Gen SE blo jeateetetiis asl Rector at os Le francais est en pleine évolution (Suite de la p.1) Cela continue toujours mais c’est un phénoméne normal. Rappelez-vous, au XVIli¢me siécle, l’influence de l’italien. Aurait-on aujourd’hui des macaroni, spaghetti, opéra... dans notre langue, s’il n’y avait pas eu cette pénétra- tion de la culture italienne? Alors, transposez cela main- tenant avec les hot-dog, hamburger, etc... C.T.: La langue frangaise est-elle unique ? ou y-a-t- il plusieurs types de fran- cais ? J.P.V.: Il y a une seule langue frangaise, mais il y a certainement des niveaux différents et des dialectes différents. Ceux-ci sont, d’ailleurs, plus ou moins vivaces a cause des jour- naux, de la radio et de la télévision. On reconnait un Canadien parlant le francais, comme on reconnait un Belge, un Suisse... Ce qui a changé, cest l’introduction de mots nouveaux, c’est d’autant plus curieux que les mots nouveaux introduits au Canada ne sont pas forcé- ment les mémes que ceux introduits en France. Cha- cun agit isolément. Pour le premier magné- tophone, les Frangais Vavaient tout simplement appelé enregistreuse parce que cela enregistre. Deuxiémement, il y a des anglicismes différents en France et au Canada; le mot shopping n’existe pas au Canada, on dit magazinage, qui est une création. D’autre part, au Canada, certains mots sont restés du vieux frangais alors qu’ils ont disparu en France. C.T.: Cette arrivée de mots est-elle contrélée ? J.P.V.: L’office de la langue francaise du Québec et le conseil international de la langue francaise publient des listes de mots nouveaux accompagnés de définitions. Il est extraordinaire de constater, en France, le nombre de mots nouveaux apparaissant a chaque décennie. Cela peut-étre de Yordre de 10.000! C.T.: Ces mots nouveaux nuisent-ils 4 la langue ? J.P.V.: Cela peut nuire, si auprés du public, les mots nouveaux deviennent incom- préhensibles... De toute fagon, on n’y peut rien; il faudrait avoir une société extrémement organisée, une sorte de dirigisme linguis- tique pour éviter l’arrivée de mots nouveaux dans la langue francaise. D’ailleurs, depuis quelque temps, il a une loi en France qui oblige des organismes a utiliser certains mots... au- trement, c’est l’amende. C.T.: Prenons le cas de “dispendieux”; ce mot n’est pas utilisé en Fran- ce alors qu'il est courant au Canada. Comment ex- pliquez-vous cela? J.P.V.: “Dispendieux” est un cas différent. C’est un vieux mot qui disparait en France mais qui reste ici. Le mot “cher” n’a pas pris sa place, “dispendieux” reste le mot juste pour les Canadiens. De méme, ils ne connais- sent pas annuler, ils utili- sent canceller, c'est un angli- cisme. En fait, il y a une langue de base commune, que tout le monde comprend et un certain vocabulaire propre a chaque groupe. C.T.: L’Académie fran- caise veille sur la langue.. J.P.V.: Ce n’est pas telle- ment l’académie! Elle est souvent en retard d’un ou deux siécles. Elle ne fait qu’entériner les usages; c’est plutdt l’office et le conseil international de la langue francaise — dont je fais partie — ‘qui agissent a ce niveau. Il est certain que les langues évoluent d’elles-mé- .mes! Avec les moyens de communications, cette évo- lution est aceélérée. Toutefois, elle se fait moins au Québec parce que les gens sont plus conser- vateurs. Ils essaient de s’agripper a une culture. C’est un fait linguistique bien connu. Pour faire pénétrer un mot dans la langue, il faut qu’il ait du succés ou qu’il soit chic! Mais c’est presque toujours par snobisme. C.T.: Est-ce un bien ? J.P.V.: En général, ils vien- nent enrichir la langue. C’est le cas lorsque le mot entre dans le vocabulaire commun. Par exemple, Je mot “flic” était inconnu au Canada avant l’arrivée des films francais. Aujourd’hui, “flic” a fait son petit bonhomme de chemin. I] n’est pas souhai- table que les langues chan- gent trop vite parce que la communication en serait trés modifiée et en souffri- rait. Il ne faut pas, non plus, Vappauvrir en la faisant stagner; la civilisation est en perpétuelle mutation, ainsi que les langues... Il faut donc viser le juste milieu. C.T.; Les médias ont—-ils une bonne influence ou une mauvaise influence sur la langue ? J.P.V.; Liarrivée des média agit dans les deux. sens. Ils aident a freiner dans la mesure ou les gens et sur- tout les journalistes pren- nent conscience de leur réle. Mais quand ils n’y pensent, cela contribue a accélérer l’évolution. C.T. La langue frangaise peut-elle disparaitre ? J.P.V.: C’est possible, mais cela ne durerait pas long- temps. Voyez-vous, il y a des mouvements constants.Tous les dialectes latins ont fini par faire le latin et le latin, une fois installé, s'est coupé en dialectes qui ont fait les langues romanes. Il existe un mouvement d’unification et de multipli- cation. Actuellement, je pense que nous sommes en période d’unification. “Les langues évoluent d’elles-mémes; avec les média, cette évolution est accélérée”. Peut-étre qu'un jour, le québécois dev-erdra une lan- gue latine, ou néo-latine; mais il est probable que les forces conservatrices vont freiner cela! Toutes les langues évoluent dés qu’elles vivent. Si elles n’évoluent pas c'est qu’elles sont mortes. Le latin n’évolue plus. Mais il ne faut pas qu’elles évoluent trop vite, sinon elles se détruisent. Pour le frangais, il n’y a pas de doute, il est en pleine évolution. Programme-cadre de francais (Suite de la p.1) De son cété, la Fédération des Franco-Colombiens, par son agent en éducation, M. Lalonde, effectue une tour- née dans les villes ot le programme-cadre est déja implanté mais od le nombre d’éléves est en deca de ce que l’on serait en droit d’attendre. Cette semaine, il était 4 Kelowna. Ces rencontres, tant avec les représentants du Minis- tére de I'Education qu’avec ceux de la Fédération, sont Yoceasion pour les parents encore sceptiques de soule- ver les problémes qui se posent dans les régions. Alors, parents, consultez votre commission scolaire! C.T. pm eee eee eee ee ey 238 TES En vigueur le ier mars - Pour tout voyage a compter du 17 mars, appelez VIA au -112-800-361-6180 VIA Rail Canada commence l’implantation de RESERVIA, un nouveau systéme de réservation et d’émission automatique des billets. _Prenez note du nouveau numéro. ll vous permet de rejoindre VIA sans frais pour renseignements et réservations. linvitation au voyage $2 SANs. 24.4