VOYAGES

Le Soleil de Colombie, vendredi 27 janvier 1989 - 11

Dans les pré-Alpes
de Baviere

‘Par Jean-Claude Boyer
Suite de la semaine derniére

24 aout. Dés 7 heures, je me
retrouve parmi plusieurs «léve-
tét» devant les guichets
(fermés) de l’amphithéatre. Des
détenteurs de billets essaient
de les vendre au_ prix codtant:
90 marks (35$). Je décide
d’attendre le plus longtemps
possible afin de profiter d’une
réduction appréciable. A 8h40,
soit 20 minutes avant le début
du spectacle, je réussis a me
procurer un excellent billet (7e
rangée- au centre!) pour 60
marks.

(Rappelons ici le bref histori-
que de cet événement décennial
qui remonte a 1634. C’est au
cours d'une épidémie de peste
noire que les survivants du petit
village d’Oberammergau firent
le voeu solennel de représenter
tous les dix ans la Passion du
Christ sile fléau était enrayé. Le
miracle se produisit sur-le-
champ - selon les chroniqueurs
locaux. C’est ainsi que dés
l'année suivante, les villageois
tinrent leur promesse. Il y eut

plus tard décalage de date, de

sorte qu’a partir de 1680 le
mystére de la Passion a été
fidélement présenté au début de
chaque décennie. Le texte a été
remis au godt du jour a
quelques reprises, bien enten-
du. En 1980, 530,000 specta-
teurs ont assisté a plus de 100
représentations données de mai
aseptembre. Laprésentation de
cette année, exceptionnelle,
marque donc le 350e anniversai-
re de cet événement unique en
son genre. Ainsi la prochaine
aura lieu en 1990. Il est
recommandé de réserver sa
chambre 1 an a |’avance!)

Me voici maintenant parmi
quelque 4,800 _— spectateurs
silencieux, les yeux rivés sur
l’entrée triomphale de Jésus a
Jérusalem. Des centaines de
figurants enthousiastes défilent
sur l’immense scéne a ciel
ouvert. Le réalisme est saisis-

- sant: costumes d’époque soi-

gneusement reconstitués (pa-
rait-il), bon nombre d’enfants,
ane, moutons... Les «Hosan-
na!» de ce matin ne laissent
aucunement présager les «Cru-
cifie-le!» de cet aprés-midi.
Comment donner un_ bref
compte rendu de ce spectacle
de six heures (de 9h00 a midi et
de 14h30 a 17h30)? Je ne ferai
que reprendre ici les rares notes
«spontanées», écrites en. style
télégraphique, de mon journal.
Tout est en allemand, bien

sr. De nombreux spectateurs

suivent le déroulement du
mystére dans des brochures en
diverses langues. Pour ma part,
la lecture assidue de l’Evangile
au cours de mes années de vie
religieuse me permet de
reconnaitre aisément les scénes
et tableaux vivants successifs,
de sorte que je me laisse
prendre au jeu  facilement,
comme devant un film captivant
dont les paroles importent peu.
Les 48 choristes, accompagnés
d'un orchestre de 65 musiciens,
m‘impressionnent .particuliére-

ment. Difficile de croire que ce
ne sont que des amateurs.
Alignés au-devant de la scéne a
intervalles réguliers, ils confé-
rent au drame des accents
lyriques d'une émouvante pro-
fondeur, tout en assurant son
unitéal’ensemble du spectacle.
Derniére céne, lavement des
pieds, trahison, arrestation,
procés, reniement, chemin dela
croix (soldats a cheval),
crucifiement, resurrection, apo-
théose finale... Savante alter-
nance de grands déploiements
et de sobriété. Six heures de
jeux scéniques, de _ chant
choral, de tableaux vivants
illustrant des épisodes de
l’Ancien et du Nouveau Testa-
ment... Six heures pendant
lesquelles plus de 1,500 acteurs
et figurants font revivre. sous
nos yeux «la plus belle histoire
du monde». Expérience inou-
bliable! Pas étonnant que tous
les billets soient vendus avant le
début des représentations.

