le monde étudiant Les batisseurs du Canada Jolliet (1645-1700) Par Mme R.B. McBride Louis Jolliet fut le premier explorateur né au Canada. Troisiéme fils de Jean Jolliet, un artisan de Québec, Louis avait cing ans lorsqu’il perdit son pére. Sa mére se remaria six mois aprés et confia l'éducation de son fils 4 un mattre, Martin Boutet qui enseignait a trois ou quatre jeunes garcons les rudiments de la lecture et de l’écriture ainsi que le chant et le catéchisme. A 1’dge de treize ans il entra au collége des Jésuites ov il recut une excellente instruction. Toujours le premier de sa classe, il s'y distingua par son aptitude pour les langues, son engouement pour les sciences, en particulier l’astronomie. Il possédait un don artistique trés réel, autant pour les arts graphiques, que pour la musique. Son merveilleux talent d’crganiste contribua a payer ses études, et plus tard, pendant ses courts séjours 4 Québec, entre ses nombreux voyages, il joua souvent pour son plaisir les orgues de la cathédrale qu’un auditoire charmé écoutait religieusement. Remarqué par un intendant de la Nouvelle-France A l’age de dix-sept ans, Louis Jolliet décida d’embrasser l'état ecclésiastique. La soutenance d’une thése philosophie, en 1666, devant un public de choix, le fit remarquer de certaines personnalités de Québec, spécialement par l’intendant Talon, un des plus grands intendants de la Nouvelle-France. Un an plus tard, se rendant compte de son manque de vocation pour la prétrise, il quitta le s¢minaire et partit pour la France. A son retour, comme il lui fallut songer 4 gagner sa vie, il se lanca dans les voyages de traite, échangeant avec les Indiens, quelques marchandises rapportées de France, mais n’oubliant pas l’aspect scientifique du voyage, dressant des cartes, et notant soigneusement la topographie et l’hydro- graphie des régions visitées. Aller a la découverte d’une route vers le sud. L'intendant Talon n’avait pas oublié le jeune séminariste - qui avait si brillamment soutenu sa thése de philosophie. Il le savait intelligent, courageux, versé dans les sciences, avec une bonne connaissance des dialectes indiens. II s’adressa a lui pour aller examiner des gisements de cuivre au bord du lac _Supérieur. Jolliet revint a Québec sans avoir découvert de mines renseignements trés précieux sur le territoire parcouru car il avait dressé des cartes ot étaient notés minutieusement, les cours-d’eau, les portages, les chutes, les rapides et tout ce qui pouvait é@tre utile aux voyageurs. Il fallait 4 l’époque six semaines, par beau temps, pour se rendre de Québec 4a Sault- Sainte-Marie, toutes ces observations étaient donc de la plus grande importance. L'intendant fortement impressionné par un si méticuleux travail de cartographie fixa son choix sur Jolliet pour aller a la découverte d’une route vers la mer du Sud, car on pensait toujours a ce pays lointain, la Chine. Lorsque Talon _partit pour la France, il recommanda vivement l’explorateur a Frontenac, pour que celui-ci a son tour continue d’encourager dans ses ecketches un homme si doué, qui pouvait étre si utile au pays. “Le plus beau pays qui se puisse voir sur la terre” Louis Jolliet s‘embarqua pour la grande aventure, le treize mai 1678, accompagné par le Pére Marquette, un Jésuite avec lequel il avait déja fait d'autres voyages et cinq aventu- reux Francais. Le dix-sept juin, aprés toutes sortes d'incidents et un long et périlleux parcours dans de légéres embarcations de bouleau, et aprés quarante lieues sur la riviére Misonging ils pénétrérent dans un large fleuve dont les eaux coulaient vers le Sud. C’était enfin le mystérieux Méchessabé, la “grande riviére” des Indiens: le Mississipi. La navigation devint un peu plus facile, la vallée était luxuriante et selon le voyageur “le plus beau pays qui se puisse voir sur la