Le vendredi 4 juillet 1997 17

Les besoins et attentes des personnes Aagées francophones
SONDAGE NATIONAL

es personnes  Agées

francophones de l’ex-

tériceur du Québec
demeurent surtout 4 la maison,
sont jalouses de leur autonomie
et de leur indépendance, se
considérent plus pauvres que ce
qu’en disent les statistiques
officielles, ne sont pas satisfaites
des moyens de transport a leur
disposition, trouvent important
d’avoir une vie active, consultent
peu le médecin, et s’adaptent de
plus en plus aux nouvelles
technologies.

Voila en résumé le portrait
qui ressort du premier sondage
national d’importance traitant
des conditions de vie des
personnes Agées francophones
vivant en milieu minoritaire,
réalisé auprés de 642 personnes
Agées par la firme Sarazin intra-
communications pour le compte
de Assemblée des ainées et
ainés francophones du Canada.

Vingt-six régions réparties
entre neuf provinces, a |’ex-

clusion du Yukon et de Terri-
toires du Nord-Quest ont
participé au sondage. Les deux
tiers des répondants étaient de
sexe féminin et 54 p. cent des
personnes demeuraient dans des
zones rurales.

Premiéres constatations

Les personnes du troisiéme
Age jalousent leur indépendance,
au pom ot la trés grande
majorité (96 p. cent) n’iraient pas
vivre chez un de leurs enfants,
soit pour ne pas perdre leur
liberté d’action soit parce
qu’elles ne veulent pas devenir
des gardiennes d’enfants. Les
personnes Agées qui vivaient
dans un établissement d’accueil
font exception, puisque 16 p.
cent d’entre elles préféreraient se
retrouver au sein de leur famille.
Curieusement, 40 p. cent des
répondants iraient vivre en
établissement d’accueil si elles
devaient quitter leur maison,
faute d’aide.

En fait, les personnes Agées
resteraient davantage a4 la
maison si elles avaient accés & de
meilleurs services. & domicile, et
si elles pouvaient se les payer.
peine 16 p. cent en regoivent,
alors que plus de 35 p. cent
affirment en avoir vraiment
besoin. Plus de la moitié (52 p.
cent) seraient préts 4 payer pour
des services, mais 19 p. cent en
seraient incapables.

Les personnes Agées disent
aimer bouger, s’activer et
voyager, mais elles ne sont pas
particuliérement attirées par les
activités des clubs d’fge d’or.
Seulement 21 p. cent des
personnes sondées sont active-
ment rattachées 4 un club. La
marche (77 p. cent), les voyages
(58 p. cent), les sorties au
restaurant (47 p. cent) et la danse
(25 p. cent) sont les activités
préférées.

Qualité de vie

Les personnes Agées contre-

disent Satistique Canada en ce
qui a trait aux. seuils de faible
revenu. Alors que l’organisme
fédéral considére que le seuil de
pauvreté se situe 4 16 000 $ pour
une personne seule et 4 21 000 $
pour un couple, les ainées
estiment que pour vivre une belle
retraite, un personne seule a
besoin de 20 000 $ et un couple
de 25 000 $ par année.

Les ainés de la Colombie-
Britannique, de la Nouvelle-
Ecosse et de I’fle-du-Prince-
Edouard sont les plus satisfaits
de leurs revenus, alors que ceux
de la Saskatchewan, de Il’Ontario
et du  Nouveau-Brunswick
estiment avoir des revenus
inadéquats. II y aurait plus de
femmes ainées pauvres (84 p.
cent) que d’hommes (53 p. cent).

Percée technologique
Enfin, les personnes Agées
s’adaptent lentement mais
sarément aux nouvelles tech-
nologies. Trente-cinq pour cent

ont un répondeur automatique,
19 p. cent se servent d’un
télécopieur, 19 p. cent tra-
vaillent avec l’ordinateur, 8 p.
cent ont un téléphone cellulaire
et 4 p. cent sont branchées sur
Internet.

