Le Moustique Volume3 - 4° édition Avril 2000 Chroniques Victoriennes Lettre d’une bijambiste en réponse aux propos post-victoriens de Jack Blacke Qu’un automobiliste, les fesses confortablement installées dans un véhicule ma par un combustible non renouvelable et produisant des gaz a effet de serre, s’en prenne aux humains qui utilisent leurs jambes pour déplacer leur corps au centre-ville de Victoria, je laisse passer. Aprés tout, les lecteurs du Moustique n’ont qu’a juger de la situation pour eux-mémes. Je félicite d’ailleurs le Moustique de publier les opinions farfelues de tout un chacun, y compris celles, que je trouve fort bien exprimées et divertissantes, de M. Blacke. Tous les journaux francophones de Victoria n’en font pas autant... Mais quand M. Blacke prétend que “A Paris les voitures accélérent a la vue du premier piéton,” je me dois d’éclairer ceux qui n’auraient pas eu la chance de faire un tour dans la ville-lumiére récemment. Depuis |’an 50 avant Jésus-Christ, Paris (alors appelée Lutéce) est la proie d’embouteillages terribles. Ceux qui en doutent reliront “Astérix et la Serpe d’Or” et “Le Tour de Gaule d’ Astérix”. Quelques siécles plus tard, la situation n’avait guére changé, d’ou la chanson bien connue “A Paris, a vélo, on dépasse les autos ; a vélo a Paris, on dépasse les taxis.” La régle y est : quand le feu pour piétons est vert, ils traversent ; quand il est rouge, ils traversent aussi, a leurs risques et périls. Les piétons se lancent dans le moindre espace entre les carrosseries, avec la bénédiction des policiers, qui utilisent leurs jambes, eux aussi. I] est donc bien plus rapide de se rendre, a pied, de Notre-Dame aux Halles ou du Louvre aux Invalides que, par exemple, du Royal BC Museum a Bastion Square, ou de Chinatown a Ocean Pointe Resort. J’ai toujours pensé que les piétons étaient des étres inoffensifs... jusqu’au jour ou j’ai vu une marcheuse attaquer physiquement une automobiliste qui avait eu le malheur de la frdler, en pleine rue de Rivoli, par un samedi aprés-midi grouillant de monde. Blacke et sa machinerie n’ont donc qu’a bien se tenir... surtout s’il roule en décapotable ! Amicalement, Jackie White. Page 18 ......