terre’. En descen- dant vers le sud, les nouvelles tribus indiennes rencon- trées sur les bords, se montraient trés accueillantes, cepen- dant l'expédition n’atteignit pas le golfe du Mexique, car a cing jours de l’embouchure du fleuve, prévenus par des Indiens d'une possible et trés dangereuse rencontre avec des Espagnols, ou d’autres métaux, mais il rapportait avec lui des— Enrichissons notre vocabulaire -Synonymes Synonyme: mot quia la méme signification qu'un autre mot. Bitume, n.m. — Substance compacte inflammable et noire utilis¢e pour paver les rues. — Asphalte. Décourager — Supprimer toute ardeur. — Dégoiter, démo- raliser, lasser, rebuter. Etonnant, adj. — Se dit de ce qui frappe l’esprit, dépasse l'attente. — Pharamineux (populaire), phénoménal, pro- digieux, renversant (familier), stupéfiant, surprenant. Souhatter — Avoir un grand désir d’obtenir quelque chose. — Ambitionner, aspirer a, briguer, convoiter, désirer, envier, guigner (familier), mirer (au sens figuré), poursuivre, prétendre a, rechercher, soupirer aprés, tendre a ou vers, tenir &, viser, vouloir. nt : STS he les voyageurs prudents retournérent leur barque et remonteérent vers le Nord, rapportant de leur odyssée les révélations les plus considérables recueillies jusqu’a ce moment-la. De retour au pays, Jolliet dirigea ses explorations vers des régions situées au nord et a l’est de Québec. Pendant un voyage ala Baie d’Hudson, oi il était allé dans le but d’y faire certaines constatations relatives au commerce des pelleteries, le gouverneur de la Baie lui proposa de travailler pour le compte del'Angleterre, mais Jolliet refusa fermement, ajoutant qu'il ne travaillerait jamais pour un autre pays que le sien. II entreprit encore plusieurs voyages au Labrador, faisant des affaires avec les Esquimaux et revenant toujours avec de nouvelles observations scientifiques de grande valeur. Sa tombe reste toujours introuvable En 1697, Louis Jolliet fut nommé hydrographe du roi et recut en récompense de ses services la concession de I'ile d’Anticosti, dont il dirigea les grandes pécheries avec succés, sans toutefois interrompre ses voyages et ses travaux scienti- fiques dont l'un était une cartographie compléte du fleuve Saint-Laurent. Quelques années plus tard, il recut encore une autre seigneurie et le titre et les attributions de profes- seur d’hydrographie. I] enseigna pendant ses derniéres années une classe d’étudiants destinés a se livrer a la navigation. Louis Jolliet, Seigneur d’Anticosti et de Mingan, hydro- graphe du roi, explorateur, navigateur, professeur, partit pour son ultime voyage en l’an 1700. Le jour, l’endroit et les circonstances de son décés ne sont pas connus. Il est difficile aujourd'hui d’accepter le fait qu’un homme de cette grandeur, si renommé de son vivant, marié et pére de sept enfants, ait pu quitter la scéne de ce monde si mystérieusement, sans que sa disparition fasse le moindre bruit parmi .ses compatriotes. Cependant si la trace de sa tombe reste encore introu- vable, son nom ne restera pas pour autant dans l’oubli. La Salle ou Jolliet? _ La question que l'on pourrait se poser a présent est celle-ci: Qui fut véritablement le premier découvreur du Mississipi? La Salle ou Jolliet? Certains historiens affirment, de trés bonne foi, que cet honneur revient sans nul doute a Robert Cavelier de La ‘Salle, En revanche, plusieurs rechercheurs de faits historiques Marquette, pagaya sur les eaux de la “grande riviére” quelques années avant l’intrépide Normand. Quoi qu'il en soit, Jolliet comme La Salle a fait sa marque dans l’Histoire et occupe une place bien méritée parmi les grands hommes du Canada. EXERCICES DE COMPREHENSION Qui était Louis Jolliet? Ov est-il né? Ov fit-il ses études? Qu’est-ce qui le fit remarquer de l’intendant Talon? Quel travail l’intendant lui