important de l’hiver: la chasse au castor. Le 7 novembre, MacKenzie pouvait commencer a faire batir des abris avec le bois préparé par les 2 hommes qu’il avait fait envoyer d’avance. Le 22, la riviere était complétement gelée et 5 jours plus tard, il faisait si froid que les haches devinrent aussi cassantes que du verre. Il fallut encore six semaines avant que ces abris soient terminés. Dans de telles conditions de travail et de subsistance auxquelles se mélaient constamment la peur de l’inconnu, seuls les Voyageurs aguerris 4 une telle existence et préparés a une obéissance totale pouvaient permettre a un explorateur d’atteindre un objectif bien précis. Lhiver passé, les Indiens revinrent chargés de peaux au cours du mois d’avril. Le 8 mai, six canots lourdement chargés prirent le chemin de Fort CHIPEWYAN, tandis que MacKenzie se prépara alors 4 reprendre le cours de son expédition: “je gardais avec moi six hommes qui avaient accepté de m’accompagner dans mon projet d’exploration. J’engageai également mes chasseurs, puis terminai les affaires de la Compagnie pour l’année.” (MIRSKY, Westward. .., p. 139) L’EXPLORATION Le 9 mai 1793, l’équipe au complet se compose ainsi: Alexandre MACKENZIE, son bras-droit Alexandre MACKAY: les six Voya- geurs dont Charles DOUCET et Joseph LANDRY, membres de son expédition précédente vers l’Arctique, Francois BEAULIEU, Baptiste BISSON, Jacques BEAUCHAMP et Francois COMTOIS (on re- trouve aussi COURTOIS); et deux chasseurs indiens, dont un nommé CANCRE. (éditeur John W. GARVIN, dans son Introduction au Voyages from Montréal, on the River St. Lawrence through the continent of North America to the Frozen and Arctic Oceans in the years 1789 and 1793, by Alexander MacKenzie, esq., Vol. III). Ils s‘embarquent dans un canot de 25 pieds de long, (7 m 70), 4 pieds 9 pouces de large (1 m 46) et 26 pouces de profondeur ou de cale (66 cm). Dans ce mince navire, écrit MacKenzie dans son Journal, “nous transportons nourriture et provisions, cadeaux, armes et ammunitions et divers appareils (le tout) pesant 3,000 livres (1,362 kg) en plus d’un équipage de 10 personnes... .” (The Journals and Letters of Sir Alexander MacKenzie, ed. Kaye LAMB) Dans une lettre 4 son cousin Roderic, qu’il a expédiée avant le LEXPEDITION D’ALEXANDRE MACKENZIE départ, MacKenzie avoue étre mal préparé, n’ayant pu trouver de guide indien pour l’accompagner, les deux chasseurs indiens l’accom- pagnant ne connaissant pas plus que lui le pays. Un guide qu'il avait trouvé et qui s'est enfui avant le départ, connaissait une large riviére vers l’ouest a deux jours de marche: mais la difficulté est de trouver cette riviere. Sans l’aide des Indiens, . . . “j'ai peu d’espoir de succés,” écrit-il, “mais, de toute fagon, nous sommes trop engagés pour ne pas tenter l’aventure. . .” (MASSON, Les Bourgeois. . ., p. 58) Sir Alexandre MacKenzie. From a portrait by Lawrence.