Arts et Spectacles 11 Chante\%/ ta, chanson Una série de Agence de preses francophone La vitalité de la chanson a Saint-Boniface La chanson francophone ne se porte pas mal du tout au Manitoba. Et elle dait sa bonne santé en grande partie au “100 Nons”, un organisme a but non lucratif qui a pour but de sensibiliser les jeunes francophones du Manitoba a leur culture par l’entremise de la musique et de la chanson. L e 100 Nons, qui féte cette année son 25eanniversaire, a permis 4 plusieurs artistes de se tailler une coche dans le monde artistique. Il suffit de penser au célébre Daniel Lavoie et 4 plusieurs autres qui ont enregistré des albums : Hart-Rouge, Laurent Roy (guitariste jazz), Gérald Laroche et Jacques Lussier pouren nommer quelques-uns. Cela est tout récent car il y aseptou huit ans, la scéne musicale au Manitoba était plutot démunie. Le succés en chanson semble se manifester par vagues au Manitoba frangais ; il y a environ 15 ans, c’était une autre génération de musiciens qui connaissaient le succés. Gérald “Ziz” Jean, du duo Gerry et Ziz, se rappelle de cette époque : “On a enregistré un albumen 1976. Ona fait beaucoup de télévision, de radio, de. tournées. On dirait que c’était quelque chose de nouveau, que beaucoup d’organismes avaient intérét a promouvoir la francophonie. En 1981, on n’arrivait pas a faire assez d’argent et on avait chacun une famille. On a arrété de travailler réguliérement.” Gérard Jean, qui a été coordonnateur du 100 Noms en 1968, convient qu’il y a eu un creux, autant dans le nombre d’interprétes que pour les compositions originales. “Je ne sais pas pourquoi il y a certains rythmes comme ca. Au Québec, ca été pareil. Les gens se sentent plus inspirés a certains moments, on dirait. En ce moment, je suppose qu’il doit y avoir une grande incertitude qui plane sur les jeunes.” David Larocque, directeur musical actuellement pour le 100 Nons, constate que la situation | s’est beaucoup améliorée les cinq derniéres années. Plusieurs activités ont été mises sur pied qui permettent 4 beaucoup d’artistes de se présenter en public et de se faire connaitre. Le concours Phonogramme de CKSB, en marche depuis 1987, enest un bon exemple. Propre au Manitoba (il existe sous d’autres formes dans d’autres provinces), le concours cherche a décou-vrir lachansonoriginale de année. Jusqu’a 30 compositions sont soumises annuellement. En plus, depuis 1987, les meilleurs jeunes groupes francophones du Manitoba s’affrontent ala Chicane électrique annuelle, un projet mis en oeuvre par David Larocque. Aussi, le Gala interprovincial de la Chanson (pour les quatre provinces de |’Quest) couronne des jeunes interprétes et auteurs-compositeurs-interprétes chaque année depuis 1990. “En moyenne, tl y a une cinquantaine d’artistes par année qui travaillent réguliérement a monter des spectacles et a écrire des chansons. Je dirais que c’est environ le double de ce que c’était ily aseptouhuitans”, juge David Larocque. “Depuis 10 ans que je travaille dans le _ milieu artistique”, remarque-t-il, lui- méme musicien, “je trouve que les organismes francophones comme le Collége universitaire de Saint- Boniface, le Conseil Jeunesse Provincial, le Festival du Voyageur, le Centre culturel francophone manitobainet le 100 Nons, travaillent beaucoup plus ensemble a coordonner des activités. On est certainement sur la bonne voie. Plus d’artistes font enregistrer . des chansons originales : c’est un autre signe de bonne santé.” Marie-Claude McDonald est justement une de ces jeunes auteurs-compositeurs-interpretes. Elle a été demi-finaliste au Festival international de la Chanson de ~ Granby (Québec) en 1991, et a gagné la premiére place au dernier Gala interprovincial. “Nous sommes choyés ici, pense-t-elle, d’avoir accés a une organisation comme le 100 Nons qui va aider a promouvoir notre musique. Si on compare les francophones aux anglophones, au Manitoba, c’est beaucoup plus. facile pour un francophone de se faire connaitre dans sa communauté a cause du 100 Nons.” Elle note que la communauté de jeunes artistes s’agrandit : “Il y ade plus en plus de jeunes qui s’impliquent. Les jeunes sont plus ouverts, plus intéressés, et ils aiment ce qu’il font. Ils connaissent mieux les groupes francophones, surtout depuis lV’arrivée d’une deuxiéme radio francophone qui vise particuliérement la clientéle des Jeunes.” David Larocque aussi trouve que la radio commu- nautaire du Manitoba, CKXL, joue un role important : “J/s diffusent les compositions des artistes locaux ; c’est une de leurs priorités. Généralement, ils