14 — Le Soleil de Colombie, vendredi 16 décembre 1983 Société Historique Franco-Colombienne 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. VST 1V4 Tél. 879-3911 Les membres de la Société Historique Franco-Colombienne vous Société Historique Franco-Colombienne Recherches et rédaction: Catou Lévesque - A cette occasion, nous sommes heureux de vous donner ici un apercu des traditions et coutumes du temps des Fétes telles que pratiquées autrefois. Les sources étudiées a cet effet ont été les suivantes: 1. Christmas in Canada, M. Barber et F. McPherson, 1972, Toronto, ISBN: 0-460-90553-8 2. Coutumes populaires du Canada francais, 2¢me édition, presses de l'Université Laval, 1972’ Dossier de docu- mentation des Archives de Folklore 3. L’Appel, janvier 1966, pp. 12 et 13 et décembre 1967 4. Correspondance du Rév. Pére Lempfrit, O.M.L., février 1850 du Fort Victoria. Le premier Noél en terre canadienne... (1) ..fut célébré en 1535, prés du site actuel de la ville de Québec. Ce fut un Noél bien maigre pour Jacques Cartier et quelques cent-dix hommes. Tous assemblés dans la petite forteresse au bord de la Riviére Saint-Charles, bravant les rigueurs du froid et du gel, les avances des Indiens et malgré leur modeste provision alimentaire, les hommes se sont recueillis en priére pour commémorer la naissance de l'Enfant-Jésus. Le Noél en Nouvelle France au début du dix-septiéme siécle (1) Dans la salle a diner de la Seigneurie, le Seigneur et sa Dame prenaient les places d’honneur 4 la téte.de la grande table sur des chaises de bois rude. Alignés a leur droite et gauche, assis sur des bancs rustiques, prenaient place les sous-officiers et les personnalités de la place. Les plats de service, confectionnés par les Indiens, étaient faits d’écorce et seules les cuilléres également d’écorce, apparaissaient sur la table. Chacun devait apporter son propre couteau. Le menu du diner de Noéld était des plus flamboyants: petits pains de mais, bouillie d’anguilles, de saumon et de féves, soupe de viande épaissie de farine de noix, pois, courge au four, réti de chevreuil, pftés d’écureuils, pigeons sauvages cuits au four, perdrix et hiboux... Pour dessert: gateaux de sucre d’érable et pain sucré fait de noix et graines de tournesol arrosé d'une sauce a base de petits fruits séchés et d'eau bouillante. La “Bonne Table”, fort Edmonton, 1847. (1) 1847, son Noél au Fort Edmonton en compagnie de L’artiste Paul Kane racontait dans le Journal “The Beaver” Ilustrations: Michel Pilon Voyageurs et d’un missionnaire francais, le Pére Thibault, missionnaire du Lac Manitou. — (...) “Le Jour de Noél, on hissa le drapeau et tous les hommes se présentérent dans leurs plus beaux atours, afin d’honorer ce jour. A deux heures, nous nous mimes a table. Nous étions six hommes, dont le Pére Missionnaire catholique du Lac Manitou. A la téte de la table, on déposa un plat de croupe de buffle bouillie, au bout opposé, fumait un bufflon bouilli. Le bufflon, ne tremblez pas chers lecteurs, est extrait de sa mére par voie césarienne bien avant qu'il atteigne maturité. Lorsqu’elle est, de suite ainsi bouillie, cette viande est un morceau de choix recherché et trés apprécié des bouches épicuriennes de l’intérieur de ce territoire. J’eus le plaisir de goiter un plat de “mouffle” ou nez d’orignal séché. Le monsieur 4 ma gauche distri- buait le poisson blanc retourné dans de la moelle de buffle. Le prétre servit de la langue de buffle alors que Monsieur l’officier coupait les queues de castor. Le dernier monsieur était bien occupé a disséquer le réti de dinde sauvage. Le centre de la table était décoré de montagnes de patates, navets et pains, arrangés d’une telle fagon que quiconque pouvait s’en servir sans déranger les autres occupés a manger.” (...) La Messe de Minuit, la créche... Fort Victoria, 1849 [4] (extrait d’une lettre du Pére Lempfrit, février 1850, Ft. Victoria, adressée aux Soeurs Grises de Montréal.) (...) “Ma