2. Le Soleil de Colombie, Vendredi 15 Avril 1977 LE SOREL ve covomsre LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Conseil d’administration A. Piolat J. Baillaut N. Therrien 3 2 a ae ae ke a a a a a a DIRECTEUR: André Piolat ASS.-DIRECTEUR: Marc Béliveau REDACTEUR: Jean-Claude Arluison MISE EN PAGE: Danielle Leclaire PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 1 ee DU CANADA a | L’action est possible... LES HEBDOS Une personne. agissant isolément, peut faire beaucoup et provoquer des réformes utiles, si elle frappe a la bonne porte; en voici un bel exemple, extrait du rapport 1976 du . Commissaire aux Langues Officielles. Dossier no 4535 — Absence de services en frangais Une francophone se voit refuser tout service téléphonique en francais 4 un bureau de la Commission d’assurance-chémage (CAC) a Vancouver. On lui conseille de se rendre sur place ot une employée tente de l’amener 4 utiliser le peu d’anglais qu’elle connaift. La plaignante doit ensuite attendre une heure et demie avant de se faire servir en francais. Elle ajoute, de plus, qu’elle recoit toute sa correspondance en anglais. La plaignante suggére que les noms et numéros de téléphone des deux agents bilingues soient affichés 4 ce bureau et méme qu’ils soient publiés dans Le Soleil de Colontbie. Au terme de |’instruction, la CAC, aprés avoir informé le Commissaire que le bureau en question comprend trois employés bilingues et-qu’un autfe poste bilingue est en voie d’étre doté, a pris les mesures suivantes pour améliorer la situation: 1) Les employés unilingues anglais ont recu instruction de transmettre les demandes de services en francais 4 un employé bilingue; - 2) Le directeur général de la région du Pacifique a demandé que les noms et numéros de téléphone des employés bilingues soient affichés dans chacun des bureaux de district de Vancouver et que chaque agent préposé aux renseignements en ait une copie; 3) La région du Pacifique a procédé a l’installation d’un nouveau systéme téléphonique “CENTREX” qui reliera entre eux le bureau régional et les cing bureaux de district de Vancouver. Advenant l’'absence de personnel bilingue dans un des bureaux de district, il sera possible de transmettre immédiatement l’appel d’un prestataire parlant francais 4 un autre bureau capable de le servir dans sa langue; 4) Enfin, la CAC a fait publier dans Le Soleil de Colombie le numéro de téléphone a composer pour rejoindre les employés - bilingues. Ce numéro de téléphone sera également inscrit dans Yannuaire téléphonique régional lors de sa prochaine parution en juillet 1977. Ces mesures pratiques auront permis ala CAC d’informer la population de la région que ses services sssont offerts automatique- ment dans les deux langues officielles. ~ Assemblée annuelle de la Caisse Populaire de Maillardville Le Conseil d’administration de la Caisse Populaire de Maillardville invite cordiale- ment ses sociétaires ainsi que toutes personnes intéressées 4 venir assister a ‘Assemblée générale annuelle de la Caisse Populaire qui aura lieu le Dimanche 24 Avril a 13h30 dans la Salle Paroissiale de l’Eglise Notre-Dame de Fatima. Un café sera servi 4 la fin de cette réunion. Editorial La réalité canadienne Cette semaine, un groupe d’anglophones du Québec, connu sous le nom de “Comité pour un Québec uni”. a déclaré que le projet de loi sur la langue francaise au Québec n’était en aucun cas discriminatoire envers la minorité anglophone du Québec. Le porte-parole de ce groupe a ajouté gue les anglophones du Québec ont toujours joui d’innombrables priviléges et avec Yadoption de ce projet de loi, certains priviléges diminueront sans doute, mais tous les droits déja accordés seront respectés intégralement. Il est peu probable que de telles déclarations, émanant d’un comité anglophone du Québec, fassent la manchette dans les quotidiens anglophones hors Québec. Pourquoi? Comme le déclarait l’ancien chef du NPD au Canada, M. David Lewis, qui était professeur invité a Puniversité Simon Fraser en 1976, les media d’information anglophones au Canada entretiennent par leur attitude l’'idée d’une dualité entre deux nations au Canada. C’est ainsi que bien souvent, sans l'information requise ou avec une information biaisée, certains anglophones de cette province se permettent, par exemple, de juger le projet de loi sur la langue au Québec en n’usant pour toute argumentation que “le gouvernement Lévesque enléve a l’individu sa liberté de choix”. Cependant, avant de crier au scandale, ne faut-il pas se demander si I’anglophone au