MEENA Gr Skt
E
Almanach

Vous rappelez-vous la partie de la
coupe Grey disputée dans la boue en
1950 ou la tempéte de I’historique
premiére partie des Blue Jays, le 7
avril 1977? Saviez-vous que les chutes
du Niagara s’étaient taries en 1848
ou que notre service météorologique
est le plus ancien des services du
gouvernement du Canada? Connais-
sez-vous le Vendredi noir ou |’année
sans été?

Vous pouvez trouver la nse a
ces questions et les détails de 500
autres faits météorologiques dans
l’'Almanach météorologique du
Canada de 1986. Cet almanach, qui
regorge de renseignements sur le
passé météorologique du pays, de-
vrait permettre d’animer la conversa-
tion, de régler les différends et de
divertir les personnes qui s'inté-
ressent a notre temps. Chaque jour
de l'année marque l’anniversaire
d'un événement météorologique no-
table ou d’un important jalon de
météorologie. On peut trés rarement
déclarer qu’aucun temps insolite ne
s'est manifesté pendant un certain
jour du mois dans les annales du

Le Soleil de Colombie; vendredi 18 octobre 1985

Tout, vous saurez tout

Canada et, assurément, aucun jour
ne ressemble a un autre au point de
vue météorologique.

On risquerait de conclure, a la
lecture de ce recueil de phénoménes
météorologiques extrémes, que le
temps du Canada se résume a des
tempétes meurtriéres, 4 des pluies
torrentielles, 4 de la neige paralysant
l'activité, a un froid glacial et a une
chaleur torride. Il est vrai que le
Canada est un pays d’extrémes
climatiques qui compte sa part
usuelle d’excés et d’anomalies météo-
rologiques, mais il y fait un temps
d’ordinaire calme et agréable. Ras-
surons-nous a la pensée que notre
temps n’est pas unique au monde. De
fait, de pires tempétes et de plus
grands extrémes de froid, de chaleur,
d’humidité et de sécheresse se
manifestent ailleurs.

L’édition de 1986 compte une
centaine de nouvelles anecdotes et
photographies relatives au temps.
On peut se la procurer, a 4.25$
l’exemplaire, auprés du Centre d’édi-
tion du gouvernement du Canada,
Ottawa, Canada, K1A 0S9.

UNE TECHNIQUE DE.

CONSTRUCTION DE POINTE.

Le concept R-2000 constitue une
norme de rendement énergétique qui
peut étre incorporée a n'importe quel
plan de nouvelle maison.

Les maisons construites selon
ce concept ont un rendement énergé-
tique trés supérieur a celui des
maisons ordinaires. Une maison
R-2000 peut vous couter jusqu’a 70%
de moins en chauffage; de plus, elle
vous permet d'économiser jusqu’a 50%
de l'énergie requise pour l’éclairage,
les appareils électro-ménagers et
l'eau chaude. ~

UNE MAISON OU IL FAIT
BON VIVRE.

La maison R-2000 ne laisse filtrer
presque aucun courant d'air ni pous-
siére, et elle maintient une température
constante. Un dispositif de ventila-

be Energie, Mines et
} Lhon. Pat Carney,
Ministre

tion mécanique intégré en assure
laération. Lair se trouve ainsi sans
cesse renouvelé, ce qui contribue a
votre bien-étre. Plus chaude en hiver
et plus fraiche en été, la maison
R-2000 procure un confort remar-
quable et une meilleure qualité de vie.
UN EXCELLENT
INVESTISSEMENT.

Les couts de construction d'une
maison R-2000 sont de 5 a 10% plus
élevés que ceux d'une maison ordi-
naire, mais ce léger supplément est
vite amorti par les économies réalisées
sur les couts de l’énergie. De plus, les
contrdles de qualité supplémentaires
et la minutie apportée en cours de
construction maintiennent la valeur
de la propriété, ce qui est trés avanta-
geux au moment de la revente. La
maison R-2000, c'est la maison de
demain accessible dés aujourd'hui.

Energy, Mines and
Ressources Canada Resources Canada
Hon. Pat Carney,
Minister ;

Enquéte

Nous poursuivons cette semaine
la publication d’un article du
Magazine Justice consacré au har-
célement sexuel [voir le Soleil dull
octobre]. Cette semaine, nous
abordons les conséquences de ce
dernier.

