16 Le vendredi 11 juillet 1997 e titre vous rappelle-t-il quelque chose ? D’abord, celui d’un article déjé publié dans Le Soleil? Puis, celui inspiré par la série Canadien a Moscou, initia- lement présentée par Jacques Bissonnette ? Depuis, il y a eu Un Canadien a Istanbul, a Dublin, 4 Hong Kong et maintenant, Un Canadien a Tokyo. Aprés un séjour de six mois passé au Japon, ou il a accumulé entrevues et images, Mare Béliveau_ revient a Vancouver avec plus d’un souvenir dans son sac. La nouvelle série de treize épisodes, intitulée Un Canadien 4 Tokyo, sera présentée sur les ondes de RDI (Réseau de Yinformation) & partir de septembre 1997. En octobre dernier, M. Béliveau s’est envolé vers I’Asie. Entre la chorale francophone, la famille d’accueil, les nombreux déplacements et Puniversité, M. Béliveau a documentaire Un effectué plus de 150 entrevues dont 22 en frangais, 83 en japonais et 15 en anglais. C’est & travers ces rencontres et ces découvertes qu’il nous offrira le portrait qu’il a dressé de la vie a Tokyo. Voici un apercu des thémes sur lesquels portera la série : Le Choc culturel de Vétranger a Tokyo et du Japonais qui revient au pays ; La Criminalité peu répandue “et le crime organisé ; La Gestion et le recyclage des ordures, situation critique et solution ; Le Transport public, probléme de la surutilisation —_(centres urbains et autoroutes) ; Les Sans-abris, différents _orga- nismes d’aide ; Les Femmes et le marché du travail, 4 portraits de femmes d’affaires et le domaine des entreprises 4 but non lucratif ; Le Vieillissement de la population, statistiques inquiétantes, crise démo- graphique et organismes sociaux ; Les Valeurs tradi- tionnelles et Jes jeunes, mani- festations quotidiennes et décrochage face aux valeurs traditionnelles, nouvelle forme de délinquance et prostitution des collégiennes ; Les Modes d’évasion, émissions de télévision populaires et le - international bandes phénoméne — des dessinées japonaises (Mangas) ; Le Développement de I'Internet, technologie encore peu utilisée ; La Réforme du systéme de I’éducation, marché du travail, absence de créativité et liberté d’expression ; et Les Tremblements de préparatifs et déménagement possible de la capitale du Japon. terre, Malgré les nombreuses démarches a effectuer pour obtenir des entrevues, Pachalandage et le cofit élevé des moyens de transport, le tournage de la série s’est trés bien déroulé. Double vie Outre ses recherches pour la série télévisée, M. Béliveau a été regu comme membre invité par le Centre for Global Communications (GLOCOM) de l'Université internationale du Japon, a Tokyo. Seul Canadien d’une équipe de 40 chercheurs, il a travaillé a la préparation d’un symposium portant” limpact culturel des nouvelles technologies de l’information. sur ~ Son réle était en fait d’apporter une perspective journalistique sur l’impact du développement de l’Internet dans les pays faisant partie de APEC (Asia Pacific Economic Corporation). Il a en plus, participé a la Conférence Internet 1997 de Singapour. L’Université inter- nationale du Japon en a profité pour réinviter M. Béliveau, au printemps prochain, afin de poursuivre les travaux de recherche entamés. Marc Béliveau a beaucoup voyagé. Il a toujours conservé un vif imtérét pour l’Asie. Sa formation et son expérience du monde des communications et de linformation lui valent aujourd’hui bien des éloges. Ila d’ailleurs été nommé chercheur-associé au Centre de recherche conjoint en communications sur |’Asie du Pacifique de ?UQAM et de Université Concordia Aa Montréal. Rappelons aussi que M. Béliveau a déja été rédacteur en chef pour Le Soleil de Colombie-Britannique et qu’il a travaillé a Radio-Canada, pendant prés de dix ans, ot il était recherchiste pour I’é- mission Info-Pacifique. Peut étre aurons-nous, un jour, occasion de voir une série qui portera sur la francophonie au Japon ? Les recherches effectuées pour la série ont démontré que beaucoup de gens y parlent frangais, sans compter le nombre croissant de francophones qui viennent s’y installer. La ville de Tokyo posséderait méme un service d'information en 5 langues dont le frangais ! Pour en connaitre davantage sur le Japon, vous pouvez visiter le site Eurasie sur PInternet ou _ utiliser les descripteurs de recherche Japon pour francophones. Pour ce qui est de la série Un Canadien a Tokyo, elle sera diffusée sur les ondes de RDI le samedi & 16 h 30 et en reprise le dimanche a 21 h (heure de Vancouver). BRUNELLE-AMELIE BOURQUE Lorsqu’on voit image de la couverture, on ne peut manquer de se dire : un autre qui se met & ausculter nos cousins de France. C’est on ne peut plus vrai. Louis-Bernard Robitaille, correspondant du quotidien La Presse & Paris depuis plus de 15 ans, a le regard aiguisé certes, mais qui apporte un portrait nouveau, faisant oublier l’image cliché, et combien éthérée, du Francais moyen. Ce livre se savoure de la premiére 4 la derniére page. Robitaille est un fervent adepte du clin d’oeil et excuse ou explique, trop facilement quelques fois, les travers culturels et sociaux des Frangais. Il a, et ne s’en cache pas, une perception toute nord- américaine des com- portements et des attitudes des personnes observées. Jean-Frangois Kahn, qui a «Il signé la préface, écrit : nous faut donc remercier Robitaille de nous renvoyer une image démystifiée de nous-mémes a travers son propre regard __ pétillant @ironie complice. Grace a lui mon moi collectif, un instant, est redevenu un_ collecti- vement autre dont la complexité rationnelle plonge dans la _ plus exquise perplexité cet autre qui, malgré tout, est un peu moi. [...] Notre cousin d’Amérique n’a pas besoin de se faire violence pour jeter sur ce champ clos que l’on qualifie bizarrement d’hexagone le regard du _ Persan’ de Montesquieu. » Et observer, Robitaille le fait drélement bien. Du réve américain, au cinéma, en passant par la littérature et les bonnes maniéres, tout est révélateur du Francais que Pon voudrait bien comprendre. Mais comme Pexplique l’auteur ; « Ce qui chez le Frangais décourage la curiosité du Nord-Américain, ce n’est pas l’imprévisibilité, cest au contraire’ la complexité des antécédents et des déterminismes. Les gens ici obéissent a d’in- nombrables régles ancestrales invisibles. La Complication frangaise est & l’opposé de la confusion, du n’importe quoi. Si la France est pratiquement impossible & comprendre pour un étranger, ce n’est pas qu’elle soit incohérente, mais au contraire parce que tout y est déterminé par une multitude d’influences qui s’enchevétrent, s’emboitent et se superposent. » Ce genre de bouquin fera plus pour le rapprochement entre Francais et Nord- Américains, que la_ plus réussie des missions économiques. Et de toutes maniéres, comme le mentionne Robitaille, « on ne pourra jamais publier LE livre » Avis aux sur la France. intéressés ! i JOHANNE CORDEAU 3 f i [peeetaenentssceeneae.