font connaitre la chanson francophone aux artistes et au public en général.” Les jeunes sont intéressés, mais la musique en frangais n’est pas facile 4 trouverau Manitoba. Il ya une seule boutique spécialisée en musique francophone, a part les minuscules bouts d’étalages dans les grandes chaines commerciales. Mais encore la, on ne voyait méme pas cela il y a cinq ans. 2 “L’ensemble de ces ressources (le 100 Nons, CKXL) permet aux artistes avec peu d’expérience d’atteindre des niveaux beaucoup plus élevés beaucoup plus facilement ques’ ils vivaient @ Montréal. Mais d’un autre cdté, le but n’est pas d’atteindre des niveaux trés élevés ; c’est plus important d’avoir une bonne communauté d’ artistes locaux, debonne qualité, que d’avoir quelques vedettes.” Est-ce possible de vivre de la chansonau Manitoba ? “Cen’est pas réaliste de penser qu’un artiste peut vivre uniquement de son métier au Manitoba francais, continue David Larocque, qui fait partie du 100 Nons depuis cing ans, mais c’est certainement possible que ¢a soit une bonne partie de son revenu. S’il veut rester au Manitoba, c’est plus réaliste et plus stable de faire de la musique en conjonction avec un autre emplot.” Marie-Claude McDonald, 20 ans, enest bien consciente. “Je voudrais en faire une vie (de ma musique) mais je sais que c’est difficile de percer en musique. C’est pourquoi j’étudie en Education en méme temps.” L’étudiante de 3e annéea composé une dizaine de chansons en frangais, dont quelques-unes sont enregistrées. Sa premiére place au dernier Gala interprovincial de la Chanson lui a valu une bourse de 2500$ de Musicactionen vue d’un enregistrement, projet qu’elle compte réaliser d’ici peu. “Iln’y a pas seulement des désavantages a étre une plus petite communauté. Par exemple, on a plus facilement accés @ des bourses. La-bas (au Québec), je serais parmi des milliers qui veulent faire la méme chose. Ici, il a de trés bons musiciens et producteurs. On _ pourrait facilement produire un trés bon album ici, autant que n’importe ou ailleurs. Mais il faudrait tout de méme que je bouge pour me faire connaitre et pour faire la promotion de mon matériel.” “Pour vraiment percer le marché en tant que vedette francophone, il faut déménager, résume David Larocque. Mais c’est pareil en anglais ! Pour les anglophones, il fautse diriger vers les grands centres artistiques comme Toronto et Vancouver et pour les francophones, il faut aller a Montréal. C’est comme dans n’importe quel domaine. Mais ce n’est pas quelques chose de négatif. C’est vivant ici, ¢a bouge a Saint-Boniface.” Karine Beaudette s PRIX CANADA Wy POUR GY LEXCELLENCE EN AFFAIRES Ve Lauréat 1992 Entrepreneurship et Petite entreprise ivi Technologie Canada “Ce que dautres ont réussi, | on peut toujours le réussir. — ANTOINE DE SAINT-EXUPERY (1900-1944) Yves Potvin, Yves Veggie Cuisine — Lauréat d’un Prix Canada pour l’excellence en affaires dans les catégories Entrepreneurship et Petite entreprise Yves Potvin a lancé Yves Fine Food Inc. (renommée par la suite Yves Veggie Cuisine), la premiére entreprise canadienne a produire des aliments sains, nutritifs qui remplacent les aliments de restaura- tion rapide conventionnels tels que saucisses, burgers et charcuterie. Avec ses économies et de l'argent recueilli auprés de sa famille et de ses amis, M. Potvin a commencé par s'établir modestement, travail- lant sept jours par semaine 4 la fabrication, au marketing et a la distribution de ses produits a base de protéines végétales. Il a avancé a pas de géant. Ses ventes ont connu une augmentation considérable et, trés vite, M. Potvin a da engager des aides a plein temps. A mesure que progressait l’entreprise, Yves Potvin a trouvé des moyens inno- vateurs de surmonter les obstacles Industrie, Sciences et Industry, Science and Technology Canada associés au refinancement et a la production. Il a toujours réinvesti ses profits. Aujourd’hui, avec 30 employés, et un taux de croissance des ventes annuelles moyen de 50 p. 100, Yves Veggie Cuisine distribue des produits partout au Canada et aux Etats-Unis. Pour ces réalisations, des jurys composés de gens d'affaires ont décerné a Yves Potvin et 4 son entreprise des Prix Canada pour lexcellence en affaires de 1992 dans les catégories Entrepreneur- . ship et Petite entreprise. La réussite d’Yves Potvin est un autre exemple des efforts réalisés par des Canadiens. Ensemble, nous relevons les défis dans un marché de plus en plus concurrentiel. Ensemble...on peut reussir! Canada Le Soleil de Colombie Vendredi 4 décembre 1992