Il y a d’abord les.

problémes relatifs a l'emploi:
diminution de rendement, crainte
de perdre son travail, mutation
non motivée, note défavorable au
dossier. Des pertes financiéres
quand la personne harcelée est
congédiée ou démissionne. Enfin
des problémes de santé: migraines,
maux d’estomac, insomnies, dé-
pression et autres maladies provo-
- quées par une angoisse continue.
Sans compter les cons€quences du
harcélement dans la vie person-
nelle, en particulier avec le con-
joint.

Mme Germaine Poirier, du
Comité de la condition féminine a
la CSN, explique: “Tout comme
pour les histoires de viol, les
femmes ont a faire face a des
préjugés tenaces, méme de la part

La maison R-2000:
A labri du temps

Pour plus de détails sur la maison
R-2000, communiquez avec un
constructeur d'habitations de
votre région ou avec le Bureau des
économies d’énergie et des énergies
renouvelables de votre province.

La maison a haut
rendement énergétique.

R-2000

LAMAISON A HAUT RENDEMENT ENERGETIQUE

VISITEZ LE KIOSQUE R-2000

DANS LE CADRE DE : THE VANCOUVER HOMESHOW FALL 85
DU 16 AU 20 OCTOBRE 1985
KIOSQUES NUMEROS 709, 711 ET 811

Canada

de leur conjoint. Celui-ci se de-
mande toujours si elle ne l’a pas
cherché, si elle ne charrie pas.
Parce qu'il comprend mal, le
conjoint réagit fortement. Lors-
qu'une plainte est déposée, il est
mal al’aise que ¢a sorte sur la place
publique; il a peur que ¢a fasse la
une des journaux.” La femme
harcelée devra souvent faire face
au mutisme et a l'incompréhension
du conjoint.

La femme victime de harcéle-
ment sexuel vit le probléme dans
l'isolement. “En cours de plainte,
poursuit Mme. Poirier, le silence
s'installe entre les collégues et la
personne harcelée, comme une
régle implicite. C’est ainsi que
s'exprime le malaise: par un
silence culpabilisateur. D’autres
seront solidaires de la victime. Mais
c'est une réaction marginale, que
Yon retrouve seulement dans les
milieux déja sensibilisés. Ou lors-
que le harcélement est trop €vi-
dent, trop révoltant. Mais face a du
harcélement ordznazre, la victime
recoit peu d’appui.”

Autre source d’angoisse pour les.
harcelées: la présence quotidienne
du harceleur a leurs cétés. Car, le
temps que laplaintese régle, il faut
compter de six mois 4 un an. Et
d'ici la, Amoins que la Commission
des droits n’en fasse la recomman-
dation explicite, le harceleur ne
sera pas déplacé. Reste le syndicat
qui peut faire des démarches
auprés du harceleur ou loger un
grief contre l’employeur, au nom
de la personne harcelée.

Faibles progrés

Malgré quelques cas résolus' de
facon satisfaisante, les progrés sont

" loin d’étre spectaculaires! Méme si

on a maintenant des moyens d’agir,
depuis que la Commission des
droits s’en occupe, “mieux vaut
étre munie d’un érés bon dossier
avant d’y
prévient Mme Yvonne Séguin.

Et qu’est-ce qu'un “bon dossier”?
Le plus de faits concrets possible:
la date a laquelle a commencé le
harcélement, sa fréquence, les
paroles, les gestes, les circonstan-
ces, le contexte et, dans l’idéal, les
témoins pouvant confirmer vos
dires. Un peu exigeant? “La
Commission des droits de la
personne a les pouvoirs d’une
commission d’enquéte et peut
éventuellement intenter des pour-
suites judiciaires. Mais, avant
d’ouvrir un dossier et d’entamer des
procédures, elle doit établir, non
pas qu'il y a effectivement harcé-
lement sexuel, mais du moins qu'il
y a des preuves suffisantes”, précise

Mme. Marie Lamarre, enquétrice

a la Commission.

