Le Soleil, mars 1996 - AS Illustration tirée dePeople of the trail : = Pe Eg ! * sat LE CARIBOU, SOURCE DE VIE Pour survivre, les CHIPEWYANS dépendaient du caribou. Ce grand cervidé, parcourant le territoire du subarctique, lour fournissait § peu pres toute 1a quantité de nourriture dont ils avaient besoin. Non seulement ils mangeaient sa chair, mais ils se fabriquaient des outils et des armes avec ses bois et ses os. Lee CHIPEWYANS ce nourtissaient en grande partie de caribou qu’ils consommaient bouilli. Leur alimentation ne contenait presque pas de végétaux, & l'exception de mousses qui servaient parfois 4 faire des coupes et 4 assaisonner les viandes. Pour remédier & cette lacune alimentaire, les CHIPEWYANS n’hésitaient pas & manger les lichens qui fermentaient dans I’estomac de I’animal. ll y ajoutaient alors un mélange de sang, de graisse et de viande provenant des parties les plus tendres de I’animal, puis le coeur et les poumons coupés en petits morceaux, et ils en farcissaient l‘estomac qu ile faisaient ensuite rotir. Les CHIPEWY ANS confectionnaient aussi du PEMMICAN. Ce mot appartient & la langue cree et signifie: graisse de remplacement. Pour le préparer, il fallait faire sécher, au soleil ou sur un feu de bois, de fines laniéres de bois qui étaient par la suite réduites en poudre et mélangées 4 de la graisse afin d‘obtenir une pate qu’il ne restait plus qu’a mettre dang des boyaux de caribou pour pouvoir la transporter aisément. Cette préparation trés concentrée constituait la nourtiture de base des chasseurs. PREPARER LES PEAUX: UN LONG TRAVAIL D’‘abord, il fallait détacher la peau de la chair puis gratter l’intérieur pour enlever la chair qui y restait accrochée.Pour cela, les femmes se servaient d'un os de patte de caribou cassé en deux, de facon 4 obtenir un cOté tranchant légérement en dent de scie. Lorsque la peau était nettoyée, elle était plongée dans l'eau pour étre ramollie, puis ensuite mise 4 sécher. Plus tard, on l‘enduisait d'une pate 4 base de cervelle de caribou en partie décomposée. Loreque Ia pate était séche, on Ja raclait 8 nouveau avec une lame de cuivre en forme de fer & cheval fixée & un manche en bois de caribou. Gi la peau était destinéea fabriquer des jambiéres ou des jupes, alors il fallait de plus raser tous lec poils. Cette opération consistait 4 étendre la peau, cété poil 4 l’extérieur, sur un support incliné et A passer un grattoir a rebrousse-poil. Le grattoit utilisé dans cette opération était fait avec une patte de caribou fendue dans le sens de la longueur. Puig, lorsque la peau était enfin débarrassée de ses poils, il fallait encore la fumer. La préparation des peaux était le travail des femmes. DEPECER LE CARIBOU: UN TRAVAIL DE FEMME! Chez leg CHIPEWYANS, Ia vie des femmes .n’‘était pas facile. Elles devaient aller quérit l'eau, entretenit les feux, préparer la nourtiture et gratter les peaux. De plus, elles étaient chargées des travaux les plus pénibles dans le campe- ment et quand il n’y avait pas assez de nourttiture, elles restaient tout cimplement sans manger. Loreque les chassouts tuaient des caribous; ¢’était elles qui devaiant lac dépecer et transporter les peaux jusqu’au campement. Ellee étaient aussi chargées de débiter la chair des animaux en diverses catégories destinées 4 tre cuites ou 4 Gtre séchées en prévision des périodes Illustration tirée dePeople of the trail de di Sette.