En quittant |’amphithéatre, je
me détache de la foule pour
poser diverses questions a une
préposée aux renseignements.
Elle me donne les statistiques
deja mentionnées et plus de
détails que je n’en demande.
(Par exemple, un des deux
acteurs qui personnifient Jésus
est étudiant en art dentaire a
Cologne.) Puis je m’éloigne des
lieux a la recherche d’un
restaurant a prix modiques.
Chemin faisant, j’entre par
curiosité dans une des nom-
breuses boutiques d’objets d’art
religieux. Celle-ci appartient
a... saint Jean. Joseph Albl, qui
personnifie l’apdétre préféré du
Christ, est la derriére son
comptoir, la barbe bien fournie.
Clic! Et j’achéte une carte
postale signée delapropre main
de |’apdtre bien-aimé.

Apres le souper, je me rends
en autobus a Ettal, non loin

.d’Oberammergau. Personne ne

demande avoir mon Eurailpass.
Un harmonieux ensemble de
batiments apparait soudain
dans un trés beau paysage de
montagnes. Je me _ retrouve

bientét dans |l’église d’une
immense abbaye bénédictine
(fondée en 1330), de style
baroque et décorée dans le gout
rococo. Des moines y chantent
‘office d'une seule voix
sublime. Odeur d’encens péné-
trante. Je reléve la téte vers la
grande coupole peinte ot une
myriade d’anges et de saints

jouissent de la _ béatitude.

éternelle. Mais il se fait tard.
Vite, il faut rentrer.

De retour a «Ober», j’apprends
que des réjouissances populai-
res souligneront, ce soir,
l'anniversaire du roi Louis II de
Baviére. ll me faut cependant
poursuivre ma route. Dans le
train qui me raméne a Munich,
je Yais- la connaissance de
quatre Québécoises dans la
quarantaine, folles a lier. Seul
de leurs propos qui ne me
semble pas inspiré par la dive
bouteille: «... Tu n’as payé que

60 marks? Nous, notre agent de

voyage nous a fait payer 125
marks [50$]!»

Arrivé a Munich, je vais
attendre le départ tardif du train
pour Paris dans un McDonald.
En m’attablant, je renverse mon
grand coca-cola. Un employé
s'empresse de m’en apporter un
autre (gratuit) avec une courtoi-
sie déconcertante. En terminant
mon «fast food»  (prét-a-
manger), je me sens pris de
«cartepostalite». J’en griffonne
plusieurs, les unes représentant
l'entrée triomphale a Jérusalem,
les autres une vue d’ensemble,
avec spectateurs, choristes
alignés et scéne dans son décor
naturel. Je ne manque pas d’en
envoyer une au frére Daniel, un
ami qui m’asalué d’Oberammer-
gau lors de son passage pour la
représentation de 1970. C’est
d’ailleurs a partir de ses
commentaires élogieux que je
m’étais promis d’y venir un jour.
J’étais bien loin alors de me
douter que ce projet, mainte-
nant réalisé et accompagné
d'autres visites fort intéressan-
tes dans les Préalpes de
Baviére, serait le préambule a
un véritable tour du monde.

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et sur les documents fournis a l’adresse ci-dessous:

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Kamloops, C.B.

Téléphone: (604) 828-6381

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Surrey, C.B.

Téléphone: (604) 589-6541

Les listes d’équipement NE SERONT PAS considérées si elles sont sur
d'autres formulaires que ceux fournis par la Compagnie de chemin de fer.

Inscription d’équipement, avec les tarifs seront recus ae
VENDREDI 10 FEVRIER 1989 A 12H00 (12:00 MIDI)
NORMALE DES MONTAGNES. Les listes recgues aprés cette date ne
seront pas considérés.

Les listes d’équipement doivent inclure les informations suivantes et

rester effectives jusqu’au 31 décembre 1989.

ee modéle, numéro de série, année, attachements, no Inscription
W.C.B., montant d’assurance pour autrui fourni, adresse de la compagnie
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mentionner ci-dessus n’incluent pas la location et le louage d’équipement
sans opérateur. :

La plus basse ou aucune des soumissions ne sera nécessairement
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Construction d’Amalgamated de la C.B., Vanc.; et les
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Receveur général du Canada. {I sera remboursé sur retour des
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