Canada a déja expérimenté une liberté de choix sur sa langue de travail ou sur celle dans laquelle ses enfants sont éduqués? Est-ce cette “liberté de choix” qu’ils conseilleraient a tous les Canadiens? Peu d’anglophones, hélas, sont conscients de la réalité canadienne dans son ensemble et dans son histoire. Certains affirment que le Canada doit étre un pays ou tous ses citoyens parlent l'anglais, sauf dans le cas du Québec ou les gens seraient bilingues. Pour eux, parler francais au Canada est une permission qui a été accordée et non pas un droit que peut choisir une collectivité. “Aprés tout, disent-ils, s'il y a encore du francais au Canada, c’est & cause des “Habits rouges” qui. lors de la conquéte en 1760 ont laissé aux Québecois la permission de demeurer catholiques et de parler francais.” Pourtant, les raisons de cette “permission” peuvent se comprendre facilement: comment les 2,000 Anglais de l’époque au Québec auraient-ils pu assurer leur épanouissement au sein d’une collectivité de 60,000 personnes de langue francaise et comment en 1812 les Anglais canadiens auraient-ils pu solliciter les Canadiens-francais 4 défendre le Canada contre l’invasion des Américains? Pour beaucoup d’anglophones de cette province, leur perception de la réalité canadienne se résume 4 ce calcul: sur 10 provinces canadiennes, il y en a seulement une qui posséde une majorité francophone. Peu d’entre eux se figurent qu’avec au-dela de 5 millions de francophones au Québec et J million de francophones hors Québec, ce nombre équivaut a la presque totalité de la population habitant dans les quatre provinces de l'Ouest. Ne vaudrait-il pas la peine que plus d’anglophones se penchent sur une telle comparaison et, a la lumiére de cette réalité, comprennent Jes implications d’une liberté de choix au Canada? = Marc BELIVEAU _ Une histoire méconnue En élisant, mardi dernier, un comité exécutif, la Société Historique Franco-Colombienne ‘s'est donné un caractére officiel. Jusque la, elle n’était que la réunion d’un petit groupe de personnes intéressées par l'histoire du fait francais en Colombie-Britannique. Ayant son comité exécutif et sa constitution, la Société peut donc se mettre au travail... et quel travail! La tache est énorme, mais l’enthousiasme ne fait pas défaut. Cependant, devant l'ampleur du travail & accomplir, il sera indispensable de recruter autant d’historiens en herbe que possible. _ Des sous-comités pourront alors étre oréés, chacun étant chargé d'une mission précise: recrutement, publicité, entrevues, travail de recherche dans les piblletbeuuer, compilation des .documents et des photographies... Il est regrettable que la Société Historique Franco-Colombienne n’ait pas été créée il y a vingt-cing ans, ou mieux, il ya cinquante ans, ce qui aurait permis d’avoir aujourd'hui les témoignages de bien des pionniers, maintenant disparus, mais l'on peut se consoler un peu grace au fameux: “Mieux vaut tard que jamais”. Lorsqu’il a commencé a étudier l'histoire des Canadiens-francais en Colombie-Britannique, M. Georges Desmoulin — élu mardi président de la Société — s'est vite rendu compte de la place effacée, d’arriére-plan que les ouvrages historiques leur accordent, et il a alors décidé de s’employer 4 réparer cette anjumice: ‘Le meilleur exemple, peut-étre, qui témoigne d’une injustice flagrante est la maniére dont est rapportée la premiétre des expéditions réussies a travers le Canada, celle d’Alexander Mackenzie en 1793: on dit qu'il fut le premier blanc a traverser le Canada d’un océan a l'autre. ‘Alexander Mackenzie, lui-méme, donne les noms de ses compagnons de voyage, six _ Canadiens-francais: Charles Doucette,. Joseph Landry, Francois Beaulieu, Baptiste Bisson, _ Frangois Courtois et Jacques Beauchamp. Pourquoi donc leur présence est-elle passée sous silence? Dans ce cas, en y réfléchissant, ce n'est pas le terme injustice mais parti pris qui convient le mieux. La Société Historique Franco-Colombienne est appelée a jouer un réle capital pour les . francophones de la province: sa tache a long terme sera couronnée par la publication d'un livre - sur histoire de la présence Canadienne-francaise en Colombie-Britannique [ce qui représente un énorme travail de recherche et de compilation], mais la Société doit d’autre part, dés a. présent, en utilisant les faits connus, engager la inte contre lignorance, l’injustice, voire méme le oa pris enrages. ae : iatee aX ¥ (odie acca seb Siuicnas ae ee ee See eee ots & ee ee ARLUISON. os me aba’ SUAS at Ay Ha! phy ahs ee are Wee TEMG 9 ane te,