A la lumiére de ces critéres, peu
de plaintes sont jugées recevables:
une cinquantaine par année (ce
qui est trés peu) , dont la plupart se
régleront “a l’amiable”. La média-
tion en cours d’enquéte a ses
avantages et inconvénients: elle
permet une économie substantielle
de temps et d'argent, €vite a la
plaignante des démarches émo-
tionnellement €prouvantes et tou-
jours trop longues. Mais la victime,
pressée d’en finir, ne risque-t-elle
pas de négocier un dédommage-
ment au rabais? L’employeur (avec
le harceleur, l’une des parties mises
en cause en vertu de ce que le Code
civil appelle “la responsabilité du
maitre et du commettant”) préfé-
rera, plutét que d’aller en cour,
accorder a la plaignante une
compensation financiére, qui se

r une plainte’, | que et de_

Le harcélement sexuel

situera généralement entre 500$ et
1,000$.

Pour exercer d’autres recours que
celui qu’offre la Commission des
droits de la personne, il , faut
explorer les lois touchant le monde
du travail. Et déployer subtilité et
tenacité pour se frayer une voie, 1a
ot le harcélement sexuel n’est pas
prévu comme tel! Ainsi, une
employée du centre d’accueil
Saint-Vincent-de-Paul de Valley-
field a-t-elle créé un précédent a la
Commission de la santé et de la
sécurité du travail en obtenant, en
1984, une indemnité équivalent a
six semaines de salaire. Cette
femme avait fait une dépression
nerveuse imputable a du harcéle-
ment sexuel et avait di quitter son
emploi pour six semaines. I] a
cependant fallu qu'elle prouve que
sa dépression avait une cause
directement liée au milieu de
travail et correspondait donc a un
“accident de travail”, au sens ou
l’entend la Commission de la santé
et de la sécurité du travail(1).

S'ils’agit d’une nouvelle porte qui
s’ouvre pour les femmes, une telle
décision ne fait certes pas jubiler le
monde patronal! On invoque les
sommes parait-il fabuleuses qu'il
en couterait aux employeurs si de
telles causes se multipliaient. Le
Conseil du patronat du Québec
(CPQ) admet volontiers “la com-
plexité du probléme”, mais préfé-
rerait s'en tenir aux campagnes de
sensibilisation. Mais tout le monde
connait la lenteur désespérante de
ce processus.

Quant aux législations, méme si
elles ne constituent pas la solution

_idéale, elles ont du bon! Le juge

Louise Hailhot de la Cour su-
périeure condamnait récemment
la compagnie Bell Canada a verser
a l'une de ses employées victime de
harcélement sexuel la somme de
3 000$ en dommages- -intéréts en
raison du traumatisme psychologi-

professionnel subi Pp

te. Le juge Mailhot fondait sa
décision sur une loi impliquant “la.
l'employeur”.”

responsabilité de
Cette loi suppose que l’employeur
est tenu juridiquement responsable
des actes discriminatoires posés
dans son entreprise et qu'il doit
veiller 4 la salubrité du climat de
travail.

Il faudrait aussi mentionner le cas
de cette ex-caissiére de l’hétel de la
Montagne au Québec qui, en 1984
intentait, par le truchement de la
Commission des droits, une pour-
suite de 56 000$ pour harcélement
sexuel de la part des cinq proprié-
taires et d’un employé de l’établis-
sement.

Ces exemples, des premiéres au
Canada, laissent toutefois dans
l'ombre le harcélement plus banal,
mais non moins présent. Comme le
dit Forida Shaikn, en décrivant les
harceleurs: “Ce sont des hommes
ordinaires. Leur comportement a
l’égard des femmes est enraciné
dans les préjugés historiques de la
société. Ils grandissent avec l'idée
que les femmes existent pour
répondre a leurs besoins et doivent
étre dépendantes d’eux. Ils trans-
portent cette image dansleurlieu
de travail, 14 ow ce n’est que trop
facile d’exercer leurs fantasmes de
puissance”.

Magazine Justice, septembre 1985

(1)L’employeur conteste actuelle-
ment la décision du Bureau de
révision de la CSST (la plaignante
a gagné sa cause en appel) devant
la Commission des affaires sociales.
En date au ler avril 1985)

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