6 Le Soleil de Colombie, “Vendredi 16 Septembre 1977 Dans nos pénitenciers: Un grand éventail de réformes Le solliciteur général du Canada, M. Francis Fox, a annoncé qu'il avait accepté, en tout ou en partie, 53 des 65 recommandations du Rapport du sous-comité parlementaire sur le régime d’institutions pénitentiai- res au Canada. “Le sous-comité a tracé une ligne de conduite 4 suivre qui donnera lieu a des réformes vastes et fondamentales”, a dit M. Fox. Il a ajouté, cependant, qu’“il est d’importance primor- diale que les détenus se rendent compte qu'une attitude respon- sable de leur part est une condition qu’exige au préalable- le public pour continuer a4 accor- der son appui aux programmes de réformes”. En déposant a la Chambre des communes, le 5 aofit, une répon- se détaillée aux recommanda- tions du sous-comité, M. Fox a déclaré qu'il réserve son opinion sur six des recommandations “...étant donné leur répercussion de grande portée...” Premiére étape Comme preuve de son inten- tion de donner suite rapidement aux recommandations du sous- comité, le ministre a indiqué qu'il avait présenté un amende-° ment, au moment des débats sur le bill C-51, par lequel il autori- — sait la nomination de présidents indépendants pour les audiences disciplinaires des détenus. Cette ' initiative faisait suite 1 l’une des recommandations contenues dans le Rapport. Le ministre s’attend que les présidents indépendants pour les institutions a sécurité maxi- male soient nommés pour le 15 novembre. Cette.date a égale- ment été retenue par le ministre pour la mise en oeuvre au -pénitencier de la Saskatchewan d’un projet pilote basé sur le modéle de procédure de griefs recommandé par le sous-comité. Dans tous les pénitenciers, les griefs de chaque détenu doivent étre étudiés par un ‘comité composé de deux membres du personnel et de deux détenus. Ce comité devrait étre présidé par un cadre administratif qui ne. serait autorisé 4 voter que pour trancher des questions faisant Yobjet d'un vote Feuoment par- tagé. Le principe fondamental qui ressort de la réponse du ministre est la reconnaissance du réle important que doit jouer le personnel sur le plan de la réforme du régime pénitentiaire. En ce qui concerne |’objectif de carriéres professionnelles au sein du Service, le modéle de la Gendarmerie royale du Canada sera diiment pris en considéra- tion. Le ministre appuie forte- ment les principes visant I’éta- blissement de la décentralisa- tion en tant que principe fonda- - mental d’organisation. la déléga- tion de pouvoir, les responsabi- lités et les liens hiérarchiques directs devant étre aussi prés du niveau d’action que possible Buts de lincarcération En réponse aux recommanda- | tions du sous-comité a savoir qu'il faudrait étudier soigneuse- ment le systéme judiciaire afin de favoriser le reeours aux solutions de rechange 4 l’incarcé- ration, M. Fox a dit que le travail, déja en bonne voie,. continuera d’étre effectué en priorité. Au sujet d'une autre recom-" nyu 0 bOD Ss Ub eh Sue'b, Sy Sananaie “d’uniformiser les di- verses méthodes de correction appliquées au pays”. le ministre a dit que des entretiens ont déja eu lieu avec les provinces a l'occasion de plusieurs réunions L’établissement de Mission, en, Colombie-Britannique. ouvert en janvier 1977, est l'un des péni- tenciers bati selon une concep- tion nouvelle. On voit., ci-dessus, l'unité résidentielle. fédérales-provinciales des minis- tres et sous-ministres chargés des services correctionnels, et qu’un groupe de travail a été créé. Le Comité permanent des sous-ministres devra présenter un rapport intérimaire a la prochaine conférence des minis- tres. Voici les principales recom- mandations acceptées par le solliciteur général: e La nomination d’un inspecteur général des pénitenciers qui reléverait directement du com- missaire. I] serait chargé d’ins- ~ pecter les institutions péniten- tiaires et de contréler les irrégu- larités; mais il reviendrait a la