sl (tipi cs sitint oli | Pauvre et splendide Mexique par Roger Dufrane wee, -gsiérées. Nous traversons Hollywood | vers. sept heures du matin. La ville basse aligne ses minables boutiques, tandis que, par contraste, 1la-haut sur la montagne, s’accro- .chent les blanches maisons des étoiles. Los Angeles m’apparaft A la fois interlope et lumineu- se. Des gens de races di- verses parcourent gaiement les trottoirs. On rencontre, comme au bas de la ville de Vancouver, beaucoup d’hom- mes seuls. Je n’ai jamais vu, que ce soit en Belgique, en France,.en Hollande, en An- gleterre, en Irlande, ou au Canada, tant de librairies pornographiques ni tant de désaxés soliloquant par les rues. Or, il suffit de monter de quelques carrés pour at- teindre les quartiers chics ot des élégantes, sous le beau soleil, s’arrétent aux miroitements des vitrines. Le ciel est bleu 4 Los An- geles, aussi bleu qu’A mes passages précédents. Od trafne donc ce vilain brouil- lard dont on nous rabat les oreilles 4 la radio et qui obscurcit nos cerveaux ou- verts aux propagandes J’en conclus qu’il faut accepter avec circonspection les coups de clairon de Ia sta- tistique : surpopulation, pol- lution, défoliation, et toute la séquelle des slogans. A mon départ de l’hdtel, | le réceptionnaire m’offre un petit cadeau. C’est un dra- pelet canadien piqué sur un socle ou s’éploie l’aigle américaine ! En route vers El Paso, ou je franchirai le Rio Grande pour mettre pied au Mexique} Au sortir de Los Angeles, San Bernardino, mission ca- tholique, nous offre au pas- sage une image fugace et prémonitoire du Mexique :; des rangs de palmiers, des oliviers, des vignes empous- De longs préaux coiffés de tuiles roses al- longent des arcades de pa- lais mauresques. Mais déja les injures du béton, les enseignes, les stations de graissage, nous rejettent* dans le réel. Quel violent contraste de la paix ancienne a la turbulence moderne ! Soudain surgit le désert ! Nous traversons un paysage lunaire, tourmenté de mon- ticules. On admire la té- crocher 4 la vie. Elles bail- lent de soif vers le ciel brdlant. On roule durant six heures ; puis la verdure renaft. Les montagnes dé- pouillent leurs jaunes hail- lons pour une robe somp- tueuse et bleue. Ironie du sort ! A chaque station, en Californie, j’es- Saye en vain, depuis deux jours, de trouver des oran- ges. Les magasins sont trop loin ou fermés quand j’y arrive au pas. de course. Et, le comble, pour ajou- ter A mon découragement, un douanier de 1’Arizona ‘monte 4 bor, et me deman- de 4brdle-pourpoint de mon- trer les citrons et oranges que mon sac pourrait ca- Chere! El Paso. Soleil radieux et ,Chaleur infernale. La ville nous plaft. Les hommes y ont l’air de cowboys endi- manchés ; et les femmes d’Espagnoles américani- sées. La plupart des habi- tants sont d’origine mexi- Mmagasins et les menus des restaurants transparaft 1’in- fluence du pays voisin. A Ciudad-Juarez, la fron- tiére franchie, je surprends plus de laisser-aller. De somptueuses villas alternent avec les taudis. Enfin des oranges ! Juteuses ! Fraf- ches ! Hors de l’emprise des ‘‘monopoles’’ de la Ca- lifornie et de 1’Arizona, des femmes et de jeunes gar- ¢ons nous présentent en riant des paniers d’abondance. Nous fongons vers le sud. Des bambins au teint café au lait jacassent. Leurs pa- rents accrochent aux vitres de l’autocar des foulards de couleur pour tamiser la lu- miére. Une mére évente son petit. Une autre allaite le. sien. Le chauffeur chante. ' [Isabelle par Jacques Baillaut Taches grises, taches bleues font du ciel une mo- Saique parsemée des gouttes -d’or d’un soleil timide en- core... mais vaillant qui pro- jette sur la terre autant de cadrans solaires qu’il y a d’arbres. au jardin. Sous le toit d’Isabelle, 1’hi- rondelle est arrivée au re- tour d’un long voyage. Sans perdre un instant, elle a posé ses bagages dans un coin du grenier et entrepris son ménage de printemps. ‘ttandis que son compagnon ‘allait quérir des provisions chez Madame Libellule, 1’é- piciére du coin. La grosse araignée velue, installée durant l’hiver dans le vieux nid fait de paille et de terre, en hate, a dao rouler sa toile et filer ven- tre 4 terre en quéte d’un logis. L’hirondelle en chantant va reprendre son ess or, guet- tant de-ci de-1A la brindille et la boue pour réparer le nid d’od bientdt s’échappe- ront les cris de jeunes oi- sillons. ‘*Vertes feuilles et Compa- gnie’’ ont entrepris de dé- corer la nature en accro- chant de la verdure un peu partout sur les arbres et les buissons. Verte est lal prairie, vert est l’océan non-| chalant et le pissenlit éta- 1é comme une étoile de terre n’a pas encore allumé 5s fleur jaune ; il attend que! le ciel, devenu tout hieu| lui mette la téte 4 l’envers.| nacité des plantes A s’ac- caine. Dans les étalages des ¥ weer ee I] faut aller au Mexique pour voir ce que la vie mo- derne nous fait perdre. Les Mexicains, qui émergent A peine d’une organisation ru- rale, se modernisent peu A peu. Tout en s*équipant, ils ‘sont encore trop prés de la vie pastorale pour oublier les satisfactions naturelles. Celles-ci, la civilisation américaine les a étranglées de sa poigne d’automate. J’observe mes compagnons de voyage : deux amoureux 2A ee ete + ce e222 22 eee B.C ITA Avis aux parents: © Si vos enfants chantent, dansent ou jouent d’un instrument¢ Ils peuvent participer A un grand spectacle international. Téléphonez le plus vite possible A la Société Culturelle Italienne dont voici l’adresse et le téléphone : #4 - 1026 Commercial Dr. 203-6138 ou 254-7383 . Lo Zecchino Indorato 1971 — Le Festival de la Piece d’Or 1971 Samedi 24 avril 1971 de 6pm. a tam. Bar et buffet au Commodore Hall 872 Granville st. Vente des billets: ‘te ; les autres d’une canail- societé culturelle presente: Festival pour enfants Commodore Hall : 872 Granville 681-7838 Caffe Italia : 2214 Commercial Drive 253-9841 Salon de coiffure de 1’Hotel Vancouver : 684-3131, 684-1921, 683-9730. Restaurant Gallo d’Oro : 254-6110. > Prix: $3.00 Aprés le spectacle, il y aura une danse accompagnée par les musiciens du SHOCHKS- BAND ! SSOoSoooCoSC COO OOOO. OCS se perdent les yeux dans les yeux. Une jeune maman se penche avec extase sur son bébé enveloppé de voi- les. Un vieillard déballe des patisseries. Et voila que le véhicule vibre de mélodies comme une bofte 4 musique.}, Derriére moi, deux jeunes “2 gens jouent de la guitare. { Et voguent chansons gaies, chansons tristes, les unes} d’une sensualité amollissan- lerie enivrante et légére!... (A suivre )} 2900000003060 Y ? cererrcrcer re weerre ee LE SOLEIL DE VANCOUVER, 9 AVRIL 1971, VII.