6 - Le Soleil de Colombte, vendredi 11 mars 1 988 ACTUALITE Le Canada fait une mise au point au sujet de St-Pierre-et-Miquelon Trois ministres canadiens ont suggéré que les représentants de St-Pierre-et-Miquelon encoura- gent la France a revenir a la table des négociations pour régler les litiges qui opposent le Canada a la France en ce qui concerne la frontiére maritime et les contin- gents de péche, au lieu de mener une campagne, dans les médias canadiens. II s’agit du secrétaire d’Etat aux Affaires extérieures, le trés honorable Joe Clark, du ministre des Transports, l’hono- rable John Crosbie et du ministre des Péches et des Océans, l'honorable Tom Siddon. «C’est le Canada et non la France qui est la partie offensée dans cette affatre,» a déclaré M. Clark. La France a revendiqué une énorme superficie des eaux canadiennes au profit de ses deux petites iles. Le Canada est prét a soumettre la question 4 un arbitrage imternational sans conditions préalables. Contraire- ment a ses obligations en vertu du droit international, la France a subordonné son accord a des conditions relatives aux contin- gents de poisson que le Canada ne peut accepter. «C'est la France et non le _ Canada qui pratique la surpéche _ dans la zone co a précis M. Siddon. France a augmenté ses prises dans la zone contestée pour les porter a 26 000 tonnes, soit quatre fois la part traditionnelle de ce pays qui est de 6 400 tonnes. M. Siddon a déclaré que le Fie: 5 epuls ee ae Canada était trés préoccupé par la surpéche francaise dans la zone contestée parce qu’elle menace la santé a long terme des stocks de poisson et la viabilité socio- économique de _ localités de pécheurs dans l’Atlantique cana- dien, surtout les 70 localités de la céte sud de Terre-Neuve. Prés de 5 000 pécheurs vivent dans ces localités alors qu'il y a moins de 200 pécheurs a St-Pierre-et- Miquelon. Précis d’information Le total des débarquements a St-Pierre-et-Miquelon en 1986 représente une hausse de 53 pour cent depuis 1982, avant que les bateaux francais ne commencent a augmenter leur surpéche dans la zone contestée. En 1986, les débarquements totaux des bateaux de St-Pierre- et-Miquelon ont approché les 15 000 tonnes. soit une hausse de 21 pour cent par rapport a 1985. La valeur des exportations de poisson de St-Pierre-et-Mique- lon, qui comptent 6 000 habi- tants, a presque triplé entre 1982 et 1986, passant de prés de 9 millions de dollars (can.) a “environ 26 millions. Depuis 1985, la flottille de chalutiers hauturiers de St- Pierre-et-Miquelon a _ doublé, passant 4 six unités, dont un chalutier-usine congélateur (La Bretagne) . localités. ot En juin 1986, une seconde usine de transformation du poisson a ouvert ses portes dans l’ile de Miquelon. Deux chalutiers hau- turiers approvisionnent cette usine qui produit du poisson salé. A St-Pierre-et-Miquelon, les débarquements de morue par pécheur et par ouvrier d’usine se chiffrent 4 21,3 tonnes contre seulement 4,7 tonnes dans l’Atlantique canadien. En 1986, les débarquements de morue 4 Terre-Neuve s’élevaient a 277.000 tonnes environ, soit - environ 10 tonnes par pécheur titulaire d’un permis. A St- Pierre-et-Miquelon, il s’agissait de 68 tonnes par pécheur. La France a augmenteé ses prises dans la zone contestée et en 1987 elles atteignaient 26 000 tonnes de morue dont 14 000 tonnes ont été attribuées aux pécheurs de SPM qui sont moins de 200. Il s'agit de quatre fois la part traditionnelle de la France qui est de 6 400 tonnes. Les prises canadiennes de morue au large de la céte sud de Terre-Neuve n'ont pas dépassé la part traditionnelle du Canada, soit 34 600 tonnes. La céte sud de | Terre-Neuve qui est proche de la zone contestée compte 70 vivent 5 000 pécheurs. fal falc SOURCE: INSTITUT D’EMISSION DES DEPARTE- MENTS D’OUTRE-MER ST- PIERRE ET MIQUELON, 1986. ANNUAIRE, EDITION 1988 « La Colombie-Britannique, @ votre service en frangais » L‘Annuaire est le seul, dans la Province, a vous apporter: une pénétration dans 10 000 foyers francophones; la promotion de vos services personnalisés; 1 000 services disponibles en francais; un accés privilégié au marché touristique francophone. Employés ou employeurs, SOYEZ DU NOMBRE! Composez le 929-1307 ou le 669-5264 L'ANNUAIRE, C'EST VOUS! La Fédération des Franco-Colombiens Communique du Quai d’Orsay (29 février 1988) Le communiqué publié le 25 février