force de police compétente d’ef- fectuer les enquétes sur les délits. ¢ La création d’un comité de révision de la dissociation afin de s’assurer que les cachots d’isole- ment ne sont pas employés de facon abusive. e La construction de petites institutions (de 200 4 250 prison- niers) regroupées selon des fonc- tions communes. Le gouverne- ment a déja annoncé que neuf de ces pénitenciers seraient préts en décembre 1979, et qu’au cours des cing prochaines années, on construirait 24 nouvelles institu- tions qui répondront. mieux a des besoins spécifiques. e L’amélioration de la nourriture des détenus, et l’assurance que ces derniers puissent prendre leur repas en commun (en autant que cela soit possible dans les institutions actuelles). e L’obligation, d'ici deux mois, pour tous les membres du per- sonnel et tous les détenus des institutions 4 sécurité maximale ou moyenne d’avoir un insigne pour les identifier. Le gymnase, (Mission. C.B.) e La période de probation pour les nouveaux employés devrait étre d’un an, aprés avoir complé- té le cours initial de formation, lequel comprend aussi bien les cours du collége du personnel que la formation sur le tas. e L’urgence d’accroitre l’expé- rience du.personne! et, d’amélio- _rer la qualité de la pénologie canadienne; dans ce but on devrait établir des programmes permanents d’échange d’emplo- yés, avec les systémes péniten- tiaires d’autres pays, et faciliter la participation 4 des conféren- ces internationales. e La définition précise du régime pénitentiaire et |’attribution aux directeurs des établissements du pouvoir et de l’antorité nécessai- res a l’exercice de leurs respon- sabilités. A cette fin, on accepte la clarification et la définition de lautorité hiérarchique et des responsabilités fonctionnelles, et on entreprendra tne analyse détaillée du réle interne. (Par contre, a été rejetée la sugges- tion voulant que les directeurs fassent directement rapport au commissaire; cela s’avérerait dif- ficile dans un systéme de plus de 50 établissements). e La mise sur pied de comités consultatifs de citoyens dans tous les pénitenciers fédéraux, et dont les membres devraient venir de toutes les couches de la société et représenter des inté- réts variés. Ces comités de- vraient conseiller le directeur pour assurer la honne marche de linstitution et l’application des programmes, I’aider 4 choisir le _type de programmes. qui convient aux détenus du péni- tencier, ainsi qu’a déterminer dans quelle mesure on devrait encourager la participation des citoyens;.en plus, les comités trouveront des moyens d’infor- mer le public des problémes d’administration et d’application des programmes et de l’y sensi- biliser. e La représentation des détenus de chaque institution par un comité de détenus. Images de par Roger DUFRANE Me voici, depuis midi et aprés trois jours passés A San-Francis- co, foncant a4 toute vitesse vers Los Angeles. Ia nuit. est venue, puis l’aube. Une frange rose et mauve auréole les’ montagnes. Des vignobles et des oliveraies moutonnent A perte de vue. Nous croisons des camions dé- bordant de tomates. Des buis- sons fleurissent entre les rubans de l’autoroute. Les localités s’en- jolivent de noms espagnols, San Luis Obispo, Santa Barbara, et d’édifices blanes, percés d’arca- des sous de longues toitures de tuiles. : J'ai su dépeindre San-Francis- co. Cette ville, par son mélange d’Amérique, d'Europe et d’Asie, par l’aspect cahoteux de ses longues rues, sollicitait. verbe et couleur. Mais I.os Angeles, cité d’architecture yankee. géométri- que, fonctionnelle? Pourtant, cette métropole, ot s’agglome- ‘rent trois millions d’habitants, me plait. Nes gratte ciels certes, mais bordant des artéres spa- cieuses ot Je soleil baigne les trottoirs. Ville de large circula- tion automobile et qui préte peu a la songerie. Pourtant le réve peut surgir ici comme ailleurs: avec un certain tour d’esprit, il suffit de trois hauts palmiers s’élancant de dérriére un