8, Le Soleil de Vancouver, 12 Octobre 1973 ele coin de foffice de la langue francaise vous mien direz tant par Louis-Paul Béguin Parlez-vous le triangulaire? Puisque je me suis étendu assez longtemos sur le phé- noméne des néologismes et que j’ai effleuré le problé- me du néo-francais, il est bon de continuer dans cette direction et de vous entre- tenir du triangulaire et de l’hexagonal. Vous savez que l’on désigne la France, de nos jours, par l’hexagone. Il faut @tre moderne, que diable, et donner au pays un aspect mathématique. Adieu, lettres et humanismes, don- nez-moi la langue des hom- mes de sciences. Si la France a la forme d’ un hexagone, le Québec a celle d’un triangle. Jeai donc décidé d’appeler trian- gulaire, cette langue de nos modernes admirateurs de la Mathématiques et de sa terminologie. Le triangle se lit un peu partout, mais sur- tout dans les rapports mys- térieux de fonctionnaires et ‘**professionnels’’ lorsqu’ils sont touchés par la grace du langage technique et scien- tifique qu’un Saint-Esprit cybernéticien leur inculque. A la radio, en donnant les résultats (ou score) des compétitions sportives de la veille, on ne dit plus, par exemple: en foot-ball, au tennis, en course 4 __ pied, non, ce serait trop classi- que. On nous envoie de ces ‘Au niveau de la pétanque’’ (authentique), ‘‘dans le do- maine du foot-ball’’, etc. -. Car, dans le triangulaire, faut absolument glisser dans son discours, mine de rien, les expressions suivantes: dans le cadre de, au niveau de, dans le domaine de, a- voir un probléme, structure coordonnée, paramétre_ et autres facteurs. Tout cela nous vient des terminologi- es scientifiques et pleut sur nos pauvres tétes, tom- bé tout droit des maths. En linguistique, le phéno- méne est frappant. Plus c’est abstrait, mieux ¢a pa- raft’’. Et allons-y des nor- mes, pondération, ‘‘l’inven- taire doit @tre pondéré’’. Dans 1’Introduction 4 la psycholinguistique*: ‘‘Si on extrait un facteur de la ma- trice d’encodabilité, il ne reste que trés peu de cor- rélation’’. S’agit-il encore de langue ou sommes-nous passés aux maths. On le ju- gerait, non. Et comprenez- vous bien cette nouvelle dé- finition du dictionnaire: ‘‘ Les dictionnaires organi- sent le lexique en constitu- ant des macrostructures sur la base des unités de rangs 1 A 4 ou méme 5...’ Ouf! Croyez-moi, c’est en toutes lettres, dans un digne pé- riodique québécois. Du triangulaire pur: on visionne (voit), on récepti- onne (recoit), on extrapole (déduit), etc. . .Les Fran- g¢ais aussi réagissent con- tre cette tendance et les Américains aussi, dans leur coin, j’en mettrais ma main au feu’ cniidLe: cpetit.slivre de Robert Beauvais, L’Hexagonal tel qu’on le parle (Hachette 1970) est bien amusant et, pour nous, conforme 4 cette ten- dance québécoise d’écrire en triangulaire. On ne dit plus, écrit Robert Beauvais: J’ai souvent envie de dormir a- prés manger. Non, ce serait bien trop simple. On décla- re: Je suis sujet 4 des som- nolences prandiales.. Et pour finir ces réflexi- ons sur le triangulaire, fré- re de l’hexagonale, cette his- AVS + toire que nous donne Mon- sieur Beauvais et qui nous permet de comprendre le décalage entre deux niveaux de langue, le plus simple et le plus compliqué. J’allais é- crire le complexé, car je suis sQr que les rédacteurs qui emploient le triangulai- re ou l’hexagonale sont des littéraires frustrés, qui au- raient voulu étre des ma- thématiciens. Voila l’histoire drdle: Deux jeunes garcons et un monsieur regardent, sur la plage, un crabe qui mange un autre crabe, mort ce- lui-ci. ‘*Tu as vu, fait l’un des garcons 4 son copain, il bouffe un crabe mort’’. ‘¢Tiens, dit alors le. mon- sieur, un crabe nécro- phage’’. La préciosité a pris un air scientifique, de nos jours. Et pourtant, j’en suis sQr, une pensée claire peut s’exprimer le mieux dans un langage simple. Ayant 4 se garder de 1’an- glicisation, ‘de la joualisa- tion et de la dialectalisation de notre langue, faut-il 4 présent parler de 1l’immi- nence d’un combat 4 soute- nir contre la triangularisa- tion. Que dis-je, moi aussi, le triangulaire me contami- ne! Cette derniére phrase, 0 ironie, fait ‘‘pas mal’’ tri- angulaire, ne croyez-vous pas. * Hans Horman chez Larous- ‘se 1972, p.280. NE LOUBLIEZ PAS LA CROIX- ROUGE AGIT EN VOTRE NOM ————— =Jardinons _ ‘Amélioration des arbres fruitiers Des variétés naines 4 port ' compact et A feuillage dense viennent renouveler le vi- sage de l’industrie fruitié- re au Canada. ‘*Les abres nains et semi- nains présentent de grands avantages’’, d’aprés M.K.O. Lapins, sélectionneur A la recherche de Summerland, C.B. ‘En plus de leur rendement égal ou supérieur A celui des abres ordinaires, ils sont plus précoses et sim- plifient la manutention. Ils nécessitent également moins de travail puisqu’il n’est pas nécessaire de monter