2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 15 juin. 1990 EDITORIAL La Céne n’est pas finie ll aura donc fallu plus de soixante-dix heures aux onze apdtres dela réconciliation nationale pour appréter, mijoter et servir aux Canadiens un ragoit constitutionnel dont les premiers relents annoncent déjA des promesses d'indigestions qui n’ont pas fini de tourmenter le pays dans les mois et les années a venir. L’opinion publique indiquait pourtant qu'il était préférable et désormais plus facile de gérer |’6chec d'un accord dont le contenu ne signifiait plus grand chose pour la plupart des Canadiens, plut6t que de tenter une ultime opération de replatrage aux conséquences incertaines, et dont |'issue, aujourd’hui pratiquement effective, risque de causer plus de problémes que d’en régler. Apparemment victimes d’une panique dont ils étaient pourtant les premiers responsables et les principaux artisans, les onze premiers ministres se sont mis en téte de sauver le pays de la menace d’un apocalypse dont les fondements n’auront finalement eu d’égal en ridicule que ceux du «show» auquel ils se sont quotidiennement livrés - une semaine durant, et en direct s’il-vous-plait - aux rares instants ou ils daignaient informer le bon peuple de l’évolution des péripéties de leurs agapes constitutionnelles: «La journée a été dure», devaient nous rabacher, soir aprés soir, les propriétaires des honorables épaules sur lesquelles reposait dorénavant la lourde responsabilité d’éloigner le pays des périls de l’abime. Le ridicule appelant le ridicule, ne soyons guére surpris, dés lors, qu'il ait déteint sur le produit de leurs cogitations et qu'ils soient finalement parvenus a s’entendre sans s’entendre, si ce n’est, il est vrai, sur l’objet et le programme de leurs mésententes a venir. Le Canada est condamné a perpétuité au supplice constitutionnel. Il |’était depuis 123 ans. Les Canadiens ne seront décidément pas dépaysés! Le Québec est maintenant de retour dans Ia grande famille canadienne. Mais la sacro-sainte unité nationale n’est pas sauve pour autant. Avec l’entente du lac Meech, le Canada n’était qu’aux hors-d’oeuvres du grand repas constitutionnel dont les premiers ministres viennent de concocter le menu. Bon appétit! Patrice Audifax Approvisionnements el Services ivi Canada Matériel du gouvernement VENTE PUBLIQUE AU DETAIL puply and Services e Appareils et Equipement de bureau Meubles de bureau et accessoires e Autres articles divers DATE DE LA VENTE Tous les mardis entre 13 et 15 heures a partir du ter mai 1990. CONDITION DE VENTE Tous les articles seront vendus «tel quel» et doivent étre payés comptant ou par carte de crédit au moment de la vente. Limite de cing articles par achat par jour. Aucun remboursement ni échange. LIEU DE LA VENTE Approvisionnements et Services Canada Centre de distribution des biens de la Couronne 12171 Horseshoe Way Richmond (C.-B.) (604) 272-9070 Canada COURRIER Monsieur le Rédacteur, Votre article du 25 mai «Quand les loyers flambent» attire toute ma sympathie pour Sonia et Cécile mais me dérange un peu et moblige a prendre la plume. Aprés avoir donné la parole a Sonia et Cécile, il aurait fallu donner la parole a un économiste ou un homme d’affaires francophone qui aurait expliqué sa vision du probléme. Jesuis moi-méme propriétaire de plusieurs immeubles a appartements sur Il'lle de Vancouver (apres avoir été propriétaire immobilier pendant 10 ans au Québec) et ai quelques idées sur le sujet. Avant de critiquer et gémir il faut comprendre les mécanis- mes de notre société. - Si le locataire croit que son logement est dangereux, il n’a qu’ale signaler al’Hdtel de Ville qui enverra un inspecteur. Si ce dernier juge qu’il y a danger, il obligera le propriétaire a faire le nécessaire rapidement. - Si on ne construit pas plus de logements, c’est bel et bien parce que les loyers ne sont pas assez élevés. Avant 82, il y avait beaucoup de subventions gou- vernementales (surtout fédéra- les) €@ la construction de logements. C’est-a-dire que VEtat utilisait les impdéts de gens qui