mor, il ‘suffit del’azur,; l’azur sans un nuage, ou encore d’une Améri- caine, jolie, svelte, élégante, et qui me sourit car elle s’est apercue que je l’admire, alors qu'elle sort d’un grand. magasin et que dans ma distraction je marche sur Jes pieds d’un incon- nu. La premiére journée passée a . tater l’'atmosphére de cette gran- de ville, je rentre 4 hotel, dine et vais m 'attabler sous une -. ombrelle, aux “abords. de la bias as ae aE lie pobielsatce SETS Californie avec un Francais de Vincennes et sa femme. Je |’entendais bougonner. Comme il avait dt dépenser plus qu'il n’escomptait, il se disait décu par l’ Amérique. “Fichu pays, affirmait-il asa femme qui n’osait ]’interrompre, -méme leurs aérogrammes ne collent pas!” J’ai engagé la conversation: “Vous vous heur- _ terez a quelques petits obsta- cles, remarquai-je, mais plus tard ils pimenteront. vos souve- nirs.” Le Parisien m’écoutait en souriant dans son visage buriné de brave commercant qui a travaillé dur pour amasser des rentes. Sa femme aux cheveux roux, belle comme une rose a son déclin, m’approuvait. Tls m’ont dit accompagner un groupe parti de Paris pour J.os Angeles en avion nolisé. D’ici, ils remonte- ront la céte de Californie pour visiter les missions espagnoles ~ qui s’y échelonnent. “Les Etats- -Unis, maintient mon_interlocu- teur, n'égalent pas |’Hurope pour lesthétique des.villes. Quant aux sites, admirables parfois, mais démesurés toujours!” Je lui réponds qu’il se plaira aux étapes: “J’espére que vous irez voir 4 San-Franciseo la Mission Dolores. Rue hordée de pal- miers, monastére blanchi a la- chaux, on se croirait au Mexique. frondée en 1782, cette commu-. nauté existait avant la ville. Les Espagnols y haptisaient les Indiens. On voit 1A un petit - jardin-cimetiére ott se lisent sur les tombes des. noms francais.” Le Parisien et sa femme m’écou- tent tout un temps, mais l’heure avance et ils prennent. congé. Je reste, parmi les transats abandonnés comme des jouets, a jouir de la douceur du soir. Des oranges brillent dans les arbus- _ tes. Dans la piscine s’ébattent “deux nageurs: un négrillon tout, bouclé et charmant et. un mon- sieur antipathique, de race blan+ - che. Ce dernier proméne a fleur d’eau sa grosse téte, et il esquisse un rictus chaque fois que le négrillon approche de lui. Cela l’horripile et. il se détourne avec dégoft. Parfois il-attend, ‘roide comme un pillier. dans un coin du bassin, que le petit noir s‘éloigne. Celui-ci ne se doute de rien. Il plonge, frétille comme un poisson, barhote comme un canard, et le gros aux cheveux ras semble craindre les éclabous- -sures comme la peste Je croyais Vancouver, en ses bas-fonds, un repaire de clo- chards. Or ceux-ei font piétre figure en regard de leurs confré- res de Ios Angeles Vagabonds truculents, ils mendigotent, _s’enivrent sur les trottoirs, dor- ment sous les porches, solilo- quent et se trémoussent sans que personne s’y arréte, sinon, parfois, le panier A salade d’ou sortent deux policiers llaaaal a embarquent. Quel monde in lope! Des gens de toutes cou- leurs, un blanc sur dix. les autres basané sombre. du Mexicain olivatre av’ mé¢tis de visage tabac. N’empéche qu'on croise dans les hauts quartiers d’élé- gantes et splendides négresses, trafnant par la main des bambins a la téte ravissante et frisée. Et on repére aussi, devant les vitrines des grands magasins et aux sorties des hdtels, des météques de race blanche , qui font profession d’accoster les jolies filles et qui paraissent ériger en dicton ce titre de film d’Hollywood: “Gentlemen pre- fer blondes!” (La semaine prochaine: Disney- land). _& Mardi Un rendez-vous hebdomadaire au canal 10— | LA F RAN COPHONIE .. AND YOU a 20h00. Victoria, Maill Mission, Mapple Rider Pitt Meadows * Mercredi a 22h00 ardville, Haney * Jeudi Vancouver a 20h00 .,. »,Nanaimo et Powell River, : passant du hasané léger au ~ elites ke ee ee eee ass ek 3 eter TTF f 4 TT Le Be cs is Wen 88 Baa ~ See Se fy Soha nae ie