dans de hautes échelles pour cueillir les fruits. ‘‘Les plantations denses fa- vorisent aussi une meilleure utilisation de l’espace dis- ponible sur des terrains coateux’’. On a déja obtenu d’excel- lents résultats avec les ver- gers de pommiers nains et semi-nains; toutefois, quel- ques problémes épineux ont empéché d’aménager des vergers semblables de fruits A noyaux, comme les pé- ches et les cerises. ‘¢On peut obtenir le nanisme chez les arbres fruitiers de deux fagons, explique M. La- pins. . “On peut greffer une varié- té vigoureuse sur un sujet nanifiant; ou encore, On peut transformer par mutation cette variété en arbre nain de type Spur. ‘«On retrouve une combi- naison de ces deux méthodes dans les plantations denses modernes. En effet, on peut se procurer des porte-gref- fes nanifiants et des mutants Spur d’arbres nains et semi- nains,’’explique-t-il. Il n’existe toutefois pour les cerises aucun porte-greffe nanifiant acceptable. On a réussi A produire par irra- diation quelques mutants nains des variétés standards que l’onsoumet actuellement ta des essais dans des plan- tations commerciales et fa- miliales. M. Lapins a fait un pas en avant en tentant de produi- re de nouvelles variétés nai- nes a partir de la semence. Il a utilisé des semences provenant de certains croi- sements de mutants ou de types Spur nains et semi- nains. M. Lapins a formulé une théorie qui, espére-t-il. permettra de surmonter les difficultés et de conduire 4 la création de nouvelles va- riétés naines de cerises. **C’est une couche de tis- sus située plus en profon- deur qui est responsable de la mutation du nanisme. Il suffit donc de produire un arbre A partir de cette cou- che’’. - ; par Lucien BELLIN Les filtres L’usage des filtres pourrait faire le sujet de tout un li- vre. Ces tableaux devraient tout de méme mettre fin a certaines confusions. Maintenant, les filtres de contrastes et pour effets spéciaux. FILTRE EFFET Bleu Fonce le rouge et le jaune. Eclaircit le bleu. Vert Fonce le rouge et l’orange. Fonce légérement le bleu. Eclaircit le vert. Fonce le bleu. Eclaircit le jaune et l’orange. Jaune foncé Fonce le bleu et le vert. Eclaircit l’orange et le rouge. Augmente géné- ralement les con- Orange Fonce le bleu et le vert. Eclaircit l’orange et le rouge. Augmente géné- ralement les con- trastes. Mémes effets que ci-dessus, mais plus marqués. Rouge foncé En ce quiconcerne les films couleur devant étre utilisés © 4 l’intérieur et Al’extérieur, un filtre peut agir, soit sur mulsion prévue pour une lu- miére de température par- ticuliére (mesurée en degrés Photo Kelvin ou 0K), soit corriger Ja température de la lumié- re elle-méme. Le tableau suivant résume les choses le plus simplement possi- ble. ‘“*EXTERIEUR UTILISE A L*INTERIEUR’. TYPE DE LUMIERE; lampes 4 in- candescence. lampes éclair incolore fluo- rescente. FILTRE A UTILISER; bleu foncé bleu moyen pas de recor mandation. ‘“INTERIEUR UTILISE A L’EXTERIEUR” FILTRE A UTILISER; ambre fon- cé. Vos dents et SOURIRE. . PROTHETIQUE! L’orthodontie est une spé- cialité de l’art dentaire qui a pour but la prévention et la rectification des irrégu- larités et de la malforma- tion des dents. Le mot clé est naturellement ‘‘préven- tion’’. ; Il est pratiquement possi- ble*d’éliminer de nombreux procédés orthodontiques complexes et coftteux. Par exemple, la perte précoce des dents de lait est évi- table. En quoi cela est-ce utile? Lorsque les molaires du premier Age tombent préco- cement, avant l’A4ge de 10- 12 ans, l’équilibre dentaire est bouleversé. Toute dent perdue laisse un espace que les dents avoisi- nantes tenteront fortement de combler. Puis, lorsque la dent permanente (une bi- cuspide), qui doit légitime- ment remplir cet espace, arrive plus tard, elle se trouve, soit bloquée par la molaire de 6 ans mal pla- cée, soit forcée Aa se trou- ver en désalignement ave les autres dents. Dans le cas de laperte pré- maturée d’une dent de lait, votre propre dentiste, pas nécessairement 1’orthodon- tiste, pourra construire un dispositif destiné 4 préser- - ver l’espace libre pour la la santé par Dr Marcia Boyd dent permanente qui doit sortir. On évitera ainsi |’ occurrence de malocclusi- ons dentaires toujours fort coftteuses 4 rectifier. Ici comme partout ailleurs, mieux vaut prévenir que gué- rir et un plombage au mo- ment opportunsauvera cet- te dent de lait, moyennant un déboursé qui ne sera qu’une fraction du codt du dispositif précité. Ce préservateur d’espace ne représente que l’un des nombreux appareils inter- cepteurs qui sont employés. Il ne s’agit pas d’un ins- trument 4 demeure et, par conséquent, Sa pose et sa surveillance relévent de la compétence de votre den- tiste. Au Canada, la crise cardia- que est la plus fréquente de toutes les causes de décés, fauchant chaque année plus de 50,000 personnes.