donna-t-il d’abord? Pourquoi les renseignements de Jolliet étaient-ils si importants? Quel était le but du voyage de 1673? Pourquoi les voyageurs retournérent-ils avant d’avoir atteint le Golfe du Mexique? Que fit Jolliet de retour au pays? Quelles récompenses le roi lui donna-t-il pour ses services? ., D'aprés vous, Jolliet était-il un grand homme? Justifiez votre opinion. : grille A toi d’installer dans cette grille les noms de ces 6 animaux du désert, selon les indications. Solutions page 15 Le Soleil de Colombie, vendredi 4 février 1983 — 5 LANGUE Plusieurs noms d’arts ou de sciences ont la terminaison: phie. Cartographie (art de dresser des cartes) Hydrographie (science qui étudie les cours d’eau) Philosophie (étude rationnelle de la pensée humaine menée au double point de vue de la connaissance et de l’action) . Topographie (art de représenter sur un plan les formes d'un terrain avec tous les détails) D’autres noms se terminent par: gie archéologie, biologie, graphologie, météorologie, minéra- logie, pédagogie, sociologie, théologie. Complétez les phrases suivantes avec le nom qui convient. La est la science qui a pour objet l’étude des minéraux. La science des religions et des choses divines s’appelle la La est la science de la vie. La science expliquant le passé par les monuments figurés se nomme La est l’art d’étudier la personnalité par l’écriture. La est l'étude des phénoménes atmosphériques. La science qui a pour objet l'étude des phénoméne sociaux est la La est la science de l'éducation et de l'instruction. Connaissons notre pays. Le gouvernement canadien Droit de suffrage fédéral Le droit de vote, aux élections fédérales, s’étend a toute personne détenant la citoyenneté canadienne, soit par naissance ou naturalisation, ayant atteint l’age de 18 ans et résidant ordinairement dans la circonscription électorale a la date fixée pour le début du dénombrement en vue des élections. N’ont pas le droit de vote: le directeur général et le directeur général adjoint des élections; les juges nommés par le gouverneur en conseil; le directeur du scrutin de chaque circonscription électorale; les personnes purgeant une peine et Rise a so page eam les restreintes leur liberté de mouvement ou privées de la gestion de leurs biens pour cause de maladie mentale; les personnes inha- bilitées.a-voter en vertu d’une loi relative a la privation du droit - sont convaincus que Louis Jolliet, en compagnie du Pére nde nots BO - nee: nN. Les merveilles naturelles Une voiture dont le moteur est arrété semblera monter par elle-méme au sommet de la «céte magné- tique», prés de Moncton, au Nouveau-Brunswick, a cause d'une illusion d’optique étonnante. Quelque 100 000 oies blanches s’arrétent chaque automne & Cap-Tourmente, prés de Québec, dans leur migration annuelle vers le sud des Etats-Unis. : Le Manitoba est, a la fin de l’automne et au début de Vhiver, le théatre d’aurores boréales fréquentes et si spectaculaires qu’elles éclairent la nuit par leur extraordi- naire intensité lumineuse. : Les rochers qui parsément le parc national ~ Whiteshell, a la frontiére du Manitoba et de l'Ontario, sont vieux de deux millions six cent mille années. _ Une des plus grandes formations glaciaires du globe, soit 338 kilometres carrés de glaciers, se trouve a mi-chemin, le long de l’autoroute Banff- asper, Alberta. . *: : < Chaque année, des milliers de saumons reviennent de la mer dans leur migration vers la rivitre Humber, a Terre-Neuve, et leur remontée des grandes chutes du parc Squires Memorial offre un spectacle unique. LES -CAP|TALES A GAUCHE LES PANS. A paoire LEURS CAPITALES UL SUEDE Z_ ARGENTINE \ Roxy RENDRE CAI 2. SYRIE aX CON PAYS 2 4- BRESIL A-BUENOS-AIRES. 5- ALBANIE B- DAMAS. 6 - ETHIOE C- TIRANA. D- STockHOLM. E- BRASILIA F-ADIS-ABEBA. are 3< an Set a a lil Hil i a hae ae