sainte-Anne. Il suffit de relever deux vices familiers qui pour- raient saper toute I’hypothe- se: -- on tient pour une évi- dence la supposition que le moyen le plus efficace de promouvoir la solidarité éco-- nomique serait de détruire la solidarité politique; or, c'est Reread le contrai- : ie cgay. Mar aed ché commun européen qu’é- voquent les péquistes aussi allégrement que constam- ment; -- en exigeant le droit 4 l'auto-détermination pour le Québec (ce qu’aucun Cana- dien sérieux n’a jamais nié), le PQ néglige un détail: le Canada anglophone peut re- vendiquer le méme droit. A supposer méme que l'on puisse éviter toute rancoeur (ce qui n’est pas le cas) qui résulterait du traumatisme d'une sécession québécoise, le Canada anglophone trou- verait sans doute la plus grande séduction économi- que dans une zone de libre- échange -- et probablement, a terme, dans une union politique -- avec les Etats- Unis. Le PQ promet en outre un deuxiéme référendum -- ce- lui-ci sur l'indépendance tout court -- au cas ot le reste du Canada refuserait de parler de souveraineté-association suite a un vote accordant a M. Lévesque le mandat d’es- sayer de négocier cette for- mule. Cette stratégie de rechan- ge a le grand mérite de confirmer que le PQ, malgré certaines récentes tendan- ces a l’'ambiguité, veut bel et bien que le Québec quitte le Canada. Mais elle ouvre une boite de Pandore de possibi- lités pour les deux camps en présence. Si, comme ce sera proba- blement le cas, le menuet constitutionnel continue pendant au moins quatre ou cing années de plus, on peut imaginer toutes sortes d’aboutissements: le PQ pourrait s’essouffler; cer- tains nationalistes impa- tients pourraient reprendre du souffle pour mettre autre chose que leur correspon- dance dans les boites aux lettres; ou M. Ryan pourrait découvrir que le vent souffle du bord de sa Troisiéme Option, les deux amours du Québec et du Canada. Somme toute, la semaine passée respecte parfaite- ment la définition savoureu- se que lui donnait, diman- che, un des plus sages de nos observateurs, le professeur Gérard Bergeron: une se- maine de “clarification com- pliquée”. Nos lecteurs écrivent Re: Editorial du 23 fév. 79 Par l'intermédiaire du So- lei! de Colombie, j'aimerais apporter mes commentaires au sujet de la lettre de M. Harry Hall. En relisant sa lettre plu- sieurs fois, j'en viens a deux conclusions. Ou bien Harry, Hall est un bonhomme qui a du culot pour dix armées, ou bien il est tombé sur la téte! Il faut avoir du front “au boutte”, comme dirait l'au- tre, pour écrire une telle finerie! (...) Ol pensez-vous que la “British Columbia” se trouve? En autant que 23 ~ millions de Canadiens sont concernés, ca Se trouve au Canada, n'est-ce-pas? Et le Canada, combien de langues officielles y trouve-t- on d'aprés vous? D'ou sor- tez-vous pour l'amour de Dieu? A moins que vous soyez un étranger venu d'un pays trés lointain et récem- ment arrivé par ici, ce dont je doute, puisque vous étes _ sont des (...) de votre acabit qui détruisent les relations ~ entre les deux grands peu- ples de ce pays. Relisez votre petite histoi- re (si jamais vous vous étes déja donné la peine de !'ap- prendre) et vous verrez de quoi je parle. De plus, je ne comprends pas tres bien votre but en vous étant abonné au journal “Le Soleil de Colombie” et non le “The Columbian Sun” comme vous I'appelez. Heureusenient que je suis francophone, car si j’étais francophile de racines an- glaises, j'aurais honte a en rougir. Je me permets un petit conseil, M. Hall. Vous de- vriez annuler votre abonne- ment au Soleil de Colombie, car vous ne semblez pas posséder la capacité mentale de comprendre le dilemme