Révérende mére, comment vous remercierai-je de toutes les bontés que vous avez eues pour moi. C’est par vos soins que j’ai pu orner si dignement ma petite chapelle... Le petit Jésus que vous m’avez donné a fait des merveilles, les Sauvages l’auraient mangé si je les avais laissé faire. Encore, tous les jours, ils demandent a le voir. Pour la Messe de Minuit, j’avais préparé une pauvre, mais bien naturelle petite créche. L’Enfant-Jésus était couché dans l'obscu-’ rité; tout-d-coup, je sors de ma petite sacristie pré- cédé de huit enfants avec chacun un flambeau de Sauvage a la main; nous allons chercher la créche, et deux enfants se tiennent a la téte du berceau. Alors, on apercut lEnfant-Jésus dans toute sa beauté. Nous chantons alors Christus natus est nobis, puis le beau Vanite, enfin la Grande Messe de Noél (...)” Noél au Pensionnat des Ursulines en 1896: le petit Jésus de cire... (2) Avec les premiers jours de l’Avent, commengaient les préparations de Noél. On fabriquait les créches et on y déposait un brin de paille 4 chaque sacrifice pour préparer la venue de |’Enfant-Jésus. La Veille de Noél on montait un arbre de Noél dans chaque salle qu’on décorait avec des guirlandes de grains de blé d’Inde séchés peints de couleurs vives, de petites étoiles de papier d’or et d’argent. Vers onze heures, le soir de la Messe de Minuit, les grandes pensionnaires se levaient sans bruit. Vétues de longues robes blanches, portant le long voile blanc et le ruban bleu des Enfants-de-Marie, elles allaient de dortoir en dortoir éveiller les “petites” en chantant Ca Bergers... Pendant ce temps, les maitresses s’empressaient d’habiller les petites tout en blanc, de donner 4 chacune un drapeau de soie colorée et d’ajuster leur couronne blanche. Bientét, la procession s’ébranlait dans le corridor, deux 4 deux, drapeau en main, les enfants formaient le cortége de l’Enfant-Jésus qui venait. A la fin, entourée de quatre dames d’honneur, la plus petite portait précieusement la corbeille ot était couché le Bébé de cire* qu'elle devait apporter a la créche de la chapelle. Aprés les deux- messes qui faisaient suite au . corége, religieuses et éléves descendaient au réfectoire pour le “Réveillon” de Noél. Réveillon impressionnant dans sa simplicité: un grand silence, la nappe blanche, une tasse de bouillon, quelques biscuits salés de Noél et c’était tout. Le lendemain, au Souper de Noél, on gofitait aux délicieux croquignoles, le plus souvent de forme rectangulaire, que les Ursulines faisaient si bien. On pratiquait au centre du croquignole, un certain nombre d’incisions longitudinales et l’on croisait les bandes de pfte deux a deux de facon a former une boucle.- Une fois cuits, on saupoudrait les croqui- gnoles de sucre. Aprés les jeux traditionnels, venait le dépouillement de l’arbre de Noél. Chaque éléve recevait des soeurs, une orange et un petit cadeau. En plus, les petites recevaient un gros morceau de sucre a la crémel...” -culiérement, la coincidence historique de ce nouveau jalon francais, 100 ans aprés l’épopée des “voyageurs’ canadiens — AVIS: les bureaux de la SHFC seront fermés du ‘19 décembre 1983 au 9 _ janvier 1984. souhaitent un Joyeux Noél et une Bonne * Bébé de cire: Depuis les débuts de la colonie de la Nouvelle France, les Ursulines avaient toujours moulé elle-mémes !'Enfant-Jésus de cire. Elles gardaient tout pour sa fabrication: moules, yeux de verre, cheveux naturels de religieuses ou d’éléves, petites robes blanches brodées, etc... Neel chez les Guides et Jeannettes, Maillardville, décembre Samedi, le 18 décembre, a la salle paroissiale, de 9.30 4 11.30, les Guides et les Jeannettes ont eu une féte de Noél organisée par les cheftaines et les chefs d’équipes: l’équipe des Chevreuils était chargée des décors, celle des Ecureuils, des jeux, et celle des Hirondelles, du gofiter. Y assistaient comme invitées: Mme John Cooshek, présidente du Comité Protecteur et plusieurs autres