par trois ministres du Gouvernement canadien, M. Joe Clark, Secrétaire aux Affaires extérieures, M. John Crosbie, Ministre des Transports, ainsi que M. Tom Siddon, Ministre des Péches et des Océans, appelle de la part du Ministére des Affaires étrangéres les précisions et observations suivantes: 1 - La France voit déniés les droits de péche séculaires dont elle bénéficie dans les eaux situées au large du Canada et dont lexistence a été réaffirmée par laccord franco-canadien de 1972. Elle ne peut que constater avec regret que le communiqué canadien ne fait aucun pas vers une solution équilibrée d’un litige qui porte atteinte aux intéréts des pécheurs francais et notamment a ceux de Saint-Pierre et Miquelon et de l'économie de l’archipel. 2 - Il n’est pas exact d’affirmer que la France a subordonné son accord a un arbitrage internatio- nal sur la délimitation des espaces maritimes des deux pays «@ des conditions relatives au contin- gent de potsson que le Canada ne peut accepter.» La France, quia été la premiére a6 reclameraides 71981] sicet arbitrage, a toujours demandé, que, conformément a son droit et notamment 4 l’article 10 de l'accord de 1972, la fixation des quotas de péche soit elle-méme confiée 4 un tribunal arbitral, puisque la négociation poursuivie en 1986 et 1987 n’a_ permis d’enregistrer aucun résultat. Elle ne pose, a4 l’évidence, aucune condition préalable 4 la tenue de cet arbitrage, dont elle ne peut comprendre que le Canada I’ait, jusqu'ici, refusé. 3 - Le Ministére des Affaires étrangéres note, a cet égard, que si le communiqué canadien se référe a la disponibilité du Canada pour «assurer un approvisionnement stable en potsson a Saint-Pierre et Mique- lon» et pour proposer a la France «des quantités importantes de poisson», ces déclarations sont en contradiction avec l’attitude effective des autorités canadien- nes. Au contraire le Canada n’a accordé dans ses eaux aucun quota pour les pécheurs francais pour 1988, et ce par la méconnaissance des obligations qui pésent sur lui en vertu des articles 2 et 4 de l’accord de 1972. 4-Le Ministére des affaires étrangéres rappelle que le total des prises frangaises quil a demandé en 1987 n’équivalait qu’a moins de 5% de la péche canadienne dans l’ensemble des zones considérées, et qu’a Vextérieur méme de la «zone grise» relevant de sa juridiction et faisant l’objet de revendications canadiennes, le volume fixé pour les pécheurs francais par arrété en date du 21 février 1988, soit 26,000 tonnes, est notablement inférieur au volume que s’accor- de le Canada dans la zone 3 PS, __ soit 34,000 tonnes. Il apparait a l’évidence, dans ces conditions, que la péche francaise ne constituera en rien une menace pour la péche canadienne et le maintien de la ressource halieuti- que. Plus que jamais, le Ministére des affaires étrangéres souligne la nécessité de régler au plus vite, de facon dépassionnée, un litige sans portée significative réelle sur les intéréts des pécheurs canadiens. EN BREF Le Ministre des Péches et des Océans, Tom Siddon, a annoncé que son Ministére a réservé des fonds additionnels de 400 000$ pour une campagne de promo- tion, cet automne, sur les mollusques touchés par l’alerte de décembre 1987. «Cette campagne sera congue afin de sensibiliser les consomma- teurs et leur redonner confiance dans les produits de mollusques, dés le début de la plus forte satson de mise en marché de ces produits», a dit M. Siddon. Elle permettra que les produits de mollusques conservent leur part de marché. Le Ministre a fait cette annonce alors qu'il pronongait un discours devant |’Association des produc- teurs de mollusques et crustacés de I’Ile-du-Prince-Edouard. Il a également rappelé que son Ministére avait déja fourni 1,1 millions 4 une campagne de promotion générique, menée sous l’égide du Conseil canadien des péches. «Ces fonds seront combinés 500 000$ chacunes de l'industrie et des provinces atlantiques afin de stimuler la consommation de poisson et de fruits de mer, particuliérement durant le caré- me», a dit le Ministre. «Je suzs sir que toute lindustrie des péches bénéficiera de ce programme.» Le Ministre a rassuré son auditoire que l’appui actuel fourni a l'industrie aquicole continuera d’étre accordé afin d’assurer la viabilité et le développement a long terme de cette industrie. a des sommes de ns = : 5 pa ers / * win agit 4