canadien-frangais. A bon entendeur, ‘salut! un abonné du journal (hic).ce André Bérubé qui ajoute injure a l'insulte. | Nanaimo Voyez-vous, M. Hall, ce Colombie-Britannique REE seals SESE Monsieur, eap - capricious - earnal - Si ¢a peut intéresser vos lecteurs de langue anglaise voici une liste de mots anglais originaires du dialec- te occitan, pays d’Occitanie, dans le sud de la France. adverdary = alimentary - ambitious - amorous - angel - anniversary © anxious - apo- theeary - ardour bilious - bréviary - calvary - candour - eastellan -cemetery - claret - clamour - colour - complicate courageous - cross - milita- tea Oe Ce sont des apports occi- tants dans l'anglais. Rien a vous, Janine Dubos St Aubin les Elbeuf » FRANCE ELELEEEELELELELEEEE Qu’onse le dise, qu’onse le répéte; Tis serontla du 2 au 7... reeeeeereeoeerr sees LES “DESSOUS" DU SOLEIL rie Jean-Claude ARLUISON Depuis plusieurs semaines, il était possible de prendre une douche gratuite Gbrs les locaux du Soleil de Colombie. Quatre récipients Siaineal une touche pittores- que a un environnement sobre ou le superflu n’a jamais pu trouver sa place. Le délicat tintement des gouttelettes dans les . gamelles nous donnait l’impression de travailler au pied d’une cascade dans une ile de la Polynésie... mais il a fallu revenir a la réalité, et faire réparer le plafond. - Plus de fuites, plus de gamelles, plus de réveries. Chaque semaine, nous recevons la visite d’une classe, parfois de deux. Nous en sommes trés heureux et invitons tous les professeurs de francais des écoles secondaires aussi bien qu’élémentaires, a faire de méme. Nous invitons également tous nos lecteurs a nous rendre visite et nous répondrons volontiers a leurs questions. 1979 est l'année internationale de l'enfant et Le Soleil de Colombie se demande de quelle(s) maniére(s) il pourrait la célébrer. Envoyez-nous vos suggestions. Merci. Nous recevons un bon nombre de journaux francophones publiés a |’extérieur du Québec ainsi que plusieurs publications franco-américaines. Nous avons l'intention d’en faire une exposition dans la petite salle du Centre Culturel Colombien. Chronique haineuse vir Le Mesquin : Le.Mesquin lance un appel angoissé a toutes les fimes charitables. Il a besoin de leurs conseils afin de truquer a mieux possible sa a declaration) de i PaME , eT oe Ey Voici les histoires favorites du Mesquin: Un Corse meurt. Son épouse fait incinérer le corps, met les cendres dans un sablier, le tourne, et dit: «Et maintenant, travaille!». Un Ecossais rentre dans un magasin de vétements ou ila acheté un manteau, ily a plus de vingt ans. «C'est encore moi!», s’exclame-t-il. Voici une maniére détournée de dire que quelqu'un louche: «Il a un oeil qui joue au billard et l’autre qui compte les points». . ae % OFFRE D’EMPLOI Caisse Populaire de Maillardville Coordonnateur(trice) La Caisse Populaire de Maillardville est 4 la recherche d'une personne pour coordonner et mettre sur pied un service communautaire a l'intention de ses membres et de la population en général. FONCTIONS: ° la personne servira de personne- ressource A la communauté; ¢ travaillera 4 l'implanta- tion de programmes et services communautaires _ instaurés par la Caisse; ¢ sera en contact constant avec les membres de la Caisse, etc. QUALIFICATIONS: ¢ expérience dans le milieu franco-colombien; © bilingue; © certaines connaissan- ces du milieu coopératif, de préférence; © dactylogra- phie. LIEU DE TRAVAIL: Maillardville. SALAIRE: A négocier. Envoyer les pondide ure avant le 8 mars a Jean Aussant; : Caisse Populaire de Maillardville, 1013 Brunette, Maillardville, C.-B. V3K 1E2. 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