directrices. Au nom des fillettes, merci aux cheftaines, F. Marchand et Y. Abgrall, pour cette si belle féte, ainsi qu’a leurs assistantes: Mme Roger Peloquin et Mme Thérése Trividic. Juste a temps pour Noél 1967, le ler décembre de cette année, les débuts de la Radio francaise 8 Vancouver. [3] C’est un cri du coeur général qui a accueilli les accents frais et sans prétention de la chaine francaise de radio de Radio-Canada, le ler décembre dernier. C’est par centaines que les lettres et les coups de téléphone de félicitations ont envahi un personnel anxieux de s’installer dans un coin de l’Hotel Vancouver. La fiévre de l’installation ne s'est toutefois par reflétée sur les ondes, car, dés les premiéres paroles: “Vous écoutez CBUF-FM, votre station de langue francaise, 4 Vancouver”, c’était une voix assurée, pleine d’expérience, qui s’adressait 4 une population assoiffée des accents francais dont elle avait été privée jusqu’alors. Au cours d’une cérémonie d’ouverture qui fut diffusée sur tout le réseau, le président de la Société, M. Alphonse Ouimet, voyait le couronnement d’une longue campagne pour étendre les deux chaines, anglaise et francaise, d'un océan a l'autre. M. Prentice parla au nom de M. Kenneth Kaple, direc- teur régional de la Société 4 Vancouver. Puis, M. Marcel Ouimet, vice-président et directeur général de la radiodiffusion francaise, fit le point sur l’importance de l’événement et sur l'historique du réseau francais. : M. Jean-Baptiste Goulet, président de la Fédération Canadienne francaise de la Colombie britannique fut invité 4 parler au nom de |’élément francophone. Il nota, parti- francais. C’est l’événement qui consacre dans les faits la dualité culturelle du Canada et qui couronne 20 ans de requétes répétées de la part de l'association provinciale. a = a Saat ae : Les pionniers de CBUF-FM [de gauche a droite]: Gérard Binet, directeur des programmes; Roger Le Soleil de Colombie, vendredi 16 décembre 1983 _ 15 et Heureuse Année!!! Desautels, technicien; Genevieve Touchette, publiciste et attachée de presse; André Vigeant, annonceur; Walter Aubé, réalisateur; Pierre Perreault, annonceur; Michel Mongeau, annon- ceur; Michel Gabereau, technicien; Peter Schell, technicien; Nicole Guillemet, script-assistante. Au Tableau Vert — Déja notre jeune station fait partie de la vie sociale du Bas-Fraser. Tous les soirs, 4 6h., se déroule le calendrier des événements d’intérét social, artistique ou public. Plutét que de vous laisser toute cette tache de.convoquer vos membres 4a des réunions, le Tableau Vert vous tient au courant des activités de votre club; vous n’avez qu’a lui faire parvenir, par lettre, les détails de votre manifestation et votre public en sera informé. Le Pére Legault et Place Publique — sont deux émissions auxquelles le public est invité de contribuer par ses opinions ou par ses questions. Le Pére Legault vous attend au bout de la ligne tous les matins de la semaine pour traiter, avec vous, de sujets d’intérét religieux ou moral. Ce n’est toutefois par 1a qu'il s'arréte. Pour vous en convaincre, synthonisez 97.7 mgcs, du lundi au vendredi, 4 10h30. Place Publique vous convie durant trois quarts d’heure, le samedi avant-midi, 2 10h15. Votre héte y est Jean V. Dufresne qui, avec un invité, s’attaque 4 un sujet d’actualité que vous pouvez aider a élucider. : Présent— Quand votre journal vous arrive, les événe- ments sont déja au passé. L’émission Présent, par contre, traite des grands faits au présent; c’est-a-dire au moment oi ils bralent encore les fils des grandes agences de presse. Présent vous transporte aux quatre coins du monde par la voix d'experts. Soyez présents deux fois par jour, 4 9h30 et a 14h30. Science et culture— Les antennes de Radio-Canada regorgent d’émissions culturelles et éducatives tous les soirs. Ce sont tantdt les grands concerts, le théatre et les musiciens, tant6t les exposés savants sur la science. Surveillez votre horaire!