L’ordinateur est surtout
populaire auprés des personnes
Agées de Terre-Neuve et de la
Colombie-Britannique. Les ainés
de Terre-Neuve sont aussi les
plus nombreux (73 p. cent) a
utiliser le guichet automatique.
La Saskatchewan tire de l’arriére
dans l’utilisation de l’ordinateur,
du télécopieur et du guichet
automatique. Enfin, c’est en
Alberta ot [utilisation de
P'Internet (11 p. cent) et du
courrier électronique (0,9 p.
cent) est la plus fréquente.

Orrawa (APF)

‘Yann LeScieller, une passion sur glace

ann LeScieller vient
tout juste de par-
ticiper aux Ile Jeux
francophones de
l’Ouest, du 27 au 30 juin, &
Saint-Boniface au Manitoba. II
était membre de la délégation
de la Colombie-Britannique
qui comptait une trentaine de
membres. A 17 ans,
partici pait pour la seconde fois
aux jeux de l'Ouest.

Yann

Sil a participé aux
épreuves de volley-ball dans le
bastion franco-manitohain, c’est
plutot dans les sports d’hiver
qu’ilexcelle. Au cours des deux
derniéres années, il a partici pé
canadien

au championnat

junior de ballon-balai avec son

Un

exploit, si lon tent compte du

équipe de Chilliwack.

climat dans la vallée de la
Fraser.

Son association avec le
ballon-balai remonte & trois
ans. A l’époque, le pére d’un
ami, veut démarrer une
équipe de ballon-balai pour les
jeunes. Aprés maints efforts, il
finit par obtenir le nombre
suffisant de joueurs et les voila

partis. A leur
participation au Jeux de la
Colombie-Britannique — (BC

Games) en février 1995 a
Comox, ils gagnent la médaille

premiére

dor ; leur récompense, un
voyage au Manitoba pour le
championnat canadien. « Nous
avons beaucoup appris de cette
expérience et on s’est beaucoup
amusé » relate le jeune
francophone méme s’il termine

dans les derniéres positions.

Cette année, le parcours du
championnat canadien les
améne 4 Montréal. Pour Yann,
le voyage revét un intérét
particulier ; il se retrouve en
terrain majoritairement franco-
phone. « Mes amis m’ont
souvent demandé de traduire
car tout se passait en francais »
explique le jeune défenseur.
Encore une fois, son équipe qui
est la plus jeune du tournoi
termine vers la fin du peloton.
Le manque d’expérience et de
compétiion pour leur niveau
s’avére des obstacles difficiles &

contourner.

Le ballon-balai n’est pas le
seul sport que pratique le jeune
LeScieller. « J’aime bouger et
jouer » fait savoir le sportif de
Chilliwack.

Vhiver, il s’adonne & la planche

Ainsi pendant

a neige. Comme quoi, les

plaisirs de la neige et du froid
ont certains adeptes en
Colombie-Britannique. Avant
de se lancer dans le ballon-balai,

il a fait cing ans de hockey

entremélé de patinage artistique
pour améliorer son coup de
patin. La piqdre n’était pas
assez forte ; il opte pour le
Taekwondo. « J’ai pratiqué ce
sport surtout pour garder la
forme » fait remarquer l’ado-
lescent qui poursuit ses études
au programme francophone a
Chilliwack. Puis il découvre un
nouveau sport, le ballon-balai.

Son pére Daniel le décrit
comme un grand athléte axé
C’est
probablement une des raisons

sur la_ participation.

qui l’améne & participer aux
Jeux francophones tant de la
Colombie-Britannique que de
POuest. « Ces jeux me donnent
l'occasion de rencontrer d’au-
tres jeunes francophones de
l’extérieur de Chilliwack et de
parler en frangais. J’ai méme
de
Y’Okanagan pour participer »

appelé des jeunes
fait-il remarquer. En somme,
Yann est un adolescent qui ne
peut arréter ; il vit du sport
mais particuliérement si c’est
en compagnie d’autres franco-
phones. Et, surtout, son
engouement pour le ballon-
balai ’'améne a visiter plu-
sieurs coins de pays...

DANIEL BELANGER

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