n’étaient pas nécessai- rement locataires, pour subven- tionner la construction d’appar- tements. Maintenant les cais- ses de |l’Etat sont a sec et on veut que chacun paiele vrai coat de son logement. Actuellement construire un appartement _trés cote au moins 50 000$. Si on y ajoute le prix du terrain a. Victoria, on arrive aun coat total d’environ 70 000$ (davantage a Vancouver). Si onlevend en condominium, il faut demander plus de 100 000$ pour payer les frais financiers et légaux, les frais d’agent d'immeuble et un bénéfice pour le développeur qui a pris le risque. Si on le loue (en exigeant 10% de retour sur l’argent investi), il faut que le revenu couvre au moins: . - des intéréts de 7000$ par an. -les dépenses (taxes, assu- rance, réparations, ascenseur, eau, concierge, etc.) que j’estime a environ 1700$ par an et par logement. Total: 8700$ par an ou 725$ par mois. Devenez bénévole pour UNICEF PO ENRICHISS PERSO ( Unicef Canada ¢s 1-800-268-6364 La productivité dans la construction n’a par progressé comme dans d'autres domai- nes. Le prix de ce qui est fait en usine baisse réguliérement par rapport au salaire moyen d’un ouvrier. Dans la construction, la baisse est trés faible. Ce n'est pas la faute des gouvernements si-les immeubles ne peuvent étre construits par des robots en usine. Et la démagogie du N.P.D. n’y changera rien. En ce qui concerne les hausses de loyers, bien sar qu’il vaudrait mieux qu’elles soient échelonnées réguliérement. Ce- pendant compte tenu du prix du terrain a Vancouver, Sonia et Cécile ont sans doute bénéficié d'un loyer trop bas auparavant. Si le propriétaire avait été un bon gestionnaire, il aurait demandé dans les années précédentes, un montant plus élevé et aurait utilisé la différence pour améliorer son immeuble. Quant au propriétaire des loyers, je l’ai vécu en tant que propriétaire au Québec et c’est unetelletracasserie administra- tive que ca décourage des promoteurs. lls préférent cons- truire des immeubles destinés au commerce ou aux bureaux. Cela soulage quelques locatai- res a court terme mais a long terme, cela crée plus de problémes que cela n’en résout (trop nombreux pour étre énumeérés ici). Le mécanisme capitaliste trés imparfait de l’offre et de la demande est encore ce qu'on a trouvé de mieux pour produire des biens de consommation (voir la crise du logement en Europe de |’Est). Quant a l’expression «chasser les. pauvres du _ centre-ville» utilisée dans l’article, il faut avoir l’honnéteté intellectuelle de reconnaitre que le centre- ville est un endroit désirable et que ceux qui n’ont pas les moyens de se le payer doivent accepter d’aller en banlieue. De méme que si un «pauvre» ne peut se payer une «Mercedes», il doit accepter de rouler en «Toyota» ou méme de prendre le bus. Aprés ces propos qui pourront choquer certains mais qui ne sont que la logique méme, je reconnais que le gouvernement devrait donner une allocation spéciale logement, directement aux citoyens qui, pour une raison Ou une autre, n’ont pas les moyens de se_ loger décemment en banlieue. Cette allocation devrait 6tre substan- tiellement plus élevée dans le cas d’un individu qui a des enfants a charge. Jean-Louis Denux Victoria trés ordinaire. N’attendez pas la Faites-le dés pour renouveler votre abonnement. dermiére minute maintenant. LE SOLEIL DE COLOMBIE 980 RUE MAIN VANCOUVER, C.B. V6A 2W3 Js? Zs 28 __. PaRnitiPatrion ) | 48 SOLEIL Le seu de Gatomdis de la Colombie-Britannique | journal en frangais Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant : I'APF: Yves Lusignan Francois Limoge Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Association de le APF 3. \ Presse francophone a -* hors-Québec Ved 683-7092 683-6487 Fax: 683-9686 Abonnement 7 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d’enregistrement : 0046 Courrier de 2éme classe Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction raccourcir le texte s'il est trop long. Les le numéro de téléphone et d'une adresse afin de nos correspondants. 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